Charles LANCELIN
L'âme humaine
Etudes expérimentales de psychophysiologie par un spiritualiste
SUBSTANCE DE L'AME – FORMES - BIOLOGIE ORGANIQUE - DISSECTION -ANATOMIE - ÉLÉMENTS MATÉRIELS - PHYSIOLOGIE - PROPRIÉTÉS PHYSIQUES ET CHIMIQUES
« La première partie de la science de l'homme est celle de l'âme. » D'Alambert
« La connaissance de l'âme humaine, comme entité psychique et physique, sera la science de demain. » C. Flammarion
«....tout ce qui est en vous, c'est-à-dire l'esprit et l'âme et le corps. » Paul, II Th. V, 23
« Il existe un corps psychique et il existe un corps spirituel. » Paul, I Cor. XV, 44
A la mémoire de mon très regretté maître, le colonel Albert de Rochas d’Aiglun
Le génial découvreur qui a écrit comme un mot d'ordre prophétique pour les chercheurs engagés dans les voies ouvertes par lui : « L'occultisme sera la science du XXème siècle », ces pages, où, suivant ses enseignements et à l'aide des procédés innovés par lui, l'auteur s'est efforcé de désocculter une parcelle du Mystère, sont pieusement dédiées par le plus fervent de ses disciples.
Qu'à ce nom vénéré il me soit permis de joindre ici celui de Madame L. Lambert, le courageux sujet magnétique avec l'aide de qui le Colonel de Rochas a réalisé ses immortelles découvertes de l'extériorisation de la sensibilité et de la motricité, et qui, en m'apportant son dévouement sans réserve, poussé parfois jusqu'à l'abnégation de soi-même, m'a permis à mon tour de solutionner, au moins dans ses grandes lignes, l'immense problème de l'âme.
L'âme humaine selon le symbolisme du christianisme primitif
Le cheval en marche, âme vivante (Sic currite ut comprehendatis Paul, Cor. IX, 24). Au repos, âme morte (Cursum consummavî ( Paul II. Tim. IV, 7)
Le navire : voiles déployées, âme vivante. Voiles reployées, âme morte.
La forme humaine sortant du corps matériel, d'après une médaille (martyre de St Laurent).
La colombe tenant un rameau d'olivier, symbole de la paix tenant au bec une graine (froment céleste), comprise comme emblème d'amour divin (Surge, columba mea, et veni Cant. II, 10) d'après un sceau.
Toutes ces reproductions de l'antique sont extraites du Dictionnaire des Antiquités chrétiennes par M. l'abbé Martigny (1 vol. grand in-8, Paris, Hachette)
Un des maîtres de la physique contemporaine disait récemment : « Je défie le plus fort physicien de pouvoir, après avoir lu deux pages de n'importe quel traité de physique, affirmer sur l'honneur qu'il a tout compris ! »
On se rappelle l'hilarante mésaventure dont fut victime, vers 1858, la grave Académie des Sciences déclarant ex cathedra, sur la foi d'expériences manquées par l'illustre physicien qu'était M. Biot, qu'il est impossible d'enflammer un corps combustible par la simple compression de l'air et ce, tandis que partout, dans Paris, on vendait des briquets atmosphériques, basés sur le phénomène même dont la docte compagnie niait l'existence.
Autre histoire plus récente
Un jour, MM. Blondlot et Charpentier découvrirent les rayons N et toute l'Europe savante ayant répété les expériences de MM. Blondlot et Charpentier et les ayant réussies, constata à son tour, de façon indubitable, l'objectivité des rayons N et poussa une longue et savante acclamation en l'honneur des deux savants... Jusqu’au jour où un autre savant prouva, par d'autres expériences que les rayons N n'existent pas. Et toute l'Europe savante, ayant répété les nouvelles expériences, et les ayant non moins réussies, constata à son tour, et de façon non moins indubitable, que les rayons N n'existent pas et ce fut une longue et savante malédiction contre MM. Blondlot et Charpentier.
La morale de ces trois faits, c'est que :
1° il faut à nos officiels des théories si abstruses qu'ils ne les comprennent pas eux-mêmes ;
2° ces théories sont tellement vagues, tellement flottantes et diffuses qu'ils ne peuvent faire avec certitude le départ entre ce qui est et ce qui n'est pas, de telle sorte qu'à tout instant leurs affirmations les plus péremptoires, les plus autorisées se trouvent brutalement démenties par les faits ;
3° et enfin ces théories sont, par eux, basées sur dos expériences se faisant tomber les unes par les autres comme une série de capucins de cartes.
Tout ceci d'ailleurs n'est pas nouveau, car, il y a quatre siècles, Paracelse définissait déjà la science officielle de son époque : Scientia est quaerere, errare, nil invenire et falsa docere !
Or, voici un livre dont les théories sont accessibles à toute intelligence moyenne. Et ces théories s'appuient sur des expériences que le premier venu peut réaliser à la seule condition de connaître les principes rudimentaires du magnétisme et d'avoir entre les mains un sujet hypnotique un peu développé.
C'est dire que les officiels se garderont bien de faire ces expériences... fi donc ! Puisque tout le monde les peut réussir ! Et ils préféreront hausser les épaules devant ce livre, ce qui est, comme chacun sait, le geste de l'intangible supériorité.
Et, de même que dans l'avenir, à la suite d'une nouvelle palinodie en sont ils d'ailleurs à les compter ? Ils reconnaîtront que les rayons N existent bien et réellement, de même, dans l'avenir, il se trouvera un scientiste officiel, palmé, diplômé, patenté et décoré qui, après avoir beaucoup ri de ces choses, s'avisera que en se cachant toutefois de ses confrères pour ne pas leur servir de plastron, il pourrait peut-être vérifier lui-même ces expériences que tout le vulgum pecus a réussies avant lui. Et quand, à son grand étonnement, il constatera qu'il a réussi les expériences tout comme s'il était lui-même du vulgum pecus, il en sera d'abord ébaubi, puis il songera : « Sous quel titre vais-je présenter aux Académies la découverte que je viens de faire ? »
« Car, a dit un maître de l'Institut Pasteur au cours d'une de ses leçons, au commencement de 1914, la probité scientifique consiste, de nos jours, à démarquer aussi habilement que possible le linge du voisin.....»
Chapitre I - Définition
Pour ne pas errer, il importe de bien spécifier l'objet que l'on se propose d'étudier, et de savoir exactement ce qu'est l'âme, laquelle, trop généralement confondue avec l'esprit, a été définie bien des fois et dans des sens bien différents entre eux.
Avant tout, on peut considérer l'esprit et l'âme comme des centres de force, conception admissible également pour le spiritualisme le plus pur et le matérialisme le plus intransigeant. L'âme coexiste avec l'esprit et le corps : c'est l'intermédiaire plastique au moyen duquel l'idée générée par l'esprit devient le geste réalisé par l'organisme. Par suite, l'âme se compose d'un certain nombre d'éléments fluidiques, de plus en plus subtils à mesure qu'ils se rapprochent de l'esprit, et le dernier presque spiritique pour être en relation avec lui ; d'autant plus substantiels qu'ils se rapprochent davantage du corps, les plus bas assez matériels pour avoir été souvent saisis par la photographie, et, le plus proche de l'organisme assez corporel pour devenir en certains cas visible, audible, tangible...
Pour bien comprendre l'âme ainsi conçue, il faut se rendre compte du composé humain et de son mode de formation.
La principiante essence du Cosmos, qu'on l'appelle Dieu ou autrement est tri-une, à la fois Esprit, Energie et Essence ; éternellement active, elle émane un continuel rayonnement d'elle-même : Esprit, Energie, Essence, qui, par ses transformations dans le monde sensible, donne naissance à tout ce qui existe. Dans l'homme, l'Esprit demeure sous le nom d'intelligence, l'Energie devient de la vie : c'est l'âme (ou, tout au moins, un des éléments de l'âme) et l'Essence, muée en substance, constitue l'organisme.
Nous ne pouvons comprendre une énergie quelconque sans un substratum sur lequel elle s'exerce : l'esprit doit donc avoir un corps aussi spiritique qu'on le suppose mais enfin un corps propre, sans lequel il ne cesserait pas d'être partie intégrante de la divinité. Ce corps spiritique a pu se former de façon analogue à celle, dans notre monde, de la foudre globulaire, avec cette différence que l'éclair en boule, constitué par de l'électricité positive, est animé d'une force expansive qui amène nécessairement sa disruption alors que l'esprit, dans son milieu natif, produirait une modification de potentiel électrique dans le sens négatif, ce qui, suivant une théorie de Franklin, encore regardée comme juste de nos jours, lui donnerait au contraire une force de cohésion qui assurerait sa permanence.
L'occultisme, tant oriental qu'occidental, enseigne l'existence, entre le plan divin et le plan matériel, d'un certain nombre de plans intermédiaires en passant sur chacun de ces plans pour gagner, par son involution, le plan physique où il anime un organisme, l'esprit est obligé de revêtir une enveloppe en rapport avec le milieu qu'il traverse l'ensemble de ces enveloppes ou étuis constitue l'âme, laquelle renferme l'esprit et est à son tour contenue dans le corps matériel qui est l'enveloppe nécessaire à l'esprit pour séjourner sur le plan physique.
Ce sont les éléments de l'âme ainsi comprise que nous allons étudier expérimentalement au cours des pages suivantes.
Chapitre II - La matière de l'âme
L'âme, intermédiaire plastique entre l'esprit et le corps, doit être constituée par une substance qui n'est ni spiritique comme l'esprit ni matérielle comme le corps, mais qui semble bien devoir tenir le milieu entre l'un et l'autre.
Une substance de telle nature existe-t-elle dans notre monde ? Oui, c'est l'éther.
L'éther est un fluide cosmique répandu dans tout l'espace et entre toutes les particules des corps ; il est éminemment élastique, et son état statique dépend de la répulsion qu'il exerce sur lui-même et des actions qu'il éprouve de la part des atomes pesants ; sa densité est constante dans le vide, mais varie dans l'espace occupé par un corps solide, liquide ou gazeux, et, par suite, son élasticité subit les mêmes variations que celles des corps pondérables dont il occupe les interstices.
Son existence n'est pas encore admise par l'universalité des physiciens, mais la grande majorité d'entre eux pensent que, sans lui, il serait impossible d'expliquer de nombreux phénomènes, tels que la transmission des lumières solaire ou stellaire qui ne pourrait se produire dans le vide absolu, puisqu'elle nous arrive par ondulation. Par contre, quelques physiciens, encore en petit nombre, admettent l'existence soit de plusieurs éthers différenciés, soit, en conservant l'unité de l'éther, la possibilité pour cet éther unique, de constitutions moléculaires variables.
Quoi qu'il en soit, c'est cet éther qui forme et cela d'une façon constante tous les corps dont la nature a besoin : nous allons le prouver.
La géologie admet qu'à l'âge primaire de notre globe l'acide carbonique formait un épais écran entre la chaleur solaire et la surface terrestre, et que les forêts de l'époque houillère ont absorbé tout cet acide carbonique. Mais la géologie oublie tous les carbonates qui constituent au moins la moitié des 108 milliards de kilomètres cubes que représente la terre. Or, si tout l'acide carbonique qui entra dans leur composition était remis en liberté comme il devait l'être, suivant cette théorie, en la période du Permien supérieur, il constituerait autour de la terre une atmosphère uniquement carbonique de 600 kilomètres de hauteur au minimum. D'abord, aucune vie ne serait possible sous cette atmosphère, et cependant nous savons que la vie y existait. De plus, comme la masse des carbonates n'a pu se former instantanément d'une part et que, d'autre part, les forêts houillères eussent été insuffisantes à absorber cette quantité d'acide carbonique, on est bien forcé d'admettre que ce corps se forme constamment, et cela aux dépens de l'éther[1] lequel, je le répète, constitue tous les corps connus, puisque, sans l'unité de substance primordiale, nous ne pourrions nous expliquer des quantités de phénomènes tels que ceux de l'isomérie, de l'allotropie, de l'état colloïdal, etc.
D'un autre côté un phénomène analogue à celui de la carbogenèse se produit pour tous les corps indistinctement. Du blé semé dans un sol sans trace d'acide phosphorique produit des grains contenant des phosphates. Des plantes, cultivées dans un sol privé de fer et alimentées d'air et d'eau soigneusement filtrés, finissent par contenir des quantités notables de sels de fer. Des graines de cresson, semées dans du verre pilé étendu lui-même sur un plateau de verre, arrosées d'eau distillée et alimentées d'air rigoureusement filtré, donnent, à l'analyse de leurs cendres, de la potasse, du soufre, des oxydes de fer et de manganèse, etc.. Tous ces corps, c'est l'éther qui les a produits par une transmutation de lui-même.
Si donc l'éther constitue, par suite de modifications spéciales, tous les corps du Cosmos, nous sommes fondés à regarder la substance de l'âme comme étant de nature éthérique.
Mais, d'autre part, quand nous aborderons l'étude des divers éléments de l'âme, nous verrons qu'ils sont loin de posséder la même constitution intime, au point de vue, par exemple, de la pénétration des corps, de la conductibilité de l'électricité, etc. C'est ainsi que le premier élément, le plus proche de l'organisme, l'âme vitale, dans un parfait état de condensation, peut être à la fois visible, audible et tangible ; le suivant (âme sensitive), isolé dans les mêmes conditions, ne peut être que visible ; le troisième (âme intelligente) ne peut être saisi que par la plaque photographique ; quand aux suivants, ils n'ont été jusqu'à présent, que vus par des sujets en état d'hypnose. Nous sommes donc amenés, à admettre, comme certains physiciens, ou qu'il existe des éthers différenciés, ou bien que l'éther unique est susceptible de présenter une certaine variété de constitutions moléculaires différentes : ce sera aux expérimentateurs de demain d'établir ce qu'il convient d'en penser.
J'ajouterai un dernier mot relativement à la substance de l'âme.
En ce qui me concerne, je crois pouvoir être assuré que les trois éléments inférieurs de l'âme dont il vient d'être question sont réellement constitués par une substance éthérique de plus en plus subtile ; pour le quatrième (âme causale) j'hésite à me prononcer mais pour les trois éléments les plus élevés (âmes morale, intuitive et conscientielle) il me semble bien que leur substance est constituée soit par un éther infiniment ténu, je dirai presque métaphysique, soit par un principe en quelque sorte spiritique. Là encore l'expérience de demain pourra seule nous fixer. Nous allons maintenant étudier la constitution de l'âme telle qu'elle ressort de nos expériences les plus récentes.
Chapitre III - Dissection et anatomie de l'âme
Le terme « dissection » évoque, à première vue, l'idée d'un travail manuel accompli à l'aide de scalpels, de pinces et d'érignes.
Bien que, naturellement, il en doive aller de façon différente en ce qui nous occupe, je ne sache cependant pas de terme plus approprié pour désigner l'étude qui va être poursuivie en ces pages.
En effet, disséquer, d'après Littré, c'est « ouvrir, diviser les parties d'un cadavre ou d'une plante pour en étudier la structure » or, ici, nous n'allons pas faire autre chose ; nous allons ouvrir l'âme et diviser ses parties pour étudier la structure, l'organisme et le fonctionnement de chacune d'elles. Mais avant d'aller plus loin, il nous faut répondre tout d'abord à une objection d'apparence capitale.
L'homme, dit-on, ne peut connaître que ce qui tombe sous ses sens ou pénètre dans le champ de sa conscience ; or, l'âme étant en dehors du monde matériel ne peut tomber sous l'action des sens ; d'autre part, si la conscience peut concevoir l'esprit en soi par l'étude de la pensée, le mécanisme de sa transmission de l'esprit immatériel au corps physique est absolument fort clos ; la preuve en est dans la multiplicité des systèmes, tous contradictoires entre eux, imaginés par toutes les sciences qui ont voulu étudier l'âme ; donc l'âme ne tombant sous aucun de nos sens, ne pénétrant pas davantage dans le champ de notre conscience, nous est par cela même inaccessible.
Cette objection paraît d'une force extraordinaire quand on l'applique à l'âme ; pour la résoudre, donnons-lui un objet différent ; supposons que nous sommes devant un physiologiste ou un physicien à qui nous dirions : « La cellule et la molécule n'affectant, par leur exiguïté aucun de nos sens pas plus qu'elles ne pénètrent dans le champ de notre conscience, nous sommes destinés, par cela même, à ne jamais découvrir lé secret de la cellule non plus que celui de la molécule ! » Il est évident que le physiologiste ou le physicien ainsi mis en demeure de répondre n'aurait aucune peine à répliquer : « Certes la cellule ni la molécule ne tombent directement sous aucun de nos sens normaux mais il est aisé d'adjoindre à nos sens tels qu'ils sont un adjuvant qui multiplie leur puissance ; dans l'espèce, cet adjuvant est le microscope et cela est si vrai qu'à l'heure actuelle, bien que ni la cellule ni la molécule ne tombent directement sous aucun de nos sens normaux, la cellule n'a plus aucun secret pour nous, et nous pénétrons actuellement celui de la molécule. »
Donc, cette objection, pour puissante qu'elle paraît, peut trouver facilement sa solution : l'âme ne tombant normalement sous l'action d'aucun de nos sens, il suffit de donner à nos sens l'adjuvant qui leur convient et à l'aide duquel nous ferons rentrer l'âme dans le champ de la conscience.
Le scalpel qui sert pour une dissection matérielle est ici sans effet ; le microscope n'agit que sur ce qui est infiniment petit mais appartenant au monde visible, et l'âme est normalement invisible ; il faut donc soit trouver un procédé pour rendre l'âme ou visible ou palpable ou audible, soit donner aux sens de l'homme une hyperacuité qui leur permette d'embrasser l'âme.
Le premier procédé existe, mais il n'a pu s'appliquer jusqu'à présent qu'aux éléments inférieurs de l'âme ; il est d'ailleurs d'un emploi trop difficile et trop aléatoire pour qu'on puisse absolument se fier aux résultats qu'il produit, exception faite cependant pour ses résultats photographiques mais à l'heure actuelle la technique opératoire en est encore bien vague et bien incertaine. Pour le second, au contraire, nous sommes pourvus de l'adjuvant voulu, et nous savons comment et avec quelles précautions il convient de l'appliquer : c'est l'hypnose, qui donne aux sens des sujets une portée, un développement, une hyperacuité à la fois énormes et précis[2] pourvu toutefois qu'on sache la manier... mais quoi ! N’en va-t-il pas de même pour le microscope ? Et quel est donc l'instrument quelconque capable de rendre des services à qui en ignore le maniement ?
On voit donc que l'objection sus-énoncée est loin d'être aussi insoluble qu'elle le paraît à première vue.
Or, qu'est-ce que l'hypnose ? C'est un sommeil nerveux provoqué par des moyens spéciaux, les uns naturels et les autres artificiels.
Il n'entre nullement dans ma pensée de faire ici un cours de magnétisme[3] ; je suppose donc connus tous les procédés et théories primordiaux et je me bornerai à simplement indiquer les voies et moyens nécessaires pour atteindre le but que je poursuis en ces pages. Mais avant d’aborder l'expérimentation, une remarque importante est à présenter.
J'ai dit au début de ces pages, que, pour pratiquer ce genre d'expériences il suffit de connaître les rudiments du magnétisme et d'avoir un bon sujet entre les mains : cela est vrai, mais uniquement en ce qui concerne les premiers phénomènes, c'est-à-dire le dédoublement du sujet (séparation de l'âme et du corps), l'isolation de l'âme vitale (double éthérique) et l'atteinte successive des âmes sensitive (corps astral), et intelligente (corps mental), et peut-être l'entrevue de l'âme causale (corps causal). Ce sont déjà là des résultats absolument probants.
Mais pour aller plus loin et pénétrer jusqu'à la limite supérieure de l'âme et surtout pour atteindre l'esprit et son au-delà, de même que pour séparer les deux parties constitutives de l'âme vitale, je dois avertir qu'il y a du danger ; un opérateur ne doit donc aborder ces expériences que s'il se sent absolument maître de soi-même, sûr, de son sang-froid, et apte à parer sur le champ à tout accident possible.
D'autre part, une telle expérimentation nécessite chez le sujet, trois qualités primordiales :
1° D'abord et nécessairement une grande puissance, bien développée.
2° Un certain courage.
3° Et enfin une confiance absolue, sans limite, en son magnétiseur, qualité que le sujet possède ou ne possède pas, mais qui ne se commande pas.
Aussi ne saurais-je trop louer l'excellent sujet qu'est Madame Lambert pour avoir bien voulu me suivre sur le terrain mystérieux et, par suite, périlleux puisque complètement inexploré où je l'entraînais.
« Je me laisse aller parce que c'est vous, me disait-elle parfois, mais avec tout autre je résisterais de toutes mes forces ! »
Et chaque fois qu'il lui fallait atteindre un degré de plus dans l'inconnu, je voyais la sueur ruisseler sur son visage, ou bien elle pleurait d'angoisse, sous la double crainte, m'avouait-elle, de se trouver si loin du plan matériel, ou en situation particulièrement dangereuse, ou bien de ne pas être reconstituée comme il convient avant d'être réveillée.
« Assez ! me disait-elle parfois ; revenons !..... J’ai peur !.....»
Et il me fallait, pour obtenir un nouvel effort, la rassurer avec une douceur infinie. Car ceci soit dit entre parenthèses, je doute que l'on puisse arriver à des résultats sérieux avec un sujet qu'on brutalise[4].
J'ai voulu savoir la cause de cette confiance entière qu'elle me manifeste, et je l'ai interrogée à cet égard tant en hypnose qu'à l'état normal ; la réponse, dans l'un et l'autre cas, a été la même : « C'est que, avant sa mort, le Colonel de Rochas[5] m'a dit : « Surtout ne perdez jamais de vue M. Lancelin ! » Puisqu'il parlait ainsi, c'est donc qu'il vous reconnaissait une valeur particulière ! Voilà pourquoi j'ai confiance en vous, d'autant plus que vous réussissez, sans aucun dommage, des expériences (séparation des deux parties de l'âme vitale) auxquelles, à la suite d'accidents graves, le Colonel de Rochas avait pris le parti de renoncer... »
On voit, par ce qui précède, que la confiance d'un sujet ne se commande pas: le magnétiseur ne peut, au mieux, que l'entretenir.
Contrôle
D'autre part, avant d'aller plus loin et pour que le lecteur comprenne bien la portée des expériences dont le récit va suivre, il convient d'indiquer les précautions auxquelles on a eu recours dans le but d'assurer leur réussite.
Dans ces sortes d'expériences, il est un écueil qu'il faut toujours avoir présent à l'esprit, si l'on veut l'éviter. C'est la suggestion sous sa double forme : hétérosuggestion mentale de l'opérateur au sujet, et c'est ce qui la rend surtout nuisible à l'insu du premier, le sujet en sommeil étant toujours doué d'une grande réceptivité quant aux pensées qui naissent chez le magnétiseur et autosuggestion chez le sujet lui-même, qui lui présente en cours de sommeil des images nées de ses propres pensées soit à l'état normal, soit dans la première phase du sommeil et lui fait créer de toutes pièces ce qu'on appelle du nom générique et caractéristique de « roman subliminal ».
Quels moyens ai-je employés pour éviter cette double cause d'erreur ? Voici :
D'abord, jamais je ne disais au sujet avant la séance, ce que je voulais faire, et comme, aux séances que j'appellerai d'exploration, où il s'agissait de faire surgir devant sa vue interne les différents éléments de l'âme ou d'observer leurs particularités, je n'avais naturellement en l'esprit aucune idée préconçue que, de plus, lorsque je reprenais avec le sujet l'étude d'un point déjà observé, je me disais que, en somme, le sujet avait pu se tromper entièrement jusque là ce qui, après tout, pouvait être la réalité même, je me créais ainsi un état d'esprit complètement neutre et ne pouvant en rien influencer le sujet. De la sorte, le risque d'hétéro suggestion se trouvait par cela même éliminé dans la mesure du possible.
Restait celui de l'autosuggestion et du roman subliminal, que j'écartais au moyen d'un double contrôle établi comme suit : je prenais un second sujet qui me servait de contrôle[6] ; de prime abord, en dehors du sujet principal, et sans lui faire savoir de quoi il s'agissait, je lui disais que j'avais besoin de son concours pour établir si certaines images que me décrivait mon sujet principal correspondaient bien à la réalité des choses ; je créais ainsi chez ce second sujet un état d'esprit également neutre ; je le mettais alors en sommeil et je développais l'âme du premier, lequel m'avertissait, sans plus, de chaque stade atteint ; je me faisais alors décrire ce stade par le sujet de contrôle, et, la description qu'il m'en donnait concordant avec celle donnée antérieurement par le sujet principal, j'étais bien forcé d'admettre la réalité des images décrites.
Mais ce n'est pas tout.
La psychologie particulière des différents éléments de l'âme est encore presque inconnue et, par moments, je me demandais si la pensée du sujet principal en sommeil ne pouvait pas, influer sur celle du sujet de contrôle également en sommeil pour parer à cette cause possible d'erreur, j'ai remplacé, par moments, le contrôle du sujet en hypnose par le contrôle d'un voyant naturel.
La voyance à l'état normal est assez rare et, de plus, infiniment moins nette et précise que celle d'un sujet en état d'hypnose ; je ne pouvais donc demander au voyant naturel des descriptions aussi détaillées qu'au sujet magnétique mais il me suffisait qu'il décrivit approximativement les changements qu'il voyait s'opérer dans les images pour que, lui-même agissant en dehors de toute influence suggestionnelle de la part du sujet endormi, j'en fusse assuré de la véracité de ce dernier.
C'est dans ces conditions de prudence absolue que j'ai conduit mes expériences avec, comme sujet principal, Madame Lambert, le même et dévoué sujet avec qui le Colonel de Rochas a découvert l'extériorisation de la sensibilité et l’extériorisation de la motricité, dont l'extériorisation de l'âme totale et sa dissection en ses divers éléments constitutifs ne sont que la suite logique et nécessaire. Mais ce n'est pas tout, et, puisque j'ai abordé la question de contrôle, qu'il me soit permis de dire qu'un troisième procédé de probation m'a rendu d'appréciables services : je veux parler de l'observation judicieuse du sujet lui même. Il ne faut pas croire, en effet, que, du jour au lendemain j'ai atteint les extrêmes limites de l'âme ; ce fut au contraire très laborieux, et avant de gravir un échelon supérieur, il me fallait d'abord assurer soigneusement celui auquel j'étais parvenu ; or, à chaque degré nouveau qu'il s'agissait d'aborder, je me heurtais invariablement à des refus et des protestations du sujet, et à ses supplications de revenir en arrière ; deux épouvantes surtout le dominaient : la terreur de se sentir emmené si loin du monde sensible, d'une part, et, d'un autre côté, l'effroi que je ne pusse, après l'expérience, le reconstituer normalement. Pour le décider, j'étais généralement forcé de déployer une volonté de fer, et quand enfin il se soumettait, ses affres se traduisaient par un double ruisseau de larmes que je voyais couler abondamment sur ses joues ou, lorsque je refusais de le ramener en arrière, par des sanglots qui le faisaient hoqueter.
De plus, il est un élément de l'âme, le cinquième, qui est particulièrement éblouissant or, quand je déclarais ne pas le voir, il arrivait au sujet de se mettre contre moi, dans des colères violentes, et de me crier : « Si vous ne le voyez pas, c'est que vous ne voulez pas le voir ! Moi, il m'éblouit ! Vous préférez donc me sacrifier plutôt que de regarder vous-même ? »
Or, il me semble que tout cela terreurs, supplications, larmes, colères, répondait bien à des visions objectives et non à un roman subliminal inventé de toutes pièces et dont la réalisation n'eut pas suscité tant d'épouvantes.
Vers la sixième répétition de l'expérience, l'accoutumance se faisait, et alors nous passions au degré supérieur ; mais les larmes surtout, ces larmes muettes du sujet qui se soumet, étaient singulièrement impressionnantes, et, je l'affirme, plus d'une fois il m'est arrivé de me placer en face de ma conscience et de me demander si, même au nom des recherches scientifiques que je poursuivais, j'avais le droit de conduire le sujet aussi loin ; mais aucun danger immédiat ne m'apparaissait, et je me sentais sûr de moi-même, sûr de reconstituer le sujet : j'ai persévéré malgré tout.
Ces explications préalables données sur mes précautions et mes modes de contrôle, j'estime que je puis avoir une foi complète dans le résultat de mes expériences que je vais maintenant exposer.
Extériorisation de l’âme totale (dédoublement du sujet)
Voici le schéma de la marche à suivre :
On prend un sujet magnétique déjà développé, c'est-à-dire avec lequel on a suffisamment opéré préalablement et qui, au courant des effets que produit en lui le sommeil magnétique et sachant par expérience n'avoir rien à en redouter, accepte la suggestion dès l'état de veille ; un sujet trop neuf pourra s'effrayer de ce qu'on attend de lui, présenter par suite de la résistance à l'hypnose ce qui est une cause de fatigue pour l'opérateur et pour lui-même et tomber enfin dans un sommeil agité qui sera un motif de difficultés continuelles et même de nullité pour l'expérience.
On le prévient de l'opération projetée, après lui avoir expliqué, par prudence et pour éviter une instinctive résistance de sa part, qu'elle ne va consister en somme, au moins dans ses premières phases, qu'à réaliser chez lui, consciemment et volontairement, un dédoublement qui s'est déjà produit involontairement et automatiquement dans maintes expériences faites antérieurement sur lui.
Le sujet magnétique, ayant atteint la résolution musculaire voulue, c'est-à-dire une inertie complète, et ayant chassé toute appréhension, décidé en un mot à se laisser endormir, est confortablement installé dans un fauteuil à gauche duquel on a préparé un autre fauteuil semblable, à environ 0 m. 80 ou 1 mètre de distance ; plus loin encore et toujours à gauche et dans les mêmes conditions de distance, on place un troisième fauteuil semblable aux deux premiers.
La vue de ces fauteuils préparés à sa gauche, sur lesquels doivent s'asseoir, d'abord sur le premier son aérosôme I, son fantôme complet, et où doit rester seule l'âme vitale, tandis que les éléments supérieurs, aérosôme II, seront envoyés sur le second siège, cette vue, dis-je est faite pour frapper l'imagination du sujet et le prédisposer, dès avant le sommeil, à recevoir et à réaliser la suggestion. Toutefois, il est certains sujets avec lesquels il faut, à cet égard, user d'une grande prudence, car, lorsqu'ils n'ont pas encore passé par l'expérience de façon à en constater par eux-mêmes la parfaite innocuité, la seule annonce qu'on va les dissocier peut faire naître en eux des sentiments de trouble et de frayeur qui, se prolongeant pendant le sommeil, formeraient obstacle à la réalisation du phénomène. Quand on se trouve avoir affaire à de tels sujets, il est préférable de leur dire, de façon vague, qu'on va les envoyer ailleurs, sans autrement préciser, et de préparer les autres fauteuils seulement après que ces sujets ont été placés en état d'hypnose.
On endort le sujet par un moyen quelconque : le premier état d'hypnose où il arrive est la léthargie, que l'on approfondit d'abord, et d'où on le fait passer, par une légère friction de la main droite sur le vertex, en état de somnambulisme, qui doit être amené à la profondeur voulue dès lors il est prêt pour l'opération du dédoublement.
Cette opération peut s'accomplir de deux façons différentes, soit en approfondissant de plus en plus, par des passes longitudinales, ou par tout autre procédé, le degré d'hypnose, soit par le moyen bien plus simple de la suggestion verbale.
Dans le principe, le premier procédé était seul connu et c'est avec son aide que le Colonel de Rochas a pu mener a bien sa remarquable découverte de l'extériorisation de la sensibilité qui, reprise ensuite par d'autres expérimentateurs, nous a conduits au point où nous en sommes à l'heure actuelle.
On peut donc, pour amener le dédoublement, procéder comme l'a fait le Colonel de Rochas, c'est-à-dire employer une magnétisation intensive et continue. Mais cette façon d'agir est à la fois très longue et très fatigante pour l'opérateur. Aussi, le plus généralement, n'y a-t-on plus recours que lorsqu'on désire étudier certaines particularités du processus de l'opération[7]. On use plutôt, aujourd'hui, de la suggestion ; en ce qui me concerne j'utilise simultanément la suggestion autoritaire pour déclencher le phénomène et les passes pour aider à sa production.
Quand, par les passes, le sujet a été situé dans l'état voulu on lui ordonne de se dissocier, d'envoyer son double dans le premier fauteuil près de lui ou, s'il ne comprend pas sous cette forme ce que l'on attend de lui, de laisser son corps physique, sa loque humaine, son quasi-cadavre où il est, et d'aller, lui[8], s'asseoir sur le premier fauteuil préparé à sa gauche[9] et l'on continue la magnétisation en même temps que la suggestion ; l'opérateur avertit de plus le sujet, de le tenir au courant des phases de l'opération, qu'il doit décrire autant que possible au fur et à mesure de leur production : d'abord les effluves qu'il voit s'échapper de lui, puis la formation, à sa gauche[10], d'une nuée de plus en plus lumineuse et colorée[11] ; son propre corps qui, dans le principe lui paraissait brillant, se ternit (à ses yeux) tandis que son double lui devient de plus en plus visible ; il convient de poursuivre l'opération jusqu'à ce que le double soit bien condensé ce qui arrive rarement dès la première épreuve et présente au sujet sa propre image aussi parfaitement nette que possible[12]. (Voir la figure schématique 1).
Figure 1
Aujourd'hui, le dédoublement d'un sujet magnétique bien entraîné s'effectue dans un laps de temps d'environ trente secondes.
Cette aisance relative du dédoublement, cette simplicité dans l'accomplissement du phénomène, en montrant avec quelle facilité l'âme s'extériorise du corps, donnent la clé de quantité d'autres phénomènes d'ordres divers et différents en apparence, mais qui demeurent incompréhensibles pour qui ignore celui-ci. C'est ainsi que dans le sommeil anesthésique, l'âme s'extériorisant sous l'influence de certaines substances et emportant avec soi, comme nous allons le voir, la sensibilité du sujet, permet de mener à bien et sans douleur pour le patient, les plus graves et les plus longues opérations chirurgicales.
De même, on comprend que l'âme du sujet, ainsi extériorisée puisse être remplacée chez lui par celle de l'opérateur, dans les états dits de rapport par une âme lui ayant appartenu en des vies antérieures et alors reconstituée, dans la régression de la mémoire par l'âme d'un décédé, dans certains phénomènes spirites et même par une âme imaginaire, créée de toutes pièces par le sujet lui-même, mais sous des conditions particulières qui nous échappent encore, dans les manifestations de l'état dit second, etc. De plus, enfin, ce dédoublement expérimental de l'être explique à la fois les dédoublements inconscients qui se produisent à chaque instant chez chacun de nous, dans le sommeil, dans l'évanouissement, dans les rêves, dans la simple torpeur, et le dédoublement voulu, conscient, que l'on peut produire sur soi-même lorsque, après un entraînement spécial et double, portant sur le développement de la neuricité et de la volonté, on parvient à réunir en soi la double qualité d'opérateur et de sujet[13].
Dissection anatomique de l'âme
L'âme étant ainsi extériorisée, nous allons procéder à sa dissection jusqu'à sa limite extrême.
Pour cette extériorisation comme pour les opérations qui vont suivre, il existe, outre les procédés de contrôle général indiqués ci-dessus, des moyens de vérification particuliers qui seront décrits plus loin, lorsque nous aborderons l'étude anatomique de l'âme. Disons tout de suite que la forme qui est sur le premier fauteuil est une forme humaine parfaite dont la base est l'âme vitale, c'est-à-dire détenant la vitalité matérielle du sujet (fig. 1) et qui est reliée au corps physique par un lien de la grosseur du doigt, légèrement renflé à son point de contact avec le fantôme, très peu extensible (8 ou 10 mètres au plus) et parcouru de stries vitales, analogues à l'électricité dans un tube de Geissler. Ce lien est bleuâtre en dessus et orangeâtre en dessous ; la partie bleuâtre, plus importante et plus active que l'autre constitue le courant vital allant du fantôme et particulièrement de l'âme vitale à l'organisme du sujet ; la partie orangeâtre semble représenter le courant inverse.
Au début de l'opération, l'organisme du sujet qui lui paraissait très brillant, s'assombrit progressivement à mesure que la lumière passe dans le fantôme que l'on appelle aussi aérosôme I lequel représente l'âme vivante, c'est-à-dire basée sur l'élément vital pour le distinguer de l'aérosôme II, dénué d'élément vital et représentant par suite l'âme morte, dont il va être question plus loin. L'âme vitale, base de l'aérosome I, a été appelée dans le principe double éthérique ou corps odique.
Dans l'organisme normal, c'est-à-dire complété par l'âme totale et par l'esprit, le siège de l'âme vitale est en général dans les cellules de l'organisme, mais plus particulièrement dans le coeur.
Pour dégager ensuite l'âme suivante, il convient de poursuivre la dissection de l'âme totale, c'est-à-dire : de l'aérosôme I (âme des vivants à base d'âme vitale) extraire l'aérosôme II (âme des morts, à base d'âme sensitive).
Cette opération est souvent faite, et nous possédons quatre moyens pour l'accomplir.
A. La magnétisation intensive de l'aérosôme I ;
B. La suggestion donnée au sujet ;
C. L'envoi au loin du Moi du sujet. On profite dans ce cas de ce que le lien vital est très peu extensible alors que le lien astral, unissant l'aérosôme I à l'aérosôme II, est au contraire indéfiniment extensible ; le Moi du sujet, en s'éloignant, entraîne avec lui l'aérosôme II alors que l'âme vitale, isolée, rentre dans l'organisme. Ce procédé n'est utilisable que dans certains cas, car, si l'on veut étudier les éléments de l'âme, on est forcé de ramener l'aérosôme II et d'extérioriser à nouveau l'âme vitale.
D. Enfin, la présentation devant l'aérosôme I d'un vaisseau de verre où a été fait le vide presque absolu (ampoule de Crookes, radiomètre, etc. dans une ampoule d'éclairage électrique, le vide est insuffisant). Il se passe alors un phénomène particulier qui est le suivant : la substance de tous les éléments de l'âme est attirée par le vide, mais le verre est infranchissable à la substance de l'âme vitale ; les autres pénétrant dans le récipient, il s'ensuit dans l'aérosôme I une rupture d'équilibre par la brusque séparation de l'âme vitale ; l'aérosôme II est libéré, mais généralement le contrecoup jette le sujet sur le sol et peut le blesser : ce moyen n'est donc pas à recommander.
On utilise ordinairement la combinaison des deux premiers procédés en magnétisant l'aérosôme I et en ordonnant au sujet de laisser où il est son élément inférieur, l'âme vitale, et d'aller s'asseoir, lui, sur le second fauteuil préparé ; le sujet doit prévenir quand cette seconde extériorisation est faite.
Figure 2
Il accuse d'abord l'assombrissement de son double (aérosôme I) et du lien vital, puis la formation, à la gauche de ce double, d'une nuée lumineuse qui prend peu à peu la forme humaine, mais plus petite que nature, c'est-à-dire de la taille approximative d'un enfant de douze ans[14]. La base de ce nouveau fantôme est l'âme sensitive, (connue jusqu'à présent sous le nom de corps astral) qui détient la sensibilité du sujet (fig. 2).
Dans l'organisme normal, le siège de l'âme sensitive se trouve dans le système nerveux en général, et particulièrement dans les ganglions du nerf grand sympathique.
D'autre part, et pour en finir avec l'âme sensitive, il est une particularité que je dois noter ici : c'est que les sens peuvent être extériorisés isolément, toujours par voie magnétique : j'aurai à reparler plus en détail de ce phénomène[15]. Poursuivons maintenant nos opérations de dissection de l'âme.
Pour opérer cette dissection, on est toujours forcé de commencer par l'élimination de l'âme vitale qui fait presque partie de l'organisme physique, puisque, outre que sa substance est quasi matérielle au point d'être parfois relativement tangible, elle-même meurt quelques jours après le corps de l'aérosôme I, il faut donc tout d'abord, comme nous venons de le faire, extérioriser l'aérosôme II à base d'âme sensitive, lequel représente réellement l'âme proprement dite. Mais, cette opération une fois réalisée, deux voies s'offrent à l'expérimentateur pour poursuivre la dissection de l'âme :
A. Soit la synthèse, par progression dont le résultat présente l'ensemble de l'âme totale: elle s'opère par le sommet en faisant en quelque sorte jaillir de l'âme partielle antérieurement extériorisée l'âme partielle qui la suit immédiatement, de telle façon que, en fin d'opération, le schéma d'ensemble offre l'aspect d'une sorte d'édifice animique montrant toutes les âmes partielles superposées, dont la dernière est dominée par l'esprit. Ce procédé donne l'aspect complet de l'âme intégrale subdivisée en ses âmes partielles : c'est toujours par lui qu'il convient de commencer l'étude expérimentale de l'âme.
B. Soit l'analyse par élimination qui, au contraire, s'opère par la base ; il convient de ne la mettre en pratique qu'après que le sujet est complètement familiarisé avec le procédé qui précède. Elle consiste à extraire un nouvel aérosôme du précédent aérosôme extériorisé, et présente l'avantage, au point de vue de l'étude particulière qui peut en être faite, de laisser complètement isolée l'âme partielle la plus inférieure du précédent aérosôme. Mais ce mode de dissection exige une prudence absolue, car, si l'extériorisation de l'aérosôme II de l'aérosome I est très facile, chaque extériorisation qui suit devient de plus en plus délicate, et les répercussions de ces opérations successives sur l'organisme, qui revêtent par moments un certain degré de gravité, sont encore bien peu connues.
Théoriquement, cette façon de procéder par éliminations successives devrait amener, en ultime résultat, à l'extériorisation d'un aérosôme VII constitué uniquement par la dernière âme (âme conscientielle) dominée par l'esprit mais, pratiquement, je n'ai pu aller plus loin et encore non sans difficultés multiples que l'aérosôme IV, à base d'âme causale, et je ne sais s'il sera possible de pousser plus loin, les trois âmes partielles supérieures me paraissant constituées, non plus comme les quatre âmes partielles inférieures par une substance éthérique ou éthéroïde possédant quelques-unes des propriétés de la matière, mais par une substance spiritique dont les propriétés et la manipulation nous sont inconnues.
Quoi qu'il en soit, je continue l'exposé des modes de dissection de l'âme tels que je les pratique couramment, en détaillant successivement les deux procédés que je viens d'indiquer.
A. Dissection synthétique[16]
Nos sujets voyants avaient souvent décrit une aura lumineuse, très sombre vers le bas, très brillante en haut, et enveloppant tout l'être ; ce ne pouvait être l'âme sensitive déjà identifiée : on appela ce nouvel élément corps mental, et c'est cette aura qui constitue l'âme intelligente (fig. 3).
Le Dr Baraduc photographia souvent la partie la plus brillante qui enveloppe le cerveau et que, pour cette raison il appela boule mentale ; des travaux postérieurs démontrèrent en effet que cette aura est le siège de l'intelligence, c'est-à-dire de la science humaine.
Où l'obtient couramment par la magnétisation intensive de l'aérosôme II à base d'âme sensitive. Le sujet voit alors se former, autour de cette âme sensitive l'aura en question qui devient de plus en plus visible surtout vers le sommet où la boule mentale entoure le cerveau. Comme les deux âmes précédentes, ce nouvel élément est bleuâtre à gauche et orangeâtre à droite.
Le schéma auquel aboutit l'opération est alors celui indiqué dans la fig. 3. Dans l'organisme normal, le siège de l'âme intelligente est le cerveau.
Figure 3
Longtemps on en est resté là, se demandant : est-il possible d'isoler chacun des éléments suivants de l'âme totale ainsi que nous venons de le faire pour l'âme vitale, l'âme sensitive et l'âme intelligente, et d'obtenir par suite des aérosômes différents et successifs ? On ne savait, car les tentatives en ce sens n'avaient donné jusqu'à ce jour que des résultats négatifs, ce qu'on attribuait à cette hypothèse que ces trois éléments sont de nature fluidique, c'est-à-dire de nature relativement matérielle, alors que les suivants semblent plutôt de nature spiritique. Mes recherches en ce sens se sont poursuivies, et, comme on va le voir, c'est par un moyen différent que j'ai pu atteindre les éléments supérieurs de l'âme. Au cours de ses tentatives, dont il va être parlé plus loin d'isolation de l'âme intelligente au moyen d'une magnétisation à outrance de l'aérosôme II, M. Lefranc, un des expérimentateurs les plus avancés de la période d'avant-guerre, avait vu un nouveau phénomène se produire : le sujet accusait, dans certains cas, la production, au-dessus de l'aura constituant l'âme intelligente, d'une flamme dont la pointe se perdait dans une sorte de halo très brillant ; on fit constater le fait par des sujets témoins qui en affirmèrent l'objectivité. M. Lefranc estima qu'il se trouvait en présence de cet élément particulier que les théosophes appellent le corps causal, détenteur de la mémoire et de la volonté: c'est ce que j'appelle aujourd'hui l'âme causale.
Figure 4
Dès lors une nouvelle partie de l'âme entrait dans le champ de notre expérimentation, et le schéma de l'âme alors connue pouvait s'établir comme l'indique la figure 4.
Tel était l'état de la question en 1912 et personne encore n'était allé plus loin. La guerre européenne vint interrompre généralement toutes ces études. En ce qui me concerne, les circonstances ayant fait fuir en province ou même à l'étranger la plupart des sujets que j'utilisais, j'en étais réduit à répéter les expériences antérieures sur des sujets que je formais journellement et de qui, par suite, l'état de développement n'était que très relatif.
Un de mes sujets, pourtant, qui me donnait de belles espérances que son état de santé ne lui a pas permis de réaliser, Mme Rosita G., fut amené jusqu'à l'étude de l'âme causale et me mit sur la voie des autres éléments de l'âme encore inexplorés. En effet, lorsque je poussais la magnétisation, ce sujet voyait tantôt se dédoubler la flamme dans le halo brillant qui constitue l'âme causale, et tantôt se développer au-delà, des lueurs ou objets brillants qu'il ne pouvait définir et je fis sur lui cette remarque que sa voyance en ce sens s'accentuait lorsque je faisais mes passes non sur le fantôme lui-même, mais au-dessus du fantôme, de façon à atteindre surtout le sommet de l'âme intelligente, la boule mentale : ce me fut un trait de lumière, et je conclus que pour faire révéler un élément de l'âme, ce n'était pas seulement l'aérosôme qu'il fallait magnétiser mais surtout le dernier élément extériorisé, de façon à en faire surgir l'élément immédiatement supérieur, telle fut l'origine de ma découverte.
J'en étais là de mes études lorsque l'état valétudinaire du sujet me contraignit à interrompre mes séances avec lui ; c'est alors que les circonstances me remirent en relation avec Mme Lambert, le plus brillant sujet qu'ait laissé le colonel de Rochas, celui à l'aide duquel cet éminent savant avait fait ses merveilleuses découvertes de l'extériorisation de la sensibilité et de la motricité, celui enfin avec qui M. Lefranc avait entrevu l'âme causale. Je le connaissais depuis longtemps, et cependant, chose bizarre, jamais encore je n'avais travaillé avec lui.
Après les premières séances d'étude, consacrées à l'habituer à moi et, pour moi, à me rendre compte de ses possibilités, je mis en œuvre, sur lui, la théorie que j'avais établie d'après mes essais avec Mme Rosita G. Après l'avoir amené à la voyance de l'âme causale, je me fis situer par lui, dans l'espace, l'endroit exact où se trouvait cet élément, sur qui, sans négliger le reste, je dirigeai surtout l'influx magnétique : le résultat des séances qui suivirent dépassa toutes mes espérances.
Au cours de la première, le sujet accusa, au-delà de l'âme causale, quelque chose de brillant qui, peu à peu, sous l'influence des passes, devint éclatant, puis éblouissant, sans qu'il pût m'en indiquer la forme exacte, tant cet objet lui était douloureux à regarder : il lui semblait seulement que c'était comme une boule de lumière électrique si fulgurante qu'il ne pouvait fixer son regard sur elle. Malgré toute mon insistance, il me fut impossible d'aller, ce jour-là, plus avant car le sujet, à qui cette vue était de plus en plus pénible, s'en effrayait et demandait avec instance à être réveillé.
A la séance suivante, après la mise en sommeil, je réitérai l’opération mais en suggérant au sujet qu'il pourrait voir, comme à travers un verre sombre, tous les phénomènes lumineux que j'allais produire devant son regard interne. Dès lors il me décrivit minutieusement ce qu'il voyait: une sorte de globe constitué par une masse d'étincelles éblouissantes animées d'un mouvement rapide dans tous les sens, situé au-dessus du halo de l'âme causale. Selon lui, ce globe d'étincellements était le siège de la distinction du bien et du mal pour ce motif, je l'appellerai l'âme morale[17].
Figure 5
Après m'être fait indiquer par le sujet l'endroit de l'espace où était localisé ce nouvel élément, c'est sur lui surtout que je concentrai l'effort de mes passes et ma projection de volonté ; l'effet ne tarda pas à se produire, et le sujet accusa, au-dessus de l'âme morale, la formation d'une espèce de fer de lance triangulaire lumineux, projetant sur son pourtour comme de légères flammes arborescentes ou ramifiées très fines ; ce fer de lance, qui aurait quatre à cinq centimètres à la base, se termine au sommet par une pointe plus brillante. D'après certaines indications encore mal contrôlées, il serait, par moments, animé d'un mouvement giratoire alternatif assez lent et dont, d'après les gestes du sujet, j'estime à trois ou quatre secondes chaque alternance. Cette âme reçoit les inspirations d'en haut et est en communication directe avec l'esprit. Je l'appellerai l'âme intuitive (fig. 6).
Figure 6
Je pensais dès lors être arrivé aux confins de l'âme totale et je ne croyais plus rien faire voir au sujet mais, pour en avoir la certitude, je me fis indiquer la localisation de cette nouvelle âme et j'eus la surprise d'entendre le sujet me dire que, sous la projection du fluide, il voyait encore une forme se révéler. J'activai mes passes et le sujet me dit enfin voir une sorte de petit soleil fait d'une lumière très douce au regard et émanant autour de soi des radiations très suaves : l'ensemble de la figure ressemblait beaucoup à un ostensoir français sans pied[18].
Quelle pouvait être la fonction de cet élément ? D'après les explications du sujet, je conclus que c'était le siège du Moi, de la conscience psychologique : je
l'appellerai donc l'âme conscientielle (fig. 7).
Figure 7
Il est à remarquer que, à mesure que s'extériorisent ces deux dernières âmes, l'âme morale (le soleil) perd la moitié de son diamètre et de sa lumière qui semble se réfugier dans son centre.
Je voulus continuer en dirigeant l'influx magnétique sur cette dernière âme, mais, malgré mes efforts, rien ne se révéla au regard interne du sujet. Il n'y a plus rien au-delà, me dit-il, rien que l'esprit !
Et en effet, au cours des séances de contrôle et de vérification qui suivirent, il me fut impossible de conduire le sujet plus loin.
Le schéma total de l'âme, tel qu'il est établi à ce jour, est donc celui qu'indique la figure 7.
La hauteur totale est d'environ deux mètres au-dessus de la tête de l'aérosôme II, chaque âme ayant en moyenne un développement d'environ 0 m. 40.
Un détail est à remarquer: tout cet édifice animique extériorisé n'est pas absolument vertical et d'aplomb mais s'incline sensiblement dans la direction du corps physique, de telle façon que l'âme conscientielle, là plus élevée, se trouve ramenée à environ 0 m. 50 de la verticale.
Ce serait une erreur de croire que chaque stade était franchi sans difficulté. D'abord, par simple prudence, j'avais pour principe de ne passer à un degré supérieur que lorsque le dernier élément extériorisé était bien assuré et que le sujet y arrivait aisément.
D'autre part, lorsqu'il s'agissait de passer à un nouvel élément encore inexploré, je me heurtais, de la part du sujet, à des refus, des supplications, des terreurs, et, quand il se sentait impuissant devant mon infrangible volonté, à un flot de larmes provenant, pour lui, de la double terreur de se voir emmené si loin du monde matériel, et de ce que, dans un instinct confus, il se rendait compte que, peut-être, je ne pourrais pas arriver à le reconstituer normalement.
Plus d'une fois, devant ces épouvantes, je l'ai déjà dit et je l'affirme de nouveau, je me suis isolé en face de ma conscience, me demandant si j'avais le droit, fut-ce au nom de la science la plus pure, de faire courir au sujet ce qu'il regardait comme des risques mortels...
Mais je ne voyais pas de dangers auxquels je fusse inapte à parer mais j'étais sûr de moi en ce qui concerne la reconstitution finale et correcte de l'être humain et, malgré refus, révoltes, sanglots, je continuai ma dissection expérimentale de l'âme.
Toutefois, je ne me reconnaissais pas le droit d'entraîner le sujet si loin à son insu, ni de l'exposer à des risques devant lesquels il eut pu normalement reculer : donc après chaque séance, je lui rendais fidèlement compte des difficultés qu'il m'opposait et des luttes qu'il soutenait contre ma volonté ; en un mot, je ne lui cachais rien de ce qui pouvait lui sembler constituer un péril, pensant : Si le sujet a peur, il en sera quitte pour se dérober et mettre fin à nos séances...
Et, à la séance suivante, je voyais arriver le sujet, avec une belle crânerie et une exactitude parfaite : malgré tout ce qu'il savait, puisque je ne lui cachais rien, il ne tremblait pas et se remettait entre mes mains, pour poursuivre les expériences, avec une confiance digne d'admiration.
Qu'il me soit permis ici de remercier publiquement Madame Lambert du grand courage dont elle a fait preuve à nos séances d'étude sur un terrain encore inexploré et, par cela même, certainement plein de périls ignorés : c'est son dévouement à la cause de la science qui m'a permis de pénétrer enfin la troublante énigme que, depuis des millénaires, l'âme propose aux investigations de l'homme.
Et, puisque je suis sur ce sujet, il importe d'aviser les chercheurs qui suivront cette voie, des dangers connus sans compter les autres, qu'ils rencontreront sur leurs pas: c'est ce que je vais faire plus loin.
J'avais consacré près de deux années à l'étude tant synthétique qu'analytique (voir ci-après) de l'âme totale, et la sortie de l'âme conscientielle (la dernière) était bien assurée, lorsque la pensée me vint que, si ma théorie était exacte, c'est-à dire si l'esprit peut être considéré comme un centre de forces, les forces qui le composent doivent avoir un substratum sur lequel s'exercer ; en d'autres termes, outre l'âme totale qui est l'enveloppe de l'esprit et son corps immatériel, l'esprit, considéré en lui-même, doit posséder un corps particulier et, par suite, être visible à un sujet en état d'hypnose.
Partant de cette donnée, je me suis efforcé d'extérioriser l'esprit, malgré les refus du sujet qui me répétait sans cesse : « Mais il n'y a plus rien, puisque nous sommes au bout de l'âme ! Et qui était réellement terrifié d'aller si loin. Enfin, après de nombreux essais inutiles, j'allais renoncer quand le sujet entrevit comme une lumière qui montait au-dessus de « l'ostensoir ». Je redoublai d'efforts, et enfin, un jour, le sujet vit distinctement une lumière blanche, très brillante, de la taille d'une flamme de grosse lampe au centre de laquelle serait un petit point très lumineux, ne répandant pas d'irradiations, mais comme taillé à facettes, ainsi qu'un diamant, et projetant, par ces facettes, une grande quantité de miroitements clairs : c'est l'esprit[19]. Dès lors, le schéma total de l'être humain invisible s'établissait comme le montre la fig. 8.
Arrivé à ce point, je jugeai inutile, au moins en principe d'aller plus loin, puisque je ne voyais pas ce qui pouvait exister au-delà de l'esprit.
Un jour cependant où j'étais assez maître de l'esprit, car on verra plus loin que son extériorisation présente de grands dangers, je continuai la magnétisation par simple acquit de conscience et ma surprise fut vive quand le sujet annonça voir des « petites comètes »... Qu'était-ce donc[20] ? … Des petits points brillants, répondit le sujet, d'un bleu particulier permanent, semblable à un éclat très doux de saphir, laissant derrière eux comme une légère traînée lumineuse, surgissant d'infinis lointains toutes les trois ou quatre secondes pour aboutir à l'esprit où ils se fondent... D'où viennent ces petites comètes et quel rôle jouent-elles à l'égard de l'esprit ? Elles descendent du plan divin, et ce sont elles qui mettent l'homme en relation avec lui[21].
Figure 8
Je dois avouer que, à plusieurs reprises, j'ai eu la vive tentation de faire remonter le sujet jusqu'à la source des « petites comètes » ou, pour parler net, de le faire pénétrer sur le plan divin. Mais il y avait, dans cette expérience, une trop formidable menace pour la sécurité matérielle du sujet, je me suis abstenu.
Celui-ci, d'ailleurs, interrogé à ce propos, a dit : « Dans l'état de choses actuel, il serait on ne peut plus dangereux de pousser plus loin. Rendez-vous d'abord maître de l'extériorisation de l'esprit, et peut-être alors, pourrai-je faire une telle tentative[22] »
J'en suis donc resté là, au moins pour l'instant, après avoir ainsi obtenus la synthèse complète de l'âme[23].
B. Dissection analytique[24]
En même temps que je poursuivais cette recherche, je voulus étudier séparément chacune des âmes secondaires dont l'ensemble constitue l'âme totale.
Dans ce but, il me fallait trouver un procédé efficace pour les isoler les unes des autres, afin de pouvoir les manipuler en quelque sorte une à une : je vais exposer les résultats auxquels je suis actuellement arrivé.
Tout d'abord, je m'attachai à l'âme vitale qu'il est très facile de séparer des autres âmes secondaires, et qui, sous les appellations diverses de double étherique et de corps odique a déjà été étudiée par d'autres expérimentateurs, mais sans qu'on eût encore songé à la scinder en ses parties constitutives : ce fut le but de mes premières recherches.
Trois, faits essentiellement différents m'avaient amené à penser que cette âme vitale est susceptible d'être divisée en éléments secondaires :
1° Le Colonel de Rochas avait obtenu deux demi-fantômes à gauche et à droite du sujet, dont la réunion à sa gauche avait formé le premier double ;
2° ce fantôme est coloré diversement, bleuâtre à droite et orangeâtre à gauche ;
3° enfin des sujets voyants accusaient en lui l'existence de plusieurs éthers différenciés. J'avais donc pensé que l'on pouvait sectionner cette âme vitale ; j'y suis arrivé, après de récents essais et j'ai réussi à diviser cet élément en deux : l'un à gauche bleuâtre, l'autre, à droite, orangeâtre[25]. Ce résultat a été obtenu toujours par voie magnétique, mais en usant d'un procédé que je ne veux pas encore publier, le résultat en étant des plus dangereux pour le sujet ; pour ce motif, je n'ai pas encore osé éloigner les deux parties l'une de l'autre[26] de plus de 0 m. 10, mais cela m'a suffi pour faire constater par le sujet principal et par des sujets témoins :
1 ° Que la partie gauche est couverte de papilles contractiles munies de sortes de bouches ;
2° Que les deux parties sont unies par une foule de filaments colorés ;
3° Que la partie droite semble couverte d'un réseau de fils conducteurs de vie, dont la réunion forme le lien vital, qui, unissant l'âme vitale au corps matériel, conduit la vie à l'organisme[27].
La première fois que j'ai opéré cette scission devant un sujet de contrôle, ce sujet a eu un mot bien typique. Comme je le pressais de me dire ce qu'il voyait. Laissez-moi donc le temps de regarder me répondit-il ce que je vois est si extraordinaire ! On dirait comme deux demi-corps accolés ! Tel est le fait dans son ensemble et comme il m'est d'abord apparu mais, des études expérimentales qui ont suivi, j'ai pu tirer les constatations suivantes :
Les papilles contractiles qui garnissent l'élément gauche[28] sont animées d'un mouvement vibratile continu ; elles sont plus nombreuses vers le sommet du fantôme que vers le bas, et présentent une surface approximative de 3 millimètres carrés. Les sujets comparent volontiers ces papilles à de minuscules suçoirs de poulpe.
La fonction de ces papilles vibratiles serait de puiser, dans l'ambiance, la vie cosmique. Elles puisent également de la vie spécialisée dans l'aura des êtres qui les approchent. Cette conception de l'existence d'une vie cosmique et de son assimilation par les êtres vivant sur terre, est loin d’être une nouveauté. La science antique de l'Orient appelle Prana la vie cosmique et Jiva la vie spécialisée, et de nos jours, les travaux des chercheurs tels que le Dr H. Baraduc de Paris, G. Encausse et autres, ont montré à l'évidence la réalité objective de cette conception, qui se trouve confirmée par mes expériences sur l'âme vitale[29] qui, dans la partie gauche du fantôme subirait une transformation à la suite de laquelle elle se spécialiserait en vie humaine.
Il m'a été impossible jusqu'à ce jour de pénétrer dans ce travail de transformation ; tout ce que j'en puis dire, c'est que mes sujets accusent, dans les deux parties de l'âme vitale une sorte d'ébullition confuse sensible surtout dans la partie droite, mais plus intense à gauche où sa rapidité la rend presque invisible. En tous cas, cette modification de la force vitale cosmique en vie humaine me paraît indubitable puisque, à la photographie, toutes les forces cosmiques donnent des anses courbes alors que les forces émanées par les êtres matériels produisent des radiations rectilignes.
Que devient alors cette force vitale ainsi modifiée ? Elle passe dans l'élément de droite de l'âme vitale, et ainsi nous apparaît la fonction des filaments fluidiques unissant les deux moitiés de cette âme particulière.
Ces filaments lumineux sont au nombre de plusieurs milliers, beaucoup plus nombreux vers le cerveau et le coeur qu'ailleurs on en compte en moyenne une douzaine au centimètre carré ; la grande majorité sont bleuâtres et amènent le courant vital de gauche à droite ; d'autres, orangeâtres, en petite quantité représentent le contre-courant, de droite à gauche, ils sont animés d'une sorte de mouvement oscillatoire qui leur donne l'apparence de s'enchevêtrer les uns dans les autres ; leur sensibilité paraît être extrême[30] ; leur grosseur est celle d'un fil assez fort ; il en existe cependant trois beaucoup plus gros, tous trois bleuâtres, l'un, de la grosseur du petit doigt, unit le coeur, demeuré à gauche, au côté droit à la hauteur de l'artère pulmonaire droite ; un autre, plus petit, unit les deux hémisphères du cerveau à la hauteur de la glande pinéale, qui semble jouer un certain rôle dans son fonctionnement et enfin le troisième, encore plus petit, relie l'une à l'autre, par le milieu, les deux moitiés du cervelet. Ces fibres se distendent et s'étirent en cas d'éloignement des deux parties de l'âme vitale : en cas de rapprochement, au contraire, elles se résorbent en elles-mêmes et de chaque côté.
De ce qui précède, il résulte que la partie gauche de l'âme vitale est de beaucoup la plus importante des deux : c'est en effet celle qui renferme le cœur ; c'est également sur elle que de meurent le grand sympathique, le larynx et tous les organes et appareils uniques ; l'intestin est moitié à gauche, moitié à droite, mais sans être rompu: les parties médianes, amincies, sont enveloppées de filets fluidiques ; enfin, c'est sur la partie gauche de l'âme vitale que reposent tous les éléments fluidiques constituant l'âme totale ou aérosôme I ; aussi pour tous ces motifs s'explique-t-on que cette partie paraisse au sujet plus brillante que l'autre ; la partie droite semble bien ne jouer que le rôle d'un organe de transmission de vie entre la partie gauche et l'organisme physique.
Dans toutes ces expériences, le côté droit de l'âme vitale privé de moyens de capter la vie cosmique et ne recevant que celle du côté gauche, se montre toujours craintif et cherche constamment à se réunir au côté gauche. Du reste l'opération semble toujours assez pénible pour le double. Il en va de même pour le sujet qui, pendant tout le temps que dure l'opération, voit son coeur battre plus vite, et, si l'opérateur lui tâte le pouls, il en sent les battements se précipiter ; le sujet halète et souffle fortement.
La séparation ne peut guère durer plus de cinq minutes sans danger. Il est d'ailleurs un critérium auquel je ne manque jamais de me référer ; dès le début de l'opération, j'avertis le sujet. Aussitôt que vous verrez se ternir les filaments qui unissent les deux parties de l'âme vitale, vous m'en préviendrez ! Et, dès que je suis avisé, je conclus que la vie ne passe plus qu'avec difficulté[31] et où qu'en soit l'expérience, je l'arrête et réunis les deux parties de l'âme vitale. A la suite de cette reconstitution, le sujet éprouve invariablement, dans l'hémisphère gauche du cerveau, une douleur assez intense mais peu persistante ! Le côté droit de l'âme vitale ne semble jouer je l'ai dit, qu'un simple rôle de transmission ; il fait passer la vie cosmique spécialisée dans le côté droit de l'organisme, matériel, ce qui se fait tout naturellement puisque, normalement, il s'y trouve lui-même inclus de là vient que, dans les expériences biométriques du Dr Baraduc, la main droite attire l'aiguille aimantée que repousse la main gauche la vie traverse le corps matériel de droite à gauche.
Pendant que dure cette scission de l'âme vitale en deux parties, le schéma de l'opération est tel que le montre la figure 9.
Figure 9
Un dernier mot sur cette opération à l'adresse des imprudents qui, ayant trouvé peut-être fortuitement le procédé dont je me suis servi, seraient tentés de répéter l'expérience sans précaution : j'ignore naturellement ce qui adviendrait en cas de réveil du sujet pendant la séparation de l'âme vitale en ses deux parties constitutives ; le sujet lui-même, interrogé en cours de sommeil à ce propos, a répondu « La mort lente... en huit ou dix jours ! » Il convient donc que, pour tenter pareille expérience, toutes les énergies de l'opérateur soient tendues à se briser pour empêcher le réveil du sujet.
Poursuivons maintenant notre dissection analytique, étant bien entendu qu'avant d'aller plus loin, il faut reconstituer l'âme vitale ; je ne sais en effet, n'ayant jamais commis telle imprudence, ce qui se passerait sans cette précaution essentielle.
Pour séparer ensuite les âmes secondaires les unes des autres, il convient, non pas de les faire sortir chacune de la précédente, ce qui ne produit, comme on l’a vu plus haut qu'un ensemble et une synthèse, mais d'extraire un nouvel aérosôme de l'aérosôme précédemment obtenu, de façon à laisser isolée l’âme secondaire sur laquelle est précisément basé ce précédent aérosôme.
On a vu qu'on obtient facilement l'aérosôme l (à base d'âme vitale) dont la formation isole l'organisme physique puis l'aérosôme II (à base d'âme sensitive) dont l’extériorisation libère l'âme vitale ; c'est alors que le Dr Baraduc photographia la boule mentale, partie la plus brillante de l'âme intelligente et que les sujets magnétiques annoncèrent l'existence d'une aura brillante enveloppant cet aérosôme II.
Dès lors, sachant à n'en pas douter qu'au-delà de l'âme vitale et de l'âme sensitive, appelées alors double éthérique et corps astral, se trouvaient d’autres éléments, on chercha à isoler l’âme sensitive (corps astral) pour, ensuite, atteindre l'âme intelligente (corps mental).
La théorie disait que, de même qu'en magnétisant l’être complet on en sépare l'aérosôme I, a base d'âme vitale, et de même qu'en magnétisant cet aérosôme I, on en isole l'âme vitale dont on sépare l'aérosôme II à base d'âme sensitive, de même en magnétisant l'aérosôme II, somme des éléments encore inabordés de l’âme on devait amener l’isolation de l'âme sensitive, par la séparation d’un aérosôme III encore à découvrir.
On chercha longtemps dans cette voie et inutilement. Pour ma part, j'inclinais à penser que tel doit être le procédé logique. Quoi qu'il en soit, devant l'impossibilité d'aboutir par la voie ordinaire, M. Lefranc eut l'idée de recourir à un moyen détourné : après extériorisation de l'âme totale, il suggéra au sujet de réintégrer au corps physique d'abord l'âme vitale puis l'âme sensitive seule, ce qui devait en effet isoler l'âme sensitive en en séparant un aérosôme III à base d'âme intelligente. Le résultat fut atteint, mais dans de si dangereuses conditions que je ne conseillerai à personne de renouveler l'expérience.
En effet, le sujet, remis par ce moyen en possession de son âme vitale qui comporte la force musculaire et de son âme sensitive qui régit l'énergie nerveuse, mais privé de son âme intelligente, siège de la raison, eut un accès de folie furieuse qui mit en péril et lui-même et les assistants ; cet accès se prolongea près de deux heures, pendant lesquelles le sujet, rebelle à toute suggestion, refusa de se réintégrer et quand enfin on réussit à le reconstituer, ce ne fut qu'au détriment des assistants, de l'ambiance matérielle, et du sujet lui-même qui en fut malade pendant près de deux mois.
Ce procédé doit donc être absolument déconseillé. Pour ma part, je continuai les recherches dans le sens de la magnétisation de l'aérosôme II, et en suggérant au sujet, comme dans les extériorisations précédentes, de dédoubler cet aérosôme en portant son Moi encore plus à gauche : j'eus enfin la satisfaction d'aboutir et d'obtenir la formation dont la figure 10 donne le schéma.
Figure 10
Le sujet accusa d'abord la diminution de luminosité de l'aérosôme II et du lien astral, puis la constitution, à la gauche de cet élément, d'une nuée lumineuse de forme ovoïdale où se retrouvait encore, bien qu’assez atténuée, la boule mentale de l'âme intelligente. Mais, à mesure que cette nuée se précisait, le sujet accusait des troubles particuliers, difficulté de parole de plus en plus grande, avec dyspnée, céphalalgie croissante, obnubilation du raisonnement etc. Je jugeai que la boule mentale, enveloppant le cerveau avait dû être lésée dans ce travail de scission et que cette lésion devait être la cause des troubles constatés : je réintégrai l'aérosôme II. Alors je constatai un résultat particulier de cette tentative : le sujet avait perdu tout souvenir, ignorait où il se trouvait, qui j'étais, et même s'il était lui-même homme ou femme. Bien que cette amnésie ait été de courte durée, il me parût que l'opération, conduite de la sorte, menaçait le sujet de dangers cérébraux, et je la renouvelai dans un autre sens.
Au lieu de dégager l'aérosôme III par la gauche, ce qui, à mon avis, lésait la boule mentale, je le dégageai vers le haut, ce qui permettait à l'âme sensitive de s'en isoler par la partie inférieure de l'aura, moins délicate que la boule mentale
En effet, en même temps qu'il voyait s'assombrir l'âme sensitive, le sujet accusait la formation, au-dessus d'elle, de la même image ovoïdale blanchâtre, brillante, que, dans le mode précédent d'opérer, il avait vue à gauche de cet élément. La boule mentale lui semblait moins lumineuse et plus diffuse de plus, alors que dans sa dissection synthétique elle occupe le plan vertical médian où elle enveloppe exactement le cerveau de l'âme sensitive, dans cette dissection analytique, elle est un peu à gauche, ce qui s'explique puisque la reproduction des organes simples dans les âmes successives en occupe toujours la gauche. En même temps, le sujet voyait l'âme sensitive diminuer, s'amincir, se ratatiner, suivant son expression. J'avais ainsi obtenu la formation de la figure schématique 11.
La hauteur totale de cette aura, âme intelligente, atteignait 1 m. 80 à 1 m. 90, et sa base, plus visible que quand elle enveloppe l'âme sensitive, était à environ 0 m. 30 à 0 m. 40 cent. Au-dessus de celle-ci à laquelle elle était réunie, non pas par un lien net comme les liens vital ou astral, qui joignent l'organisme à l'âme vitale et celle-ci à l'âme sensitive, mais par une sorte de buée, semblable à une gaze très légère, qui partait de chaque côté de l'âme sensitive pour aboutir à la base de l'aérosôme III. Le sujet a comparé, par la suite ce double lien de gaze à deux ailes diaphanes qui, partant de chaque côté du « petit fantôme », se réunissaient au-dessus de sa tête pour, de leur pointe commune, toucher le bas de l'aérosôme III.
Ce procédé de dissection analytique, en isolant bien chaque Ame particulière, lui donne une plus grande visibilité ; c'est ainsi que, en ce qui concerne l'âme intelligente, les sujets remarquèrent ce qu'ils n'avaient jamais vu au cours de la dissection synthétique que cette aura oblongue était constituée par une série de stries horizontales. Du reste, on peut dire en général que la voie analytique donne de meilleurs résultats au point de vue de la visibilité et de la netteté de détail des âmes, que la dissection par voie synthétique ; cela tient, selon moi, à ceci que le sujet extériorise, dans le premier cas, beaucoup plus de sa propre substance mais, par contre, la dissection analytique lui cause une fatigue assez intense à laquelle il convient d'apporter la plus grande attention.
Enfin, lorsque je fus maître de l'aérosôme III, j'entrepris d'en dégager toujours par le haut l'aérosôme IV, à base d'âme causale, de façon à isoler complètement l'âme intelligente.
L'opération présenta de nombreuses difficultés tant de la part du sujet parfois épouvanté de se sentir ainsi morcelé, que par la technique de l'opération qu'il faut en quelque sorte improviser par tâtonnements. De plus, l'extériorisation de cet aérosôme IV donne ordinairement lieu, même après accoutumance du sujet, à des désordres physiologiques dont l'observation est de la plus grande importance ; cette extériorisation débute par la sortie, du sommet de l'âme intelligente, d'une sorte de jet de fluide un peu plus gros que le bras ; ce fluide produit des lueurs dont l'émanation semble bien ralentir les mouvements du cœur ; de plus le sujet éprouve une constriction de la gorge qui va jusqu'aux hoquets précurseurs du vomissement : il est alors souverainement imprudent de pousser l'opération plus loin.
Pour ma part, ce ne fut qu'après de nombreux essais, toujours interrompus par des alertes de ce genre que j'arrivai enfin au but poursuivi, et que j'obtins la formation du schéma reproduit par la figure 12. Mais, chose étrange ! bien que les sujets m'assurassent unanimement que l'élément sûr lequel se basait cet aérosôme IV était bien le même que l'âme causale obtenue par voie synthétique sous la forme d'une flamme dont l'extrémité se perd dans un halo brillant, ils ne le voyaient pas sous la même apparence : le sujet d'expérience le décrivait comme une torche renversée et le sujet de contrôle comme un corps oblong émanant des flammes sur toute sa longueur; tous deux étaient d'ailleurs d'accord pour assurer que l'image manquait de netteté et qu'ils ne pourraient être plus affirmatifs que le jour où, à force d'expériences, l'image se dégagerait avec une plus grande visibilité, ce que je cherche à atteindre actuellement. De même ils n'ont pu voir encore le lien unissant l'âme intelligente à l'aérosôme IV.
Figure 12
En résumé, le point où j'en suis arrivé, de la dissection analytique de l'âme, à l'heure où paraissent ces lignes, se trouve indiqué dans la figure schématique 12.
Il reste encore à aborder et réaliser les aérosômes V, VI, VII et même VIII qui ne comporterait que l'esprit isolément si toutefois il y a possibilité d'isoler l'esprit, ce que j'ignore encore et ce que j'ignorerai un certain temps puis que j'estime en ce moment à deux années le temps qu'il me faudra consacrer à l'extériorisation jusqu'à pleine maîtrise, des aérosômes V (à base d'âme morale), VI (à base d'âme intuitive) et VII (à base d'âme conscientielle). Pour l'ensemble analytique de l'âme tel qu'il résulte à ce jour de mes expériences personnelles, voir la planche hors texte II.
Je vais maintenant signaler les dangers dont quelques-uns très grands dont devront se préoccuper les expérimentateurs qui voudront vérifier les résultats auxquels j'ai abouti. J'ai déjà eu l'occasion, au cours des pages précédentes, d'attirer l'attention du lecteur sur certains périls que côtoie le sujet et qui peuvent avoir les plus graves conséquences si l'opérateur n'y apporte pas toute son attention et toute sa prudence. En voici d'autres qu'il importe de noter.
Dès le premier dédoublement qui extériorise l'aérosôme I, si, par un accident quelconque, le lien vital - unissant cet aérosôme à l'organisme matériel est brisé, c'est la mort assurée pour le sujet[32].
Si l'âme vitale (double éthérique) est lésée, la lésion se répercute immanquablement sur le corps physique ; si cette lésion est profonde, elle peut entraîner la mort de l'organisme[33].
Au cours de la scission entre les deux parties (droite et gauche) de l'âme vitale, le sujet éprouve une dyspnée à laquelle il faut apporter la plus grande attention ; le fonctionnement du coeur présente des irrégularités dont on se rend compte par l'observation du pouls. Il y aurait, à cet égard, grand intérêt à étudier la tension artérielle durant cette expérience : je n'ai pas, malheureusement, la compétence nécessaire pour procéder à cette étude mais ce m'est un devoir de signaler ce point critique.
L'âme sensitive paraît abandonner, après la mort, sa sensibilité purement matérielle : elle serait donc divisible en deux parties, et il y a dans cet aléa, pour le cas où cette scission s'opérerait fortuitement en cours d'expérience, une éventualité dont les conséquences peuvent être redoutables.
Contrairement à ce qui se passe au début de ces opérations où les âmes mettent de la difficulté à s'extérioriser, il arrive parfois, par suite d'une trop grande accoutumance du sujet, que les âmes jaillissent en quelque sorte spontanément et tumultueusement de l'aérosôme II, ce qui occasionne des troubles, parmi lesquels un étourdissement profond dans l'organisme. Il faut obtenir du sujet qu'il n'extériorise les âmes successives que lentement, l'une après l'autre et chaque âme seulement après que la précédente est bien extériorisée et bien condensée.
Les trois premières âmes (vitale, sensitive et intelligente) sont de nature fluidique ; les quatre âmes supérieures (causale, morale, intuitive et conscientielle) semblent bien d'essence différente et de nature spiritique : la façon dont on agit avec les trois âmes inférieures ne leur est donc vraisemblablement pas applicable, et il y a là, très probablement, de nouveaux procédés d'étude à rechercher avec une absolue prudence.
Il importe de savoir que lorsque l'édifice des âmes s'élève au-dessus de l'aérosôme II, si cet édifice était compromis, soit accidentellement par la projection d'un objet, soit volontairement par un coup de canne fauchant, il s'ensuivrait pour le sujet une série de graves troubles cérébraux et mentaux devant durer jusqu'à la fin de sa vie qui en serait vraisemblablement abrégée.
Il en serait probablement de même si le réveil survenait en cours de cette opération, car j'ignore si les âmes extériorisées pourraient rentrer mécaniquement et spontanément les unes dans les autres suivant leur ordre logique ; il m'a toujours semblé que cette expérience présente un trop grand risque pour être tentée. Il faut c'est du moins de la sorte que j'agis toujours faire rentrer chaque âme dans l'âme immédiatement inférieure en dirigeant sur elle sa volonté et son influx magnétique: l'âme conscientielle (l'ostensoir) dans l'âme intuitive (le fer de lance), celle-ci dans l'âme morale (le soleil), etc., en apportant le plus grand soin à ne pas commettre, au cours de cette reconstitution, une erreur dont j'ignore les conséquences possibles.
Lorsque l'esprit est libéré de sa double prison de fluides et de chair, il a parfois d'angoissantes velléités de demeurer libre, et est toujours plus ou moins longtemps à rentrer dans l'âme.
Interrogé à cet égard, le sujet a répondu : « Si l'esprit ne rentrait pas, ce serait la mort à terme plus ou moins rapproché, mais avec idiotisme jusqu'à la fin ! » Et, de fait pendant toutes ces expériences critiques, je tiens ses deux mains réunies dans ma main gauche de façon à être aussitôt averti de ce qui se passe en lui je sens ses mains agitées d'une sorte de tremblement convulsif, pendant que, de sa bouche, s'échappent des gémissements, des râles et des hoquets...
Pour forcer l'esprit à rentrer, je ne connais que deux moyens : le souffle chaud et la volonté. Le souffle chaud est impraticable, puisque l'esprit est à environ trois mètres du sol. La volonté seule peut agir, mais une volonté de fer. Lorsque je reproduis l'expérience devant des assistants, je les prie d'unir leur volonté à la mienne pour faire rentrer l'esprit dans son enveloppe fluidique.
On voit qu'au cours de ces expériences il faut louvoyer avec les plus grandes précautions entre les multiples dangers que je signale sans compter ceux qui nous sont encore inconnus il importe donc d'agir sans cesse avec la plus grande circonspection, sans se départir des précautions les plus minutieuses, et surtout même dans les circonstances les plus critiques, sans jamais perdre son sang-froid, de façon à parer instantanément à toute contingence fâcheuse.
Maintenant, au point où mous en sommes arrivés, il convient d'établir le départ, dans toutes les expériences qui précèdent, entre les phénomènes qui, ayant été dûment contrôlés, peuvent, sauf preuve contraire, être regardés comme acquis, et ceux qui, présentant un danger évident pour le sujet et, par suite, trop fugitifs ou ne pouvant être renouvelés comme il convient, n'ont pu subir ce critérium.
Ont été contrôlés : Les sept éléments de l'âme totale, un à un l'esprit la scission des deux éléments de l'âme vitale et le mécanisme de la captation et de la transformation de la vie l'extériorisation de l'aérosôme III au-dessus de l'âme sensitive.
N'ont pu être contrôlés : L'extériorisation de l'aérosôme III à gauche de l'âme sensitive les au-delà de l'esprit la giration du fer de lance (âme intuitive).
Qu'il me soit permis de terminer en faisant cette simple remarque que ces sept principes de l'âme, joints à l'esprit en haut et au corps en bas, concordent absolument avec la vieille théorie des sanctuaires parvenue jusqu'à nous sous le nom d'occultisme et qui divise l'homme ainsi en neuf principes réduits à sept dans la pratique par la combinaison du corps supérieur avec l'âme inférieure, et qui sont indiqués dans le tableau ci-contre.
Des expériences ultérieures seront à la vérité nécessaires pour mettre tout ceci au point, relativement à certains détails ; par exemple, si l'âme causale paraît bien répondre à l'âme vie du corps astral, le Kama-Rupa (corps de désir) des théories védantines semble plutôt se rapporter à l’âme sensitive ; en tout ce qui précède, je me suis basé sur l'expérimentation mais une expérimentation qui, loin d'avoir dit son dernier mot, n'en est encore qu'à ses débuts.
Lorsque le dédoublement du sujet est complet, le premier souci de l'opérateur doit être de s'assurer que le double est bien réellement, quoique invisible à l'œil normal, sur le siège voisin de celui du sujet : plusieurs moyens s'offrent à cet égard pour contrôler les indications du sujet, mais une notion facilite singulièrement l'emploi de tous ces moyens : c'est que le double est très généralement dans la même position que le sujet et qu'il fait synchroniquement les mêmes gestes, les mêmes mouvements que celui-ci[34] ; par suite, connaissant la distance à laquelle il se trouve du sarcosôme dont il émane, il est facile de repérer, dans le vide, la situation exacte de toutes ses parties. Le sujet donne d'ailleurs à cet égard, toutes les indications qui lui sont demandées.
Parmi les moyens de contrôle se trouve comme il a été dit plus haut la mise en état de voyance de sujets magnétiques secondaires que l'on utilise pour leur faire observer et décrire le phénomène ; leurs indications doivent, cela va de soi, concorder entre elles et avec celles du sujet principal[35].
La photographie peut aussi être employée, mais il faut dire que ce genre de contrôle est des plus aléatoires, car nous ignorons absolument les conditions qui doivent être remplies pour assurer une bonne impression de la plaque. J'ai vu prendre des clichés donnant d'une façon admirable la phase de dédoublement et il en existe d'autres reproduisant exactement l'image du double extériorisé, alors que des essais différents tentés dans des conditions rigoureusement semblables de pose, d'éclairage, de milieu, etc., n'ont donné aucun résultat, sans que nous sachions à quelle cause attribuer la réussite ou l'échec.
Un autre procédé de contrôle consiste à faire pénétrer doucement la main dans le double, ce qui produit une sensation de fraîcheur tout à fait particulière qui va même, pour certains opérateurs jusqu'à l'impression d'une toile d'araignée glacée[36]. Mais ce moyen est à déconseiller pour deux motifs : d'abord, la sensation n'est pas la même pour tous, et, pour chacun, elle peut varier suivant des causes personnelles ou extérieures encore mal connues (l'état de santé individuelle, la thermométrie, la pression atmosphérique, etc.) ensuite il est reconnu que toute lésion subie par le double se répercute, comme nous le verrons plus loin, sur l'organisme physique, ce qui force à user d'une souveraine prudence ; ce moyen est donc à la fois incertain et dangereux deux raisons pour le faire éliminer de l'expérience.
Le moyen de contrôle le plus simple et en même temps le plus efficace, est basé sur ce fait que le double comporte en soi la sensibilité du corps physique[37] ; on peut l'utiliser de bien des façons différentes dont les principales sont les deux qui suivent :
1° Sachant que le double extériorisé prend très ordinairement la position du corps physique, sachant de plus à quelle distance exacte il se trouve à la gauche ou exceptionnellement à la droite du sujet, on pince l'air en se rapprochant peu à peu de l'emplacement où on le suppose, jusqu'à ce que le pincement l'atteigne ; il y a alors répercussion de la sensation sur le corps matériel et un mouvement réflexe se produit chez le sujet, analogue à ce qu'il serait si le pincement avait été appliqué directement sur son corps ; par exemple si c'est la jambe droite du double qui a été pincée, le sujet repliera sa jambe pour la mettre hors d'atteinte ; si c'est sur l'épaule gauche du double que s'est exercé le pincement, le sujet se frottera l'épaule gauche pour faire disparaître la douleur[38] : ce procédé s'appelle méthode du pincement d'air.
2° A l'aide d'une pince, on prend un fragment de coton hydrophile que l'on trempe dans une solution de caféine, d'acide tartrique, etc., ou tout simplement dans de l'eau salée, vinaigrée ou sucrée, et que l'on place par tâtonnement, ou bien en se faisant aider par le sujet lui-même, dans la bouche du fantôme ; par suite de la répercussion des sensations, le sujet décrit celle que lui cause la gustation de son double et la preuve est ainsi faite de l'objectivité du fantôme.
Une double remarque est cependant à faire en ce qui regarde ce procédé :
La première est que, le sommeil somnambulique produisant une hyperesthésie des sens, il faut éviter de faire goûter au double des liquides à forte senteur, tels que de l'alcool camphré, de l'éther ou de l'eau de Cologne parce que, en pareil cas on pourrait se demander si ce n'est pas l'odorat hyperesthésié du sujet qui l'avertit et si, par suite, le dédoublement existe.
L'autre remarque est que si l'on veut répéter ce genre de contrôle à bref intervalle, il convient de graduer la force des sensations successives, car il est de la dernière évidence que si l'on administre de l'eau pure après du vinaigre, le sujet, ayant le goût momentanément perdu, ne pourra pas reconnaître la saveur neutre de l'eau après la saveur violente du vinaigre.
Enfin, il y a, dans ce genre de contrôle, une cause d'erreur uniformément répandue dans toutes les expériences de psychologie expérimentale, à laquelle on ne pense que trop rarement et dont il me faut parler ici : il s'agit de la suggestion mentale dont la réalité est incontestable mais dont les lois primordiales nous sont encore presque inconnues. Il est clair que si l'on administre de l'eau sucrée au double et que le sujet accuse une sensation sucrée, l'opérateur, sachant la nature du produit qu'il a fait goûter, pourra toujours se demander s'il n'y a pas eu suggestion mentale de sa part et si ce n'est pas dans son propre cerveau que le sujet a puisé la réponse donnée. Pour obvier à cet inconvénient, je recommanderai d'avoir dix ou douze flacons absolument semblables et renfermant chacun une dissolution différente ; on trempe au hasard dans l'un d'eux le tampon d'ouate que l'on fait goûter au double, et l'on vérifie ensuite, en goûtant soi-même le liquide du tampon, si le sujet a répondu correctement[39]. Il va de soi que le procédé de contrôle gustatif ne peut être utilisé que quand le fantôme, le double est bien formé, bien condensé, pour employer le terme technique, et que ce contrôle ne donnera que des résultats très aléatoires, pour ne pas dire nuls si l'on veut l'employer alors que le fantôme n'est encore qu'à l'état nébuleux. Ce n'est d'ordinaire qu'après quelques séances que le sujet comprend bien ce qu'on lui demande en lui donnant l'ordre de condenser son fantôme au point de lui imposer une similitude parfaite avec soi. Jusque là, il ne faut avoir recours qu'à la méthode du pincement d'air, et encore convient-il de ne pas s'attendre, en ce cas, à une localisation parfaite de la sensation ; c'est ainsi que récemment, agissant sur un sujet soumis pour la première fois à l'expérience du dédoublement, et l'opération s'étant faite très rapidement, je crus tout d'abord à une erreur de la part du sujet quand il m'annonça voir se former une forte nébulosité, assez brillante, sur le fauteuil placé à sa gauche. Pour vérifier son dire, je m'arrangeai de façon à pincer le double au mollet gauche ; aussitôt, le sujet porta vivement la main à son genou gauche et le frotta quelque temps comme pour y calmer de la douleur : il est évident qu'alors le double n'avait pas encore condensé sa jambe, et je pensai que la souffrance avait plutôt été vague et diffuse. Pour m'en assurer, je prévins le sujet pour que, en examinant le soir sa jambe, il notât exactement s'il y rencontrait un noir et à quel endroit. En effet, dans l'opération du pincement d'air, l'opérateur, ne sentant aucun obstacle sous ses doigts, a toujours tendance à appuyer fortement l'index contre le pouce, ce qui, dans la réalité, produit un « pinçon » violent. A la séance suivante, le sujet me dit avoir eu, au genou, un noir très vif qui durait encore.
Il résulte du, fait que si le double n'est pas parfaitement formé, bien condensé, la lésion est vague sur lui et peut se répercuter à un endroit différent de l'organisme physique.
Par quel procédé a lieu cette répercussion ? C'est ce que je vais maintenant examiner.
Il ne faut pas croire que la séparation est complète entre le double et l'organisme si cette séparation complète se produisait, ce serait la mort pour le sujet[40]. Au contraire, il existe, entre les deux parties de l'être, une sorte de lien fluidique qui répond absolument au cordon ombilical reliant le nouveau-né à sa mère. Ce lien part de l'organisme physique, à hauteur de la poitrine, vers la rate[41], est peu extensible et s'irradie vers le double en une sorte de réseau qui se confond avec lui. De même que le double paraît, aux sujets ou aux sensitifs doués de voyance naturelle ou artificielle, comme coloré de rouge et de bleu de même ce lien, épais généralement de quelques centimètres, leur semble parcouru très rapidement par des sortes de stries vibratoires, alternativement bleuâtres et orangeâtres allant du corps physique au double, ou vice-versa, et analogues au courant électrique passant dans certains milieux raréfiés (tubes de Geissler, etc. ). Il est surtout bleuâtre au-dessus et orangeâtre en-dessous.
Lorsque l'on introduit la main et il faut le faire très lentement pour ne pas léser le sujet entre le double et l'organisme physique, on arrive à un point où l'on détermine chez le sujet un geste réflexe de défense ou de douleur : c'est que l'on vient de toucher le lien fluidique. Toutefois ce lien fluidique n'est bien marqué qu'autant que le double est lui-même parfaitement condensé ; dans le cas où il est flou, vague et nébuleux, le lien ne présente aucune délimitation nette, et les intercommunications entre les deux parties de l'être se font d'une manière diffuse et imprécise.
Il semble bien exister d'autres liens entre l'âme vitale et le sarcosôme, notamment entre le cerveau matériel et le cerveau fluidique mais ces autres liens, d'une visibilité très fugitive, ne paraissent pas comporter de circulation intérieure.
A noter encore ce détail, que, avant toute tentative de dissociation, le sujet en somnambulisme voit son propre organisme assez brillant d'une lumière propre qui émane de lui-même, mais cette lumière s'affaiblit et s'estompe au fur et à mesure que le double s'extériorise et se condense lorsque le double est bien condensé, l'organisme physique devient sombre comme si toute son illumination propre était passée dans le fantôme ; nous sommes donc fondés à voir dans cette luminosité, de l'énergie vitale matérialisée, puisque le double extériorisé est détenteur de la vie matérielle du sujet. Ce « double », ou aérosôme I, dont nous venons d'étudier le mode de formation et les conditions générales constituent le fantôme proprement dit de l'être humain vivant. Aussi, arrivé à ce point et avant de poursuivre notre travail de dissection anatomique de l'âme, nous faut-il, pour éviter des confusions possibles au cours des pages qui vont suivre, distinguer nettement les éléments les uns des autres.
Nous appellerons donc sarcosôme (corps de chair) l'organisme physique, le quasi-cadavre du sujet assis dans le premier fauteuil et ne vivant plus que sous l'impulsion de l'âme vitale séparée de lui.
Et cette âme complète, séparée de son sarcosôme et assise sur le deuxième fauteuil, nous l'appellerons, puisqu'elle a la forme, du corps physique et qu'elle est fluidique, aérosôme I, pour la distinguer des autres aérosômes qui sont les apparences suivantes que revêt l'âme lorsque l'on poursuit sur elle le travail de dissection anatomique déjà présenté en son ensemble dans les pages qui précèdent, et dont nous étudions ici certains détails.
Formation et contrôle de l'âme sensitive (corps astral)
L'aérosôme I, comme il vient d'être dit, comporte en soi l'âme vitale, c'est-à-dire l'énergie vitale de l'individu. Or, la mort est, dans tout organisme, Un accident fatal : il est donc relativement facile de séparer l'âme vitale de l'âme générale. On y arrive, en effet, de deux façons différentes, suivant le résultat que l'on poursuit, parce que la première, tout en dégageant l'aérosôme II comme la seconde, est plus longue d'expérimentation, mais laisse à la disposition de l'opérateur l'âme vitale qu'il peut de la sorte étudier isolément, tandis que le second procédé, plus rapide dans son action, fait rentrer l'âme vitale dans le sarcosôme et interdit ainsi son étude séparée. Aussi allons-nous les indiquer successivement.
Premier procédé. Ce procédé a été indiqué au chapitre précédent : c'est l'emploi simultané du magnétisme et de la suggestion ; nous n'y revenons que pour préciser certains détails.
Sous l'influence de la magnétisation dont on peut même se passer lorsque le sujet est, par une certaine accoutumance, familiarisé avec l'opération l'aérosôme I se dédouble. Le sujet ainsi que les voyants, naturels ou artificiels, formant contrôle le voit s'assombrir peu à peu, pendant qu'il s'en échappe une nébulosité assez lumineuse qui va se placer vers le troisième fauteuil et qui constitue I'aérosôme II.
Comme on l'a fait pour I'aérosôme I, il faut obtenir du sujet que celui-ci se condense bien, et, lorsque le résultat est atteint, cet aérosôme paraît, au sujet et aux sensitifs, très brillant et légèrement bleuté, alors que le double éthérique, demeuré sur le deuxième fauteuil[42] est devenu pour eux assez sombre et presque invisible[43].
L'aérosôme II, dont la base est l'âme sensitive (corps astral), possédant des dimensions un peu moindres que le corps physique[44] mais prenant, comme l'âme vitale, la position du sarcosôme, il est facile de contrôler sa réalité objective par la méthode du pincement d'air ou de l'impression gustative[45], puisque l'âme sensitive, formée de substanceforce neurique comporte en soi la sensibilité du sujet laquelle, dès la formation de l'aérosôme II a abandonné l'âme vitale ; le pincement d'air donnera donc lieu aux mêmes mouvements réflexes de la part du sujet, qu'il soit exercé sur l'aérosôme II ou sur l'aérosôme I, et l'impression gustative se transmettra de même, dans l'un et l'autre cas, au sarcosôme.
De plus, il existe un quatrième moyen de contrôle, plus aléatoire et délicat, il est vrai, en ce sens que toutes les âmes sensitives ne paraissent posséder qu'à des degrés différents la faculté nécessaire, mais qui doit être mentionné ici : l'âme sensitive possède le pouvoir plus ou moins prononcé d'illuminer les écrans enduits de sulfure de calcium phosphorescent.
Il vient d'être dit que les impressions de l'âme sensitive se transmettent au corps physique : cela signifie qu'il existe un lien de communication entre elle et l'âme vitale, laquelle reçoit les impressions et les transmet à l'organisme matériel par l'intermédiaire du lien vital.
Nous avons vu plus haut ce qu'est le lien qui unit l'âme vitale au sarcosôme ; le lien de l'âme sensitive est analogue au premier et peut être décelé par le même procédé pourvu que l'aérosôme II soit bien condensé mais il y a toutefois de sensibles différences entre les deux liens.
Celui qui part de l'âme sensitive (corps astral) aboutit non sur le sarcosôme mais sur l'âme vitale, vers l'emplacement de la rate ; à la différence du lien vital qui est assez épais et très peu extensible, le lien astro-éthérique est assez fin et son extensibilité est en quelque sorte infinie: c'est sur cette différence entre les deux organes qu'est basé l'autre moyen de dédoubler l'aérosôme I, pour en extérioriser l'aérosôme II, que nous allons maintenant examiner ; mais avant d'étudier ce second procédé, il convient de noter que mes sujets m'ont parfois mentionné, entre l'âme sensitive et l'âme vitale, l'existence d'autres liens fluidiques secondaires comme il en existerait entre l'âme vitale et le sarcosôme ; ces liens secondaires sont assez difficilement visibles, et seulement lorsque les deux éléments sont rapprochés l'un de l'autre ; dans le cas d'éloignement, ils semblent disparaître ou se confondre avec le lien principal. Je me borne à noter ici cette question de l'existence de liens secondaires, qui nécessite une étude et une expérimentation spéciales destinées à la confirmer ou à l'infirmer.
Second procédé. L'aérosôme I étant extériorisé du sujet, on ordonne à celui-ci de l'envoyer au loin, par exemple à l'autre extrémité de la ville, chez une personne connue de lui et dont on lui aura remis en main une lettre ou tout autre objet destiné à l’aimanter dans cette direction. Il se passe alors dans l'aérosôme I, un phénomène très simple qui est celui-ci. Dès que le sujet a reçu la suggestion et l'exécute, l'aérosôme I va vers l'endroit indiqué mais le lien vital ne pouvant s'étendre à plus de quelques mètres, l'âme vitale (double éthérique) se sépare alors mécaniquement, automatiquement de l'aérosôme I, lequel, du fait, devient aérosôme II et va où il est envoyé, alors que l'âme vitale, au lieu de demeurer extériorisée, rentre, également de façon automatique, dans le sarcosôme, celui-ci, dès lors possède en soi son énergie biotique, mais est dépourvu de sensibilité et d'intelligence, demeurées dans l'aérosôme II. Dès lors aussi, le lien astral aboutit directement au sarcosôme dans lequel est rentrée et avec lequel se confond maintenant l'âme vitale.
Dès que la scission est opérée et que l'aérosôme I est devenu aérosôme II par la séparation de l'âme vitale, on rappelle près de soi, par suggestion donnée au sujet l'aérosôme II extériorisé.
On voit, par ce qui précède, que le second procédé, bien plus simple, bien plus rapide que le premier, doit être le plus habituellement employé lorsqu'on ne désire pas conserver à part, pour l'étudier, l'âme vitale isolée à la fois du sarcosôme et de l'aérosôme[46] II.
Pour en terminer avec l'âme sensitive, j'ai dit qu'elle possède la forme humaine, mais plus petite que nature ; j'ajouterai qu'elle présente cette particularité bizarre que cette forme humaine semble due simplement à l'accoutumance mais en réalité peut se modifier suivant la volonté du sujet : c'est une question qui sera étudiée plus loin[47].
Formation et contrôle de l'âme intelligente (corps mental)
Lorsque l'on soumet à une magnétisation intensive l'aérosôme II ou simplement le sujet non dédoublé les sensitifs qui nous servent au contrôle de nos expériences, déclarent voir se former autour de la tête une auréole brillante, dont le cerveau forme le centre en continuant cette magnétisation, l'auréole s'étend, devient de plus en plus lumineuse et enveloppe le corps entier comme dans une vaste aura invisible vers les pieds, faute de luminosité, elle est de plus en plus brillante à mesure qu'elle monte vers le crâne autour duquel elle forme une sorte de lumière d'apparence sphéroïdale : c'est la boule mentale que le regard humain ne perçoit pas, mais que la plaque photographique enregistre très facilement[48] ; il suffit de diriger l'objectif, dans la pénombre, vers le sujet magnétisé, ou même vers une personne quelconque, suffisamment nerveuse pour s'extérioriser facilement, au moment où elle est absorbée par un travail intellectuel d'une certaine intensité.
La boule mentale c'est-à-dire la tête du corps mental vu sa relativement grande luminosité a maintes fois été photographiée, comme il vient d'être dit, mais il n'en est pas de même de son aura corporelle dont on compte les reproductions photographiques, à cause précisément de sa luminosité moindre et qui s'efface rapidement en descendant vers les pieds.
Peut-on, d'autre part, isoler l'âme intelligente ? Cette question est très importante à solutionner, voici pourquoi.
Ce que nous appelons en général aérosôme ou âme est appelé périsprit par les spirites. Pour les spirites peu instruits, le périsprit répond absolument à ce que j'appelle en ces pages l’aérosôme I, c'est-à-dire l'aérosôme comportant en soi l'âme vitale (double éthérique). Les autres, ceux qui étudient, admettent bien que le double éthérique fait plutôt partie du corps physique et, en tous cas, n'est pas partie constituante du périsprit, puisqu'il se désagrège lui-même quelques jours au plus après la mort de l'organisme matériel ; pour ceux-là, donc, le périsprit correspond absolument à ce que j'appelle l'aérosôme II ; mais s'ils écartent le double éthérique ou âme vitale de la constitution du périsprit, ils sont absolument intransigeants quant à l'unité de l'aérosôme II, et, pour eux, l'âme intelligente et l'âme causale, dont nous aurons à parler plus loin, sont non pas des parties constitutives de l'aérosôme II, mais des aspects différents et de plus en plus élevés sous lesquels nous apparaît le périsprit du vivant.
Il fallait donc arriver expérimentalement à isoler l'âme intelligente, ce à quoi on est parvenu en 1913, dans un centre d'études que j'avais alors l'honneur de diriger.
J'ai exposé, au chapitre précédent le moyen qu'avait alors employé M. L. Lefranc pour aboutir, moyen dangereux à la fois pour le sujet, pour les assistants et pour l'ambiance, et dont, pour cette raison, je déconseille absolument l'emploi.
J'ai indiqué, à la suite, comment, par suggestion et magnétisation de l'aérosôme II, j'étais arrivé moi-même a en extérioriser l'aérosôme III à base d'âme intelligente d'abord à gauche (comme les précédents aérosômes), ce qui avait amené des troubles graves chez le sujet, puis au-dessus de l'âme sensitive, ce qui s'était fait très normalement et avait été contrôlé par des sujets spéciaux.
Le dégagement successif des sept principes de l'âme, tel que nous l'avons vu opérer au chapitre précédent montre bien que le périsprit des spirites est d'ordre composite. En tous cas, cette expérience en dégageant l'aérosôme III de l'aérosôme II prouve que l'âme intelligente peut être isolée, que l'âme sensitive a été nettement séparée de l'aérosôme II et que, par suite, il y a de sérieuses raisons de douter de l'unité du périsprit tel que le comprennent les spirites instruits. Quant à l'existence propre de l'âme intelligente (corps mental), elle est formellement établie par tous les clichés photographiques qui en ont été pris, surtout par ceux de la boule mentale dont l'autorité documentaire semble bien hors de tout conteste.
Et, puisque je traite en ce moment ce sujet des divisions de l'âme, qu'il me soit permis de dire ceci : si quelque lecteur de ces pages, faisant abstraction de la documentation expérimentale qu'établit cette étude, ne voulait voir, dans ce morcellement de l'âme humaine qu'une théorie purement spéculative et une inacceptable nouveauté, je le prierais de vouloir bien jeter un coup d'oeil sur le tableau III qui est en fin du volume : il pourra y constater que toutes les écoles spiritualistes de tous temps qui, au lieu de confondre l'esprit et l'âme, ont admis leur coexistence rationnelle, ont toujours considéré l'intermédiaire plastique âme comme d'ordre nécessairement composite et constitué par un certain nombre d'éléments fluidiques de plus en plus subtils à mesure qu'ils se rapprochent de l'esprit, de plus en plus matériels à mesure qu'ils se rapprochent du corps physique, de façon à assurer la logique communication entre le principe spiritique de la pensée et l'organisme matériel de sa réalisation.
J'ai enfin décrit, au chapitre précédent, le lien unissant l'âme sensitive à l'âme intelligente qui en est séparée, lien semblable à une gaze très légère partant de chaque côté de l'âme sensitive pour se réunir sous l'âme intelligente, et que les sujets comparent à une paire d'ailes : je n'en dirai pas davantage ici.
Formation et contrôle de l'âme causale (corps causal)
La théosophie étudie de façon détaillée tous les éléments constitutifs de l'âme, mais malheureusement en faisant un profond mystère des expériences sur lesquelles elle se base et dont, par suite, il est impossible à quiconque réfléchit par son propre cerveau d'accepter les résultats. J'ai la conviction intime qu'elle utilise les mêmes procédés que nous puisque, par l'emploi du magnétisme j'ai pu vérifier certaines de ses affirmations ; mais scientifiquement, il me paraît prudent de ne pas admettre de piano des théories dénuées de toute expérimentation produite au jour, et que, par suite, il est impossible à quiconque de répéter et de contrôler. Nous avons néanmoins adopté sa nomenclature en ce qui concerne le présent élément de l'âme. Au chapitre précédent j'ai montré comment l'âme causale (qu'on appelait alors le corps causal) s'est révélée à nos sujets sensitifs et voyants ; cet élément de l'âme n'a jamais encore été isolé pas plus d'ailleurs que les suivants nous savons seulement qu'il est détenteur de hautes facultés de l'âme, volonté, mémoire, etc., et j'en aurai tout dit lorsque j'aurai ajouté que le seul moyen de contrôle que nous possédions à son égard est de faire vérifier par d'autres sujets les affirmations du sujet d'expérience.
Formation et contrôle des âmes morales, intuitive et conscientielle
Nous avons vu, au chapitre Dissection et anatomie de l'âme comment s'extériorisent les éléments supérieurs de l'âme devant le regard interne des sujets, nous n'y reviendrons pas ici.
Quant aux procédés de contrôle, de même que pour l'âme causale, nous n'avons d'autre moyen de vérifier l'objectivité de ces éléments au moins tant qu'ils ne seront pas isolés que d'adjoindre à l'expérience soit des voyants naturels, soit des sujets magnétiques placés en état de voyance de qui les descriptions concordent avec celles du sujet principal ; ces deux sortes de contrôle, bien appliqués, sont aptes à donner toute sécurité aux expérimentateurs.
Le lecteur trouvera dans le tableau ci-contre II le résumé des éléments de l'âme totale avec leurs caractéristiques.
Reconstitution de l'être
Avant d'aller plus loin, il me faut donner ici les indications nécessaires pour reconstituer le sujet.
Si le sujet n'est que dédoublé ou détriplé, c'est-à-dire si l'on n'en a extériorisé que les aérosômes I et II, le procédé est très simple et consiste à réveiller le sujet qui, pour arriver au réveil même, se reconstitue automatiquement cependant quelques sujets, parmi ceux dédoublés pour la première fois, résistent en ce cas au réveil, et la raison m'en a été donnée par l'un d'eux : « Si vous me réveillez pendant que je suis deux, lequel de nous sera réveillé ? » II faut donc prendre une précaution nécessaire en suggérant verbalement de rester en sommeil, si l'on veut reconstituer le sujet sans l'éveiller, car, surtout chez les sujets encore peu développés, la réintégration amène la fin de l'hypnose ; pour cette réintégration en cours de sommeil, une simple suggestion suffit. Il arrive parfois, même avec les sujets développés, que l'ordre de réintégrer seulement l'âme vitale, amène la cessation du dédoublement total. Ce sont là détails d'expérimentation qui varient avec les sujets et je suppose que l'opérateur est assez maître de soi et de son sujet pour obvier à ces menus incidents.
Si au contraire l'extériorisation a été poussée plus loin (aérosôme III, etc. ou bien âmes causale, morale, intuitive et conscientielle, et surtout Esprit), je considère qu'il est de la plus absolue prudence de faire rentrer tous ces éléments successivement, en commençant par le plus élevé, dans celui qui le suit immédiatement, et de ne procéder au réveil qu'après reconstitution complète ; nous ne savons en effet ce qui surviendrait si le sujet se réveillait en cours d'opération : très vraisemblablement un grave accident.
Identité de l'âme
Arrivés à ce point, il importe de répondre à une objection capitale qui a déjà été faite et qui s'applique surtout aux éléments inférieurs de l'âme, ceux dont la substance est fluidique :
Il est indéniable, m'a-t-on dit, que vous extériorisez du corps physique un et même plusieurs éléments fluidiques inconnus à la physiologie normale ; mais qui est-ce qui nous prouve que c'est réellement l'âme, plutôt qu'un produit purement matériel du corps physique, analogue, par exemple à l'odeur qu'il émane, à la vapeur d'eau qui sort de sa bouche ou à sa transpiration cutanée?
Non ! C’est bien en présence de l'âme elle même que nous nous trouvons au cours de cette expérience, en voici les preuves :
A. La science antique, celle qui nous est parvenue du fond des cryptes sacrées de l'Inde, de l'Egypte et de la Grèce, d'accord en cela avec la doctrine de l'apôtre Paul qui n'était pas un grossier publicain ni un manouvrier fruste, mais un homme instruit regardait l'âme comme intermédiaire entre l'esprit et le corps. Or, dans chacun des faits auxquels donne lieu l'expérimentation détaillée au cours des pages précédentes, il est aisé de se rendre compte que la pensée du sujet, son esprit n'est plus dans son corps, mais réside dans son aérosôme. Donc de deux choses l'une: ou cet aérosôme est l'esprit lui-même, ou bien il est l'intermédiaire en question mais l'esprit, par définition, semble absolument immatériel[49], alors que nous voyons la matérialité relative de l'aérosôme s'affirmer dans de nombreuses expériences, alors que nous y retrouvons jusqu'à la sensibilité du sujet: donc l'aérosôme n'est pas l'esprit qui d'ailleurs nous est apparu, au cours de notre expérimentation, comme dominant l'édifice animique, il n'est que le support de l'esprit qu'il relie au corps matériel.
B. Au cours d'une extériorisation de l'âme, à quelque degré qu'elle soit conduite, la conscience de la personnalité, le moi, en un mot, du sujet n'est jamais avec le corps physique mais toujours avec l'aérosôme extériorisé, et, non moins constamment dans la partie supérieure de cet aérosôme, et sa constatation se confirme de plus en plus à mesure qu'on s'élève dans l'étude des éléments extériorisés.
C'est ainsi que, dans l'aérosôme I (ensemble de l'âme vivante), on constate qu'on a devant soi le moi personnel du sujet ; mais ce moi s'élève de plus en plus, à mesure que pénètre plus avant dans l'âme une investigation devant laquelle il semble fuir et ce n'est qu'au septième élément, lorsque enfin on aborde l'âme conscientielle, que l'ont atteint le moi ; mais est-ce bien le moi lui-même ? Non, à vrai dire : c'est seulement le sentiment de la personnalité, le siège du véritable moi lequel fait partie intégrante de l'esprit, s'il n'est l'esprit lui-même.
C. L'âme est par définition, le principe de la vie ; le verbe qui en dérive (animer de anima) le démontre surabondamment ; la science de toutes les époques, même la science contemporaine, matérialiste, moniste et mécaniciste, est absolument d'accord sur ce point, que la vie est une force distincte de la matière, et l'Ecole de Montpellier, qui jette depuis des siècles un si vif éclat y voit le principe vital (Barthez) bien plus, le peuple lui-même est habitué par l'accoutumance d'une longue série de siècles, à considérer l'âme comme la vie elle-même, à la confondre avec la vie: il n'en est besoin d'autres preuves que les locutions populaires rendre l’âme, avoir l'âme chevillée au corps, avoir l'âme sur les lèvres, etc. Or, que trouvons-nous, au premier degré de l'analyse de l'âme ? Précisément le principe de la vie physique, l'âme vitale ou double éthérique et nous savons indubitablement que cet élément remplit telle fonction, par les raisons suivantes :
1° Tous les sujets dédoublés sont d'accord pour avertir l'expérimentateur que si l'on brisait le lien unissant leur corps physique à cet élément, la mort surviendrait pour eux, et ils suivent jalousement, non sans inquiétude souvent, les expériences que l'on fait sur ce lien.
2° Quand on envoie l'âme au loin, elle se scinde d'elle-même et mécaniquement en deux parties : les éléments supérieurs de l'âme (aérosôme II) qui s'éloignent, et l'âme vitale qui réintègre automatiquement le corps physique, lequel ne vit plus, durant toute cette séparation, que d'une vie purement végétative, d'où la sensibilité même est bannie, puisqu'elle est incluse dans l'aérosôme II dont elle constitue la base.
3° Quand il nous est donné d'étudier l'âme des défunts, nous n'y trouvons cet élément (âme vitale ou double éthérique) que si la mort est très récente dans tous les autres cas invariablement, il fait défaut, ce qui concorde bien avec les affirmations de nos sujets qu'il meurt peu de temps après le corps matériel, c'est-à-dire quand il ne possède plus aucun substratum sur quoi il puisse exercer son énergie.
4° Enfin, nous avons vu, au cours de la dissection de l'âme, qui précède, que l'âme vitale comporte toute une organisation spéciale pour capter la vie cosmique et la spécialiser en vie organique.
Pour ces motifs principaux et il en est d'autres plus difficiles à expliquer parce qu'ils n'apparaissent qu'en cours d'expérimentation il est bien évident qu'en telles expériences, nous avons affaire non à l'esprit, non davantage à une émanation quelconque du corps physique, mais bien indéniablement à l'âme elle même telle que la comprenaient les hautes doctrines de l'antiquité: platonisme, néo-platonisme, théories alexandrines, etc.
Chapitre V - Biologie organique de l’âme
Il est de toute évidence que, comprise en soi-même comme centre de forces et, dans ses rapports avec l'esprit et le corps, comme intermédiaire plastique entre l'un et l'autre, l'âme doit d'une part donner lieu à des phénomènes biologiques propres, et, d'autre part, jouer un certain rôle dans la production des phénomènes purement organiques.
Si, en effet, on fait le départ des sept éléments dont elle se compose, les trois plus élevés sont plus ou moins unis à l'esprit ; l'âme conscientielle est le siège du moi qui, je l'ai expliqué déjà, prend sa source dans l'esprit : elle constitue donc la conscience psychologique, sous la dépendance étroite de l'esprit l'âme intuitive, recevant les impulsions d'en haut, est, par cela même en relation directe avec l'esprit enfin, l'âme morale, siège de la conscience morale, distinguant le bien du mal, est encore étroitement sous la dépendance de l'esprit, bien que possédant, si je puis m'exprimer ainsi, une certaine autonomie.
L'âme causale (mémoire, volonté) semble bien constituer un élément propre à l'âme totale, car, si elle puise ses inspirations dans les principes supérieurs, elle domine nettement les trois principes inférieurs.
Ceux-ci, au contraire, sous la dépendance absolue des éléments supérieurs sont indéniablement en relation étroite avec le corps matériel l'âme intelligente (corps mental) élabore et concrétise la pensée abstraite générée par l'idéation de l'esprit or, nos expériences nous montrent la principale partie (boule mentale) de l'âme intelligente entourant le cerveau, il est, par suite, logique de lui attribuer des rapports intimes avec cet organe l'âme sensitive (corps astral) régit le système nerveux et enfin l'âme vitale (double éthérique) préside aux fonctions végétatives et animales.
Telle façon de concevoir les choses n'est nullement, comme on pourrait être tenté de le croire, une hypothèse gratuite, mais s'appuie au contraire, ainsi qu'on le verra au cours de cette étude sur des faits expérimentalement assurés.
Généralités
Avant d'entrer dans l'étude des phénomènes psychobiologiques, une question se pose qu'il nous faut avant tout solutionner comme nous avons, avant tout, défini l'âme.
Qu'est-ce que la vie ?
Et, de même que, dans notre définition de l'âme, nous avons redressé une erreur courante la confusion de l'âme avec l'esprit de même, dans la définition que nous allons avoir à donner de la vie, nous allons nous heurter à une série d'erreurs d'autant plus enracinées qu'elles sont proclamées plus dogmatiquement par la science officielle.
Que disent les théories actuellement en faveur ?
Philosophiquement, la vie est l'état d'activité de la substance organisée. Physiologiquement, la vie est l'état des êtres organisés qui se manifeste par le fonctionnement de leurs organes, concourant, par l'assimilation, au développement ou à la conservation du sujet et de son état propre. Biologiquement enfin, la vie est basée sur la cellule qui est, en quelque sorte, une molécule organique. Ainsi comprise, la vie ne serait donc qu'une propriété occasionnelle de la matière organisée, et personnelle à l'individu.
A côté de cette conception étroite et restreinte de la vie, il importe de placer le large et merveilleuse conception de la doctrine occulte.
La vie, je l'ai déjà dit ailleurs, est comme une vague immense d'énergie qui, émanant constamment de sa source primordiale qu'on l'appelle Dieu, âme universelle, principe originel ou de quelque nom que ce soit, envahit sans cesse le Cosmos en se spécialisant dans toutes ses parties, de façon à se présenter comme une essence unique sous les modalités les plus diverses. Dans notre système planétaire, elle devient vie solaire. Le soleil la répartit autour de lui et elle devient, sur telle ou telle planète, vie saturnienne, martienne, terrestre... La vie terrestre se modifie en vie minérale, végétale, animale, humaine. La vie humaine devient, suivant l'appareil organique auquel elle est affectée, vie (ou force) cardiaque, cérébrale, nerveuse, etc. Il résulte de cette conception grandiose que :
1 ° Tout ce qui existe est doué de vie, la roche aussi bien que l'homme: la modalité vitale seule diffère.
Dans son incommensurable vanité, l'homme qui, si longtemps, n'a accordé à l’animal qu'un semblant de vie[50], qui n'a consenti qu'à regret à reconnaître de la vie au végétal, ne peut admettre qu'un minéral soit vivant : il ne peut comprendre la vie que renfermée en certaines limites de temps et d'espace, qu'il a lui-même posées de telle sorte que la vie répartie sur des millénaires, ne lui semble pas de la vie parce que sa propre brièveté lui interdit d'en constater les longs phénomènes, et qu'il ne peut comprendre son existence dans des milieux et des conditions où elle lui semble une impossibilité à priori. Et cependant, à l'heure actuelle, la cristallisation n'est-elle pas considérée comme la première de toutes les manifestations vitales ? Et n'est-ce pas chez le minéral que se produit surtout la cristallisation[51]?
2° Il y a, dans l'ambiance de tout être vivant, comme un vaste réservoir de vie où cet être peut la puiser sous la réserve de certaines conditions.
3° La vie est non pas propre à l'individu, mais collective et, par suite, interchangeable[52].
4° La base de la vie n'est pas la cellule, laquelle ne constitue que la plus générale des modalités vitales chez les êtres organisés, mais le principe vital à peu près tel que le comprennent Barthez et l'Ecole de Montpellier.
Or, ce principe vital, c'est l'âme vitale (double éthérique) qui, après l'avoir puisé dans l'ambiance, le condense, le spécialise, le tonalise ensuite et le comporte en soi pour le communiquer à l'organisme auquel elle est étroitement liée, en donnant l'impulsion vitale, c'est-à-dire l'intelligence et le mouvement dans la concrétion chimique, à cette colonie de cellules, à cette hiérarchie de consciences, suivant l'expression de Maine de Biran, dont il se compose.
C'est d'après ces données que le Dr Baraduc a pu définir la vie : un principe intelligent, possesseur de son propre mouvement, qui, en nous, constitue des condensations de force vitale en des systèmes organiques qu'il crée et détient.
En effet, de même que la vague de vie, avant de se répandre dans notre système planétaire, est centralisée dans le soleil, de même que, avant de se répandre parmi les êtres divers qui peuplent notre globe, elle est centralisée dans la terre, de même avant de se répandre dans chacun des organes de l'homme, elle doit être centralisée quelque part dans son ensemble... Où ? Dans l'âme évidemment puisque le corps, n'étant qu'une réunion, une combinaison d'appareils et de systèmes, ne présente aucun point central d'où la vie puisse également rayonner dans tous les organes.
Cette théorie, vieille comme le monde, qui a été parfois passagèrement obnubilée par d'autres théories plus en faveur momentanée, mais les a vues successivement tomber autour d'elle, cette théorie toujours jeune, quoique si vieille parce qu'elle est vraie est celle dite du Vitalisme.
Le vitalisme ou théorie du principe vital est une des doctrines biologiques qui, remontant le plus haut, a le mieux perduré à travers les âges. Hippocrate en est partisan, ainsi que, plus tard, Diogène Laërce et Lucrèce ; Virgile en donne même quelque part[53] une poétique description ; Van Helmont, un des plus distingués médecins des temps modernes, en parle longuement, ainsi que, presque de nos jours, le philosophe Herder ; Barthez a basé sur lui une doctrine complète destinée à réagir contre l'autorité alors toute puissante des théories physico-chimiques. Aujourd'hui, la biologie enseigne l'existence de propriétés vitales, dans les corps organisés, parfaitement autonomes et spéciales, d'où résulterait la vie... n'est-ce pas prendre l'effet pour la cause, comme on le verra plus loin ?
Cette doctrine est, en résumé, complètement opposée à celle de l'organicisme, qui fait dériver la vie de l'organisation, c'est-à-dire d'une certaine structure ou composition des matériaux organiques. La raison principale donnée par les organicistes est que toute altération de l'organisme modifie ou altère la vie, laquelle ne serait par suite que la résultante d'une certaine combinaison de la matière ce raisonnement a tout juste autant de valeur que celui qui consisterait à soutenir qu'en brisant un violon on anéantit le talent du violoniste on l'empêche simplement de se manifester.
Pour le vitalisme, la vie n'est pas un effet, mais une cause, et un être ne vit pas parce qu'il est organisé, mais il est organisé parce qu'il vit. Les preuves scolastiques de la réalité de cette théorie se tirent de la génération, en vertu de laquelle la vie n'est produite que par la vie de l'unité de l'être vivant, ou, selon le mot de Kant, tout est réciproquement fin et moyen et enfin du mouvement double et alternatif de destruction et de réparation par voie nutritive qui est l'apanage des corps vivants.
Ajoutons à ces preuves l'existence de l'âme vitale (double éthérique), dont on a vu antérieurement les procédés de production et les moyens de contrôle.
Le vitalisme mène, il est vrai, assez rapidement à l'animisme qui fait résulter la vie directement de l'âme ; mais que nous importe, puisque, pour nous, les deux doctrines sont destinées à se confondre, en ce sens que l'âme vitale (double éthérique), n'est qu'un des principes constitutifs de l'âme totale !
Donc, il existe deux sortes de vie : la vie générale et la vie spécialisée, la vie cosmique universelle et la vie personnelle à chaque individu. C'est ce que connaissaient parfaitement les vieilles philosophies de l'Inde qui appelaient Jiva la vie organique et Prâna la vie cosmique[54].
Mais la vie en général et ces deux sortes de vie en particulier ne se comprennent d'ordinaire qu'unies soit à une matière organisée pour la première soit à un monde matériel pour la seconde : c'est une erreur absolue, car l'une et l'autre peuvent s'isoler avec leur véhicule propre qui est d'essence fluidique : dans ce cas la première prend le nom de magnétisme animal et exceptionnellement d'électricité, et la seconde est l'électricité et accessoirement le magnétisme tellurique[55].
En effet, d'une part, toute action mécanique ou chimique exercée sur un minéral produit un dégagement d'électricité, au même titre qu'une contraction musculaire ou un phénomène chimique de l'organisme et, d'un autre côté, l'électricité et le magnétisme sont au nombre des agents thérapeutiques c'est à- dire vivifiants les plus puissants.
De cette façon d'envisager et de comprendre la vie résulte forcément que la vie est un principe interchangeable et en effet, l'expérience nous montre que la croissance d'un végétal est activée aussi bien par des applications d'électricité (vie minérale) que par l'emploi du magnétisme (vie animale). De récentes expériences ont même prouvé à l'évidence que l'emploi de cet agent peut arrêter la dissolution des substances organiques en voie de corruption en les plaçant dans le ressort de la vie minérale. Cette conception de la vie universelle sera d'ailleurs étudiée en détail dans un ouvrage ultérieur[56] ; je ne veux ici en montrer qu'un rapide schéma, uniquement pour aider à comprendre ce qui va suivre.
Dans l'être humain, il y a donc à la fois de la vie cosmique et de la vie spécialisée ; nous ne nous occuperons pas de la première sinon pour démontrer plus loin que c'est d'elle qu'émane la vie individuelle ; mais si nous cherchons où peut être le siège de celle-ci nous ne pouvons pas le localiser ailleurs que dans l'âme vitale (double éthérique) ou base de l'âme totale unie à un corps matériel et qui en constitue le principe vital.
Ceci nous amène à parler du rôle biologique de l'âme. Nous avons déjà examiné la vie à certains points de vue ; mais elle est en soi un phénomène si multiple et si complexe qu'il nous faut la voir maintenant sous d'autres angles.
Considérée phénoménalement et dans un individu isolé, la vie est cet ensemble de fonctions et d'actes qu'exécutent les êtres vivants pour leur formation, leur développement, leur conservation et leur reproduction. Dynamiquement c'est l'ensemble des forces, des facultés spéciales qui servent à l'accomplissement des actes vitaux. Ontologiquement enfin, c'est le principe animateur qui donne l'harmonie aux forces et aux actes.
Dans le minéral, la vie est morphogène[57] et organique[58] ; elle est, de plus, végétative dans la plante, et, en outre, sensitive chez l'animal ; chez l'homme, enfin, elle est spirituelle, mais sans que tous ces degrés différents soient nettement délimités[59].
La vie morphogène est la base et le fondement de toutes celles qui suivent, et qui procèdent, en s'élevant, les unes des autres.
L'agent instrumental de toutes ces formes de vie, dans ce qu'il y a de plus général est l'énergie, et, par suite, le mouvement[60] ; son agent substantiel, c'est l'âme. Celle-ci est d'abord un principe moteur qui donne l'impulsion aux forces motrices du corps organique, qui les dirige vers un but. L'âme est donc le principe moteur et directeur des mouvements propres à la vie morphogène, à la vie organique, à la vie végétative[61], à la vie sensitive, et enfin à la vie intellectuelle[62]. Mais, pour mouvoir et diriger, il faut un acte supérieur, il faut des sensations, des sentiments, des idées, des volontés, etc. ; l'âme doit donc avoir tout cela, se rapportant à tous les modes de vie, on trouve en effet[63] dans l'âme humaine et nous ne nous occupons ici que de celle-là une sensibilité, une intelligence, une volonté innées, et tout cela est triple : sensibilité, intellectivité et volonté vitales (âme vitale double éthérique) ; sensibilité, intellectivité et volonté sensorielles (âme sensitive corps astral) ; sensibilité, intellectivité et volonté intellectuelles (âme intelligente corps mental).
Dans tous ses actes, l'âme agit tantôt par ses forces propres, tantôt sous l'impulsion de son corps impressionné et mis en mouvement de manières diverses : en d'autres termes, l'être humain étant un, elle est à la fois active et passive.
L'essence et le but de la Vie corporelle, c'est la formation puis la conservation du corps: la vie végétative (âme vitale ou double éthérique) le conserve dans sa crase et sa constitution intimes, dans sa texture, sa charpente, ses formes extérieures ; la vie sensitive (âme sensitive ou corps astral) le conserve dans sa localisation des organes, des appareils et des systèmes et dans leur fonctionnement général, dans le maintien de l'excitabilité des tissus et de la sensibilité de la surface cutanée et enfin la vie intellectuelle (âme intelligente ou corps mental) dont nous nous occuperons plus loin, domine, régit et coordonne les forces mises en oeuvre par l'âme vitale et par l'âme sensitive.
Nous allons maintenant examiner la vie à un autre point de vue encore au point de vue supérieur.
Mais une question se pose tout d'abord: le corps organique, considéré en dehors de l'âme, et comme agrégat purement matériel, n'a-t-il pas une vie propre ? Au premier abord, on peut s'y tromper, mais un examen attentif démontre qu'il ne possède que des propriétés physiques et chimiques (lesquelles en dernière analyse ne sont que des résultantes de la vie morphogène ou organique) et des propriétés hyper organiques (impressionnabilité, motilité, plasticité, etc.) en un mot tout ce qu'il lui faut pour vivre ; mais alors sa vie est seulement en puissance d'être, et il ne vit point sans une condition nouvelle, sans un moteur qui lui donne l'impulsion, sans un agent vivificateur, en un mot sans une âme vitale.
Certains faits semblent contredire telle opinion : voyons-les de près.
On arrive, à l'heure actuelle, notamment par les procédés du Dr Carrel à conserver, avec toute leur vitalité, des fragments sectionnés d'organes dont on ne peut dire qu'ils ont une âme et cependant ils vivent ! Alors ?... Mais il faut voir leur mode de conservation, qui s'opère dans des sérums spéciaux et appropriés or, qu'est un sérum, sinon une sorte de bain de vie, une solution de vie, ou pour mieux dire, d'âme vitale[64]. La vie (âme vitale) se trouve donc dans le sérum et c'est elle qui fait vivre artificiellement le fragment organique isolé de son ensemble primordial, c'est-à-dire de sa vie propre et de son âme personnelle.
D'autre part, il se forme parfois, dans l'utérus, sous l'influence de la fécondation, ce qu'on appelle une môle, qui est une masse informe enveloppée d'un sac cutané. Cette môle vit dans l'utérus de la mère (car autrement il y aurait décomposition et accidents consécutifs) jusqu'au moment de l'expulsion, et cependant cet objet n'a point d'âme. La môle vit, certainement, mais d'une vie en quelque sorte parasitaire, aux dépens de celle de la mère à laquelle elle est reliée et sous la dépendance de laquelle elle se trouve absolument : le fait rentre complètement dans les cas de tératologie parasitaire, et c'est l'âme de la mère qui donne à la môle une vie momentanée, destinée à disparaître à l'instant de l'expulsion, c'est-à-dire à l'instant où la môle est soustraite à l'action de l'âme maternelle.
Enfin il existe une sorte de vie que l'on a appelée cadavérique, sous l'influence de laquelle, après la mort reconnue et assurée, le système pileux, les ongles etc., continuent à croître. Et cependant, par définition même, l'âme s'en est retirée puisque la mort existe. Oui, l'âme s'en est retirée mais non pas toute entière, et précisément ce qui manque à l'âme totale du décédé lorsqu'elle s'éloigne, c'est l'âme vitale qui demeure près du corps qu'elle animait[65]. Et qui se désagrège ou meurt elle-même cinq ou six jours après lui. Ensuite il subsiste dans le cadavre une impulsion vivifiante première qu'elle a causée et qui s'y continue faiblement pendant quelques heures. D'autre part, la vie étant d'essence universelle, chaque cellule constitutive d'un corps en possède sa part, son âme fragmentaire si l'on peut s'exprimer de la sorte, qui peut subsister dans certaines cellules après le retrait de l'âme collective, de même qu'après l'extinction d'une source de lumière certaines substances (sulfure de calcium, etc.) conservent quelque temps la phosphorescence qu'elles en ont acquise. En somme, ce sont là des cas exceptionnels de vie en quelque sorte résiduelle mais trouvant toujours sa cause dans l'effort antérieur et certain d'une âme vitale.
Nous allons voir maintenant le mode de vie normale et supérieure, de la vie résultant de l'union de l'âme avec le corps.
Phénomènes vitaux de l'âme
Pour que le corps commence à vivre, pour que cette vie dure et se maintienne, il faut que son agrégat vital et instrumental contienne en soi un agent d'impulsion qui le mette et l'entretienne toujours en acte : cet agent, c'est son principe vivifiant, c'est en dernier ressort cette partie de l'âme totale que nous appelons âme vitale (double éthérique). Le corps, par rapport à l'âme, étant un instrument, l'action que cette âme exerce dans ce corps et par lui est une action organique consistant dans l'actuation de cet instrument par l'âme même.
Ainsi donc, quand on parle de la vie corporelle de l'âme il faut comprendre par là :
1° l'ensemble des actes que l'âme, en tant que principe vital, exécute dans son corps et avec son concours, pour former, développer, entretenir, et réparer ce corps de manière qu'il puisse servir à tous les usages de cette âme ;
2° l'ensemble des forces (perceptives, motrices, plastiques, etc.) qui, unies à la motilité, à la plasticité etc., organiques, président à ces fonctions ;
3° et enfin les lois auxquelles tous ces objets sont soumis.
En résumé, dans tout organisme vivant, abstraction naturellement faite des phénomènes physico-chimiques résultant des propriétés spéciales de la matière, le corps est entièrement inerte et passif, et chaque phénomène de la vie s'explique par l'intervention de l'âme ; c'est l'âme qui est le principe de l'organisation, la cause de l'activité vitale, qui veille à la réparation et à la conservation du corps, qui préside à tous les actes de la nutrition, des sécrétions, de la génération, des sensations, etc. ; qui est chargée de gouverner l'économie animale et de maintenir l'intégrité et l'harmonie des fonctions, et qui, par sa lutte contre les causes morbifiques, produit des congestions, des spasmes, des fièvres, et des hémorragies.
Tout ce qui vient d'être dit constitue à peu de chose près, la doctrine du stahlianisme ; mais, pour la psychophysiologie et pour la psychologie expérimentale, cette doctrine se confond avec le barthézianisme puisque le principe vital du second n'est autre que notre âme vitale (double éthérique), partie constitutive de l'âme totale telle que nous la comprenons et telle que la comprend l'animisme de Stahl.
Ce deuxième point de vue de la vie s'applique à la vie matérielle, réalisée et concrète ; il nous reste à dire quelques mots de la vie en puissance, de la vie abstraite de l'âme, de la vie spirituelle en un mot.
L'âme humaine, n'étant pas simplement végétative et sensitive mais offrant de plus un caractère spécifique (la faculté raisonnante), a une vie propre qui se passe tout à fait en elle et constitue en sa faveur, une existence supérieure, une vie intelligente tout à fait distincte de la vie corporelle: de cette constatation sont nées les doctrines du dipsychisme et du vitalisme dualiste : nous verrons plus bas ce qu'il convient d'en penser. En attendant, un fait, s'impose : l'âme humaine, indépendamment de ses actes vivifiques, de sa vie en faveur du corps, possède une autre vie séparée en quelque sorte, dans laquelle elle oublie de plus en plus son enveloppe et sa vie terrestres pour se renfermer dans ses pensées et s'élever progressivement à une vie supérieure où s'agitent pour elle les plus hauts problèmes. Elle a un mode d'existence dont le but est l'acte simple et absolu de la pensée, de telle sorte qu'elle se livre alors à des actes qui lui sont entièrement propres, qui ne se rapportent qu'à elle, et qui l'absorbent parfois si complètement qu'elle n'intervient plus dans les fonctions ne la regardant pas directement, et dont elle ne se sert d'une façon précaire et secondaire que pour ses usages intellectuels.
Mais ceci est plutôt du ressort de la psychologie philosophique, et il me suffit d'indiquer ce point de vue qu'il faudrait un volume pour traiter à fond.
Nous avons vu que l'âme puise dans l'ambiance, dans le réservoir commun, la vie primordiale qu'elle transforme, qu'elle adapte aux fonctions corporelles. Mais d'où lui vient cette vie supérieure, cette vie intellectuelle qui lui est propre ? Si l'on se réfère à ce qui a été établi précédemment, on se rappellera que l'homme est tri-un, Esprit – Ame - Corps : c'est donc l'Esprit qui lui donne la vie intellectuelle.
Et alors, il se passe cette série de phénomènes : l'Esprit communique à l'âme (intermédiaire plastique entre le corps et lui) la force-vie intellectuelle[66], et l'âme, dès lors capable d'action, puise dans l'ambiance la force-vie matérielle qu'elle modifie et approprie aux différents appareils et organes matériels, particulièrement à ceux dont, comme le système nerveux, les fonctions sont d'ordre supérieur alors que les autres, dont les fonctions sont presque purement mécaniques sont entretenus par le corps lui-même puisant une vie grossière dans sa nourriture.
Une question ici se pose : comment se fait-il que l'âme n'ait pas conscience du travail ainsi accompli ? Il semble bien être une loi supérieure, hors de notre entendement, que les fonctions vitales purement mécaniques ne tombent pas dans le champ de la conscience : c'est ainsi que les multiples phénomènes qui concourent à la nutrition, que les circulations lymphatique et sanguine, etc., échappent à notre connaissance directe.
D'autre part, on a vu que l'âme n'est pas une, mais multiple, que chacun de ses éléments à ses fonctions propres et particulières, et que le schéma de l'être humain peut être celui que nous en donnons à la page 125.
Ceci nous aide à comprendre ce qu'il y a de vrai ou de faux dans les doctrines polypsychiques : elles sont erronées si elles considèrent chaque âme comme un principe complètement isolé des autres ; elles sont dans la réalité si elles regardent chaque âme comme un élément secondaire et constitutif de l'âme totale prise dans son ensemble, et chargé seulement des fonctions spéciales qui sont dans ses attributions.
Les éléments supérieurs de l'âme ressortissent à la psychologie philosophique: nous n'aurons donc à nous occuper que fort peu ici d'autant moins que s'il expérimentation de laboratoire les a atteints, elle ne les a pas encore suffisamment isolés pour les étudier séparément au contraire, les éléments inférieurs de l'âme[67] touchant de très près aux fonctions organiques et étant de plus journellement isolés (au moins en ce qui concerne les deux dernières) et scrutés par la psychophysiologie, formeront l'objet principal de l'étude qui se poursuit en ces pages.
Comment, par quel procédé ces trois éléments de l'âme peuvent-ils influer sur le corps physique ? Ici, je pénètre immédiatement dans le fond de nos expériences.
Il résulte de la totalité de ces expériences que les âmes vitale, sensitive et intelligente (double éthérique, corps astral et corps mental), constituées par des substances différentes (éther différencié ou diversement condensé, plus grossier dans la première, plus fluidique dans la seconde et plus immatériel encore dans la troisième), sont intimement liées à l'organisme physique sur lequel chacune d'elles exerce une influence, spécialement différente, mais prépondérante quant aux manifestations vitales. Nous envisagerons successivement ce qui a trait à chacune d'elles: voyons d'abord ce qui concerne l'âme vitale (double éthérique), et l'âme sensitive (corps astral) plus intimement liées l'une et l'autre, au multiple fonctionnement de l'organisme matériel.
L'âme vitale et l'âme sensitive constituent non seulement la représentation extérieure du corps de chair mais encore renferment chacune en soi un double exact pour la première et relatif pour la seconde de tous les appareils, systèmes et organes du corps matériel[68] ; cette duplication doit servir, pour l'âme sensitive (corps astral) à reformer dans les réincarnations successives de l'être, de nouveaux organismes physiques, et, pour l'âme vitale (double éthérique), à agir directement sur chacune des parties du corps physique actuel en vue de leur entretien.
L'âme vitale (double éthérique) est constituée par de la substance éthérique qui est le résultat de la sublimation à un haut degré de la matière physique[69].
Cette force-substance, partout où on la rencontre, est polarisée, bleuâtre au pôle et orangeâtre au pôle + ; dans l'être humain, les sensitifs la voient bleue à gauche et rougeâtre à droite.
Elle est le substratum propre de l'âme vitale, mais ce substratum, comment se forme-t-il ? Comment s'entretient-il ? Plusieurs moyens y concourent, dont les premiers consistent en l'intussusception tant directe qu'indirecte de la force vitale extérieure, et le dernier en un courant d'échange avec l'élément immédiatement supérieur de l'âme vitale, et avec l'organisme matériel ; en d'autres termes, la force-substance qui le constitue est, pour partie, en évolution et, pour partie, en involution.
Tout d'abord nous trouvons la nutrition ordinaire, c'est-à-dire l'assimilation des cellules vivantes des animaux ou végétaux qui, après ingestion dans l'estomac puis dans les voies digestives et élaboration organique spéciale, produisant la lymphe, laquelle, tenue en réserve dans les ganglions lymphatiques, se transforme en sang et le sang c'est la vie, c'est l'âme vitale, c'est l'âme absolue et sans qualificatif - des Ecritures[70].
Ensuite il y a cette endosmose spéciale qui est la pénétration de l'énergie éthérique dans tout corps vivant[71] et qui se résume en ce que le Dr Baraduc a appelé l'attraction parce que le courant du dehors au dedans est assez fort pour entraîner dans son sens l'aiguille aimantée ; c'est ce que l'on appelle communément l'aspire animique qui s'exerce surtout à gauche (dans l'âme même, mais à droite dans le corps) et au moyen duquel l'âme vitale puise dans l'ambiance cosmique les forces supérieures dont elle a besoin.
Ici, je suis contraint à revenir sur le chapitre de la dissection de l'âme pour faire comprendre le mécanisme de l'opération dont il s'agit.
L'âme vitale extériorisée se scinde en deux parties, celle de gauche qui est bleuâtre et celle de droite qui est orangeâtre. La partie gauche est garnie sur toute sa surface de sortes de papilles préhensives, animées d'un mouvement contractile analogue à celui du coeur, mais infiniment plus rapide, et dont le rôle est d'aspirer en quelque sorte la vie cosmique qui, dans la partie gauche de l'âme vitale s'élabore en vie humaine supérieure. Lorsqu'on sépare les deux côtés de l'âme vitale, on constate qu'ils sont réunis par une grande quantité de filaments bleuâtres, dont le rôle, semble-t-il bien, est de transmettre à la partie droite de l'âme vitale la vie ainsi élaborée. La partie droite est couverte d'un réseau de filaments qui se réunissent en un lien le lien vital lequel, aboutissant sur l'organisme physique, dans la région du coeur[72] constitue un appareil d'échanges constants entre l'âme vitale et le corps matériel ; d'autre part, l'âme vitale, partie droite, semble bien recevoir de l'organisme la vie grossière (provenant de la nourriture) qu'elle affine en vie supérieure et qu'elle paraît transmettre, en tant que besoin, par les quelques fibres orangeâtres dont nous avons constaté l'existence entre les deux parties de l'âme vitale, à la partie gauche de cette âme, mais dont la majeure quantité semble revenir, après transformation, à l'organisme même pour animer les organes supérieurs du corps physique (cerveau, moelle épinière, nerfs, etc.).
Enfin, la respiration normale, en mettant l'organisme en communication avec l'atmosphère, c'est-à-dire avec l'éther extérieur, lui donne de nouvelles forces, non seulement au point de vue physiologique en soumettant le sang, dans les poumons, à l'action chimiquement rénovatrice de l'oxygène, mais encore, au point de vue purement psychique, en plaçant l'âme vitale directement en contact avec certaines énergies supérieures de l'éther[73] ; il se produit alors pour l'âme vitale un phénomène analogue à la lymphose pour l'organisme physique, phénomène que je ne fais que signaler ici, son étude détaillée ne pouvant entrer dans les limites du présent ouvrage.
Telles sont les trois sources de force substance vitale évolutionnée qui, de l'extérieur, alimentent l'âme vitale (double éthérique).
Mais, à côté de cette énergie évolutionnée, l'âme vitale en reçoit d'autre, par involution, de l'âme sensitive (corps astral). Ici, nous raisonnons analogiquement et, nous basant sur ce qui se passe dans l'organisme vivant où le système nerveux joue en quelque sorte le rôle d'un régulateur, nous sommes fondés à voir dans l'âme sensitive (corps astral) à base de force-substance neurique, comme nous le constaterons plus loin le régulateur de l'âme vitale (double éthérique) et cette fonction semble bien s'exercer par une série d'échanges entre les deux organismes fluidiques, à la fois par involution de la force-substance astrale en force-substance éthérique et par évolution au contraire de la force-substance éthérique en force-substance astrale. Ce n'est là sans doute qu'une simple hypothèse, mais en somme très acceptable.
Après avoir indiqué comment la force-substance éthérique venue du dehors constitue et répare l'âme vitale (double éthérique), il nous faut dire en quelques mots ce qu'elle devient ensuite.
De même que pour l'organisme physique, les aliments ne concourent que pour partie à la réparation et à l'entretien des organes, alors que le reste est éliminé sous forme de larmes, de sueurs et autres excréta, de même pour l'âme vitale, une fraction seulement la plus importante, il est vrai des apports de force-substance extérieure suit le cours de son utilisation rationnelle que nous aurons à étudier plus loin ; le surplus est pour partie éliminé purement et simplement en émanations produites par le sarcosôme et présentant deux états différents: l'état statique, sous forme de duvet brillant, recouvrant la surface de la peau, et l'état dynamique sous forme d'effluves s'échappant par les organes des sens et par les pointes du corps humain[74] ; dans ces émanations, le fluide éthérique paraît intimement mélangé au fluide astral (ou neurique). Une autre partie semble s'accumuler dans la rate où elle se transformerait en fluide astral. C'est en effet vers la rate que, en cas d'extériorisation de l'aérosôme, vient se souder le lien fluidique unissant l'âme vitale (double éthérique) au corps physique, et c'est à la hauteur de la rate que, en cas de mort ou d'extériorisation, les sujets magnétiques mis en état de voyance voient s'échapper du corps du mourant ou du sujet d'expérience, la plus grande quantité de vapeurs éthériques.
Nous allons maintenant étudier à quels organes ou appareils du corps humain peut se rapporter plus spécialement l'âme vitale.
Nous savons que l'âme vitale (double éthérique) est le moule, et le type dans tous ses détails, de l'organisme physique. C'est en elle, par conséquent, qu'il faut chercher la cause d'un phénomène dont les physiologistes se sont toujours étonnés sans pouvoir en donner de raison valable : je veux parler de la reformations des tissus organiques, après traumatisme ou blessure, suivant le plan général du corps physique : dans ce cas, le double éthérique agit comme moule, soit en présentant une surface que les cellules ne peuvent dépasser, soit plutôt qu'en dehors de lui elles manquent de l'énergie vitale dont elles ont besoin pour subsister et se multiplier: ce phénomène, en somme, ressortit aux fonctions morphogènes de l'âme[75].
En tous cas, un fait est absolument certain, comme acquis d'expériences nombreuses : c'est que l'âme vitale (double éthérique) répond absolument au principe vital de Barthez : nous en avons la preuve indéniable quand, à chaque étude de dédoublement d'un sujet magnétique, nous voyons le double rester constamment près du corps physique, et, si l'on envoie au loin le fantôme ainsi obtenu, le corps astral et les éléments supérieurs de l'âme formant alors l'aérosôme II peuvent obéir et s'éloigner jusqu'aux plus grandes distances, mais, en ce cas, le double éthérique rentre dans l'organisme dont il provient. De plus, les sujets, dirigés par leur intelligence extériorisée, prennent les plus grandes précautions pour que leur âme vitale ne soit pas lésée[76]. Enfin, si on les interroge à cet égard, tous sont unanimes à répondre que cet élément «comporte en soi leur vie matérielle ». Nous savons, en effet, par des expériences différentes, que l'âme vitale suit de près, dans la mort, le corps physique qu'elle ne peut plus faire vivre.
Dans l'organisme normal, le siège de l'âme vitale, créatrice de vie spécialisée, est en général dans les cellules, plus spécialement dans l'appareil circulatoire lymphatique et sanguin et plus particulièrement encore dans le coeur, sans oublier que la rate paraît être pour lui un point spécial de condensation et de transformation.
L'âme sensitive (corps astral) se compose, cela ressort de son appellation même, de substance astrale. Mais qu'est-ce que la substance astrale ?
L'éther étant connu de la science et son existence étant par elle forcément admise puisque, à son défaut, l'explication de nombre de phénomènes lui serait forclose il nous a été relativement aisé de parler de la substance de l'âme vitale, mais la substance astrale étant encore ignorée des scientistes officiels[77], nous n'en pouvons parler que par comparaison avec l'éther et, d'après ce que nous en ont révélé nos expériences de laboratoire.
Nous la définissons donc une substance sui generis, à l'état atomique, constituant la liaison entre le monde sensible et le monde spirituel, visible, dans certains cas seulement, sous une apparence azurée, assez brillante, très douce au regard, très généralement impondérable pour nos instruments (sauf les cas très rares où on la rencontre condensée) et présentant ce caractère spécial d'être particulièrement et presque indéfiniment extensible par suite d'une dilatation moléculaire qui sera étudiée plus loin, et dont la limite n'a, que je sache, jamais encore été atteinte.
Par suite de cette propriété, l'âme sensitive est tantôt intérieure, dans l'état normal, par exemple, où, pour un adulte, elle atteint la taille d'un enfant de 12 à 13 ans, et tantôt extérieure, soit dans l'état de sommeil où elle déborde parfois du corps physique sur toute sa surface, et parfois, complètement extériorisée, se tient près de lui ou s'en éloigne à de très grandes distances. Nous savons déjà, et nous verrons plus bas de façon détaillée, par quel moyen elle est reliée au sarcosôme dont elle émane.
Comme elle comporte toujours en soi la sensibilité du sujet, on peut dire que la substance astrale vivante, c'est-à-dire entrant dans la composition de l'âme sensitive (corps astral) est à base de force neurique : c'est en effet sur le système nerveux sensitif et moteur qu'agit l'âme sensitive.
A l'heure actuelle, la physiologie ne sait trop comment fonctionne le système nerveux. Est-ce une excitation, partie de la cellule, qui va mettre en mouvement une série d'autres cellules pour produire un effet ? Est-ce, au contraire, une force autonome qui circule dans les nerfs ? Pour nous qui connaissons l'existence de l'âme sensitive (corps astral) et pour qui, à la suite d'expériences multiples dont chacune a donné des résultats affirmatifs, cette existence est indéniablement établie, il n'y a pas de doute : il existe un courant fluidique dont les nerfs sont comme les fils conducteurs et qui, tantôt partant des extrémités du sarcosôme, aboutit à l'âme sensitive (système sensitif) et tantôt, au contraire (système moteur), a son origine dans l'âme sensitive pour aboutir aux extrémités du corps physique, le tout, bien entendu, par l'intermédiaire du cerveau, du bulbe rachidien et du reste de la moelle épinière (sauf en ce qui concerne les mouvements réflexes) mais sous le constant contrôle de l'âme sensitive. Il y a là, en somme, une véritable circulation nerveuse qui a ses points de départ et d'aboutissement à l'âme sensitive.
Du reste, et abstraction faite de l'âme sensitive dont elle ignore l'existence, la physiologie normale penche plutôt à admettre la réalité d'un fluide nerveux. « Quelques physiologistes, dit à cet égard le Dr Charpignon[78], rejettent l'agent nerveux pour le remplacer par les oscillations de molécules nerveuses. D'abord, ces oscillations sont insaisissables au microscope, et si l'on veut que les molécules atomiques des cellules nerveuses qui vibrent soient assez atténuées pour qu'elles échappent à tout examen microscopique, alors on arrive à cet état de ténuité de la matière qui la rapproche considérablement des impondérables, car l'agent nerveux comme les fluides impondérables, pour être insaisissables, n'en sont pas moins choses substantielles.
« Mais en dehors de cette considération, comment la sensibilité revient-elle dans les lambeaux de chair rapportés ? Le professeur Jobert, pour l'expliquer, admet une atmosphère nerveuse, car les filets nerveux s'arrêtent à l'endroit de la cicatrice.
« La théorie des vibrations des molécules nerveuses est donc aussi hypothétique que celle du fluide nerveux, et, de plus, elle est moins vraisemblable, parce qu'elle est impuissante à expliquer beaucoup de phénomènes physiologiques et morbides. »
Au point de vue de sa formation et de son entretien, l'âme sensitive (corps astral) présente une grande analogie avec l'âme vitale (double éthérique) comme celle-ci, elle puise sa force-substance dans son ambiance, par le triple moyen de la nutrition du sarcosôme, de la respiration pulmonaire et de l'aspir général qui se fait surtout par la droite du sarcosôme ; ces trois procédés lui permettent de puiser dans la matière, dans l'atmosphère et dans l'éther, soit indirectement, soit directement, les éléments qui lui sont nécessaires ; d'autre part, on a vu que la rate semble bien être un organe où la force éthérique se sublime pour devenir force astrale, on comprend donc que la force-substance astrale offre beaucoup d'analogie avec la force-substance éthérique, et, dans la réalité, nos sujets magnétiques placés en état de voyance ne l'en distinguent guère que par sa couleur qui, au lieu d'être polarisée, orangeâtre et bleuâtre, est plus brillante que l'autre et légèrement bleutée.
Mais comment cette force-substance astrale se matérialise-t-elle pour devenir la force neurique telle que nous la connaissons ? En d'autres termes où et comment naît la force neurique ? Ici, je suis obligé de me séparer nettement de l'enseignement de l'école officielle au sujet de cette partie de la physiologie.
La théorie ex-cathedra car ce n'est en somme qu'une pure et simple théorie que n'a jamais confirmée aucune expérience enseigne que la force nerveuse est générée par le neurone, élément fondamental du système nerveux[79]. C'est là, je le répète, une théorie, sans plus; l'enseignement officiel y tient précisément parce qu'il l'enseigne, mais, je le répète encore, sans s'appuyer sur aucune preuve expérimentale, si faible soit-elle. Voyons donc si cette théorie est acceptable pour l'esprit non prévenu.
De même que, si l'on veut donner un aperçu d'ensemble des fonctions physiologiques de l'être humain, on pourra dire, en recourant à une comparaison vulgaire mais juste, que le ventre est un moulin à eau et la poitrine une machine à vapeur, de même on pourra dire de la tête que c'est une usine électrique où aboutissent, directement ou indirectement et d'où partent également les fils conducteurs que sont les nerfs. Or, de même qu'on ne peut pas dire des fils conducteurs d'une pile qu'ils génèrent l'électricité, de même il est illogique de prétendre que la force neurique provient des nerfs eux-mêmes. Mais alors quel, rôle joue donc le neurone en ceci ? Tout simplement celui d'accumulateur, de condensateur de la force nerveuse. Il ne viendra à l'idée de personne de prétendre que l'accumulateur produit la force électrique bien que, pratiquement, elle émane de lui, puisque, quand il est épuisé il faut le reporter à l'usine génératrice d'électricité; ainsi en est-il des neurones qui ne font qu'accumuler en eux la force nerveuse pour l'utiliser selon les besoins de l'organisme. D'où, alors, reçoivent-ils cette force nerveuse ? Du cervelet qui la génère.
Et cette théorie, au moins s'appuie sur des preuves importantes, anatomiques et physiologiques[80].
Le cervelet est formé de trois lobes : lobe gauche, lobe droit et lobe moyen au milieu; donc le courant nerveux doit être équilibré dans tout individu. Mais si l'on enlève le lobe droit, l'animal amputé tourne du côté gauche qui est devenu le plus fort. Si l'on enlève tout le cervelet, l'animal, privé de courant nerveux, demeure d'abord sans mouvement : il est vrai qu'alors le mouvement revient un peu, mais très lent et pour peu de temps ; pourquoi ? Parce que les neurones (accumulateurs) mettent alors en circulation leur force nerveuse de réserve, laquelle, non entretenue, est vite épuisée, et la simple logique montre qu'il en serait autrement si c'était le neurone lui-même qui générait la force neurique.
D'autre part, la preuve physiologique que c'est bien le cervelet qui produit la force nerveuse est tirée du sommeil, que la physiologie normale n'a jamais expliqué mais pour faire comprendre cette preuve, il me faut entrer dans un détail anatomique qui est celui-ci Le cervelet possède trois pédoncules ou prolongements, le pédoncule cérébelleux supérieur, qui aboutit au noyau rouge de Silling dans le cerveau antérieur ; le pédoncule cérébelleux inférieur, descendant dans la substance grise antérieure de la moelle (substance motrice), par laquelle il est en relation avec le grand sympathique ; enfin le pédoncule moyen, dont nous n'avons que faire pour notre explication, unit les deux lobes droit et gauche du cervelet.
Pendant le jour la force nerveuse générée par le cervelet passe par le pédoncule supérieur et va s'accumuler dans les neurones cérébraux. Mais le soir, les cellules cérébrales qui ont servi à penser s'usant très vite[81] se chargent de toxines et doivent s'éliminer ; or, elles ne peuvent être alors emportées par le sang ; que se passe-t-il ? Le courant nerveux n'a plus rien à faire avec ces cellules ; il est refoulé dans le cervelet, et le sommeil arrive pendant lequel le sang emporte les cellules cérébrales chargées de produits de désassimilation. Cependant, le cervelet génère constamment de la force nerveuse ; ne pouvant aboutir au cerveau, où va cette force ? Elle passe alors, durant le sommeil, par le pédoncule cérébelleux inférieur, puis par la substance grise antérieure de la moelle, et va charger le grand sympathique dont les neurones t'accumulent pour la libérer au réveil.
Cette théorie explique tous les sommeils : le sommeil naturel, puisqu'on l'obtient par une lecture fatigante pour les cellules cérébrales qui refoulent alors le courant nerveux ; le sommeil magnétique qui est réalisé en chargeant le cerveau ; le sommeil hypnotique, par un coup de gong, une lumière subite et vive ou autre moyen violent, qui fait brutalement refluer la force nerveuse vers le cervelet[82], etc.
Encore une raison à l'appui de cette théorie : la physiologie normale, ne reconnaît au cervelet qu'un rôle de coordination des mouvements ; on ne s'explique pas alors le volume de cet organe[83] pour un si mince résultat ; si au contraire on voit en lui l'organe générateur de force neurique, son volume s'explique tout naturellement[84].
Donc, c'est le cervelet qui, sous l'impulsion et le contrôle de l'âme sensitive, produit la force nerveuse et l'accumule dans les neurones.
De même que la force purement matérielle ou l'énergie vitale, la force neurique n'est pas tout entière utilisée à l'accomplissement de fonctions physiologiques et une partie d'elle, comme des deux précédentes, rayonne autour de l'organisme ; ce rayonnement est intimement mêlé à celui de la force vitale, avec lequel il se confond, puisque nos sujets magnétiques mis en état de voyance ne l'en distinguent que dans certains cas, il est à la fois statique sur la surface cutanée et dynamique aux parties saillantes du corps et il s'opère par les mêmes voies, extrémité des doigts, organes sensoriels etc. à ce point de vue, son dégagement par les yeux est surtout remarquable. En grande quantité, l'énergie neurique s'extériorise non seulement de la rate comme la force vitale[85] mais aussi du cerveau où la glande pinéale un organe dont les physiologistes discutent les propriétés est, pour nous, le point où les énergies neuriques se subliment en énergies mentales. C'est en effet vers la rate et vers le vertex que, en cas de mort ou de dédoublement, nos sujets voyants signalent les dégagements les plus importants de fluides astraux, qu'ils reconnaissent à leur couleur bleu pâle plus brillante que celle du fluide éthérique dont la double teinte orangeâtre et bleuâtre se confond en une nuance grisâtre.
D'après tout ce qui vient d'être dit, il est facile de localiser l'âme sensitive (corps astral) dans le corps physique : son siège est la partie centrale du système nerveux : cerveau[86] (partiellement) cervelet, bulbe rachidien, moelle épinière, grand sympathique, et centres gris, toutes les parties en un mot, où s'élabore ou circule la force nerveuse. Mais cette force nerveuse elle-même, qui est générée dans sa modalité physiologique par le cervelet et qui parcourt constamment tout le système nerveux, d'où tire-t-elle en fin de compte son origine première ? Car enfin si le cervelet reçoit du sang et rend de la force nerveuse, il y a quelque chose, dans cette force, nerveuse, qui n'était pas dans le sang, il y a comme une force vitale supérieure : d'où provient-elle ? Si les explications qui précèdent ont été bien comprises, la réponse est aisée : l'énergie primordiale de la force neurique provient de l'âme sensitive ou corps astral qui, en relation constante avec l'inépuisable réservoir de vie qu'est le plan astral (l'éther), y puise de la vie brute, si je puis m'exprimer ainsi, de la vie cosmique, l'élabore, la transforme en une force secondaire qui, partiellement transmise, comme il a été dit plus haut, au cervelet, aux centres nerveux et à la substance grise, s'y modifie en force neurique, et partiellement communiquée à l'âme vitale (double éthérique) est muée par elle en cette énergie particulière qui, déversée dans l'ensemble de la circulation s'y adapte à tous ses buts pour y devenir de la vie organique.
Ainsi, comme le corps physique et comme l'âme vitale, l'âme sensitive possède à la fois sa vie propre et ses organes matériels d'action, et, comme cela se passe pour l'âme vitale, la substance-force dont elle se compose prévient à la fois de celle qu'elle puise dans son ambiance astrale et de celle, évoluée, sublimée, que lui apporte le système nerveux centripète (nerfs sensitifs).
Il est enfin une autre fonction, dans l'organisme physique, départie à l'âme sensitive et qui donne très simplement la solution d'un problème dont l'explication a toujours échappé à la physiologie normale. D'où vient que l'amputé d'un membre perçoit souvent des douleurs dans ce membre inexistant ? La physiologie se rejette sur une sorte de mémoire (?) du système nerveux: l'explication du phénomène est à la fois plus simple et plus logique.
Nous savons que l'âme sensitive (corps astral) comporte un duplicata rudimentaire de l'organisme général, mais précis, bien que de grandeur moindre, de tout le système nerveux. Il est évident que l'ablation d'un membre ne peut porter que sur la partie matérielle de l'individu : l'âme sensitive demeure intacte, avec son entière sensibilité dans tous ses prolongements. Or, qu'une jambe ait été amputée, le prolongement correspondant de l'âme sensitive demeure, et, placé dans les conditions douloureuses dont eût souffert le membre absent, il éprouve la même impression de douleur, laquelle est transmise au cerveau.
Je vais maintenant parler de l'âme intelligente (corps mental). Je serai bref, car, pour débuter, je dois reconnaître que nous ignorons de façon relative la substance dont elle est composée très vraisemblablement encore un éther différencié ou éther III. Certes, à cet égard, on a élevé des théories séduisantes, mais dont je m'écarterai car ce ne sont que des théories plus ou moins bien assises et il m'est en la volonté de ne tabler ici, autant que possible, que sur des faits positifs.
Tout d'abord, qu'est l'énergie mentale, où se génère-t-elle et que devient-elle ? Comme les autres énergies hyper physiques dont nous venons de nous occuper, elle est puisée dans l'éther par l'âme intelligente ou corps mental, soit immédiatement par son aspir propre, soit immédiatement par la respiration organique ou la sublimation de l'énergie neurique ; elle actionne l'élaboration concrète de la pensée par un procédé que nous verrons plus loin de façon détaillée : mais elle n'est pas tout entière utilisée de la sorte.
Nous ne savons, aucun de nos sujets ne nous ayant mentionné le phénomène, si, à l'état normal et comme les fluides éthérique et astral, elle est émanée par toute la surface de l'organisme, mais le fait que l'âme intelligente constitue, autour du sarcosôme une aura ovoïdale invisible vers les pieds et de plus en plus brillante au fur et à mesure qu'elle remonte, pour former autour du cerveau une sphère très lumineuse, nous permet de supposer que l'émanation n'est pas égale sur toute la surface cutanée, et que, nulle aux extrémités, elle atteint son maximum autour de la tête ; ses fluides présentent une grande variété de coloration, comme il est expliqué ailleurs, et, en cas de dégagement, ce dégagement se fait surtout par le cerveau. Et cela se comprend.
En effet, s'il est un fait qui s'impose à notre compréhension, c'est que le siège organique de l'âme intelligente dans le sarcosôme est, tout naturellement, le cerveau.
Le cerveau se compose, à première vue, de la même substance que la moelle, mais avec une différence capitale : c'est que les impressions de la moelle produisent des mouvements matériels, tandis que les impressions du cerveau génèrent des pensées ; certes les deux résultats se traduisent physiquement de la même façon qui est, dans un cas comme dans l'autre, la destruction de cellules nerveuses mais les résultats diffèrent complètement dans les deux cas : cette différence nous montre que le cerveau n'est pas comme la moelle épinière sous la dépendance de la seule âme sensitive (corps astral) et qu'il obéit à un autre élément de l'âme l'âme intelligente ou corps mental.
L'âme intelligente, en effet, sur toutes les photographies qui en ont été prises, se présente sous un aspect spécial : une aura presque invisible dans le bas du corps, devenant de plus en plus visible en remontant, pour se terminer par une sphère lumineuse (boule mentale) qui enveloppe le cerveau.
Les localisations cérébrales ne sont bas très fixes ; les principaux systèmes actuels (localisations de Ferrier et de Vitkowski) diffèrent de beaucoup entre eux ; mais il est très logique d'admettre, sans que nous sachions encore à quelle localisation répond chaque circonvolution, que c'est dans chacune des circonvolutions des quatre lobes que se trouve le point de contact avec l'âme intelligente qui, après avoir concrétisé la pensée, créée en abstraction par l'esprit, lui fait prendre corps dans le cerveau d'une part ; d'autre part, l'âme sensitive (corps astral), recevant dans la circonvolution où elle a été générée, cette pensée matérialisée, la communique aux centres nerveux lesquels, à leur tour, actionnent les muscles pour la réaliser en acte matériel.
Mais où faut-il, dans le cerveau, placer le siège même de l'âme intelligente ? L'anatomie nous montre que quatre grands troncs artériels, les carotides internes et les vertébrales viennent se réunir à la base du cerveau pour y former le polygone artériel de Willis qui donne naissance à son tour aux différents vaisseaux sanguins des hémisphères (cérébrales antérieures, moyennes et postérieures) lesquels en se divisant et se subdivisant, vont nourrir toute la masse cérébrale. Mais ces vaisseaux ne se distribuent pas indifféremment à toutes les parties de l'organe nerveux : ils constituent deux systèmes indépendants l'un de l'autre, le système artériel cortical qui irrigue les couches de l'écorce, et le système artériel central qui appartient exclusivement aux parties profondes du cerveau. D'autre part, les ganglions centraux (couches optiques et corps striés) se distinguent complètement des hémisphères ou plutôt des circonvolutions par leurs fonctions et par leurs lésions, et ils possèdent des vaisseaux propres : il y a donc en quelque sorte deux systèmes cérébraux différents, le système central et le système cortical, les ganglions centraux et les circonvolutions extérieures : les circonvolutions où s'opèrent, dans l'organisme, les communications entre l'âme intelligente et l'âme sensitive sont sous la dépendance de celle-ci, alors que les ganglions centraux constituent le siège de l'âme intelligente[87].
On voit, par ce qui précède, quels liens étroits et multiples unissent l'âme intelligente (corps mental) à l'âme sensitive (corps astral) ; mais il ne faut pas croire qu'elle est dénuée de toute relation directe avec l'âme vitale (double éthérique). En effet, outre que dans la grande majorité des cas l'âme sensitive sert d'intermédiaire entre l'un et l'autre de ces deux éléments, outre que, comme on vient de le voir, le système artériel central, dépendant de l'âme vitale, la met en communication directe avec l'âme intelligente au moyen des ganglions centraux, il est aussi des circonstances ou l'âme intelligente fait agir sur l'organisme matériel directement par l'âme vitale par exemple, lorsqu'une frayeur intense trouve sa répercussion sur l'intestin ou qu'une grande joie active les battements du coeur.
Et les cas sont multiples où l'âme intelligente a sa répercussion sur l'âme sensitive et sur l'âme vitale, et, par elles sur l'organisme en général.
En effet, frayeur, surprise, colère, inquiétude, ennuis, en un mot pensées émotives de toute nature, voilà ce que l'on trouve à l'ordinaire comme point de départ de beaucoup de maladies, notamment de l'hystérie, de la neurasthénie et de tous les désordres nerveux plus ou moins précis qui ne sont guère que l'histoire amplifiée des « mouvements de l'esprit » sur l'organisme. La crainte s'accompagne de tremblements, de battements de coeur, parfois de diarrhée ; le saisissement, de paralysie momentanée (les bras en tombent, suivent l'expression courante) ; la tristesse amène la sécrétion des larmes, l'inappétence, des digestions pénibles, une langueur de tout l'être ; l'anxiété provoque un serrement d'estomac, la pâleur de la face, le tiraillement des traits, l'insomnie, etc. Un psychologue a remarqué qu'il n'est guère possible de lire le mot tristesse sans éprouver quelque peu ce sentiment, parfois avec une intensité susceptible d'amener des répercussions sur l'organisme. La simple idée de démangeaison suffît pour produire une démangeaison réelle ; la seule vue d'une personne qui baille nous fait bailler nous-même ; le simple fait de donner de l'eau pure à un malade en lui suggérant l'idée d'un médicament suffit souvent pour réaliser sur l'organisme l'effet matériel de ce médicament, même sur les parties de l'organisme qui se trouvent en dehors du domaine de la volonté ; c'est ainsi, de même, que certaines personnes rares à la vérité peuvent augmenter ou diminuer le nombre de battements de leur coeur, et que Bichat, au dire de Romberg, avait la faculté de vomir quand il le voulait.
Pour les trois premières âmes (vitale, sensitive et intelligente) que découvre l'analyse de l'âme totale, la localisation dans l'organisme est relativement aisée à établir, parce que ces âmes fluidiques exercent une influence directe sur ce même organisme. Pour les trois âmes supérieures (morale, intuitive et conscientielle) de nature plutôt spiritique, il est aisé de voir que, ces âmes n'ayant pas d'action directe sur le corps et n'y possédant aucun organe propre, ont leur siège en dehors de lui, très probablement dans l'âme immédiatement inférieure d'où on les extériorise directement.
Mais que penser de l'âme causale (corps causal, volonté et mémoire) dont la substance paraît mixte et dont l'action sur le corps semble à la fois directe en ce qui concerne la volonté et indirecte en ce qui regarde la mémoire ?
Nos expériences nous ont montré que chez l'homme les images du passé s'emmagasinent dans l'aura de l'âme intelligente, c'est donc dans l'âme intelligente que nous situerons le siège principal de l'âme causale, et cela avec d'autant plus de raison que c'est de l'âme intelligente que nous extériorisons l'âme causale.
Mais il n'en est pas moins vrai que, en tant que volonté, l'âme causale domine tous les systèmes et appareils de l'organisme[88] ; elle doit donc avoir sa correspondance dans ce même organisme, et je serais, pour ma part, assez disposé à admettre la théorie du professeur Grasset qui croit à l'existence, dans l'axe nerveux, d'un groupe spécial de neurones ressortissant au psychisme supérieur, c'est-à-dire aux actes conscients, volontaires et libres. Mais ce n'est, à ce jour, qu'une pure spéculation valant seulement ce que vaut toute théorie pure.
Pour nous résumer, nous localiserons donc: l'âme vitale (double éthérique) dans les cellules, le système circulatoire général et particulièrement dans le cœur :
· L'âme sensitive (corps astral) dans les centres nerveux ;
· L'âme intelligente (corps mental) dans les ganglions centraux du cerveau ;
· Et enfin l'âme causale (corps causal) dans certains ganglions.
Ainsi les cellules en général, et en particulier l'encéphale, le système nerveux et les différents systèmes vasculaires constituent les organes biologiques de l'âme.
Le système nerveux et les systèmes vasculaires chevauchant en quelque sorte les uns sur les autres, dans toute l'étendue de l'organisme, il semble, au premier abord, assez difficile de donner une figuration schématique de l'âme considérée à la fois dans son ensemble et dans ses rapports avec son ambiance.
Cependant, si l'on remarque que, d'une part, la circulation sanguine et surtout lymphatique est plus particulièrement active dans la partie inférieure du corps, et que, d'autre part, le renflement médullaire thoracique occupe le milieu de la moelle épinière, entre les renflements cervical et abdominal, tandis que, dans le grand sympathique, le plexus cardiaque, occupe une situation a peu près centrale entre les divers plexus du cou et ceux du ventre, on peut centrer l'âme vitale au sommet de l'abdomen, l'âme sensitive dans le thorax et l'âme intelligente au sommet de la tête. Cette figuration approximative nous permet de tracer le schéma de l'âme tel qu'on peut le comprendre, en soi, dans l'être humain et au regard de son ambiance.
L'âme humaine possède dans le corps trois foyers organiques, deux intérieurs (âme vitale et âme sensitive) et le troisième (âme intelligente) résultant d'une irradiation de l'intelligence dans l'être humain, irradiation que dominent toutes les autres âmes particulières, en relation directe avec l'esprit. L'être humain repose sur la matière, mais est baigné de toutes parts par l'éther cosmique, où domine surtout et avant tout, la force vitale universelle, et où l'âme puise constamment les énergies diverses dont elle a besoin (énergies vitale, sensitive et intelligente), par un aspir continu qui se fait à sa gauche (coloration bleuâtre), et qu'elle rend par un expire également continu à sa droite (coloration orangeâtre) ces énergies se modifiant, en elle, en forces psychiques extériorisées. Et tandis que cet échange de forces se fait sur le plan médian, en bas l'être humain est soumis à l'électrothermisme cosmique qu'il lui faut dominer, et, en haut, il est soumis à l'influx de l'esprit universel qui doit le guider.
Chapitre VI - Physique de l'âme
Nous allons prendre maintenant chacune des parties, de l'âme (âme vitale, ou double éthérique âme sensitive, ou corps astral âme intelligente, ou corps mental) qui ont été suffisamment étudiées à ce jour de façon expérimentale, pour résumer en chacune d'elles ce que nous en savons au quadruple point de vue de la substance qui la compose, de la forme qui est sienne, de ses organes et systèmes, et enfin de ses propriétés particulières, tant physiques que chimiques[89].
A. Ame vitale (double éthérique)
Substance
La substance qui compose l'âme vitale (double éthérique) est semi-matérielle, fluidique, tenant le milieu entre la matière chimique et l'éther, d'origine vraisemblablement éthérique, c'est-à-dire supérieure à la matière sensible, elle ne peut cependant traverser aucun écran matériel ; elle semble douée de qualités radio actives qu'elle est susceptible de communiquer à plusieurs corps, principalement aux métaux. Elle est diversement colorée, ce qui semble tenir à une polarisation spéciale : orangeâtre à droite et bleuâtre à gauche : dans la pratique, les deux couleurs se combinent en une nuance générale gris clair ; elle est, de plus, fluorescente dans l'obscurité ; la lumière qu'elle émet est identique à celle du soleil dont elle ne diffère que par son invisibilité résultant de la faible amplitude de ses ondes. Sa visibilité varie suivant l'hyperesthésie visuelle des assistants: elle est complète pour certains ; pour d'autres, elle donne seulement l'impression de vagues et flottantes luminosités et enfin, pour beaucoup, elle est insaisissable, et nous cherchons encore en vain le procédé à employer pour la mettre à la portée de tous. Le Colonel de Rochas a appelé du nom de lohées les radiations émises par cette substance.
A la suite de nombreuses expériences qu'il a faites à cet égard, il est arrivé à cette conclusion que les lohées qu'elles proviennent de l'âme vitale ou de l'âme sensitive, comme nous le verrons plus loin sont soumises à toutes les lois de la réfraction et de la polarisation.
En tous cas, visibles ou invisibles, ces radiations exercent une action sur le sulfure de calcium phosphorescent préalablement insolé et placé dans son ambiance. Il existe une photographie singulièrement probante de deux écrans au sulfure de calcium également insolés et dont un seul, bien plus brillant, a été exposé aux radiations du double éthérique.
La substance éthérique se dissout facilement dans l'eau, et, plus ou moins, dans certains liquides.
Lorsque la substance éthérique se condense hors du sarcosôme, il se produit en elle un abaissement de température plus ou moins grand, suivant des causes encore mal définies, mais qui peut, en certains cas, aller jusqu'aux environs de 0°. Certains sujets, qui condensent particulièrement bien leur double produisent à cet égard des effets remarquables ; il me souvient notamment que, plusieurs des fois où j'ai opéré avec Mme Lambert, j'ai eu la sensation, plaçant ma main dans son double, de pénétrer dans une glacière garnie de toiles d'araignée. On sait que cette particularité fournit un moyen de contrôle.
Nous avons vu plus haut comment s'entretient cette substance de l'âme vitale, j'ajouterai qu'elle paraît être, comme celle du sarcosôme, en état de perpétuelle transformation de même que le corps physique, l'âme vitale a sa naissance, ses périodes successives de formation, de croissance, de conservation et de décrépitude ; enfin nous savons qu'elle ne survit que peu de jours au sarcosôme.
Par elle-même, la substance éthérique normale est sans action sur la matière mais organisée en âme vitale, extériorisée et bien condensée, elle peut se matérialiser suffisamment pour agir sur la matière et même, ainsi qu'il résulte de nombreuses expériences du Colonel de Rochas, de Durville, de Girod, etc., se rendre jusqu'à un certain point visible, audible et tangible ; c'est elle que certaines personnes ont vue maintes fois s'élever d'un mourant, sous forme d'un nuage légèrement lumineux, lorsque l'agonie a lieu dans l'obscurité ou la pénombre.
Tous ces faits démontrent que la substance éthérique, si quintessenciée qu'elle soit, est matérielle dans une certaine mesure. Toutefois cette matérialité semble bien être sous la dépendance de la volonté qui dirige l'âme vitale, car on a eu maintes fois à observer le fait suivant que j'ai déjà cité plus haut à propos des craintes de lésion que le sujet manifeste ordinairement pour son âme vitale. Lorsqu'on envoie l'aérosôme I, extériorisé du sujet, dans une pièce voisine, le sujet sachant que, hors du corps physique, le double isolé est par suite de son inaccoutumance, d'une maladresse insigne, préfère souvent dématérialiser son double, lui faire traverser la muraille et le reconstituer de l'autre côté, plutôt que de le faire passer par une porte au chambranle de laquelle sa maladresse le fait presque inévitablement heurter, ce qui, par suite du phénomène de répercussion, lèse le corps physique et fait crier le sujet.
Forme
Moule du corps physique, l'âme vitale, lorsqu'elle est extériorisée, conserve très exactement la forme de celui-ci, ce que nous savons non seulement par les affirmations de nos sujets de contrôle, mais encore par la méthode du pincement d'air qui nous en donne le gabarit et aussi par les photographies qui ont pu en être prises.
L'âme vitale possède donc une énergie de forme et une énergie de volume. Toutefois elle peut jusqu'à un certain point et sous certaines conditions, modifier sa forme et, son volume par exemple lorsque l'on situe le sujet dans son enfance, la taille de l'âme vitale diminue pour s'harmoniser avec l'âge où le sujet est replacé mais, contrairement à ce que nous aurons à constater en étudiant l'âme sensitive, la volonté du sujet paraît n'avoir aucune influence sur cette modification qui s'opère, semble-t-il, de façon purement automatique.
Organes
Double exact du corps physique, tant au point de vue de la forme extérieure qu'à celui de tous les appareils et systèmes qui composent le sarcosôme, l'âme vitale possède non seulement les membres du corps mais encore tous ses organes sensoriels et autres, ce dont il est facile de s'assurer en agissant sur eux, en dehors de la conscience du sujet, de façon à amener des réactions appropriées dont on constate la réalisation sur le sarcosôme. A l'aide d'un amplificateur de sons, on peut percevoir le battement du coeur d'une âme vitale (double éthérique).
Les organes sensoriels de l'âme vitale peuvent être extériorisés isolément du corps physique, expérience que j'ai vue maintes fois réaliser sur l'organe de l'ouïe[90]. En pareil cas, il convient d'opérer avec une grande prudence, parce que le lien unissant le sens extériorisé à l'organe sensoriel est à la fois très ténu et d'une extraordinaire sensibilité : son seul attouchement peut donc amener de sérieux accidents. De plus, quand il s'agit d'un organe double, comme celui de l'ouïe, il est prudent de ne pas procéder à une double extériorisation. Je me souviens à ce propos qu'un jour j'avais extériorisé le sens de l'audition à la gauche du sujet où je me tenais ; quand, après quelques expériences, je voulus procéder à la réintégration, le sens s'était éloigné, et le sujet n'entendit pas ma suggestion ; que fut-il advenu si j'avais procédé à une double et complète extériorisation ? Il fallut, pour être entendu du sujet, me porter à droite, ce qui n'allait pas sans danger, vu l'ignorance où j'étais de l'emplacement, dans l'espace, du sens extériorisé et la nécessité de ne pas, au cours de mon déplacement, léser le lien fluidique qui pouvait se trouver sur mon passage. Il est donc essentiel, quand on procède à une extériorisation partielle de l'âme vitale ou sensitive, d'agir avec une plus grande prudence encore que lorsqu'on fait l'extériorisation totale.
Outre les organes et appareils qui se trouvent normalement dans le sarcosôme, l'âme vitale comporte un lien de même substance, qui la relie au corps physique et par le moyen duquel elle demeure, extériorisée, en communication avec lui.
J'ai parlé ailleurs en détail de ce lien vital, je me borne ici à rappeler son existence.
Propriétés physiques
L'âme vitale est d'une sensibilité extrême aux tropismes ; la lumière, l'électricité et autres agents extérieurs déterminent en elle des mouvements analogues à ceux des êtres inférieurs (infusoires, etc.) qui cherchent à se soustraire à l'action de ces agents.
L'obscurité ne donne lieu à aucune réaction de l'âme vitale ; par contre, la lumière produit sur elle des effets particuliers, mais elle s'y accoutume assez facilement, pourvu que cette lumière soit faible : à mesure qu'elle s'avive, l'âme vitale a tendance de plus en plus grande à rentrer dans le sarcosôme.
La pression atmosphérique agit sur elle en sens divers : au-dessous de 760, il y a compression de la matière et augmentation de la force mécanique ; au-dessus de cette moyenne, il y a dilatation de la matière et augmentation de la luminosité. Cette particularité doit donc guider l'expérimentateur, suivant qu'il cherche à atteindre la visibilité ou l'étude des effets mécaniques.
L'humidité atmosphérique agit comme dissolvant de la substance éthérique ; il en est de même de l'eau et de la plupart des liquides, car il a été constaté que cette substance ne peut subsister au contact de tous ceux qui ont été jusqu'à ce jour essayés.
Au contraire, les gaz n'ont aucune action sur elle, et elle s'est conservée jusqu'à quarante-huit heures dans de l'oxygène, de l'hydrogène, de l'azote, etc. Quant à la matière solide, nous savons qu'elle est impénétrable à la substance éthérique[91].
Elle est bonne conductrice de l'électricité proportionnellement à son degré de condensation et à l'intensité du courant : à cet égard, certains sujets produisent un phénomène particulier, qui est à noter et qu'on obtient avec le courant de deux éléments de pile-bouteille au bi-chromate de potasse. L'aérosôme I (dont la base est l'âme vitale) venant d'être extériorisé, c'est-à-dire étant mal condensé et, par suite, mauvais conducteur, si l'on place la poignée d'un des rhéophores dans la main droite du sujet et que l'on enfonce brusquement le pinceau métallique terminant l'autre au milieu de l'aérosôme, l'aiguille du galvanomètre oscille vivement pendant une ou deux secondes, puis se replace parallèlement au courant et reprend son immobilité. Voici, à mon avis, comment peut s'expliquer ce bizarre phénomène : sous l'impression de l'introduction du pinceau métallique dans la masse éthérique, il se produit une condensation réflexe et momentanée de la substance qui alors, pendant quelques instants, laisse passer le courant, lequel est arrêté dès que le double retourne à son état de dilatation primitif. Je dois ajouter que ce phénomène ne se produit pas constamment, fût-ce en opérant avec le même sujet, sans que je sache encore à quel motif attribuer cette différence de résultats.
L'électricité agit de deux façons sur l'âme vitale : positive, elle l'attire ; négative, elle la repousse. Il en est de même du magnétisme physique qui produit sur elle un effet d'attraction ou de répulsion, suivant que le pôle de l'aimant présenté est positif ou négatif.
Le vide exerce une action certaine sur la substance de l'âme vitale, mais à la condition d'approcher de l'absolu : une ampoule d'éclairage ou un tube de Geissler ne l'attire que légèrement un tube de Crookes amène la chute de l'âme vitale, laquelle entraîne celle du corps physique, mais, me paraît-il, pour une tout autre cause. La réaction que j'ai déjà mentionnée comme moyen d'extérioriser l'aérosôme II de l'aérosôme I est même, semble-t-il, assez dangereuse, parce que mal connue, on ne l'a pas encore essayée, que je sache, sur l'âme vitale seule et complètement isolée, mais seulement sur l'aérosôme I, c'est-à-dire sur l'âme vitale extériorisée du sarcosôme, mais unie aux éléments supérieurs de l'aérosôme et, en particulier, à l'âme sensitive. Or, à mon avis, voici la cause du phénomène, nous verrons plus loin, en étudiant la substance astrale, qu'elle pénètre la matière et est attirée par le vide ; il paraît donc, en présence d'un tube de Crookes, se produire une brutale rupture d'équilibre dans l'aérosôme I : la substance astrale se précipite dans le vide, à travers le verre que ne peut franchir la substance éthérique de là une réaction qui s'opère sur cette dernière et la repousse vivement, ce qui entraîne la chute du corps physique.
La substance éthérique se propage, comme l'électricité, bien que plus difficilement, en suivant les corps bons conducteurs : l'expérience se réalise comme sui t: prendre un conducteur de cuivre de deux mètres environ, dont une extrémité forme plateau et l'autre se termine par un faisceau de fils de cuivre dirigés perpendiculairement vers une plaque photographique plongée dans un bain révélateur, les fils métalliques aboutissant à quelques millimètres de la surface du bain ; si l'on magnétise le plateau, la plaque photographique enregistre les radiations éthériques.
Propriétés chimiques
La substance éthérique exerce une action certaine sur différents sels (notamment sur les sels d'argent qu'elle réduit) par suite de sa luminosité propre, dans certaines conditions encore mal connues puisque, à l'heure actuelle, nous cherchons toujours la solution du problème photographique de façon à connaître sans erreur les conditions de réussite ; d'autre part nous savons qu'il est pour elle d'autres moyens plus directs d'agir sur la plaque photographique. Quant aux autres réactions chimiques que nous connaissons, elles se rapportent à la sensibilité de l'âme vitale (double éthérique) et seront mieux à leur place quand nous arriverons à l'étude de la physiologie de l'âme.
B. Ame sensitive (corps astral)
Substance
La substance qui compose l'âme sensitive (corps astral) provient du plan immédiatement supérieur au plan physique. Elle est matérielle, bien que la matière en soit très subtile, la preuve en est qu'elle émet des rayons[92] N en quantité assez grande pour illuminer le sulfure de calcium préalablement insolé ; on ne se rendrait pas compte de cette action sur la matière si la substance astrale n'était pas elle même matérielle.
Forme
La forme habituelle de l'âme sensitive (corps astral) est la forme humaine, mais d'un tiers environ plus petite que l'organisme ; elle peut être changée complètement soit involontairement, soit par l'effet d'une volonté celle du magnétiseur ou celle du sujet.
Cette modification de forme a été notée pour la première fois par H. Durville, chez qui, au cours d'une expérience, l'âme sensitive d'un sujet a pris l'apparence d'un ours. Pour réaliser et contrôler le phénomène, voici de quelle façon j'opère (j'avertis toutefois le lecteur que les résultats sont plus ou moins probants, suivant les sujets utilisés). Il convient tout d'abord de demander au sujet quel est l'animal qu'il préfère, car c'est la forme de cet animal qu'il prendra le plus facilement. S'il répond qu'il préfère le chat, on lui demandera de donner à son âme sensitive la forme d'un chat. Sur une table à proximité du sujet, on aura établi un écran vertical, garni de papier blanc, devant lequel on a réservé un espace suffisant ; on prie le sujet de faire asseoir ou coucher cette forme de chat dans l'espace libre mais aussi près que possible de l'écran, et de la maintenir immobile. Alors, à l’aide d'un long crayon toujours tenu perpendiculaire à l'écran, on trace lentement en partant des bords supérieur, gauche et droit du papier, des lignes convergeant vers le centre. Au moment où le crayon touche la forme de l'âme sensitive, l'extrême sensibilité de celle-ci provoque un mouvement réflexe chez le sujet, et l'on arrête la ligne. Quand tout le pourtour est garni de lignes, l'extrémité de celles-ci donne le gabarit du chat. La forme de l'âme sensitive semble aussi se modifier lorsqu'elle est en mouvement, ou plutôt se compléter alors par la formation d'une sorte d'aura lumineuse qui sert peut-être à la protéger contre le choc des obstacles, et qui paraît se composer d'une série de forces circulaires, constituant un champ magnétique et superposée à un champ électrostatique composé lui-même de lignes droites rayonnantes, suivant la théorie du Dr G. Le Bon relative au déplacement, dans l'espace, d'un, corps électrisé.
Organes
L'âme sensitive (corps astral), détentrice de la sensibilité du sujet, comporte en soi, si l'on peut s'exprimer ainsi, un duplicata de tout le système nerveux physique ; elle possède donc, elle aussi, un double de tous les organes de relation et de tous les appareils et systèmes du corps matériel, mais ceux-ci, au lieu d'être, comme dans le double éthérique, de véritables reproductions en substance odique, ne sont chez lui, en quelque sorte, que le support d'une reproduction parfaite du système nerveux. C'est, si l'on peut dire, la neuricité qui forme le substratum subjectif de l'âme sensitive. Une preuve absolue que l'âme sensitive possède réellement une sorte de duplicata des organes du corps physique, c'est que si, au cours d'une expérience, l'opérateur fait pénétrer sa main dans une partie quelconque de cet élément, le sujet accuse une douleur qu'il localise sans hésitation dans l'organe physique qui a été touché astralement.
De même que l'âme vitale (double éthérique) est réunie au corps physique par un lien d'une nature particulière, de même l'âme sensitive est réunie à l'âme vitale par un lien de substance astrale ; nous avons vu plus haut que le lien astral est beaucoup plus mince et beaucoup plus extensible que le lien vital ; j'ajouterai qu'il est très brillant, qu'en certaines expériences il paraît comme enflammé, et que sa couleur est bleu clair ; de plus, et contrairement au lien vital, il présente des noeuds ou renflements sur sa longueur. Ajoutons que, dans le cas où l'âme vitale est réintégrée au corps physique, c'est sur celui-ci, vers le coeur, qu'aboutit le lien astral.
L'âme sensitive (corps astral) est pourvue, comme je viens de le dire, des organes sensoriels normaux, mais nous verrons plus loin, en étudiant la physiologie de l'âme que leur exercice se fait de façon toute particulière et que leur acuité est différente de celle des organes physiques.
Bien qu'ayant des jambes et des bras qui ne sont chez elle que rudimentaires et seulement en vue des existences successives ou de son union avec de la substance éthérique l'âme sensitive (corps astral) ne s'en sert pas, normalement. Sa locomotion, notamment, se fait suivant un mode particulier : elle se meut d'un bloc et généralement en ligne droite vers le point qu'elle veut atteindre. Lorsqu'il lui faut franchir un obstacle, elle s'élève verticalement, puis reprend sa marche en ligne droite. Cependant, ayant la faculté d'interpénétrer la matière, elle peut passer à travers les obstacles interposés.
Quant à sa vitesse de translation, elle est très discutée ; les ingénieurs Matla et Zaalberg van Zelst ont indiqué une vitesse un peu supérieure à celle du son (340 m à la seconde) M. L. Lefranc a trouvé une vitesse variable : 67 mètres à la seconde aux environs du sujet, mais infiniment plus grande à de longues distances, et triplée ou quadruplée au cours du trajet de retour ; personnellement, j'ai trouvé une vitesse comparable à celle de l'électricité, mais sans avoir pu établir de chiffre rigoureux en somme, ces expériences sont à poursuivre.
Eléments physiques
Nous possédons depuis quelques années sur les éléments purement physiques de l'âme sensitive (corps astral), des données d'une certaine valeur documentaire. Deux ingénieurs hollandais, .J. L. W. P Matla et G. J. Zaalberg van Zelst ont assujetti cette partie de l'âme, considérée comme un fluide ou gaz ordinaire et soumise aux conditions générales des gaz, à une rigoureuse expérimentation dont ils ont déduit les éléments physiques soit, pour les uns, par expérience directe, soit pour les autres, par des calculs basés sur les données précédemment acquises. Toutefois, comme ils ont agi sur l'âme morte, j'aurai à revenir plus tard, lorsque je publierai l'étude des possibilités de l'âme morte, à la fois sur leur façon de procéder et sur les chiffres qu'ils ont ainsi obtenus, chiffres dont plusieurs ont été critiqués par d'autres expérimentateurs ou physiciens, ou même, controuvés par mes expériences personnelles.
Quoi qu'il en soit, et sous réserve de discussion ultérieure, je donnerai ici les chiffres que sont arrivés à établir ces deux chercheurs, tels qu'ils les ont produits eux-mêmes à la suite de leur expérimentation.
L'âme sensitive constitue un être nettement délimité formé par une substance essentiellement fluidique, pondérable, obéissant aux lois générales qui régissent les gaz.
Le poids de cet être est d'environ 67 grammes[93]. Son volume, tel qu'il a été obtenu est de 52 dm3 5 et, ramené à la pression de 760 et à la température de 0°, de 49 dm3 20.
La pesanteur spécifique de cet être est 12.24 fois moindre que celle de l'hydrogène, et 176.5 fois moindre que celle de l'air.
Le volume de sa masse, obtenu en mesurant l'espace occupé par ses molécules, est de 36 m/m3 70, et le poids de cette masse, dans le vide, est de 360 mg 12.
Sa structure est atomique et ses molécules sont à la fois très petites et très pesantes, c'est leur dilatation qui lui permet de s'élever, et leur contraction de descendre.
La substance dont il se compose obéit aux lois générales qui régissent les gaz, mais, contrairement aux gaz, il possède une force intérieure qui maintient l'attraction réciproque de ses molécules et lui permet d'agir. Ces molécules se meuvent dans les intervalles moléculaires de l'air ( Ou de la substance ambiante). Par suite, sa matière n'est pas séparée de l'atmosphère par une paroi impénétrable à l'air (comme un gaz dans un ballon), mais l'être tout entier est rempli d'air à la même pression que les couches d'air environnantes, il n'a donc, pas tendance à s'élever dans un air plus raréfié : c'est une force mécanique, intérieure à l'être qui, soumise à sa volonté, dilate ou contracte ses molécules.
Ses intervalles moléculaires sont, globalement, 176 fois plus grands que ceux d'un gaz ordinaire.
Cet être peut se déplacer avec une vitesse approximativement égale à celle du son[94]. La force intérieure qui l'anime a un caractère électrique ; d'autre part l'être lui-même est de nature électrique, et bi-polaire ; par suite, il est soumis à l'induction électrique, soit naturelle, soit artificielle, il est, comme conséquence, d'autant plus attiré par la terre, qu'il est plus fortement chargé et induit par la nature.
D'autre part, ces expérimentateurs affirment que l'être en question ne saurait subsister en dehors d'une atmosphère: on verra plus tard, lorsque, dans une édition ultérieure, nous aborderons le détail de leurs conclusions que cette proposition peut être vraie pour l'entité telle qu'ils l'ont étudiée, mais est erronée dans son absolu.
Enfin, ils établissent que l'être qu'ils appellent l’homme - Force est capable d'évaluer les dimensions réelles des objets, de distinguer jusqu'aux nuances des couleurs, de lire dans les ténèbres, de voir à travers les corps opaques, de saisir même les pensées, et que toutes perceptions, chez lui, se produisent par des vibrations du tact.
Parmi toutes ces propositions, il en est, la plupart, qui doivent être acceptées, soit parce qu'elles ont été contrôlées, soit parce qu'elles sont conformes à la réalité telle que nous la connaissons; il en est quelques-unes qu'il convient de discuter ou même de rejeter parce qu'elles semblent controuvées ; nous verrons, encore une fois, plus tard ce qu'il y a lieu d'en penser.
Quoi qu'il en soit, toutes ces données, établies d'après des expériences faites sur des «âmes mortes », c'est-à-dire dénuées à la fois de leur élément vital et de leur corps matériel et nous ignorons quelle influence peut avoir sur les conditions physiques de l'âme la destruction de ces deux importants éléments toutes ces données, dis-je, ont besoin d'être vérifiées sur des « âmes vivantes » avant d'être absolument admises. Un contrôle général de ce genre avait été institué en 1913, mais les expériences en ont été interrompues par le trouble de l'état de guerre et nous ignorons encore les résultats qu'il a donnés C'est pourquoi je présente ici ces résultats tels qu'ils ont été acquis par ces deux ingénieurs, mais sous réserve d'une discussion qui sera établie quand je pourrai publier mes études personnelles sur l'âme morte.
Propriétés physiques
Comme nous venons de le voir l'âme sensitive produit des radiations illuminant le sulfure de calcium préalablement insolé.
Elle émane, de plus, une luminosité propre qui constitue une partie des lohées dont il a été parlé au cours de l'étude des propriétés physiques de l'âme vitale ; par conséquent ces radiations sont également soumises aux lois de la réfraction et de la polarisation.
La substance astrale passe à travers tous les écrans et interpénètre la matière.
Elle est insoluble dans l'eau pure, qui n'a aucune action sur elle, et elle ne se dissout que dans certaines eaux médicamenteuses encore mal étudiées ; par suite, elle peut traverser sans difficulté un écran de toile mouillée.
L'âme sensitive (corps astral) possède à la fois énergie de volume et énergie de forme. L'énergie de forme y est plus considérable que dans l'âme vitale, puisque non seulement sa taille peut être modifiée, mais encore sa forme peut être totalement changée sous l'empire de la volonté.
Par elle-même, l'âme sensitive est sans aucune action sur la matière, elle n'est, sauf pour les sensitifs, ni visible, ni audible, ni tangible ; mais sa substance peut très facilement se combiner avec la substance éthérique qui lui communique alors toutes ces propriétés. Cette faculté s'exerce de la façon la plus étendue, et la combinaison peut se faire non seulement avec l'âme vitale qui lui est propre, mais encore avec n'importe quelle autre, pouvant, dans son voisinage, s'extérioriser de son propre sarcosôme. Il en résulte que, près de son organisme physique, l'âme sensitive utilise sa propre âme vitale pour agir sur la matière et que, loin de celui-ci, dont l'âme vitale ne peut pas elle-même s'éloigner à plus de quelques mètres, elle peut s'assimiler, pour atteindre le même résultat, la force-substance éthérique constituant l'âme vitale d'un autre individu.
La lumière n'influe en rien sur la sensibilité de l'âme sensitive, laquelle reste égale à elle-même sur toutes ses parties, qu'elles soient éclairées ou ombrées.
Le vide, enfin semble attirer violemment la substance astrale, comme on l'a vu plus haut.
Propriétés chimiques
Nous ne connaissons encore que peu de chose des réactions chimiques auxquelles peut donner lieu la substance de l'âme sensitive ; elles paraissent généralement nulles puisque, d'une part cette substance est, sauf celle qu'elle exerce sur le sulfure de calcium, sans influence connue sur la matière, et que, d'autre part, lorsque, dans les cas de photographie, elle réduit les sels d'argent, cet effet semble provenir de la substance éthérique à laquelle elle est alliée, plutôt que d'elle-même.
C. Ame intelligente (corps mental)
Substance
Nous ignorons quelle est la substance de l'âme intelligente ; nous savons seulement qu'elle se compose d'un fluide des plus subtils, mais qui est néanmoins matériel, bien que d'une matière d'extrême ténuité ; en effet, la physiologie nous apprend que le travail de la pensée, c'est-à-dire l'action du corps mental sur le cerveau se traduit par une destruction de cellules cérébrales, ce qu'il serait impossible d'expliquer si la substance mentale n'était au moins quelque peu matérielle ; d'un autre côté le phénomène de la suggestion purement mentale (transmission de pensée) dont la réalité est maintenant hors de conteste, bien que la théorie explicative n'en soit pas encore absolument assise, suppose fatalement quelque matérialité dans la pensée, c'est-à-dire dans la substance du corps mental[95]. Enfin, son action sur les sels d'argent, assez vive, montre que la substance mentale est loin de l'immatérialité absolue.
Forme
Alors que l'âme vitale présente toujours la forme humaine et que l'âme sensitive la possède le plus habituellement, l'âme intelligente (corps mental) n'a pas de forme propre. Elle constitue une sorte d'aura qui enveloppe complètement l'être humain et qui, par suite, revêt une apparence ovoïdale ou ellipsoïdale assez oblongue dont le grand diamètre est vertical.
Elle est diversement colorée, comme nous le verrons tout à l'heure ; vers les pieds, sa coloration est assez effacée, mais devient plus vive en s'élevant, et enfin produit autour de la tête une sorte de sphère lumineuse à contours indécis et s'estompant sur les bords. Je ne connais pas de photographie représentant de façon complète l'ensemble de l'aura constituée par l'âme intelligente ; mais cette sphère lumineuse supérieure a été fixée sur une infinité de clichés, notamment par le Dr Baraduc, de Paris, qui, la voyant toujours circonscrire le cerveau, lui a donné dès le principe, par intuition, le nom caractéristique de boule mentale. Quant au surplus de l'âme intelligente, on ne l'a encore photographié que partiellement.
Organes
La forme, ou plutôt l'absence de forme définie de l'âme intelligente, interdit de penser qu'elle puisse posséder des organes comparables à ceux du corps matériel et des deux âmes fluidiques inférieures ; mais il doit y avoir, chez elle, à cet égard, quelque chose d'analogue aux localisations cérébrales dans l'organisme physique, c'est-à-dire que chaque organe, successivement matériel, puis éthérique, et enfin astral, doit avoir en elle son point d'aboutissement. Mais quelque rationnelle que soit cette hypothèse ce n'est qu'une hypothèse dont l'expérimentation n'a pas encore démontré le bien-fondé.
De même, pour la façon dont l'âme intelligente est reliée aux éléments inférieurs de l'être, on a été longtemps à ne pouvoir faire qu'une hypothèse qui est celle-ci : l'âme intelligente doit être réunie à l'âme sensitive d'une façon analogue à celle qui unit cette dernière à l'âme vitale et celle-ci au corps physique : il doit exister entre elles une sorte de lien fluidique ; malheureusement les circonstances où s'est passée la seule extériorisation expérimentale de cet élément circonstances détaillées plus haut n'avaient pas permis d'élucider ce point ; au contraire, comme je l'ai indiqué alors, l'accès de folie furieuse que détermina la séparation de l'âme intelligente et de l'âme sensitive semblerait une raison pour conclure à l'absence de tout lien entre ces deux éléments ; malgré tout, il paraissait bien impossible qu'il n'y eût entre eux quelque moyen de communication lorsqu'ils sont séparés. Les choses en étaient là lorsque je pus enfin arriver à extérioriser l'âme intelligente de l'âme sensitive. La première extériorisation, faite par la gauche, amena des accidents suites de la lésion de la boule mentale qui ne me permirent pas d'étudier la nature ou même l'existence du lien dans ce cas particulier ; mais ensuite, lorsque j'effectuai l’extériorisation par le haut, les affirmations du sujet d'expériences, corroborées ensuite par celles du sujet témoin, furent très nettes : de chaque côté de l'âme sensitive se détachent des appendices en forme d'ailes très légères une sorte de gaze diaphane et subtile, selon leur expression qui se rapprochent au-dessus de sa tête, jusqu'au point où ils touchent, vers le bas, l'aura constituant l'âme intelligente : tel est le lien unissant ces deux âmes l'une à l'autre. Mais pourquoi est-il double ? Et le rôle des deux « ailes » est-il semblable, ou bien forment-elles une sorte de circuit, partie ascendant et partie descendant entre l'âme sensitive et l'âme intelligente ? Ce sont là encore des questions sans réponse et qui ne pourront être solutionnées que par l'expérimentation ultérieure.
Propriétés
Les réactions de l'âme intelligente (corps mental) sont de deux sortes : celles qu'il produit sur soi-même et celles qui affectent son ambiance.
Celles qu'il produit sur lui-même sont de nature toute particulière, nous le savons très diversement et très variablement coloré, et ses colorations paraissent bien provenir de ses pensées et de ses sentiments du moment. On a déjà publié des gammes de couleurs répondant aux sentiments, mais les rapports psychochromatiques sont encore peu connus au moins d'une façon assurée dans leurs détails. Toutefois la règle d'ensemble qui les domine semble suffisamment assise par l'expérience courante et peut se résumer en trois points :
1° Tout sentiment élevé produit une coloration bleue ou tirant sur le bleu.
2° Tout sentiment neutre ou indifférent produit unes coloration grise ou brun clair.
3° Tout sentiment bas et mauvais produit une coloration rouge ou tirant sur le rouge.
Des réactions du corps mental sur l'extérieur, nous ne savons rien, sinon qu'il a la propriété de réduire les sels d'argent, puisque la « boule mentale » a été maintes fois photographiée.
Il est toutefois indéniable qu'il exerce une certaine influence autour de lui ; nous n'avons, pour en être assuré, qu'à examiner ses rapports avec le corps physique où nous voyons les sentiments de frayeur agir sur l'intestin et les sentiments de joie influer sur les mouvements du coeur, etc.
D. Les autres âmes
L'âme causale (corps causal) a été maintes fois isolée au cours de mes expériences de dissection analytique, mais sous une forme qui semble un peu différente de celle qu'amène la dissection synthétique, bien que les sujets affirment avec la dernière énergie qu'il s'agit bien du même élément. Cela tient à ce que je n’aie pu encore obtenir cette isolation avec toute la netteté de vision désirable.
Dans ces conditions, il m'a été impossible jusqu'à présent de savoir par quel procédé, par quel genre de lien cette âme est réunie à l'âme intelligente dont elle est extériorisée. Il semble bien, toutefois, qu'on puisse être assuré de l'existence d'un lien quelconque entre ces deux âmes, surtout si l'on se réfère à ce qui se passe pour les autres âmes jusqu'à ce jour isolées, qui, toutes, sont reliées à l'âme immédiatement inférieure au sarcosôme pour l'âme vitale et à l'âme immédiatement supérieure, par un organe fluidique de communication découvrir la forme et le fonctionnement de ce lien de l'âme causale sera donc l'oeuvre de l'expérimentation prochaine.
L'âme causale (mémoire et volonté) ainsi que les éléments supérieurs de l'âme totale (âmes morale, intuitive et conscientielle) n'ayant d'action sur le corps physique et sur l'ambiance matérielle qu'au moyen et par l'intermédiaire des trois âmes dont il vient d'être question (âmes vitale, sensitive et intelligente) et se rattachant à l'esprit, leur étude ressortit non plus à la psychologie expérimentale mais à la psychologie pure et à la métaphysique ; nous n'aurions plus rien à en dire ici, puisque nous avons établi plus haut leurs formes et leurs fonctions, s'il ne nous fallait aborder une question spéciale qui va nous montrer l'existence d'une nouvelle faculté physique dans toutes les âmes particularisées, celle d'émettre une lumière spéciale à chacune d'elles et différente de la lumière émise par les autres. Dans son ouvrage capital L'âme humaine, ses mouvements, ses lumières et l'iconographie de l'invisible fluidique[96]. Le Dr H. Baraduc (de Paris) établit que l'âme produit sept lumières différentes, qu'il a captées par certains procédés photographiques et qu'il appelle :
- Psychextase, caractérisée par une perle à un rayon et émanant de l'esprit ;
- Psychaor, caractérisé par une perle étoilée à quatre rayons et émanant d'un des quatre souffles de l'esprit ;
- Psychob, caractérisé par une perle sans rayon et émanant d'un des quatre souffles de l'esprit ;
- Aor, caractérisé par une perle noire et émanant d'un des quatre souffles de l'esprit ;
- Psychicone, caractérisée par des images fluidiques et émanant d'un des quatre souffles de l'esprit ;
- Od, caractérisé par une nuée (aspir de l'âme) et émanant de la Force vitale ;
- Ob, caractérisé par une nuée (expir de l'âme) et émanant de la Force cohésive.
Il est arrivé, mais par induction et hypothétiquement, à faire correspondre ces sept lumières, successivement et en suivant l'ordre ci-dessus, à certains éléments plus ou moins fluidiques, qu'il appelle : l'Esprit divin l'Esprit angélique l'âme spiritique l'âme humaine l'âme physique la Vitalité et enfin l'affinité moléculaire.
En ce qui me concerne, je suis parvenu à la perception directe et à l'individualisation visuelle des divers élément de l'âme : c'est dire que je donne la prééminence, sans conteste possible, à une théorie issue de l'expérimentation sur une théorie purement spéculative.
D'autre part, non seulement l'ouvrage ci-dessus cité renferme une soixantaine de planches établissant l'objectivité de chaque lumière, mais encore, j'ai vu, chez le Dr Baraduc et étudié avec lui, des milliers de clichés établis dans le même sens, et j'ai discuté avec lui ses théories, malheureusement avant que j'ai moi-même poursuivi toutes mes expériences lesquelles n'ont abouti, que des années après sa mort, à l'établissement des sept éléments de l'âme.
Or, tant de l'examen de ces innombrables clichés photographiques que des conversations que j'ai eues avec leur auteur, il résulte pour moi la certitude de l'objectivité de ces sept lumières, sous les réserves suivantes :
Les quatre lumières supérieures me paraissent bien correspondre à la réalité des faits ;
La lumière intermédiaire, caractérisée par des images fluidiques me semble quelque peu vague. Il me souvient même de lui avoir présenté à cet égard quelques objections qui lui ont paru fondées.
Il regarde la lumière Ob comme produite par l'organisme matériel, alors qu'il est vraisemblable que le corps physique ne puisse produire que de la lumière physique.
Enfin, je n'ai jamais pu comprendre quoiqu'il ait bien voulu me l'expliquer pour quel motif il séparait par la psychicone les trois lumières od, ob et aor qui représentent les divers degrés d'un ensemble[97]. Le système des lumières différenciées me paraissant reposer, à part les réserves exprimées plus haut, sur des bases pratiques très sérieuses, comment peut-il s'adapter à la théorie expérimentale des sept éléments de l'âme que je présente en ces pages ?
Voici, me semble-t-il, de quelle façon cette adaptation pourrait se faire.
L'esprit, comme je l'ai dit plus haut, n'a pas encore été atteint par l'expérimentation proprement dite ; mais, il a été vu par mes sujets sous l'apparence d'une flamme très douce de forte lampe, présentant des facettes lumineuses. Rien ne s'oppose donc à ce que nous lui attribuions la lumière caractérisée par les perles à un rayon.
Par suite, l'âme conscientielle serait la source de la lumière : perles étoilées à quatre rayons. L'âme intuitive produirait la lumière : perle sans rayons. Et l'âme morale émanerait la lumière : perles noires. A l'âme causale et à l'âme intelligente appartiendrait la lumière suivante : psychicones et images fluidiques encore mal définies et qu'il y aurait lieu de séparer et de différencier.
Enfin, aux deux âmes les plus proches de la matérialité seraient attribuées les trois modalités de la lumière selon le système de la kabalah : A l'âme sensitive (corps astral) correspondrait l'aor. A chacun des deux côtés de l'âme vitale[98] (double éthérique) se rapporteraient l'ob et l'od.
Il est évident que tout ceci ne constitue qu'une hypothèse dont l'ensemble et les détails restent à vérifier, mais une hypothèse en somme très acceptable, puisque ses bases se trouvent dans les travaux du Dr Baraduc ; ne m'occupant pas de la photographie de l'invisible, je me borne à présenter cette théorie aux recherches des techniciens.
Chapitre VII - Physiologie de l'âme
Comme nous l'avons fait au chapitre précédent, nous allons ici prendre à part et successivement chacun des éléments constitutifs de l'âme et étudier isolément sa physiologie spéciale.
A. Ame vitale (double éthérique)
Nous savons qu'un des principaux rôles de l'âme vitale est morphogène, ce qui s'explique de soi: puisque les cellules du sarcosôme se multiplient en quelque sorte à l'infini dans l'être, elles doivent avoir tendance à déborder sa forme normale et, par suite, à la modifier ; mais cette forme est sauvegardée par l'âme vitale en dehors de qui les cellules ne peuvent vivre ; l'âme vitale peut donc être considérée comme le moule absolu du corps physique. Il se passe alors, pour les cellules vivantes, un phénomène en tout point semblable à celui du développement des madrépores dans la mer: ceux-ci, ne pouvant subsister à l'air, arrêtant leurs agglomérations pierreuses à la limite supérieure des eaux.
Nous n'insisterons pas davantage sur cette morphogénie de l'âme dont nous avons déjà eu l'occasion de parler[99].
On a vu plus haut que l'âme vitale (double éthérique) comporte en soi le double exact de tous les organes, appareils et systèmes du corps physique ; les organes éthériques sont toujours dans le même état que les organes matériels, sains et normaux si ceux-ci sont sains et normaux, déformés et lésés si tel est l'état des organes sarcosômatiques, au point qu'on a pu, à ma connaissance directe, soigner par des passes magnétiques un poumon éthérique tuberculeux, ce qui amena une réaction favorable sur le poumon correspondant du corps physique. En un mot, les deux ordres d'organes se correspondent si parfaitement que l'on peut, à l'aide d'un amplificateur de sons, percevoir les battements du coeur dans une âme vitale extériorisée du sujet. Cependant elle peut présenter, physiologiquement, des phénomènes qui lui sont propres et dont voici quelques exemples.
On a vu que les agents extérieurs, lumière, électricité, etc., amènent chez elle des mouvements réflexes destinés à la soustraire à l'action de ces agents ; mais lorsque ses efforts sont impuissants et que cette action est continue, elle amène une sorte de paralysie momentanée des mouvements.
La lumière colorée agit diversement sur l'âme vitale : toutes les couleurs d'un côté du spectre lumineux (violet, indigo, bleu) déterminent chez elle une sensation de bien-être et d'attraction ; les couleurs de l'autre côté produisent des sensations opposées, et le rouge vif surtout lui est insupportable. Je me souviens notamment qu'une fois, ayant placé la tête d'un sujet dans un bain de lumière incarnat, ce sujet s'est tordu sur son siège en poussant des cris : « Mais je brûle !... Je brûle ! ...» Cependant la sensibilité de l'âme vitale (double éthérique) est amoindrie lorsqu'on projette une couleur quelconque sur toute sa surface.
Il en est de même quand on la place dans un milieu chaud ; par contre, le froid produit chez elle une augmentation de sensibilité qui peut aller jusqu'à la douleur. Certains métaux, surtout l'or, le mercure, l'argent et l’étain, exagèrent sa sensibilité de telle façon qu'il peut y avoir, désorganisation de la substance éthérique. D'autres, tels que le cuivre (rouge), le laiton, le nickel, le fer, diminuent sa sensibilité.
De même, certaines substances (l'os, le collodion, etc.) produisent sur elle une augmentation de sensibilité, alors que d'autres sont neutres ou amènent un résultat contraire.
L'action chimique des corps sur l'âme vitale, présente, au point de vue physiologique, beaucoup d'analogie avec celle de la lumière colorée : un corps alcalin amènera une diminution de la sensibilité et une sensation de plaisir ; un corps acide, au contraire, produira la réaction suivante : augmentation de sensibilité et sensation de douleur.
B. Ame sensitive (corps astral)
Comme le double éthérique, l'âme sensitive ou corps astral possède une correspondance des organes matériels, ainsi que cela a été exposé ailleurs. Ainsi s'explique, et bien mieux que par la théorie de l'école (souvenir des sensations propres au système nerveux) le phénomène des sensations éprouvées par les mutilés dans un membre depuis longtemps amputé : l'ablation du membre matériel n'a pas amené l'ablation du membre astral, et celui-ci conserve toute sa sensibilité dont les impressions se communiquent au système sensoriel physique comme nous l'avons déjà indiqué ailleurs[100]. Contrairement aux organes éthériques qui sont intimement liés aux organes physiques et sont affectés par leur état, les organes astraux vivent en quelque sorte de leur vie propre, et sont, au moins généralement, dans un état idéalement normal. Ils peuvent être, à la vérité affectés par l'état valétudinaire du sarcosôme, mais ils ont aussi leurs maladies propres par exemple le cancer qui se répercutent sur le corps physique où elles suivent leur évolution, mais où elles ne débutent qu'en cas de communication directe (contamination du sang par des germes pathogènes, etc.)
Donc, le corps astral possède aussi des organes sensoriels comme le double éthérique et le sarcosôme mais la sensibilité propre de cas organes, outre qu'elle est infiniment plus développée que dans le double éthérique et que surtout dans le corps physique, s'exerce d'une façon particulière, c'est-à-dire sans être bornée à l'organe lui-même. C'est ainsi que, par exemple, la vision et l'audition ne sont pas limitées à l'organe sensoriel propre, mais peuvent s'exercer par des points visuels et auditifs distribués à la surface de l'âme sensitive (corps astral), parmi lesquels quelques-uns, semble-t-il, à la volonté du sujet.
L'oeil astral perçoit non seulement les couleurs simples du spectre, mais encore les radiations ultra violettes et infra-rouges jusqu'au 5 et, dans les nuances composées, il distingue les couleurs primordiales. Son champ visuel est, en outre, plus étendu que celui de l'oeil physique.
Pour l'ouïe, le sens astral est infiniment plus développé que le sens physique ; alors que celui-ci, au-delà et en deçà des sept octaves du piano, ne perçoit plus que des bruits qu'il ne peut analyser, l'oreille astrale possède la faculté de percevoir et d'analyser les sons de soixante-deux octaves ; à ce degré, il est évident que les quatre milliards et demi de milliards de vibrations qu'on atteint à la seconde ne sont plus ni du son, ni de l'électricité, ni de la chaleur, ni de la lumière, ni des rayons X ni, en un mot, quoique ce soit de connu: et cependant l'âme sensitive les perçoit.
Il convient de dire que chez elle tous les sens semblent réunis en un seul qui, outre les cinq sens normaux en comporte d'autres inconnus de l'organisme humain : tel celui qui lui fait percevoir le magnétisme minéral dont le pôle + l'attire et le pôle - la repousse. En ce qui concerne l'ouïe proprement dite, l'âme sensitive analyse facilement les sons de quatorze octaves.
De plus, et à l'appui de ce qui vient d'être dit de la réunion de tous les sens en un seul, chez elle, l'audition est colorée ; voici, d'après les expériences de M. L. Lefranc, les rapports de cette coloration ut, jaune ut dièse, vert ré, bleu verdâtre ré dièse, bleu mi, indigo fa et fa dièse, deux nuancés différentes de violet sol, sol dièse, la et la dièse, quatre nuances différentes de rouge.
Les sensations tactiles, très affinées dans l'âme sensitive se distinguent très nettement pour elle, en contact, pression et douleur ; elle localise plus aisément que le corps physique l'endroit de la sensation. Elle apprécie, bien mieux que le corps physique, une différence de quelques grammes ou de quelques millimètres.
Enfin, le contact de certaines substances est sans action sur elle ; d'autres provoquent des réactions physiologiques plus ou moins intenses ; par exemple, l'étain exagère sa sensibilité ; l'or provoque une sensation de brûlure que calment le diamant ou l'étain, etc.
C. Ame intelligente (corps mental)
Les recherches faites jusqu'à ce jour au sujet de la physiologie de l'âme intelligente n'ont donné, que je sache, aucun résultat non pas, comme on pourrait le croire, parce qu'elle manque d'organes, puisque nous ayons vu ailleurs qu'elle doit logiquement comporter en soi l'aboutissement nécessaire des organes matériels qui trouvent leur correspondance intermédiaire dans l'âme vitale (double éthérique) et dans l'âme sensitive (corps astral) mais parce que la substance mentale a jusqu'à présent échappé à notre analyse. Il ne faut pas en conclure que la physiologie mentale n'existe pas, et ce serait se tromper lourdement que de produire une telle assertion au contraire, l'étude des rapports entre le physique et le moral de l'homme nous prouve qu'il doit exister, pour l'âme intelligente une physiologie très délicate, la réaction des sentiments de joie, de colère, de frayeur, etc., sur l'organisme physique nous le démontre à l'évidence mais une telle expérimentation est encore à établir de toutes pièces, et en ce moment, nous en sommes réduits aux hypothèses à cet égard.
Or je n'ai pas voulu écrire ici un livre d'hypothèses et je préfère renvoyer à une ultérieure édition de cet ouvrage l'exposé de la physiologie mentale.
En ce qui concerne les éléments supérieurs de l'âme (âmes causale, morale, intuitive et conscientielle) qui sont plutôt du ressort de l'esprit et qui n'ont d'action sur le sarcosôme que par l'intermédiaire des trois âmes inférieures, il est très vraisemblable qu'elles ne présentent aucun phénomène physiologique propre ; nous n'en dirons donc rien ici sauf un détail qui m'a été donné par mes sujets, concernant les liens en forme d'ailes qui unissent l'âme intelligente avec l'âme causale : ces « ailes » sont constituées par une série de rubans suivant leur expression au moyen desquels surtout s'opère la communication entre les deux âmes.
Chapitre VIII - Psychologie particulière de chacun des éléments de l'âme
Comme les deux chapitres précédents, celui-ci sera divisé en trois parties. D'autre part, on comprend que, depuis le peu de temps, relativement, que toutes ces études ont été inaugurées, quelques parties seulement de l'ensemble ont pu être suffisamment creusées pour donner des résultats certains. Aussi n'aurons-nous à enregistrer ici que des détails, mais des détails qui ont leur valeur propre et présenteront au lecteur leur curiosité spéciale.
A. Ame vitale (double éthérique)
L'âme vitale, ne pouvant s'isoler que dans le sommeil du sujet, possède-t-elle elle-même un état de veille ? Le Professeur Pitres rapporte bien que les zones idéogènes ne sont actives que pendant l'hypnose, mais M. L. Lefranc a pu facilement établir le fait par l'étude psychologique du moment d'où résulte un certain nombre de certitudes.
L'âme vitale apprécie très bien la durée du temps écoulé. Elle possède de plus la mémoire des sensations tactiles, auditives, olfactives, gustatives, et la mémoire affective. Chez elle la mémoire des mots et des chiffres persiste : la mémoire de la personnalité est abolie. Le jugement est très développé ; l'âme vitale (double éthérique) à l'état, normal de veille n'est pas du tout suggestionnable[101].
En soumettant l'âme vitale (double éthérique) à une série de passes magnétiques, on est arrivé à déterminer chez elle la production successive des états de sommeil suivants qui ressortissent au sommeil hypnotique.
1° Etat suggestif. Dans cet état, l'anesthésie de l'âme vitale n'est pas complète ; elle continue à éprouver les sensations habituelles, mais de façon beaucoup moins nette qu'à l'état de veille. Les yeux sont ouverts, mais il y a rétrécissement du champ de vision. Il en va de façon analogue pour les autres sens. Toutefois, en cet état, la suggestion opère et peut rendre facilement aux sens leur acuité. De même, par suggestion, on peut créer des personnalités secondes.
2° Etat cataleptique. Dans cet état, l'insensibilité n'est complète que pour le côté gauche ; la sensibilité subsiste encore, mais très obtuse, dans le côté droit. Il y a automatisme de la motricité qui est actionnée par le sentiment d'imitation et qui agit continuellement jusqu'à l'ordre d'arrêt.
Le corps physique et l'âme vitale sont dans une dépendance absolue l'un de l'autre : tout mouvement, toute modification de position chez l'un est répété synchroniquement par l'autre. Les suggestions tactiles, gustatives, visuelles, olfactives, s'opèrent assez facilement ; seul, le sens de l'ouïe échappe à toute suggestion. Il y a rétrécissement du champ visuel, et l'on ne peut, en cet état, obtenir ni contracture ni paralysie.
3° Etat somnambulique. Cet état, pour l'âme vitale, comporte deux phases :
a) Etat de rapport, sympathie au contact, sympathie à distance. Toute suggestion sensorielle réussit parfaitement, au point de produire, dans l'âme vitale ou double éthérique, un phénomène spécial des plus curieux : l'auto création de l'objet suggéré. C'est ainsi que l'on a pu photographier sur la rétine, à l'aide d'un ophtalmoscope électrique muni d'une plaque sensible, l'image d'un objet suggéré et, de même, en suggérant l'idée d'un objet sonore, on peut faire percevoir aux assistants, en se servant d'un microphone, les manifestations sonores de cet objet ; le Colonel de Rochas, qui a vérifié le phénomène, en a donné une explication qui sera étudiée en détail dans un autre ouvrage plus important[102] ; la réalisation objective de la suggestion est telle que, dans le cas de suggestion d'une montre, l'âme vitale voit l'heure exacte du moment, qui est dite par la voix de l'organisme physique. Ochorowicz a aussi rencontré des phénomènes analogues, mais plus l'âme vitale est libérée du corps physique, mieux la suggestion se réalise objectivement.
b) Etat de lucidité à distance. En cet état, l'âme vitale, sauf qu'elle n'est ni audible, ni visible, ni tangible pour les assistants, ne diffère en rien du corps physique.
4° Etat léthargique. Cet état est caractérisé par une insensibilité complète, et telle qu'on n'y peut déterminer aucune contraction neuromusculaire : tous les sens y sont anéantis.
5° Etat d'extériorisation. Lorsque l'on continue les passes magnétiques sur l'âme vitale, on l'amène à ce cinquième état qui est caractérisé par le fait suivant : le sujet magnétique et les sensitifs voyants voient se vider le côté gauche de l'âme vitale (double éthérique), tandis que l'épreuve du pincement d'air permet de constater, autour du côté gauche seulement, une série de couches sensibles concentriques, très minces et très rapprochées. Il se forme alors une sorte de nuage sensible à un mètre au plus de ce côté de l'âme vitale ; ce nuage sensible prend peu à peu une forme humaine, quoique plus petite que la normale : c'est l'âme sensitive ou corps astral qui se dégage[103]. Au fur et à mesure que cette dernière s'extériorise, l'âme vitale, s'assombrit de plus en plus, pour les sujets, au point de devenir noire ou même complètement invisible, comme le corps physique.
L'âme vitale à ses rêves propres et ses passions personnelles ; elle a de plus sa volonté particulière qui la fait entrer parfois en antagonisme avec l'âme sensitive, mais ce sont là des faits qui demanderaient une étude spéciale et complète, hors du cadre de cet ouvrage.
B. Ame sensitive (corps astral)
Comme la psychologie de l'âme vitale (double éthérique), celle de l'âme sensitive (corps astral) que l'on étudie en ce moment n'est pas très avancée, mais enfin bien des points en sont acquis, dont le principal est que cette psychologie diffère absolument de celle de l'âme vitale.
L'âme sensitive possède sa conscience propre et personnelle. Elle est facilement suggestionnable. Bien plus que le corps physique, elle a la faculté d'apprécier la durée du temps qui, étant absolu, ne peut être évalué qu'à l'aide de contingences. S'appuie-t-elle sur ces contingences ? Elle n'en sait rien elle-même et me peut expliquer quelles sont ses bases de mensuration ; mais le fait est là, qui ne souffre qu'une exception : dans le cas où, en état de sommeil, on lui suggère une anesthésie sensorielle, elle ne peut apprécier sa durée, alors qu'elle la connaît parfaitement à l'état de veille.
Le jugement est très développé chez elle, puisqu'elle peut connaître des différences de quelques grammes ou de quelques millimètres qui passent inaperçus pour l'organisme physique ; elle est donc capable d'une grande attention.
Elle possède très bien certaines espèces de mémoire et très mal certaines autres ; par exemple, elle reconnaîtra parfaitement une personne au seul son de sa voix, mais ne saura plus quel nom lui appliquer.
En général, la mémoire des sensations est parfaite, surtout la mémoire affective et la mémoire auditive. Par contre, elle ne se rappelle jamais ce qui tient à sa personnalité propre, son nom, son âge, sa demeure, son sexe même. Elle se rend parfaitement compte des procédés de l'idéation et sait très bien dire si une idée vient de son propre fonds ou si elle y a été provoquée par une cause extérieure et comment elle s'est formée.
Enfin il n'y a chez elle aucune hallucination sensorielle, mais il peut y avoir des hallucinations intellectuelles : elle peut, en cours de sommeil, avoir ses rêves propres, de même qu'elle possède une pensée et une volonté personnelles, et, par suite, des émotions et des sentiments qui lui sont spéciaux et qui lui donnent un certain rôle dans l'activité humaine.
C. Ame intelligente (corps mental) et âmes supérieures
La psychologie propre de l'âme intelligente est ce que l'on appelle couramment de ce nom, et dont la connaissance se trouve développée dans les traités spéciaux ; je ne m'y appesantirai donc pas.
Toutefois la psychologie normale étudie également le fonctionnement des autres âmes dans l'esprit. Je me bornerai à établir ici une rapide esquisse du mode fonctionnel de la pensée.
L'esprit génère l'idée dans son abstraction pure et la transmet à l'âme conscientielle qui lui imprime le cachet de sa personnalité et l'approprie à sa future réalisation au moyen de son organisme particulier après quoi l'idée passe à l'âme intuitive qui lui donne sa forme générale; ensuite l'âme morale la passe à son crible pour se rendre compte si elle est bonne ou mauvaise, et s'il y a lieu ou non de la réaliser ; elle arrive alors à l'âme causale, dont la volonté l'appuie plus ou moins fermement et dont le souvenir cherche dans la pensée par quel moyen a été réalisée quelque idée analogue ; à la suite, l'âme intelligente après l'avoir concrétisée à l'aide du cerveau lui donne sa forme définitive et pratique et fait agir l'âme sensitive laquelle met en jeu les nerfs moteurs qui, à leur tour, actionnent les muscles auxquels l'âme vitale donne l'énergie nécessaire pour transmuer la pensée en acte.
Appliquons ce schéma à une réalisation et voyons comment agit tout ce machinisme, à première vu assez compliqué mais, en somme, très simple ; supposons la vue d'un fruit.
L'organe sensoriel voit ce fruit, et, par l'intermédiaire du système nerveux vitalisé par l'âme vitale et l'âme sensitive, transmet son impression au cerveau. L'âme intelligente entre alors en scène, dégage l'idée de cette impression et la transmet à l'esprit par le successif intermédiaire des autres âmes supérieures, dont chacune conserve cette impression en vue d'y adapter ensuite, s'il y a lieu, l'idée que peut générer l'esprit. Celui-ci forme la pensée de cueillir le fruit, pensée qu'il transmet à l'âme conscientielle. L'âme conscientielle examine si cette idée la concerne, si le fruit est à portée de son organisme matériel etc.. En un mot, elle adapte l'idée aux moyens de son sarcosôme, puis elle la passe à l'âme intuitive qui l'élabore de façon à lui donner une forme réalisable. L'âme morale, après elle, se rend compte si elle a le droit d'accomplir l'acte ; l'âme causale (mémoire et volonté) reçoit ensuite l'idée et, lui imprimant sa volonté plus ou moins intense, active ou retarde la transmission après avoir cherché dans ses souvenirs les moyens déjà employés, dans des cas antérieurs semblables, pour aboutir, après quoi l'âme intelligente examine les voies et procédés de réalisation, au moyen du travail du cerveau qui, activé par elle, transmet un ordre défini à certains nerfs d'actionner certains muscles, ces deux systèmes sous le contrôle et la dépendance de l'âme sensitive et de l'âme vitale.
S'il s'agit d'une idée générée par un souvenir, la filière est plus simple : les images du passé sont conservées dans l'aura de l'âme intelligente où va les puiser la mémoire de l'âme causale, qui les transmet à l'esprit après quoi l'idée émanée par l'esprit suit la même voie.
L'âme conscientielle semble n'avoir qu'une part assez infime dans cette opération mais cette part devient plus ou moins prépondérante au point d'en être parfois capitale» suivant que l'idée générée par l'âme intelligente intéresse plus ou moins l'individu, et il faut reconnaître qu'il y a bien peu d'idées où l'individu ne soit pas directement intéressé.
En somme, l'opération totale est analogue, au point de vue mental, à celle, purement physique, de l'action qui met en jeu les organes matériels que sont le cerveau, les nerfs et les muscles.
Il me reste à parler de certaines particularités relatives à l'âme intelligente, particularités peu connues mais présentant toutefois un assez vif intérêt. J'ai déjà noté certains cas où, dans l'oeil de l'aérosôme I extériorisé, on photographie l'objet suggéré ou, si cet objet est sonore, on peut le faire entendre par les assistants. La pensée a donc ses formes et, par conséquent, son volume, sa coloration ; elle est seulement invisible dans les circonstances ordinaires de la vie.
En des chapitres spéciaux de ce travail, que les circonstances m'ont contraint de supprimer en cette édition, mais qui seront rétablis plus tard, j'étudierai les procédés à l'aide desquels on peut arriver à photographier la pensée.
D'après les sensitifs que nous utilisons comme témoins et contrôles de nos expériences sur l'invisible, la coloration des pensées semble dépendre de leur nature, et ils les voient en formes polychromes sans que nous connaissions encore l'origine de ces formes. C'est ainsi qu'une pensée subite de colère leur apparaît comme un éclair en zigzag rouge écarlate, une pensée de religiosité comme une gerbe bleu azuré très doux, un sentiment de sympathie en une nébulosité vert bleuâtre, etc.
A un autre point de vue, j'ai déjà parlé de la réaction de la pensée sur les cellules cérébrales et sur l'organisme en général.
La pensée étant le produit semi-matériel d'un organisme semi-matériel, la télépathie est par cela même expliquée, et, à la suite, la transmission de pensée qui, aujourd'hui indéniablement prouvée, doublera dans l'avenir le langage verbal en attendant qu'elle le remplace complètement.
Enfin la semi-matérialité de la pensée nous donne l'explication des hallucinations télépathiques sensorielles et de l'audition colorée qui maintenant et dans certains cas, dans certains ordres d'idées, est admise par la science normale.
Cette conclusion, il faut bien le dire, n'en est pas une, à proprement parler. Le lecteur a, en effet, été averti au début de ces pages, que la crise du papier imposait de nombreuses restrictions à l'auteur, et l'on a pu, remarquer notamment que les deux premiers chapitres sont plutôt des squelettes de chapitres. L'auteur a eu surtout pour but d'exposer ses expériences personnelles avec, à l'appui, celles d'autres chercheurs qui se relient étroitement aux siennes. Il a été. malheureusement et à son grand regret forcé d'éliminer complètement tout ce qui a trait aux mouvements physiques et manifestations matérielles des divers éléments de l'âme, où l'apport de son expérimentation, personnelle a été, il est vrai, plus restreint.
Lorsque les circonstances, changées, permettront une édition complète de cet ouvrage, il y expliquera en détail l'origine, le développement et les fins de l'âme, les techniques opératoires au point de vue théorique, et, au point de vue pratique, la matérialisation des éléments inférieurs de l'âme, leur graphie et leur plastique, les différents modes de photographie de la pensée, la télépathie, la voyance dans l'espace et dans le temps, etc. ainsi que tout ce qui, dans ses expériences, jette quelque lumière dans les conditions et les possibilités de l'âme morte, c'est-à-dire dénuée, après le décès de l'organisme et la disparition de l'âme vitale, de ses éléments de vitalité physique...
En fin de ce livre, il ne peut donc que s'excuser, sur les circonstances, de n'avoir pu donner qu'un ouvrage momentanément fragmentaire au public qui lui fait l'honneur de suivre ses travaux.
Paris, 1911-1920
Annexes
Théorie chinoise
Eléments supérieurs : Wun — Tinh — Thân
Eléments intermédiaires : Thân-Khi — Khi — Than-Thug
Eléments inférieurs : Than — Mau — Xuong
Théorie mystériale d'Egypte : mystères memphites
Eléments supérieurs : Khou — Cheljbi
Eléments intermédiaires : Baï — Hali — Kha
Dans la théorie Egyptienne Kha désigne aussi le reflet astral du corps physique, distinct de Auch qui en est le double matériel.
Eléments inférieurs : Auch — Khat
Théorie mystériale d'Egypte : mystères thébains
Eléments supérieurs : Ka — Ba — Sahu (ou Ab )
Eléments intermédiaires : Xaibit — Têt
Eléments inférieurs : Auch — Khat
Zoroastre
Eléments supérierus : Akko
Eléments intermédiaires : Ferohar
Eléments inférieurs : Djan
Dans la théorie postérieure de l'Avesta, Djan devient le reflet astral du corps physique.
Avesta
Eléments supérieurs : Ferohar - Urwanem - Baodhas
Eléments intermédiaires : Tevishis - Keherpas
Eléments inférieurs : Usthanas Djan - Tanwas
Dans la théorie postérieure de l'Avesta, pari devient le reflet astral du corps physique.
Kabalah
Eléments supérieurs : Jeschida - Chaïan - Neschaman - Ruach : supérieur, moyen, inférieur
Eléments intermédiaires : Nephesh
Ce terme s'applique aussi au reflet astral du corps physique.
Eléments inférieurs : Coach-a-Guph ou Nephesh-Chajini – Guph
Théorie judaïque courante
Eléments supérieurs : Zelem de Neschamah
Eléments intermédiaires : Zelem de Ruach
Eléments inférieurs : Zelem de Nephesh
Occultisme Hindou
Eléments supérieurs : Atmo — Buddhi - Manas : supérieur, inférieur
Eléments intermédiaires : KamaRupa - Linge Sharira
Eléments inférieurs : Prana ou Jiva – Rupa
Prana est la vitalité universelle Paramàçwara. Jiva est la vitalité dans l'homme.
Yoghisme
Eléments supérieurs : Esprit - Ananda-Maya-Kosha (5 étui) - Vignana-Mava-Kosha (4e étui)
Eléments intermédiaires : Mano-Maya-Kosha (3e étui)
Eléments inférieurs : Prana-Maya-Kosha (2e étui) - Anna-Maya-Kosha (1e étui)
Théorie gréco-romaine
Eléments supérieurs : Spiritus (Nous) — Mens (Dianoia)
Eléments intermédiaires : Manes (Phasma) — Imago (Eidôlon) — Umbra (Skia)
Eléments inférieurs : Anima (Psyché) — Corpus (Sôma)
Philosophie et religion
Ce résumé représente les conceptions les plus élevées et les plus puissantes qu'à produites la pensée humaine, inspirée ou livrée à sa seule force.
Eléments supérieurs : Esprit divin — Ame spirituelle
Eléments intermédiaires : Ame humaine — Ame animale — Ame astrale
Eléments inférieurs : Force vitale — Corps matériel
Mystique Occidentale
Eléments supérieurs : Esprit — Ame angélique
Eléments intermédiaires : Ame intelligente — Ame animale — Ame sensible de Lacurie) — Corps astral. Corps sidérique (Paracelse) Périsprit. Evestrum
Eléments inférieurs : Mumie, Archée — Corps matériel
La Mumie est la force vitale générale, l'Archée est la force vitale spécialisée dans chaque organe.
Spiritisme
Eléments supérieurs : Esprit
Eléments intermédiaires : Périsprit
Eléments inférieurs : Double – corps matériel
Théorie du Dr Baraduc
Basée sur les différentes sortes de lumière émise par les éléments supérieur de l'être.
Eléments supérieurs : Esprits divin (Graphie : Psychextase) — Esprit angélique (Graphie : Psychaor)
Eléments intermédiaires : Ame spiritique des morts (Graphie : Psychob) - Ame humaine, Psycho-physique, volontaire, libre des vivants (Graphie : Aor)
Eléments inférieurs : Ame physique, animale, instinctive, formatrice (Graphie : Psychicone) - Vitalité, sensibilité animique, réflective et plastique ; nutrition du corps (Graphie : Cd) - Corps matériel ; affinité moléculaire (Graphie : Ob)
Théorie mixte
Proposé par S. de Guaita, pour unifier les enseignements de la Kabalah, de l'occultisme oriental et de l'occultisme occidental.
Eléments supérieurs : Esprit pur - Ame humaine volitive et plastique se subdivisant en âme intelligente et spirituelle.
Eléments intermédiaires : Ame humaine volitive et plastique se subdivisant en : Arne passionnelle, logique et compréhensive - Ame instinctive et impulsive.
Eléments inférieurs : Corps astral - Corps physique : phosphorescent (vitalité) - matériel (sarcosôme)
Théosophie
Eléments supérieurs : Esprit pur (soi supérieur) - Ame spirituelle
Eléments intermédiaires Corps causal - Corps mental - Corps astral
Eléments inférieurs : Double éthérique - Corps physique
Occultisme contemporain
Eléments supérieurs : Esprit du corps spirituel - Esprit pur. Ame supérieure et divine. Partie animatrice du corps spirituel. Spiritualisation des facultés humaines. Principe de l'immortalité (Elément non localisé en l'homme) - Ame -Vie du corps spirituel - Correspondance du corps astral; âme proprement dite. Partie médiatrice de l'esprit. Combinaison de l'âme humaine avec l'âme supérieure et divine. Influence partielle d'Atrna sur le Manas supérieur. Elément localisé dans quelques cellules nerveuses supérieures. En germe chez l'homme actuel. Siècle de l'inspiration, de la double vue consciente (prophétie) et de la moralité - Matière du corps spirituel - Correspondance du corps physique. Arne ancestrale. Partie inférieure du corps spirituel. Elément localisé dans le cerveau. Siège de l'intellectualité. Intermédiaire entre le corps et l'esprit. Support des principes supérieurs.
Cet élément basique du corps spirituel se combine avec le suivant qui est l'élément supérieur du corps astral.
Eléments intermédiaires : Esprit du corps astral — Reflet de l'Esprit. Partie animatrice du corps astral. Spiritualisation du fluide nerveux sous l'influence du système nerveux conscient Elément localisé dans les circonvolutions cérébrales. Siège de l'intelligence et -de ia mémoire, se renouvelle matériellement par les fonctions de la tête. Cet élément supérieur du corps astral se combine avec l'élément précédent, base du corps spirituel - Ame -Vie du corps astral — Souffle de vie. Partie médiatrice du corps astral. Combinaison du corps astral avec le principe immédiatement supérieur. Vie propre du corps astral. Elément localisé dans les plexus du grand sympathique. Origine de l'instinct et des passions - Matière du corps astral — Correspondance du corps physique. Fluide magnéto-électrique. Force sensitive. Partie matérielle du corps astral, localisée dans les ganglions du grand sympathique. Support des éléments astraux.
Cet élément basique du corps astral se combine avec le suivant, qui est l'élément supérieur du corps physique.
Eléments inférieurs : Esprit du corps physique — Reflet de l'Esprit Partie animatrice du corps. Spiritualisation du sang sous l'influence de la vie végétative. Elément localisé dans les ganglions au grand sympathique comme la matière du corps astral. Se renouvelle matériellement par les fonctions de la poitrine. Cet élément supérieur du corps physique se combine avec le précédent, base du corps astral.- Ame -Vie du corps physique — Reflet du corps astral. Partie médiatrice du corps physique. Combinaison du corps astral avec le corps matériel. Vie propre des cellules organiques. Cet élément, comme ceux qui précèdent, peut être extériorisé du corps physique, mais ne s'en éloigne jamais — Matière du corps physique — Substance organique. Partie matérielle du corps. Se renouvelle par les fonctions diverses exercées par le ventre.
Théorie de la psychologie expérimentale
Elements supérieurs : Esprit - Etincelle de la divinité — Graphie
Ces graphies sont celles obtenues par le Dr Baraduc, dans l'établissement de sa théorie résumée en ce tableau. Perles à un rayon - Ame conscientielle - Petit soleil très brillant, projetant autour de soi des radiations rectilignes (Graphie : perles à quatre rayons) - Ame intuitive - Sorte de fer de lance triangulaire, émanant de toutes parts et sur toute sa longueur des flammes ramifiées (Graphie : perles sans rayon)
Eléments intermédiaires : Ame morale - Globe constitué par une profusion d'étincelles éblouissantes détient la distinction du bien et du mal. (Graphie : perles noires) - Ame causale (corps causal) - Petite flamme dont la pointe se perd dans un halo très brillant détient certaines hautes facultés de l'âme (Mémoire, Volonté) (Graphie : images fluidiques à définir) - Ame intelligente (corps mental) - Aura ovoïdale, diversement colorée suivant les pensées qui l'animent ; enveloppant tout le corps matériel ; sombre ou invisible dans le bas et de plus en plus claire en remontant, pour former, autour du cerveau ; la boule mentale, très brillante détient l'intelligence. (Graphie : images fluidiques à définir)
Eléments inférieurs : Ame sensitive (corps astral) - Double sommaire et relatif du corps matériel; forme modifiable à volonté, blanc, bleuté, brillant peut être envoyé très loin de l'organisme physique; détient la sensibilité (Graphie : Aor, nuées lumineuses)- Ame vitale (corps odique ou double éthérique). Le double éthérique se compose comme on le voit ailleurs, de deux éléments, orangeâtre et l'autre bleuâtre. L'expérimentation y a déjà découvert et séparé chacun des deux éléments constitutifs, l'âme vitale cosmique et l'âme vitale du sarcosôme. La vie cosmique donne la couleur bleuâtre, alors que l'autre couleur répond à la vie humaine spécialisée. Mais on n'aura de certitude à cet égard que quand on aura pu étudier séparément les deux parties du double éthérique.) Double fluidique exact du corps matériel (forme, appareils et organes) ; orangeâtre à gauche, bleuâtre à droite détient la vie physique; et par suite, ne s'éloigne jamais de l'organisme matériel se divise en Ame vitale cosmique puisant dans l'ambiance la vie cosmique pour la spécialiser (Graphie : 3d, nuées d'aspir) Ame vitale humaine en relation avec l'organisme auquel il transmet la vie cosmique spécialisée. (Graphie : ob, nuées d’expir) – Sarcosôme (corps physique).
TABLE DES MATIÈRES
L'âme humaine selon le symbolisme du christianisme primitif. 3
Chapitre II - La matière de l'âme. 8
Chapitre III - Dissection et anatomie de l'âme. 10
Extériorisation de l’âme totale (dédoublement du sujet). 14
Dissection anatomique de l'âme. 16
Formation et contrôle de l'âme sensitive (corps astral) 38
Formation et contrôle de l'âme intelligente (corps mental) 40
Formation et contrôle de l'âme causale (corps causal) 41
Formation et contrôle des âmes morales, intuitive et conscientielle. 42
Chapitre V - Biologie organique de l’âme. 46
Phénomènes vitaux de l'âme. 51
Chapitre VI - Physique de l'âme. 64
A. Ame vitale (double éthérique) 64
B. Ame sensitive (corps astral) 67
C. Ame intelligente (corps mental) 71
Chapitre VII - Physiologie de l'âme. 76
A. Ame vitale (double éthérique) 76
B. Ame sensitive (corps astral) 77
C. Ame intelligente (corps mental) 78
Chapitre VIII - Psychologie particulière de chacun des éléments de l'âme. 79
A. Ame vitale (double éthérique) 79
B. Ame sensitive (corps astral) 80
C. Ame intelligente (corps mental) et âmes supérieures. 81
[1] V. la Matérialisation de l'Ether, par J. Lefèvre, 1 br. in-8, Paris, 1908.
[2] L'hypnose donne aux sens de l'homme un incommensurable développement : En sommeil, un sujet hypnotique découvrira entre deux objets une différence de poids de quelques milligrammes, ou une différence de température d'un vingtième de degré, différences insensibles à l'organe sensoriel normal ; dans ce qui semble à l'oeil une même nuance, il discernera avec sûreté un indice chromatique différent et désignera en toute certitude la couleur dont l'introduction, en quantité infinitésimale, a modifié la nuance primitive ; en acoustique l'oreille normale perçoit de 16 à 36,850 vibrations à la seconde; en hypnose, elle perçoit expérimentalement de 2 vibrations par seconde à 4, 611, 686, 018, 127, 389, 904, c'est-à-dire soixante-deux octaves ; à ce degré qui dépasse l'électricité, la chaleur, la lumière et les rayons X, N, V, Xx etc., c'est évidemment quelque chose d'indéfinissable, mais on sait que chez le sujet hypnotique en sommeil, les cinq sens normaux se fondent en un sens supérieur que nous appelons le sens astral : c'est ce sons qui, mis en jeu, nous découvre l'âme, comme nous le verrons plus loin. Et, puisque je parle ici de l'hypnose, qu'il me soit permis d'en dire ceci : dans l'état actuel de la science, nous ignorons presque tout des possibilités de l'hypnose ; mais, à la suite de toutes mes expériences, je suis arrivé à cette conviction absolue que l'hypnose est le moyen à l'aide duquel l'homme pénétrera tous les mystères tant physiques qu'hyper physiques au milieu desquels, à l'heure actuelle, il cherche sa voie.
[3] Je dis bien : magnétisme et non hypnotisme. En effet, tous les procédés hypnotiques sont brutaux et ne visent qu'un seul but ; le choc nerveux. Or, si nous faisons ce que nous voulons d'un sujet endormi, nous ne faisons de son âme extériorisée que ce que celle-ci veut bien nous laisser faire ; il faut donc qu'il règne entre elle et l'opérateur une sympathie entière et une confiance absolue, et ce n'est jamais par l'emploi de moyens brutaux qu'on peut obtenir un tel résultat, mais uniquement par la patience et la douceur, c'est-à-dire par le seul emploi des procédés magnétiques
[4] C'est pour cette raison que je repousse absolument les procédés hypnotiques de mise en sommeil qui tous sans exception, procèdent d'une brutalité plus ou moins barbare et n'agissent que par le choc nerveux.
[5] C'est avec le sujet Mme Lambert que le Colonel de Rochas a fait ses brillantes découvertes d'extériorisation de la sensibilité et de la motricité. Une longue pratique de ce sujet et l'étude de ses possibilités lui avaient démontré qu'il y avait encore des découvertes à faire avec lui en le poussant dans des voies inexplorées.
[6] Il va sans dire que les sujets utilisés en vue du contrôle doivent être eux-mêmes suffisamment entraînés et développés en ce qui concerne la voyance et en cas de besoin le dédoublement.
[7] Le Colonel de Rochas lorsqu'il a fait son immortelle découverte du dédoublement de l'être, ne poursuivait qu'un but: savoir les résultats que pourrait amener chez un sujet, une magnétisation continuée aussi longtemps que possible. L'opération, qui dura des heures, présenta trois stades successifs. Au premier, le sujet déclara voir se former à sa gauche une nuée fluidique bleuâtre qui, progressivement prit l'apparence de son côté gauche. En deuxième stade, il se forma à sa droite une nuée orangeâtre qui prit peu à peu l'aspect de son côté droit. Au cours de la troisième période, enfin, le demi-fantôme de droite passa derrière le sujet pour se réunir au demi-fantôme de gauche et former avec celui-ci un fantôme complet, reproduisant tout l'organisme du sujet, bleuâtre à gauche et orangeâtre à droite. Le phénomène du dédoublement était trouvé, il fut, par la suite, simplifié dans ses moyens et s'opère aujourd'hui, comme on va le voir, de façon beaucoup plus lapide. M. de Rochas trouva ensuite dans le fantôme ainsi extériorisé la motricité et la sensibilité du sujet, sans se douter qu'il avait extériorisé l'âme totale dont ces deux facultés représentent les deux éléments premiers, l'âme vitale et l'âme sensitive
[8] Le Moi de la personnalité humaine est toujours avec la partie extériorisée.
[9] Pour cette opération et celles qui suivent, je trouve avantage à placer le sujet dans un bain de lumière bleue (bleu n° 13) ; cette lumière est, il est vrai, actinique, mais de toutes les lumières chimiques, c'est celle qui attaque le moins les fantômes fluidiques ; l'idéal serait d'utiliser la lumière rouge, complètement anactinique : la lumière rouge, malheureusement, est insupportable aux sensitifs qu'elle exaspère, ce qui interdit toute expérience de dédoublement.
[10] Chez quelques très rares sujets le phénomène, se produit à droite.
[11] Le Colonel de Rochas obtenait, comme il a été dit plus haut, à droite et à gauche deux « demi-fantômes » qui se réunissaient en un seul, à gauche ; maintenant, on obtient directement le double unique et complet à gauche ; le procédé que j'indique est plus rapide et plus simple.
[12] Souvent, au cours des essais, surtout avec un sujet neuf, on voit le sujet faire des efforts corporels pour se transporter vers l'endroit désigné.
[13] Sur cette série de phénomènes j'ai donné ailleurs (Méthode de dédoublement personnel, 1 vol. in-8, Paris 1913) toute la documentation nécessaire et détaillée.
[14] Les sujets en hypnose distinguent d'habitude particulièrement l'aérosôme I de l'aérosôme II en appelant le premier « le grand fantôme » et le second « le petit fantôme ».
[15] V. dans le chapitre : Physique de l'âme, les organes de l'âme.
[16] Voir la planche d'ensemble I, Synthèse de l'âme. À la fin du livre.
[17] Je suis obligé, pour distinguer les unes des autres ces unies secondaires, de leur, donner des noms d'après les fonctions qui semblent être les leurs ; mais, comme ces fonctions ne pourront être bien contrôlées que dans l'avenir, il est évident que ces noms pourront changer. Maintenant le sujet est accoutumé à supporter avec toutefois quelques précautions la vue de cet élément qu'il appelle « le beau soleil ». (fig. 5).
[18] L'ostensoir n'a pas partout la même forme qu'en France ; en Italie, il affecte la forme d'une tourelle, celle d'un reliquaire en d'autres pays, etc.
[19] La clarté des miroitements semble être en raison directe de l'élévation de l'esprit. Au cours des expériences qui ont suivi, j'ai eu la curiosité d'extérioriser moi-même mon esprit, pour permettre au sujet de comparer. A ma grande surprise il a vu le mien quelque peu plus sombre que le sien, et, comme je m'en étonnais : la cause de cette différence est très simple, m'expliqua-t-il ; mon esprit est presque complètement libéré, alors que le vôtre est obscurci par la matière. Du reste, au dire des sujets, chez les êtres grossiers et matériels, les âmes supérieures seraient à peine visibles et leur esprit même extériorisé plus ou moins sombres
[20] Cette révélation, alors que j'avais l'entière conviction qu'il ne pouvait rien y avoir au-delà de l'esprit, me prouve que je ne suis pour rien dans les visions du sujet : évidemment, ce n'est pas dans mon cerveau qu'il puise les éléments de ce qu'il annonce.
[21] D'expériences ultérieures, il semble être résulté que ce système n'est pas général : certains êtres seraient unis au plan divin par une sorte de « ruban de gaze » plus ou moins clair ; les athées n'auraient aucun lien ; pour les indifférents, l'union intermittente consisterait en petits nuages, de la grosseur d'une forte bulle de savon qui viendrait, de temps à autre, éclater près de leur esprit. L'auteur tient à déclarer ici que, s'il a fait vérifier, par des sujets de contrôle, l'existence objective et la forme de l'esprit en de rapides extériorisations de celui-ci, le danger évident que court le sujet durant ces extériorisations l'a toujours empêché de faire contrôler l’au-delà de l'esprit, c'est-à-dire la réalité des « petites comètes » ou autres liens unissant l'être humain au plan divin.
[22] En général, dans toutes ces expériences où l'on avance sur un terrain encore inexploré, il est de la plus élémentaire prudence de toujours interroger le sujet, meilleur juge que qui que ce soit, et de se conformer à ses avis. On ne doit aller à l'encontre de sa volonté que s'il est en proie à des terreurs irraisonnées et qu'on a des motifs valables de juger telles.)
[23] Pour l'ensemble synthétique de l'âme tel qu'il résulte de mes expériences personnelles, voir la planche hors texte I synthèse de l'âme, à la fin du livre.
[24] Voir la planche d'ensemble II, Analyse de l'âme, à la fin du livre.
[25] Les termes droite et gauche s'appliquent au fantôme lui même et non au sujet ni à l'opérateur qui lui fait face.
[26] Couramment, et par prudence, je ne les éloigne pas à plus de deux centimètres l'un de l'autre. Je crois que le maximum de séparation n'excède pas 0 m. 15, au-delà duquel ce serait la mort pour le sujet. A 0 m. 10, le sujet est inquiet et très troublé.
[27] Cette expérience de scission de l'âme vitale exposée ici où je m'occupe de la dissection de cet élément de l'âme totale, n'a été réalisée chronologiquement qu'après la découverte complète de l'âme.
[28] Ces papilles sont invisibles dans le dédoublement ordinaire, à cause des fluides lumineux qui entourent l'aérosôme I ; au contraire, lorsque les parties de l'âme vitale sont séparées, le sujet les voit nues et comme sur une table de dissection, ou, pour mieux dire, par l'intérieur.
[29] V. à ce sujet l'Occultisme et la Vie, du même auteur, sous presse.
[30] J'avais toujours été surpris que le Colonel de Rochas, ayant formé le fantôme total par deux demi-fantômes, n'eut jamais essayé l'opération inverse ; le sujet Mme Lambert m'a dit, à l'état de veille, qu'il avait essayé une fois, et que, cette unique fois, il en était résulté un tel accident, le sujet avait failli être tué qu'il n'avait jamais réitéré. Interrogé, à l'état d'hypnose, sur la nature de cet accident, de façon que je pusse y parer, le cas échéant, le sujet me dit qu'un assistant avait voulu s'approcher pour faire une constatation; ce simple mouvement avait déterminé un ébranlement d'air dans l'ambiance, et une vague d'air, frappant les fibres dont il s'agit, les avait froissées ; le sujet tomba aussitôt sur le parquet et, quand on le releva, il était dans un état comateux dont on fut plusieurs jours avant de pouvoir le faire revenir. Ceci montre un des dangers de l'expérience, à cause desquels, tant que je n'aurai pas trouvé le moyen de les neutraliser, je juge inutile de divulguer le procédé que j'ai employé.
[31] Pendant cette période les filaments vitaux semblent même s'amincir.
[32] Dans mes expériences j'adosse toujours à une cloison ou à un meuble le fauteuil du sujet et celui de l’aérosôme I, de façon qu'il y ait impossibilité matérielle à passer entre eux.
[33] A plusieurs reprises, lorsqu'elle travaillait avec le Colonel de Rochas, Mme Lambert s'est vue exposée à ces risques lamentables de la part d'assistants incrédules ou mal intentionnés. Je puis dire arec satisfaction que, même en mes expériences les plus audacieuses, jamais, grâce à des mesures de prudence peut-être exagérées, je n'ai vu aucun de mes sujets soumis à de tels dangers.
[34] En réalité, c'est le double qui fait les mouvements puisqu'il détient l'énergie neurique du sujet, que le corps physique ne fait qu'imiter.
[35] Parmi les assistants, il en est quelques-uns les mieux doués pour la voyance, naturellement qui perçoivent, à la place occupée par l'aérosôme I, des traînées lumineuses, mobiles et d'intensité variable, qu'ils doivent soigneusement éviter de confondre avec des phosphènes.
[36] Cette plus ou moins vive sensation paraît provenir du degré de condensation de l'aérosôme extériorisé, et, par suite, du degré d'entraînement du sujet.
[37] Pour éviter toute erreur ultérieure d'interprétation, il convient de bien préciser ici que, lorsqu'on opère cette extériorisation (dédoublement), ce n'est pas seulement l'âme vitale seule qui est séparée de l'organisme, mais l'aérosôme I dans son entier, c'est-à-dire l'âme vitale unie à tous les principes supérieurs, parmi lesquels le principe suivant immédiatement est l'âme sensitive qui détient la sensibilité générale de l'être; c'est à cette sensibilité générale que l'on fait appel pour ce genre de contrôle. L'âme vitale complètement isolée, c'est-à-dire séparée à la fois de l'organisme matériel et de l'aérosôme II ne présente comme nous le verrons plus loin, qu'une sensibilité rudimentaire propre, lui permettant seulement d'être affectée par certaines contingences extérieures qui l'intéressent de façon plus spéciale et particulière.
[38] Ceci sauf la réserve qui va être établie plus loin.
[39] On peut aussi coller l'étiquette du contenu sous le flacon, de façon à ne pas la voir de prime abord.
[40] La mort est toujours, quelle qu'en soit la raison, en étroite corrélation avec la rupture du lien vital, soit comme cause, soit comme effet de cette rupture.
[41] A notre avis, il convient de voir dans cet organe le point où les énergies vitales se subliment pour passer à l'état éthériqué.
[42] Comme on le voit, j'appelle aérosôme l'ensemble des parties de l'âme, c'est-à-dire: aérosôme I, l'âme totale, y compris l'âme vitale (double éthérique), aérosôme II l’âme totale moins l'âme vitale qui, par définition et par nature, fait plutôt partie du corps physique dont elle est le double éthérique, aérosôme III l'âme totale moins l'âme vitale et l'âme sensitive, etc. Il en résulte que deux aérosômes ne peuvent pas coexister et que, par exemple, dès la formation de I'aérosôme II, il ne peut rester, à l'endroit où s'est d'abord formé l'aérosôme I, que l'âme vitale. Les termes aérosôme I, II, III... ne désignent donc que des modalités différentes de l'âme suivant qu'ils comportent telles ou telles âmes secondaires.),
[43] Il importe ici de faire remarquer que I'aérosôme II, bien que possédant en propre sa couleur sui generis bleutée présente quand même les colorations bleuâtre à gauche et orangeâtre à droite, mais moins marquées que dans I'aérosôme I ; il en va de même pour I'aérosôme III qui a sa coloration spéciale tout en présentant sur ses bords gauche et droit des nuances bleue et rouge mais plus légères encore que dans I'aérosôme II. Ce n'est qu'à partir de I'aérosôme IV que ces colorations accessoires cessent d'être mentionnées par les sujets, soit parce qu'elles n'y existent plus, soit parce qu'elles y sont invisibles
[44] Au moins dans ce cas, car nous verrons plus loin qu'il est tantôt plus grand et tantôt plus petit que le sarcosôme, ou égal à lui, et que sa forme est sous la dépendance de la volonté du sujet.
[45] Tous les procédés mis en oeuvre pour constater l'objectivité de l'âme vitale peuvent être employés envers l'âme sensitive, sauf la photographie qui n'a pas encore pu, au moins à ma connaissance, fixer l'image de l'âme sensitive du vivant sur la plaque sensible. Toutes les photographies d'âmes sensitives vivantes prises à ce jour, paraissent bien n'être que des photographies d'âmes vitales.
[46] J'ai mentionné, au chapitre précédent un autre mode de production de l'aérosôme II basé sur l'emploi du vide ; cet autre procédé, étant dangereux, doit être absolument déconseillé.
[47] V. chapitre VI, Forme de l'âme sensitive.
[48] Le regretté Dr H. Baraduc, de Paris, a photographié plus de mille boules mentales.
[49] Immatière, je le répète une fois de plus, n'est pas zéro.
[50] Au XVIIIe siècle, Pascal ne considérait-il pas les animaux comme de simples automates ?
[51] Cette question de la Vie universelle est étudiée de façon complète dans un autre ouvrage du même auteur L'occultisme et la vie, 1 vol. in- 12 (sous presse).
[52] Au lecteur qui trouverait cette proposition trop audacieuse, je rappellerai non pas même la transfusion du sang, mais simplement le banal phénomène de l'alimentation et, plus précisément, de la lactation. Toutefois ce ne sont là que des procédés fort indirects d'échange à côté desquels l'occultisme possède et met en oeuvre couramment un procédé direct.
[53] Enéide, VI, 724.
[54] Il y a souvent confusion entre ces deux termes chez les auteurs hindous parce que certaines écoles appliquent le mot Jiva à la monade de tous les règnes de la nature; mais la conception de la vie cosmique en opposition avec la vie individuelle est un fait absolument mis hors de doute par la signification du terme paramàçwara : âme vitale universelle.
[55] Il y a de grands rapports entre les magnétismes cosmique et terrestre et le magnétisme humain.
[56] L'occultisme et la Vie.
[57] Cf., la cristallisation.
[58] Cf. les croissances osmotiques du Prof. St. Leduc.
[59] Le mimosa pudica présente plus de sensibilité que les annélides, l'éléphant est plus intelligent que certains sauvages, etc.
[60] Le mouvement existe dans le minéral; mais, on le comprend peu parce que son effort porte généralement sur des siècles. Cf. cependant le travail de cristallisation dans les sels, et le travail de défense dans le métal laminé.
[61] L'âme est collective dans le minéral, spécialisée dans le végétal et semble ne devenir personnelle qu'à partir des vertébrés inférieurs.
[62] Telle est la théorie d'Aristote : l'âme est l'entéléchie première (le principe actif premier) d'un corps organique apte à vivre et ayant la vitalité en puissance.
[63] En étudiant l’anatomie et la dissection de l'âme, nous avons rencontré les éléments se rapportant à ces fonctions ; la preuve de ces rapports sera donnée quand nous étudierons la physiologie et la psychologie propres à chacun de ces éléments.
[64] Nous aurons à constater plus loin que l'Ame vitale se dissout dans beaucoup de liquides.
[65] Nos expériences de chaque jour nous prouvent que le lien unissant l'âme vitale au sujet n'est pas extensible au-delà d'environ huit ou dix mètres suivant les individus. Par suite, lorsque, à la mort, les éléments supérieurs de l'âme s'éloignent du cadavre, l'âme vitale reste près de lui, encore agissante pendant quelques jours, jusqu'à ce qu'elle suive son processus de dissolution en se résorbant elle-même dans l'éther ambiant, quant à ses principes éthériques, alors que la vie proprement dite retourne au réservoir commun.
[66] L'esprit peut être considéré comme une force ayant besoin, de même que toute force, d'un substratum pour se réaliser : l'âme lui fournit ce substratum, elle est en quelque sorte pour lui, un corps semi-matériel ; l'esprit émane l'idée pure, abstraite, et l'âme intelligente (corps mental) la concrétise en la faisant, sous sa direction, élaborer par le cerveau; de même que l'âme vitale produit la vie en principiation, que réalise l'organisme matériel.
[67] Ame intelligente ou corps mental, âme sensitive ou corps astral et âme vitale ou double éthérique.
[68] Je n'en donnerai d'autre preuve que, pour l'âme sensitive, William Crookes auscultant les poumons du fantôme Katie King et les trouvant en parfait état alors que le médium Florence Cook était enrhumé et, pour l'âme vitale, je me bornerai à rappeler le phénomène très commun de répercussion, en vertu duquel, lorsque cet élément est lésé dans un organe quelconque, la lésion se retrouve sur l'organe correspondant du corps physique.
[69] V. plus haut la Matière de l'âme.
[70] « Vous ne mangerez pas de chair avec son sang qui est son âme, car je redemanderai le sang de vos âmes » (Gen. IX, 4-5) — « Le sang est l'âme de toute chair » (Lévit. XVII, 14.) — « L'âme, c'est le sang » (Dt. XII, 23).
[71] A proprement parler, la vie cosmique n'est pas de l'énergie par elle-même ; elle n'est ni chaleur, ni électricité ni lumière, mais elle les peut engendrer ; ou peut donc dire d'elle qu'elle est une abstraction d'énergie ou encore une énergie en principiation.
[72] Il est évident que tout ceci s'applique aux sujets normaux qui se dédoublent par la gauche. Je ne saurais dire comment fonctionne ce mécanisme chez les sujets se dédoublant par la droite; ils sont d'ailleurs excessivement rares, puisque pour ma part, je n'en ai jamais rencontré qu'un seul.
[73] J'ai examiné en détail ailleurs (Méthode de dédoublement personnel, 1 vol. in-8, Paris, 1913) par quels procédés différents de respiration l'homme peut s'assimiler les énergies vitales, astrales et mentales de son ambiance cosmique ; je n'y reviendrai pas ici.
[74] Colonel de Rochas, L'extériorisation de la sensibilité, 1 vol, in-8, Paris, 1895. Ces différentes émanations sont bleues à gauche et rouges à droite.
[75] Il est analogue aux formations madréporiques qui peuvent atteindre la surface de l'océan mais non la dépasser.
[76] J'ai assisté à ce fait : On envoie dans une pièce voisine l'aérosôme I d'un sujet dédoublé ; cet aérosôme, d'ordinaire renfermé dans le corps physique qui est le premier intéressé à éviter toute lésion, se montre toujours d'une maladresse absolue quand il est extériorisé de son guide naturel, et il est rare qu'en franchissant une porte il ne se heurte pas au chambranle ; or il renferme en soi l'âme sensitive et le choc est des plus pénibles au sujet ; cette fois-là, le sujet, à qui pareil accident était déjà survenu, préféra dématérialiser son aérosôme, le faire passer par la muraille et le reconstituer dans l'autre pièce, plutôt que de s'exposer au même risque en franchissant une porte.
[77] La substance astrale serait soit un éther II, soit un éther normal mais autrement condensé au point de vue atomique et moléculaire dans tous les cas un éther différencié.
[78] Etudes sur la médecine animique et vitaliste, 1 vol. in-8, Paris, 1864.
[79] Le neurone est l'ensemble de la cellule nerveuse et de ses prolongements.
[80] L'auteur croit devoir faire remarquer qu'il n'a aucune prétention au titre d'anatomiste ou de physiologiste, n'ayant jamais creusé, de ces deux sciences, que les questions qui touchent à ses études du moment; il prie donc le lecteur de vouloir bien excuser les inexactitudes, à ce double point de vue, qui auront pu se glisser dans les exposés qu'il va être amené à faire de théories qui, pour être répudiées par l'enseignement scientifique, ne semblent pas moins reposer, d'accord avec la logique, sur la réalité des choses.
[81] Expériences de Cl. Bernard.
[82] Ce phénomène, de plus, se révèle par un signe extérieur que la physiologie n'a jamais pu expliquer : le bâillement, qui se produit chaque fois que le courant nerveux passe d'un pédoncule cérébelleux à l'autre, en cas d'assoupissement comme en cas de réveil
[83] Le cervelet égale à peu près la moitié du Cerveau.
[84] Cette théorie, à laquelle nous trouvons une grande valeur n'est pas, je le répète, celle de l'école officielle ; elle a été émise par le Dr Luys et est suivie par un certain nombre de physiologistes. V. à cet égard le Précis de physiologie du Dr Encausse, 1 vol. ln-12, Paris, 1910.
[85] Je rappelle que c'est dans la rate que semble s'opérer la transformation de la force éthérique en force astrale.
[86] On pourrait citer la totalité de l'encéphale, mais le cerveau a, en outre, un autre rôle à remplir comme on le verra plus loin.
[87] On peut, de plus, se baser, pour placer le siège de l'âme intelligente dans les ganglions centraux, sur l'alternance d'irrigation sanguine du cerveau qui coïncide exactement avec l'alternance de la veille et du sommeil, états physiologiques où la pensée et les fonctions vitales subissent de profondes modifications. — N'oublions pas enfin, que Descartes plaçait le siège de l'âme au centre du cerveau, dans la glande pinéale.
[88] C'est à tort que l'on regarde d'ordinaire certaines fonctions organiques comme indépendantes de la volonté, par exemple le fonctionnement du coeur ou des poumons: la volonté peut influer sur le coeur par l'ingestion de digitale, sur les poumons en plaçant le corps dans un milieu irrespirable, etc.
[89] Parmi les chercheurs qui ont le plus expérimenté sur la série des âmes fluidiques inférieures parmi celles dont se compose l'âme humaine totale, je citerai M. L. Lefranc de qui les travaux à cet égard ont été publiés dans le Monde Psychique (années 1911-1912). C'est sur ces travaux, principalement, que va être basée l'étude qui suit, en en modifiant le résultat, dans certains cas, par celui des découvertes plus récentes.
[90] C'est le commandant Darget qui fit pour la première fois cette curieuse expérience à laquelle il fut amené par hasard. J'ai reproduit dans un autre ouvrage (Méthode de dédoublement personnel, 1 vol. in-8, Paris, 1913) la photographie qui en fut alors prise.
[91] Je prie le lecteur de me bien comprendre: je parle ici de la substance de l'âme vitale (double éthérique), qui ne peut pénétrer à travers un écran solide, alors que, au contraire, les intervalles moléculaires des corps solides sont pénétrés par l'éther cosmique, c'est-à-dire par l'attirer pur de toute condensation ou modification atomique ou moléculaire, et par l'od isolé.
[92] Accueillis d'abord avec une faveur inconsidérée, déniés ensuite avec passion, les rayons N, sans être aussi communs que le pensaient MM. Blondlot et Charpentier, ont cependant leur existence propre, qui ressort de certaines de nos expériences notamment de celles du commandant Darget qui les appelle rayons V et sera généralement admise dans l'avenir.
[93] Ce chiffre, obtenu par les opérations faites sur une seule entité, répond assez à celui du poids moyen (environ 60 gr.) obtenu par le Dr Duncan après expériences sur un certain nombre d'entités.
[94] 337 m. 20 dans l'air à 10° ; mais, comme on vient de le voir, le chiffre donné par Matla et Zaalberg est controuvé par mes expériences personnelles.
[95] J'ai montré ailleurs que la théorie de la transmission de pensée est identiquement la même que celle de la télégraphie sans fil: émission d'ondes matérielles captées par un instrument récepteur en quelque sorte harmonisé avec l'instrument émetteur.
[96] Un vol. in-8, Paris, 1890.
[97] Dans le système de la Kabalah juive, od est la lumière positive, ob la lumière négative, et aor ou aour la lumière neutre, absolue, résultant de la combinaison des deux précédentes.
[98] Le rôle de chacun de ces côtés étant très différent, il est logique de penser qu'ils doivent émaner des lumières distinctes.
[99] V. le chap. Biologie organique de l'âme.
[100] V. le chap. Biologie organique de l'âme.
[101] L'expression « suggestible » est employée couramment par les scientistes officiels : il convient de parler français et le mot suggestible ne peut s'appliquer qu'aux choses.
[102] La faillite de Shatan 2 vol. in-8, sous presse.
[103] V. le chap. de la Dissection de l'âme.