Arthur D’anglemont
L’hypnotisme
Le magnétisme
La médiumnité
Scientifiquement démontrés
Avant-propos
Les chapitres contenus dans cet opuscule ont été extraits d'un ouvrage ayant pour titre Les Harmonies universelles, lequel est complémentaire lui-même d'un autre ouvrage intitulé Le Fractionnement de l'infini ; ces deux volumes formant la première partie de la philosophie nouvelle à laquelle nous avons donné la dénomination d'Omnithéisme. Si la connaissance de cette première partie de l'Omnithéisme n'est pas indispensable au lecteur pour qu'il puisse comprendre les démonstrations exposées ici, c'est à la condition que quelques indications lui seront données sur les principes dont elles émanent.
Les phénomènes de l'hypnotisme demeurent incompréhensibles et inexpliqués, quand on les isole de l'âme, de l'âme qui les produit et qui seule peut les faire naître. Mais aussi, il faut cesser de voir dans l'être animique, ce que l'on a nommé un pur esprit, entièrement immatériel, tandis que celui-ci, tout au contraire, est organisé à sa manière, non seulement pour engendrer la pensée dans son for intérieur, mais encore pour la faire irradier extérieurement, et transporter sur chacun des rayons qu'elle projette, les facultés des sens, les facultés affectives, les facultés intellectives qui sont en elle, et les communiquer aux différents êtres avec lesquels elle veut entrer en relation. C'est ainsi que l'on peut comprendre les phénomènes de l'hypnotisme sous l'action de la volonté radiante qui les accomplit à distance.
Le magnétisme nous est encore tout aussi inconnu, dans ses causes déterminantes, que l'hypnotisme, parce que la connaissance de l'âme nous manque également pour pouvoir décrire les phénomènes spécialement magnétiques, si distincts cependant des phénomènes hypnotiques. Et, de plus, ainsi qu'on le verra un peu plus loin, les merveilles du magnétisme demandent pour s'accomplir, non seulement l'intervention de l'âme, mais aussi celle d'un deuxième corps exerçant son action dans l'accomplissement de ces phénomènes, et duquel nous ferons comprendre l'existence.
La médiumnité, qui exprime la communication entre l'homme et ceux qui ont quitté la vie humaine, explique la survivance de l'âme après la mort du corps.
En effet, les phénomènes qui sont la conséquence de ces communications, qu'il est facile de vérifier avec la précision scientifique, apportent avec eux la preuve de l'existence d'intelligences invisibles qui les produisent. Mais comme l'intelligence est inséparable de la pensée, et que celle-ci ne peut appartenir qu'à l'être qui là fait valoir d'une manière intentionnelle, comment alors ne pas reconnaître la présence de cet être, là où il produit des faits qui deviennent inexplicables sans sa participation ? Et puisque les actes intelligents, ainsi engendrés, apparaissent indépendants de toute intervention corporelle, on ne peut donc les attribuer qu'à une puissance animique, décelant l'existence de l'âme, et démontrant sa survivance au-delà de la carrière humaine.
Cependant l’âme ne peut suffire à l'être désincarné pour se manifester, il lui faut en outre le deuxième corps que possède chacun de nous, et qu'il possédait lui-même avant la mort, l'ayant conservé pour remplacer celui qu'il a perdu.
Autrement il n'y aurait aucun lien suffisant pour établir les communications entre l'esprit désincarné et le médium, de telle sorte qu'aucun des phénomènes recherchés ne pourrait avoir lieu.
Avant de faire l'exposé de l’hypnotisme, du magnétisme et de la médiumnité, il est nécessaire, pour établir chacune de ces trois sciences sur des bases inébranlables, de démontrer l'existence certaine des points d’appui sur lesquelles elles reposent.
L'espace très restreint dont nous disposons ici nous interdit de décrire l'organisme de l'âme humaine dont nous avons fait une étude approfondie, mais dans un chapitre spécial, nous donnerons cependant les preuves incontestables de son existence, en nous appuyant sur l'observation des phénomènes qui la concernent et font comprendre son action entièrement indépendante du corps.
De même, nous ferons connaître le deuxième corps, qui s'unit au corps humain chez l'homme, et qui devient le corps apparent chez l'être désincarné.
Mais ces notions seraient incomplètes encore si nous ne donnions un exposé sommaire décrivant les origines et le fonctionnement des fluides impondérables, des fluides vitaux, générateurs des phénomènes physiques, et des fluides psychiques producteurs des phénomènes de la pensée.
Le rôle considérable rempli par ces fluides, éclairera de sa vive lumière les ombres épaisses qui cachent encore bien des vérités, devenues évidentes sous les nouveaux aspects qui les feront connaître.
Enfin, aux dernières pages de cet opuscule un appendice expliquera d'une manière succincte (au moyen d'une figure appropriée) les formations atomiques qui distinguent la matière du corps humain de celle du deuxième corps. Ce sont les tissus différents formés par les atomes, si l'on peut s'exprimer ainsi, qui permettent l'accomplissement de phénomènes remarquables, lesquels autrement ne pourraient avoir leur exécution, et qui en même temps font concevoir pour les produire, des lois qui diffèrent essentiellement des nôtres.
Première note. — La dénomination d'être humain-angélique ou même simplement angélique, désigne un état supérieur au règne humain.
De même, le corps angélique et la matière angélique, ainsi que le corps archangélique et la matière archangélique, auxquels il sera fait plus tard allusion, proviennent soit du règne angélique, soit du règne archangélique. Ces dénominations, indépendantes de tout culte, ont été choisies pour éviter la création de mots nouveaux.
Deuxième note. — Les numéros, qui, à l'entête des chapitres, indiquent leurs divisions sériaires ternaires, sont intervertis de telle sorte que le terme le plus inférieur des trois, c'est-à-dire le numéro 1, est toujours situé à la base de la série, pour cette raison que tout ce qui est de moindre valeur dans la nature, y occupe le dernier rang, qui est le plus bas. La même disposition existe pour le tableau sériaire de la médiumnité, qui également doit être lu de bas en haut.
L'être humain dans son âme et dans sa corporéité
Jusqu'à présent on n'a pas su rendre l'âme appréciable à nos sens, auxquels elle échappe en raison de la grande ténuité de la substance qui la compose. Le corps seul est accepté par le positivisme comme se démontrant par le fait de sa simple présence.
Cependant, le corps considéré dans son principe d'existence n'est autre chose qu'un mécanisme entièrement inerte par lui-même[1], qui ne doit son activité continue et le fonctionnement de ses divers organes, qu'à la présence d'une puissance motrice particulière qui réside en lui et qui l'anime.
Ce qui le démontre suffisamment, c'est qu'au moment de la mort, qui est celui de la séparation de cette puissance motrice d'avec le corps, cet organisme cesse instantanément l'exercice de toutes ses fonctions vitales, de même qu'une machine à vapeur dont la vapeur motrice a été supprimée, cesse d'être active pour tomber aussitôt à l'état d'inertie. Mais si l'on rend la vapeur à cette machine, elle reprend instantanément toute son activité. C'est ce qui arriverait pour le corps cadavérique s'il pouvait rentrer en possession de son moteur lorsque celui-ci l'a quitté ; mais les lois de la vie s'y opposent, car la mort corporelle est toujours la conséquence de la destruction des capacités vitales complètement annihilées au moment où elle survient.
Ainsi le corps n'est jamais qu'un mécanisme passif, qui ne sort de l'inertie qu'autant qu'il est animé par une force intelligente entièrement étrangère à lui, qui le fait mouvoir et à laquelle il obéit sous les injonctions de la volonté de cette intelligence. C'est cette force étrangère au corps qui est l’âme de ce corps, comme la vapeur est l'âme de la locomotive, comme le courant électrique d'une machine, mue par l'électricité, est l'âme de cette machine. Telle est l'âme humaine quand on la considère comme le moteur du corps humain.
L'âme humaine, associée au corps humain, pour pouvoir vivre de la vie terrestre, est formée d'une substance dont la ténuité est si grande que, par elle-même, elle demeure sans action sur la matière, si grossière par rapport à la sienne, qui l'environne. Aussi, à l'état animique pur et simple, l'être humain serait-il entièrement impropre à participer à ce qui s'accomplit matériellement sur le globe terrestre ; c'est pourquoi la nature le pourvoit d'un mécanisme organique qui est un intermédiaire entre son âme et la matière extérieure que cette âme ne pourrait soumettre autrement. Et même nous dirons que ce n'est pas un seul corps, quand ce corps est très grossier dans sa matière comme est celui de l'homme, qui pourrait se relier à l'âme, mais qu'il en est deux autres encore, servant d'intermédiaires, étant construits pour cela avec des matériaux dont les agrégations sont de moins en moins massives d'un corps à l'autre. C'est cet ensemble de corps qui constitue chez l'homme ce que nous nommons la corporéité humaine.
Pour que le corps humain proprement dit puisse agir dans le milieu matériel où il réside, avec toute la puissance dont il a besoin, afin de pouvoir dominer tous les obstacles qui s'élèvent autour de lui, il faut qu'il soit construit de la même matière que ce milieu, et alors ce corps est une force, est un levier qui, sous l'impulsion de l'âme[2], soumet les divers éléments sur lesquels il agit et qu'il ploie à son usage.
Malgré son alliance intime avec le corps, l'âme demeure souveraine sur lui et le domine lorsqu'elle est forte et puissante. On la voit résister, ferme et invincible, aux plus vives souffrances qui viennent atteindre ce corps, comme on la voit s'astreindre, quand il le faut, aux plus dures privations, ou dominer les entraînements impétueux des sens, pour obéir à la tempérance, que lui commandent les lois de la nature.
Là où la prépondérance de l'être animique sur le corps se montre d'une façon plus évidente encore, c'est dans la maladie, où malgré les atteintes les plus graves portées à l'organisme corporel, l'âme demeure d'une manière permanente en possession de toutes les facultés de l'esprit. Que les organes corporels se décomposent d'une manière partielle, ainsi qu'on le voit en certaines maladies, rien n'est atteint, rien n'est désorganisé dans les facultés animiques qui peuvent, il est vrai, s'affaiblir sous les étreintes des souffrances corporelles, mais sans rien perdre de leur rectitude et l'âme demeure invulnérable jusqu'à la mort du corps, avec toute sa virtualité qui pour être voilée, n'en est pas moins réelle.
En effet, jusqu'à l'agonie, quand le caractère est demeuré ferme chez l'être, le moribond laisse voir l'écoulement normal des idées qui furent celles de toute sa vie, en même temps qu'il témoigne encore de ses sentiments les plus délicats, des plus douces tendresses envers ceux qui attendent son dernier souffle et qu'il sait devoir bientôt quitter.
Une exception se montre à cette règle, mais sans pouvoir l'atteindre dans sa généralité ; c'est quand les organes cérébraux ont été lésés, soit à la suite de circonstances particulières ayant provoqué la démence, soit quand ces mêmes organes, affaiblis par l'âge sénile, n'ont plus assez de ressort pour répondre aux injonctions de la pensée. Dans ces deux cas, les facultés de l'esprit n'ont pas été altérées, cependant car s'il y a guérison de la démence, les organes cérébraux qui se trouvaient lésés ou faussés ont été ramenés à leur état normal ; alors ces facultés animiques se sont retrouvées en pleine possession d'elles-mêmes. Ce n'est donc point, en cette circonstance, l'âme qui a été atteinte, mais ce sont les instruments organiques corporels dont elle se sert qui, ayant été dénaturés, modifient les manières de percevoir, ayant subi un renversement analogue à celui des miroirs réflecteurs que l'on dérange de leur position normale, mais qui redressent les images renversées et dérangées, aussitôt que leur est rendue leur position primitive.
Si l'âme devait s'éteindre avec le corps et disparaître entièrement au moment suprême de la mort corporelle, ne verrait-on pas alors se produire des désordres insurmontables dans la pensée ? On constaterait dans le jeu des différents actes de l'esprit, des discordances qui paralyseraient parfois certaines facultés, tandis que d'autres demeureraient vacillantes jusqu'au dernier soupir.
Si toutes les facultés de l'âme, en de telles circonstances, conservent au contraire le principe de leur invariabilité, qui n'est altérée exceptionnellement qu'à la suite de circonstances fortuites, c'est donc que l'âme est un être tout différent du corps ; c'est donc que cet être animique est doué de sa vie propre. Mais si cette vie de l'âme a son indépendance inviolable, c'est qu'elle survit au corps lorsqu'elle est séparée de lui.
Preuves d’existence du deuxième corps adjoint au corps humain
Lorsqu'un membre, bras ou jambe, a été supprimé dans l'organisme corporel tangible, il arrive fréquemment que celui qui a été victime de l'amputation de ce membre, ressent des douleurs plus ou moins caractérisées qui lui en rappellent la présence, car ces douleurs se manifestent sur tout le parcours de l'organe qui a été retranché, et principalement à ses extrémités, comme si cette partie du corps n'eut point été amputée.
A quelle cause attribuer un tel phénomène si ce n'est à la présence permanente de l'âme qui rayonne dans le réseau nerveux du deuxième et du troisième corps, comme elle rayonne dans le réseau nerveux du premier, leur donnant ainsi à toute leur sensibilité ?
Cependant, le deuxième corps, tout particulièrement uni au corps humain proprement dit, est le seul qui participe aux souffrances de celui-ci, et même d'une manière bien atténuée, tandis que le troisième corps, étant par sa nature en communion plus complète avec l'âme, se trouve ainsi qu'elle, assurément, exonéré des souffrances organiques.
Mais quand l'amputation d'un membre a lieu, ce n'est que le premier corps qui la subit, les deux autres y échappant en raison de la grande ténuité de leur matière constituante qui ne peut éprouver aucune atteinte.
Il arrive, ainsi que le fait voir l'observation, qu'à certaines époques de l'année, sous l'influence des variations atmosphériques, la douleur se réveille là où a été opérée la section du membre. Et comme cette douleur est permanente également pour le deuxième corps, en raison des sympathies corporelles, elle poursuit son cours en celui-ci jusqu'à l'extrémité du membre, qui n'a cessé d'être présent en ce corps. Telle est la preuve convaincante de l'existence de ce dernier, existence qui ne peut se confondre avec celle de l'âme, car celle-ci, qui est le siège de la pensée, n'a d'autre habitacle que le cerveau ou bien alors l'action pensante se ferait aussi bien sentir dans les pieds ou dans les mains que dans cet organe, ce qui n'a pas lieu.
Principes généraux sur l’origine des fluides actifs
Les fluides actifs[3] comprennent les fluides matériels, les fluides vitaux et les fluides psychiques. Les premiers, les fluides matériels, servent simplement d'enveloppe aux fluides vitaux. Ceux-ci, connus vulgairement sous le nom de fluides impondérables, et parmi lesquels on distingue le fluide calorique, le fluide lumineux, le fluide électrique, sont plus particulièrement utilisés au fonctionnement de la matière et à celui des organismes corporels, tandis que les fluides psychiques sont les générateurs de la pensée.
Pour se faire une idée de la formation de ces fluides, il faut d'abord concevoir l'existence d'un foyer, leur centre de production, duquel émane une impulsion générative des vibrations déterminantes de leur manière d'être ; ces vibrations s'étendant aussi loin que cette force impulsive peut les conduire.
Que l'on fasse abstraction de ce foyer où s'exerce la force motrice impulsive, il est certain qu'aucune action vibratoire ne pourra se manifester dans ce milieu, et que l'état de repos se montrera permanent sans avoir été troublé. Mais là où aucune vibration ne se fait sentir, il y a absence de tout fonctionnement fluidique, parce qu'il n'y a aucun fluide qui puisse se traduire autrement que sous l'aspect vibratoire.
Toutefois, l'impulsion donnée au foyer moteur, cette impulsion si intense pourrait-elle être, ne produira aucun résultat à distance, si des agents conducteurs de cette impulsion ne se trouvent échelonnés sur son passage, de manière à former un courant actif qui la répercute et la signale. C'est-à-dire qu'aucun courant fluidique ne pourrait jamais se former dans le vide absolu, en l'absence de ces conducteurs. Ces agents véhiculaires des fluides sont des atomes échelonnés de distance en distance, formant des relais pour se communiquer les uns aux autres l'impulsion qui leur est envoyée par le foyer d'émission et ils composent entre eux tout un système autonome. Mais chacun de ces atomes, malgré son insondable petitesse, est pourvu lui-même d'une radiation externe qui lui est propre ; c'est donc au moyen de celle-ci qu'il peut entrer en relation, par contact fluidique, avec les atomes qui l'avoisinent et, de plus, comme chaque atome, ainsi que nous l'avons démontré, est un être doué de sa puissance vitale particulière, non seulement il transmet le courant sans l'affaiblir, mais encore il le soutient de sa propre vitalité expansive.
Mais chaque type de fluide est caractérisé dans son espèce par une forme vibratoire qui lui est propre ; il faut donc que les atomes conservent fidèlement cette même forme spécifique au fluide dont ils sont les agents véhiculaires. C'est pourquoi les atomes marquent eux-mêmes des espèces spéciales leur permettant de donner à leurs propres vibrations, d'atome à atome, la forme de celles qu'ils reçoivent du foyer de transmission. Autrement, si le courant n'était pas fidèlement reproduit sur tout son parcours, il arriverait déformé et perdrait ainsi les caractères de son espèce. Et, on le comprend, ce ne peut être que le type de la vibration, d'ailleurs susceptible de formes et d'intensités les plus diverses, qui peut déterminer les propriétés distinctives d'un fluide et le classer dans l'espèce particulière qu'il représente. Si cette dernière condition n'était pas remplie, tous les fluides seraient les mêmes et, par conséquent, tous seraient entièrement doués des mêmes propriétés, ce qui serait contraire au voeu de la nature.
En résumé, pour former un courant fluidique, il faut trois conditions la première exige le foyer où s'exerce la force impulsive du courant ; la deuxième se traduit par l'action transmissive des atomes qui sont les véhicules des vibrations de ce courant ; enfin, la troisième condition se manifeste par la forme vibratoire particulière qui donne au fluide les propriétés qui le caractérisent en son espèce[4] et tout particulièrement celle du fluide calorique, parce que ce fluide a pour équivalent une quantité déterminée de travail ou de force motrice. Mais comme cette même quantité de force motrice reproduit son équivalent en calorique, il s'en suit que le fluide calorique est le fluide générateur de la force, ou que la force est un état particulier du calorique. Et, en effet, puisque la force reproduit son équivalent en calorique, comme le calorique engendre le même équivalent en travail ou en force, il s'ensuit que force et chaleur se substituent réciproquement l'une à l'autre, et qu'elles sont figurées par le même fluide sous deux états différents, l'un pour la force et l'autre pour la chaleur[5].
Toutes les fois qu'une action fluidique se fait sentir, elle s'accomplit sous la double forme d'émission et d'ondulation vibratoire.
Ainsi, par exemple, quand on allume un luminaire en plein air, au moment de cette opération il y a émission du fluide lumineux à partir du foyer d'incandescence, et cela avec la vitesse particulière à ce fluide. Si cette émission ne rencontre aucun obstacle sur son passage, elle se poursuivra jusqu'à la limite extrême déterminée par la quantité de force dépensée pour la conduite de ce courant de lumière. Si la puissance d'émission était augmentée, il est certain que la longueur du trajet parcouru serait proportionnelle à cette augmentation d'intensités mais ne pourrait pas se poursuivre au-delà. Autrement, on arriverait à cette conséquence absurde qu'un modeste luminaire enverrait son fluide lumineux aussi loin qu'une puissante étoile, tandis que cette même étoile ne projette elle-même sa lumière lointaine que proportionnellement à sa puissance d'émission, qui, elle aussi, a sa limite.
Ainsi, la puissance d'émission est incontestable pour la lumière artificielle au moment où on la fait apparaître spontanément, car ne faut-il pas qu'à l'instant où elle a pris naissance elle parcoure la distance qui sépare son point de départ de son point d'arrivée, qui est celui, comme nous venons de le dire plus haut, où elle a dépensé toute la force d'impulsion qui lui a été donnée ? Et, au-delà de ce point d'arrivée, on conçoit que le courant lumineux dont il s'agit ne puisse manifester sa présence.
Le phénomène d'ondulation vibratoire est non moins nécessaire que celui d'émission, car c'est lui qui est le conducteur du fluide lui-même dès son point de départ, puisque la vibration cessant d'être agissante là où elle s'arrête, l'action de ce fluide se trouve instantanément détruite. Dès lors, la puissance d'émission n'a sa raison d'être qu'autant qu'elle s'unit constamment à l'exercice de la vibration, puisque cette vibration s'arrêtant, le fluide disparaît et il n'est plus à transmettre.
Il s'agit maintenant d'établir que le foyer duquel émane la puissance d'impulsion des fluides est toujours un foyer où réside la vie sous quelque forme que ce soit.
Considérons d'abord l'être humain en tant que producteur de fluides le foyer d'émission de ses fluides se trouve localisé au centre cérébral, dans le moi, siège de la pensée, et il est sous l'action immédiate de la volonté. Ainsi quand nous accomplissons un acte de force, qui consisterait à faire mouvoir un de nos membres, pour que ce membre agisse, il faut qu'il reçoive l'impulsion motrice volitive qui, nécessairement, est une impulsion fluidique partant du moi pensant, pour aboutir, par l'intermédiaire des canaux nerveux, jusqu'au membre appelé à sortir de l'inertie. Si ce membre doit agir avec énergie, la volonté, ou le moi volitif, lui enverra la quantité de fluides actifs proportionnée à la dépense nécessaire pour l'effet à produire.
Que ce soit un acte pensant qui se manifeste, ce sera encore la volonté, au moyen du fluide volitif s'unissant à d'autres fluides psychiques, qui apportera son concours vibratoire aux organes particuliers du cerveau, pour composer la pensée et pour la faire rayonner ensuite extérieurement. C'est alors que cette pensée pourra agir dans le milieu social, au moyen de ses radiations externes.
De part et d'autre, soit pour émettre les fluides générateurs de puissances motrices, qui sont des fluides vitaux, soit pour émettre les fluides générateurs d'actes produits par les facultés de l'âme, et qui sont des fluides psychiques, on voit que le foyer d'émission de ces fluides est le même c'est-à-dire qu'il est localisé au centre pensant, qui est le siège du moi animique.
Les fluides qui irradient extérieurement à l'âme humaine sont conduits par leurs ondulations vibratoires avec la vitesse particulière qui les entraîne, et cela jusqu'au point d'arrivée qui est déterminé par la force impulsive exercée au point de départ, ainsi que nous venons de le dire précédemment. Si l'on juge de la distance déjà considérable que pourrait atteindre dans l'obscurité de la nuit la faible lumière d'une bougie[6], on se formera une idée de la puissance immense avec laquelle une âme humaine est susceptible de projeter dans les lointains espaces les radiations qu'elle engendre.
Les animaux, dans leur âme, produisent instinctivement rémission de leurs fluides d'une manière analogue en leur moi animique animal. Leurs fluides pensants ou psychiques marquent un amoindrissement qui les distance considérablement de ceux de l'âme humaine, et cet amoindrissement est d'autant plus grand que les espèces s'éloignent davantage du règne humain. Cependant, en certaines espèces animales supérieures, il est des facultés sensorielles qui sont très développées, telles que l'odorat, la vue, ou l’ouie ; mais si les fluides psychiques générateurs des facultés affectives et des facultés intellectives sont doués de faibles intensités, par contre les fluides vitaux, ou physiques, plus spéciaux aux corps qu'à l'âme, ont une prépondérance marquée sur les éléments fluidiques de la pensée. En effet, les animaux sont proportionnellement doués de forces corporelles plus intenses que celles de l'homme, et ils le doivent précisément à cette prépondérance de leurs fluides vitaux sur leurs fluides psychiques.
Les végétaux qui, également, sont animiques et corporels donnent l'émission de leurs fluides d'une manière automatique, mais comme le végétal vit plus spécialement de la vie appelée végétative, qui est une vie interne, il laisse apparaître des radiations fluidiques externes. Cependant, si les fluides psychiques sont très peu développes chez lui dans leur germe, les fluides vitaux sont plus apparents là où la croissance végétale, souvent si rapide, signale une grande exubérance de vitalité indiquant l'action puissante des fluides vitaux.
Chez certaines espèces végétales on voit des fluides vitaux marquer leur présence avec une grande prépondérance. Un type spécifique particulier, le silphium lacinatum, dans les vastes plaines où il croît, rend le même service aux voyageurs que la boussole aux marins, pour indiquer la direction constante du nord au moyen de la pointe de ses feuilles qui, toutes, sont orientées de la même manière. N'est-ce pas ce qui indique dans cette plante la présence du fluide aimanté, fluide vital la contraignant à tourner toutes ses feuilles comme autant d'aiguilles de boussoles vers le pôle nord de la terre ?
Les minéraux sont, à un très haut degré, producteurs de fluides vitaux, tandis que les fluides psychiques ne sont encore en eux qu'à l'état de germes tout à fait rudimentaires. Or, le minéral, sous sa forme d'atome, ayant une âme qui est son principe de vie, et cela ainsi que tous les autres êtres, dont il est le rudiment primordial, l'atome est déjà en possession d'une volonté qui, pour être inconsciente, n'en est pas moins agissante de la manière la plus précise, sous l'injonction de la loi intelligente gui la fait mouvoir.
Si cette volonté, même inconsciente, faisait défaut à l'atome, il serait impuissant à exercer aucune action chimique dans la matière, parce qu'il lui manquerait le stimulant pour la lui faire exécuter et, dès lors, il demeurerait indifférent aux sollicitations déterminatives des combinaisons ou des décompositions des espèces.
De même, en l'absence de cette volonté, l'atome ne pourrait faire irradier les fluides qui sont en lui, et qui, ainsi que partout ailleurs, ont leur foyer d'impulsion en son moi animique.
Mais les atomes minéraux sont les sources universelles, pour ainsi dire, des fluides vitaux ou physiques, répandus avec une si grande abondance dans la nature, et que l'on retrouve dans toutes les espèces de la matière. C'est pourquoi on doit les considérer comme les éléments radiateurs incessants de tous ces fluides que, du reste, ils possèdent en eux, en raison de leur constitution intime qui sera décrite ailleurs dans leur ontologie particulière.
Ainsi le fluide électrique, le fluide lumineux, le fluide calorique et tous les fluides vitaux quelconques qui sont engendrés par les minéraux, ont tous pour foyer d'émission le centre animique de chacun des atomes qui sont leurs générateurs.
En ceux-ci, chaque fluide qui en émane, reçoit le type vibratoire de son espèce ; puis, sortant de ce foyer de production pour rayonner extérieurement, ce fluide trouve sur son passage des conducteurs atomiques véhiculaires, d'une insondable petitesse relativement à celle de l'atome qui nous occupe et ce sont ces conducteurs échelonnés de distance en distance, qui transmettent les ondulations vibratoires à leur destination.
Tel est le principe d'origine de tous les fluides, aucun ne pouvant prendre naissance que dans un foyer où réside la vie, car pour irradier, il lui faut la force impulsive capable de lui faire parcourir le trajet déterminé par sa propre puissance d'émission, et sans laquelle il ne pourrait sortir de l'inertie.
C'est pourquoi, pour produire des fluides, l'atome minéral doit être en possession, aussi bien que l'âme humaine, du principe de vie inséparable de l'être, et qui exprime qu'il est également âme en soi, puisque la vie et l'âme ne sont qu'un.
Sciences psychiques subjectives et voyantes
Il y a des états particuliers qui n'appartiennent ni à la veille ni au sommeil proprement dit et qui donnent à la pensée des facultés toutes spéciales lui permettant l'accomplissement des phénomènes d'un ordre supérieur à ceux de la vie vigilante qui est la vie habituelle.
Ces états sollicités par une volonté subjective étrangère à celle des êtres qui la reçoivent, se manifestent sous trois aspects différents sous celui de l'hypnotisme, sous celui du magnétisme et sous celui de la médiumnité.
Ce qui caractérise l'hypnotisme, c'est la soumission du sujet à la volonté agissant sur lui, soumission consentie quand il y a abandon conscient de l'être qui la reçoit ; mais il peut arriver aussi que la volonté suggestive s'exerce à son insu. De part et d'autre, c'est cette volonté qui commande et qui se fait obéir. Si donc elle faisait défaut, les phénomènes hypnotiques ne pourraient avoir lieu.
Le magnétisme, pour se manifester, demande également l'action d'une volonté étrangère sur le sujet, et qui provoque le sommeil particulier à cet état ; mais quand ce sommeil est produit, le magnétiseur peut cesser son action volitive et abandonner le magnétisé à lui-même, lui laissant sa liberté d'action. C'est alors que celui-ci devenu voyant, peut décrire fidèlement ce qui se passe, de près ou à distance, en en donnant les plus minutieux détails, comme il saura pénétrer de ses regards au sein des choses les plus mystérieuses et les mieux cachées, en même temps que ses autres sens et ses diverses perceptions seront de même appelées à se manifester.
Ici le magnétisé a réellement le sentiment de ce qui existe, tandis que l'hypnotisé ne voit que les images ou les pensées qui lui sont imposées. De là une différence profonde entre ces deux états qui paraissent se confondre au premier abord mais cette confusion a lieu parce que la volonté hypnotique peut se mêler à la volonté magnétique et réciproquement. Dans le premier cas, celui qui a été hypnotisé pourra être voyant, jusqu'à un certain point, comme le magnétisé sera susceptible d'accomplir des phénomènes dépendants de la suggestion. Ces réserves faites, les deux états d'hypnotisme et de magnétisme n'en relèvent pas moins de deux principes différents ayant chacun leur caractère propre.
La médiumnité procède de l'hypnotisme et du magnétisme ; c'est-à-dire que le sujet, qui est ici le médium, est soumis à la suggestion qui lui impose l'exécution du phénomène ; mais également, suivant les circonstances, cette suggestion, lorsqu'elle n'est pas complète, lui laisse une certaine liberté d'action, et d'autre part il sera susceptible d'être voyant ou auditif aussi bien que le magnétisé.
Toutefois, il n'appartient pas toujours à un médium de posséder simultanément les deux médiumnités qui, plus généralement de nos jours[7], se trouvent partagées et non réunies chez le même individu.
L'hypnotisme
3 Hypnotisme mental
2 Hypnotisme communicatif
1 Hypnotisme organique et curatif
L'état particulier auquel on a donné le nom d'hypnotisme se traduit sous trois formes différentes
1°, il peut affecter l'organisme corporel au sein duquel il fera naître des effets très complexes chez celui qui a été hypnotisé et qui sera tantôt éveillé, tantôt endormi ;
2° il se manifeste par un sommeil tout particulier dans lequel le sujet accomplira à son insu les divers actes qui lui seront imposés ;
3° enfin, l'hypnotiseur agit également sur l'hypnotisé à l'état de veille, imposant à celui-ci ses goûts, ses sentiments et ses propres pensées.
L'hypnotisme n'est pas seulement le privilège de l'homme, il appartient à tous les êtres de la nature à des degrés divers.
Chacun sait que le minéral est doué de la propriété hypnotique, et qu'il suffit, de fixer les regards avec persistance sur un objet brillant ou scintillant, ou sur une vive lumière, pour ressentir les effets du sommeil caractéristique de l'hypnotisme, lorsque celui qui recherche ce sommeil est apte à le ressentir.
Dans ce phénomène, ce sont les atomes minéraux de la substance sur laquelle on porte les regards[8], qui agissent comme hypnotiseurs d'une manière suggestive.
Or, ces atomes minéraux, embryons de futurs végétaux, qui plus tard eux-mêmes deviendront des animaux, ont déjà en eux les premiers vestiges d'une volonté naissante, mais qui est entièrement inconsciente. Cependant, cette volonté suffit pour produire l'état hypnotique.
Quand l'homme vient ajouter sa volonté hypnotique à celle du minéral, il en prend la direction et se substitue à lui, tout en profitant du concours qu'il en a reçu.
Les végétaux renferment assurément des espèces chez lesquelles la propriété soporifique hypnotique doit apparaître avec plus de puissance que chez les minéraux, car la nature est constante dans ses analogies que l'on retrouve partout avec une grande fidélité. D'ailleurs ces espèces sont nécessairement voisines de celles qui provoquent le sommeil et parmi lesquelles il en est qui se signalent par les hallucinations qu'elles engendrent.
Chez les animaux l'hypnotisme est pratiqué par certaines espèces avec une très grande puissance. Le serpent hypnotise l'oiseau à distance, et celui-ci affolé, éperdu, vient malgré sa résistance et ses cris désespérés, tomber dans la gueule béante de son redoutable ennemi.
Les oiseaux de proie exercent un pouvoir analogue à celui du serpent pour s'emparer de leurs victimes terrifiées par cercles suggestifs qu'ils décrivent dans les airs pour annihiler leur volonté. De même les chiens de chasse, et particulièrement les chiens d'arrêt, hypnotisent le gibier qui demeure haletant sous leur regard, et qui même se laisse saisir parfois sans avoir la force de fuir le danger qui le menace.
Mais toutes les espèces animales possèdent la volonté hypnotique, quoique chez beaucoup d'entre elles elle demeure plus ou moins voilée et plus tard on découvrira les services que rend cette faculté, non seulement aux plus humbles des animaux, mais encore à tous les végétaux et à tous les minéraux, car il n'y a rien dans la nature qui ne trouve son utile emploi et qui n'ait sa raison d'être.
Ce qui provoque l'hypnotisme, c'est simplement la volonté de l'hypnotiseur se substituant à celle de l'hypnotisé de manière à s'emparer de toutes les impressions, de toutes les pensées de celui-ci, afin de les annihiler et de les remplacer par les impressions, par les pensées qui auront été suggérées. Il est certain dès lors, que l'hypnotisé qui a fait abstraction complète de sa volonté, en retrouvant une autre qui s'est substituée à la sienne, ne peut plus, vouloir autre chose que ce qu'exige cette volonté d’emprunt. C’est pourquoi il y a non seulement une obéissance passive, mais un vouloir énergique pour accomplir tout ce qui est demandé quand l'hypnotiseur commande énergiquement lui-même.
Ce n'est donc pas seulement la substitution de volonté qui a eu lieu, mais c'est également celle de toutes les autres facultés animiques, soit sensorielles, soit affectives, soit intellectives, au gré de celui qui est devenu le dominateur de l'âme qui s'est transitoirement abandonnée à lui.
Cette substitution d'âme à âme se comprend et apparaît évidente quand on envisage la forme radiante externe de l'âme humaine, localisée dans la tête corporelle, et dont chacun des rayons est porteur à distance de ses propres facultés volitives et autres.
Il faut donc voir dans l'homme, ainsi que nous l'avons exposé précédemment, un foyer radiateur semblable à un luminaire formant autour de lui une auréole fluidique propagée à grande distance et qui, pour être invisible, n'en existe pas moins.
La description qui a été donnée des origines primitives des fluides psychiques dans l'âme humaine et de leur formation d'après les types de vibrations qui se rapportent à leur espèce particulière, a fait comprendre que chaque faculté sensorielle, ou affective, ou intellective, était représentée dans le domaine pensant par une de ces formes fluidiques.
Mais la pensée ne demeure pas confinée dans le cerveau ; elle irradie au dehors de lui, transportant les fluides qui la constituent avec leurs vibrations propres, précisément pour former cette auréole radiante dont nous venons de parler. Celle-ci comporte ainsi toutes les facultés pensantes produites d'abord dans le centre psychique cérébral animique, où elles se composent, pour se répandre ensuite tout autour d'elle, et, de là, dans le milieu atmosphérique. Ainsi l'âme est donc aussi complète dans ses radiations externes que dans son centre pensant proprement, dit.
Mais chaque individu étant conformé de la même manière, soit dans son externe radiateur, soit dans son centre interne pensant, on concevra facilement que l'âme de l'hypnotiseur, en vertu du consentement qui lui a été donné par le sujet hypnotisé, puisse imposer à la volonté de ce dernier les mêmes vibrations volitives que les siennes propres.
Et, de plus, comme c'est la volonté dans l'être animique qui commande à l'exercice de toutes les autres facultés pensantes, il est certain que chaque faculté du sujet sera également soumise à celle qui lui correspond chez l'hypnotiseur. Pour cela il suffira simplement qu'il y ait contact entre les radiations fluidiques des deux âmes, celle qui commande à l'autre lui enjoignant de vibrer à l'unisson des siennes en toutes ses facultés quelconques, lorsque l'ordre lui en aura été donné. Or, comme ce sont précisément les formes vibratoires qui déterminent la nature particulière de chaque faculté, et même les diverses sensations que celle-ci éprouve, il s'ensuit que le sujet hypnotisé vibrera de la même manière que l'hypnotiseur dans ses fluides radiateurs, toutes les fois que ceux-ci recevront des impulsions vibratoires similaires.
Ainsi par exemple si l'hypnotiseur commande au sujet de boire un verre d'eau auquel il attribuera par sa volonté la saveur d'un autre liquide qu'il aura déterminé dans son for intérieur, la sensation savoureuse ressentie par le sujet sera exactement celle de ce liquide imaginaire. Mais celui qui a formulé dans sa pensée la saveur qui devait être reproduite, l'a ressentie lui-même par souvenir, et cette sensation mnémonique a été suffisante pour mettre chez lui en vibration les fluides de la faculté sensorielle du sens du goût, conformément au type également vibratoire de cette saveur. Quoi d'étonnant alors que cette transmission vibratoire procure à l'hypnotisé qui la reçoit la sensation savoureuse qui est particulière au liquide déterminé par la volonté hypnotique !
D'après cette loi, les sensations odorantes, les sensations tactiles, les sensations visuelles, les sensations auditives pourraient donner lieu à des phénomènes de fiction analogues sous l'action de la volonté qui les ferait naître.
Test ce qui explique que le sujet hypnotisé peut avoir sous les yeux les tableaux les plus fantastiques, et même en contradiction avec les aspects que donne la nature, mais qui auraient été imaginés par celui qui les fait voir, et qui les a vus lui-même en imagination, se dessinant sous les formes vibratoires fluidiques qui ensuite sont transmises aux rayons visuels du sujet hypnotisé. De même, un chant silencieux, qui ne serait reproduit que par le souvenir de l'hypnotiseur, pourrait aussi bien se faire entendre au moyen des vibrations de la faculté auditive radiante qui en aurait la perception.
La volonté hypnotique peut également agir d'une manière transitoire sur les facultés affectives ou morales, en suggérant au sujet des sentiments tout à fait en contradiction avec ceux qu'il professe en son for intérieur, mais sans en encourir la responsabilité, puisque ces sentiments qu'il dénonce sont indépendants de sa propre volonté.
De même, l'intelligence peut être amenée à des divagations contraires à la logique et au bon sens, ayant obéi passivement à une volonté, étrangère dont elle n'a pas conscience.
Telles sont les suggestions hypnotiques qui peuvent altérer la vérité et qui expriment les aberrations que ces suggestions sont susceptibles de faire naître mais tous les sujets n'ont pas des aptitudes égales pour l'abandon de leur volonté aussi est-ce de la plénitude plus ou moins complète de cet abandon que résulte la valeur exécutive du sujet, car s'il lui reste une certaine somme de volonté non soumise, il pourra y avoir désaccord entre les deux âmes en présence et les phénomènes ne s'accompliront alors qu'incomplètement.
L'hypnotisme se manifeste sous trois aspects spéciaux donnant lieu à trois ordres de phénomènes distincts. De là l'hypnotisme organique et curatif, l'hypnotisme communicatif et l'hypnotisme mental (se rapportant aux facultés sensorielles, aux facultés affectives et aux facultés intellectives), sur lesquels nous allons arrêter notre pensée.
1 - Hypnotisme organique et curatif
Les minéraux, les végétaux, les animaux étant doués de facultés hypnotiques en de certaines proportions, peuvent devenir des agents curatifs quand ces facultés sont appliquées avec intelligence pour produire la guérison de bien des maladies.
L'hypnotisme minéral curatif peut se manifester sous trois formes différentes, suivant la nature des espèces minérales employées pour combattre des phénomènes morbides particuliers, et donner lieu à la lapido-thérapie, à l’aimantation thérapeutique et à la métallo-thérapie.
Ce que nous nommons la lapido-thérapie se rapporte à l'action curative de certaines pierres précieuses, très peu étudiée encore, mais qui cependant est susceptible de donner des résultats avantageux, surtout comme préservatif de certaines maladies.
Parmi ces pierres précieuses, le corail, l'émeraude, l'opale et d'autres encore, sont plus ou moins actifs ; ils peuvent exercer une action médicale particulière sur les malades, en leur communiquant leurs propres fluides qu'ils font rayonner sur eux. Puis, ensuite, ils absorbent les fluides impondérables délétères engendrés par la maladie, se comportant à l'égard de ces fluides comme le charbon à l'égard des gaz dont il est un puissant accumulateur.
Ces soustractions de fluides contaminés détruisent les causes du mal et ramènent l'état de santé quand les agents de soustraction de ces fluides ont été en nombre voulu pour les absorber complètement. Mais c'est surtout à titre d'agents hygiéniques que ces espèces minérales sont utiles pour repousser les émanations malsaines, ainsi que le pressentent les médecins qui font porter des colliers de corail aux jeunes enfants.
Lorsque la maladie survient, les coraux qui présentaient le plus vif incarnat, pâlissent, perdent leurs reflets et se ternissent quand ils sont saturés par les mauvais fluides qu'ils ont absorbés. C'est ce qui a lieu également pour l'émeraude et pour l'opale qui perdent de même leur brillant et s'altèrent momentanément dans leur coloration, quand elles sont en contact avec des personnes atteintes de maladie, auxquelles elles soustraient leurs fluides délétères. De là d'ailleurs un procédé facile pour expérimenter les pierres précieuses susceptibles d'une action thérapeutique.
Les aimants, qui donnent lieu à une curation que l'on pourrait nommer aimantation thérapeutique, peuvent exercer une grande influence sur certaines affections. Comme le fluide aimanté, qui se dégage des aimants naturels ou artificiels, est un fluide moteur, ainsi que nous l'avons décrit ailleurs, il agit spécialement sur les fonctions vitales, en général, qu'il tend à régulariser.
La métallo-thérapie, découverte très récente et qui consiste dans l'application de plaques métalliques sur les diverses parties du corps, agit d'une manière analogue à la lapido-thérapie, ainsi que nous venons de la décrire mais son action est beaucoup plus puissante ; elle est susceptible de combattre des maladies plus intenses. Les différentes espèces métalliques produisent des effets curatifs différents, et cela doit être, car les fluides qui rayonnent de chacune d'elles comportent des caractères particuliers déterminatifs de propriétés non moins spéciales.
De même les plaques métalliques absorbent les fluides morbides dont elles débarrassent le malade, ramenant ainsi la santé qui est également sollicitée par l'absorption des fluides générateurs envoyés par le métal.
Dans l'exercice de ces divers phénomènes curatifs, les atomes minéraux groupés pour former la matière agissante, ont envoyé leurs radiations fluidiques volitives inconscientes, qu'il faut considérer comme étant hypnotiques.
Les végétaux donneront par la suite des cures hypnotiques aussi bien que les minéraux. Déjà on a constaté que des fruits ou des graines[9], possédaient des propriétés curatives. Celles-ci, comme précédemment, s'exercent par échange de fluides, les uns abandonnés par le fruit ou la graine, et les autres soutirés à la personne malade. De même ici, l'action hypnotique se produit d'une manière inconsciente.
Chez les animaux c'est encore la même loi qui se répète. L'homme peut se guérir de certaines maladies à leur contact ; mais comme il y a échange de fluides, l'animal subit le mal qui lui est transmis par les radiations morbides, il en éprouve les symptômes, et meurt parfois en très peu de jours. Cependant, on pourrait lui éviter la mort, et même toutes souffrances qui la précèdent, si on avait le soin d'expulser de son corps les fluides dangereux qui ont été absorbés par lui.
C'est encore d'une manière inconsciente que s'opère l'action hypnotique de la part de l'animal mais comme sa volonté n'est pas contraire à l'accomplissement du phénomène, celui-ci suit son cours et l'échange de fluides se fait régulièrement.
L'hypnotisme humain comporte d'abord les mêmes caractères qui viennent d'être signalés chez l'animal.
Le contact intime d'un individu sain avec un individu malade pourra communiquer fluidiquement la maladie au premier, tandis que le second éprouvera une amélioration plus ou moins sensible dans sa santé.
De même, les vieillards se rajeunissent sous le souffle d'un jeune corps, tandis que celui-ci s'assimile, sous une forme ou sous une autre, les infirmités anticipées, ou les maladies de la vieillesse. Combien de jeunes femmes dépérissent dans leur santé pour avoir contracté un mariage où se signale un grand écart dans l'âge des époux !
Quand l'homme pratique l'hypnotisme dans la plénitude de son action volitive, la suggestion peut s'exercer sur le corps de l'hypnotisé aussi bien que sur son âme. Pour cela, l'âme du sujet fait accomplir au corps tout ce qu'elle lui commande inconsciemment, obéissant elle-même à la volonté de l'hypnotiseur.
Cette volonté peut lui prescrire de produire les phénomènes de la catalepsie, ou ceux capables d'engendrer dans l'organisme des phénomènes particuliers résultant de perturbations momentanées dans les fonctions vitales, ou d'agir sur des maladies susceptibles de guérison, sous l'influence de la volonté, quand celle-ci est douée d'un pouvoir suffisant pour les combattre.
Les phénomènes de catalepsie se produisent sur le corps, sous l'action volitive de l'âme. Pour cela, celle-ci suspend provisoirement le cours des fonctions vitales dans le membre qui doit être amené à l'état de catalepsie, en détournant une partie des fluides qui circulent dans les nerfs sensitifs et moteurs de ce membre ; car c'est l'âme qui est à la fois le producteur et le distributeur des fluides qui parcourent tout le réseau nerveux de l'organisme. Or, du moment où la force motrice nerveuse est devenue trop faible pour exercer la fonction vitale, celle-ci se trouve suspendue, et comme le courant sanguin est, par suite, très amoindri lui-même, l'état cadavérique transitoire se manifeste par la rigidité, et la sensibilité du membre se trouve en même temps annihilée, d'autant plus que la sensibilité nerveuse est également suspendue. Mais la catalepsie locale cesse dès que le courant fluidique a repris son cours, et avec lui le courant sanguin.
L'âme du sujet produira dans son corps des effets anormaux qui lui seront demandés, d'après certaines conditions particulières, si toutefois sa puissance agissante est suffisante pour les réaliser. C'est ainsi que peut être produite sur un membre du corps une plaie artificielle formée en quelques heures, par l'âme qui en a reçu la suggestion.
Comment cette plaie artificielle peut-elle se produire si ce n'est encore par la volonté animique qui, maîtresse du courant fluidique circulant dans les ganglions nerveux, dans les plexus et dans les nerfs cardiaques, augmente la rapidité de ce courant qui agit sur les afflux sanguins, lesquels se portent avec une certaine violence sur le point indiqué pour la formation de la plaie artificielle ?
Le frottement incessant occasionné par des mouvements plus actifs des liquides en circulation détermine une élévation de température. Cet excédant de calorique ainsi engendré agit sur le phosphore contenu dans le sang, ce qui détermine une brûlure donnant naissance à la plaie là où elle doit être produite.
C'est de cette manière que se forment artificiellement les stigmates, sous l'action suggestive que l'âme reçoit de l'hypnotiseur. Celle-ci, surexcitée par l'ordre suggestif qui lui est donné, provoque transitoirement dans le corps le phénomène morbide de la fièvre, qui n'est autre qu'une circulation sanguine trop précipitée. De là l'élévation de température que nous venons de signaler, due à un surcroît de frottement occasionné par le courant sanguin, élévation de température à laquelle s'ajoute l'action comburante du phosphore contenu dans le sang et qui, dans la fièvre, semble brûler le corps tout entier. Mais dans le cas qui nous occupe, la brûlure du phosphore, au lieu d'être répartie dans toute la masse de la matière corporelle, est centralisée sur un seul point ; de là, la brûlure très vive devenant ainsi une véritable plaie.
Il n'est pas toujours nécessaire qu'une suggestion étrangère participe à l'accomplissement de ce phénomène ; on a vu des personnes manifester l'ardent désir d'avoir sur le corps des stigmates, et ce désir qui était en même temps une foi profonde dans la réussite, devenu volonté hypnotique auto-suggestive, a suffi pour produire les plaies sur les parties du corps où elles devaient apparaître.
Bien des maladies peuvent être traitées plus ou moins victorieusement par l'hypnotisme, sous l'ascendant de la suggestion, qui commande au malade d'agir d'une manière curative sur son propre individu. Dans ce cas, la volonté hypnotique devient un agent thérapeutique qui se communique par radiation à l'âme du sujet et lui donne ses qualités médicales magnétiques par action réflexe.
Et l'âme s'étant approprié ces propriétés curatives, les applique à la maladie corporelle qui se trouve ainsi combattue. Lorsque la même opération a été plusieurs fois répétée, la guérison peut survenir, si toutefois elle est possible.
Mais ici le phénomène doit être envisagé sous le double aspect de l'hypnotisme et du magnétisme, l'hypnotiseur devenant en même temps magnétiseur, quand il exerce l'action curative sur les radiations psychiques du sujet.
Cette action magnétique se manifeste alors[10], par épuration des fluides corporels du malade sous l'influence de l'hypnotiseur, toute maladie entraînant avec elle la contamination plus ou moins profonde de ces fluides. Or, leur épuration s'opère par élimination des atomes véhiculaires de leurs vibrations, atomes de mauvais aloi, qui sont remplacés par d'autres atomes de bonne qualité.
Ce ne sont pas seulement les fluides corporels qui peuvent être contaminés, ce sont également les organes au sein desquels se trouvent des microbes animaux, végétaux et minéraux, se montrant comme autant d'espèces anormales génératives de l'affection morbide. Il suffit que l'action magnétique, s'imposant à ces espèces, les neutralise et les mette ainsi dans l'impossibilité de nuire; c'est alors que survient la guérison.
Certaines maladies locales peuvent être traitées par transfert d'un sujet à un autre, au moyen de la seule suggestion hypnotique. L'un des deux sujets, qui est le malade, n'est pas soumis à l'action hypnotique, tandis que l'autre la reçoit, pour se mettre ensuite en rapport, par le contact des mains, avec ce malade auquel il doit soustraire l'affection dont il est atteint en se l'appropriant lui-même transitoirement.
Le phénomène de guérison s'explique par le mélange intime des fluides radiateurs des deux sujets. C'est alors que celui qui est hypnotisé soustrait aux fluides corporels morbides du malade les impuretés atomiques qui les corrompent, pour les faire absorber transitoirement à ses propres fluides correspondant à ceux du membre ou organe malade.
Quoi d'étonnant alors que les mêmes effets douloureux se reproduisent dans le membre ou les organes de celui qui s'est approprié la maladie, de laquelle il sera exonéré par la volonté de l'hypnotiseur ? Pour cela, la suggestion commande intuitivement l'expulsion des éléments morbides qui avaient été assimilés par les fluides du sujet transférant et, dès lors, ce sujet qui a été hypnotisé, ne se ressentira plus des atteintes du mal dont il aura été également délivré.
En cette circonstance, les radiations fluidiques de l'hypnotiseur agissent par suggestion sur les radiations fluidiques de la personne hypnotisée, qui elle-même exerce une influence radiante sur le malade. Mais l'hypnotiseur n'en est pas moins l'agent principal dans l'accomplissement du phénomène curatif.
La même opération répétée plusieurs fois peut suffire pour purger, épurer les fluides entachés par la maladie, et ramener à l'état de santé complet, ainsi que le constatent les expériences qui ont été faites.
Les applications de l'hypnotisme curatif sont susceptibles de variations nombreuses suivant les manières différentes dont on opère. Des influences particulières peuvent se manifester selon la nature sexuelle des courants fluidiques utilisés, influences auxquelles on a donné le nom de polarisation, et qui ne sont autres que celles provenant d'effets produits soit par des fluides de même sexe, soit par des fluides de sexe complémentaire, suivant que l'hypnotiseur les distribue au sujet sur lequel il opère. Et, en effet, par sa volonté il peut faire appel aux courants fluidiques masculins ou aux courants fluidiques féminins qui, les uns et les autres, existent en lui, et qui pareillement se trouvent chez le sujet avec lequel il est en rapport en même temps qu'il faut tenir compte du sexe caractéristique de celui qui opère et de celui qui est opéré. De là, des nuances plus ou moins sensibles dans les phénomènes, susceptibles de donner lieu à des effets souvent très différents, mais qui doivent avoir leur utile emploi.
2 - L'hypnotisme communicatif
D'une manière générale, il faut d'abord envisager l'hypnotisme communicatif comme étant exercé dans l'humanité tout entière par chacun de ses membres.
C'est-à-dire que celle-ci est la résultante de toutes les volontés qui se manifestent en elle.
Dès lors, la volonté collective humaine universelle s'impose de la masse à l'individu, et il en résulte pour cette humanité une valeur moyenne de capacités déterminée par ses diverses qualités ou ses divers défauts. De telle sorte que chacun, dans une certaine mesure, subit la suggestion de la collectivité humaine, mais seulement en raison de ses propres tendances, car ici il n'y a pas abandon de la volonté à ce grand hypnotiseur collectif. Cependant, il ne faut pas se dissimuler que nous subissons l'influence hypnotique générale de notre humanité, et que si celle-ci possédait plus de valeurs qualitatives qu'elle n'en a réellement, nous serions tous meilleurs par l'âme, et aussi plus sains par le corps, du moment où le fluide universel dans lequel nous vivons, ne serait plus contaminé par des influences pernicieuses.
L'hypnotisme humain collectif se partage d'abord en grandes divisions qui correspondent à celles des nationalités. Chacune est imprégnée d'une volonté générale se traduisant par le sentiment patriotique, de telle sorte qu'un peuple est unanime pour la défense de ses droits, animé dans tous ses membres par un même vouloir se communiquant en eux d'une manière permanente, et agissant sur les nouvelles générations dès l'enfance, sans qu'il soit besoin de raviver ce sentiment toujours entretenu par la suggestion collective de la nation.
Les cultes sont également générateurs de suggestions analogues déterminées par la foi ou par la volonté sacerdotale qui s'impose aux croyants. Et comme l'entente est générale sur les mêmes principes établis, tous ceux dont les croyances sont semblables font rayonner fluidiquement le même vouloir les uns sur les autres ; et ils se maintiennent ainsi d'une manière unanime dans une constante uniformité de pensée. Dans les grandes institutions, telles que celles des armées de terre et de mer, l'esprit de corps se manifeste également une manière suggestive inconsciente réagissant plus ou moins fortement sur chaque individu incorporé. N'en est-il de même dans la magistrature et, successivement, dans toutes les grandes agglomérations humaines réunies sous un même drapeau, obéissant à de mêmes principes ou se trouvant solidaires de mêmes intérêts ?
Si l'on veut descendre dans les bas-fonds sociaux, là où s'étalent le vice et le crime, on y verra un hypnotisme permanent exerçant ses redoutables ravages, en se communiquant par radiations corruptrices sur les âmes portées vers le mal par leurs mauvais penchants, et s'assimilant de préférence ces fluides dévastateurs des consciences.
L'individu subit donc cette influence de la collectivité criminelle qui réagit sur lui, mais cette suggestion n'a de prise que sur ceux qui sont trop faibles pour la combattre, car l'âme vraiment honnête se révolte contre les pensées malsaines qui viendraient l'assaillir.
Quand le même vouloir coupable s'exerce d'une manière suggestive d'individu à individu, sa puissance communicative est plus grande et d'autant plus dangereuse que celui qui l'exerce est doué d'une volonté plus intense que celle de celui sur lequel il agit.
Cependant, dans ces circonstances, comme il n'y a pas abandon volitif consenti par celui qui reçoit cette suggestion, il lui reste toujours une somme de volonté suffisante pour s'y soustraire et exercer son indépendance, ou sa liberté d'action, celle-ci ayant pour guide la conscience qui le sollicite, si faible soit-elle encore.
Mais si le malfaiteur possède un pouvoir incontestable pour entraîner au mal, l'homme de bien est doué d'une puissance suggestive incomparablement supérieure à la sienne. Lui aussi, non seulement entraîne par ses conseils salutaires celui auquel il s'adresse, mais il lui communique par ses fluides régénérateurs une suggestion fortifiante qui tend à le rendre meilleur et souvent le console dans ses peines et adoucit l'amertume de ses malheurs.
Quand une âme est riche d'une grande puissance pour le bien, elle est capable alors d'entraîner les foules par son hypnotisme supérieur, de dominer les peuples et même l'humanité entière par ses hauts enseignements, par son grand dévouement, par ses sublimes exemples.
De même, les collectivités supérieures, les grands peuples exercent sur les autres peuples leur influence suggestive salutaire lorsqu'ils sont les défenseurs des opprimés et qu'ils brisent les chaînes de l'esclavage sous toutes ses formes ; c'est à ces peuples propulseurs du progrès qu'il appartiendra un jour de guider l'humanité vers l'harmonie sociale.
3 - L'hypnotisme mentale
3 Intellectif
2 Affectif ou moral
1 Sensoriel.
Si l'hypnotisme peut produire les aberrations des sens, des facultés affectives ou morales, et des facultés de l'intelligence, d'une manière inverse il est susceptible d'être l'éducateur de toutes ces facultés et de développer chez l'individu toutes les capacités se rapportant à l'exercice de la pensée. Cet hypnotisme, qui est l'hypnotisme mental, peut-être considéré comme le régulateur de tous ceux qui viennent d'être précédemment décrits.
Il est à remarquer que tout enseignement se manifeste par une transmission de connaissances sous l'action volitive du professeur qui en fait l'exposé, et que cette action volitive est toujours suggestive pour faire pénétrer ces connaissances dans l'esprit de celui qui les reçoit.
Jusqu'à présent cette suggestion du professeur a été inconsciente, c'est pourquoi elle ne fut pas toujours couronnée de succès ; mais quand celui-ci exercera une action hypnotique impérative sur ses élèves, leur enjoignant l'exécution précise des préceptes qu'il leur enseigne, ceux-ci feront forcément de rapides progrès, d'autant plus grands que les volontés individuelles des élèves agissant les unes sur les autres par esprit de corps, seront multiplicatives de la suggestion professorale.
C'est alors que la volonté suggestive imprimera à chacun l'ardent amour de son art[11] et à l'indifférence qui règne aujourd'hui chez un si grand nombre de travailleurs, ne pouvant être que des producteurs médiocres, à cette indifférence sera substituée la passion sublime pour le beau, et la perfection en toutes choses. En ce temps là, non seulement les produits du travail seront admirablement exécutés, mais l'enseignement par l'hypnotisme s'étendant à l'éducation morale et au développement des intelligences, on peut concevoir quels progrès considérables résulteront un jour de ces magnifiques applications.
Comme les facultés de l'esprit se partagent en trois ordres généraux qui les renferment toutes, il y a également trois hypnotismes se rapportant à ces trois mêmes ordres et qui se nomment successivement l’hypnotisme sensoriel, l'hypnotisme affectif ou moral et l'hypnotisme intellectif.
L'éducation des sens, si utile pour le perfectionnement de tous les travaux matériels et de tous les travaux artistiques, cette éducation qui existe à peine aujourd'hui, sera donnée un jour à chacun sous l'ascendant de l'hypnotisme, et alors les médiocrités ayant disparu, il n'y aura plus que des maîtres chez tous les travailleurs.
Les arts industriels qui s'exercent par le sens du tact ou du toucher, exigent un long apprentissage pour chaque genre d'industrie, surtout quand il s'agit de travaux de précision dont l'exécution demande une très grande délicatesse dans le mouvement des doigts. Or, la suggestion qui s'applique aux facultés intellectives, enseignera les moyens les plus corrects et les plus prompts pour l'accomplissement de ces travaux qui, également, s'exécuteront avec la plus grande rectitude.
S'il s'agit des arts qui demandent spécialement l'exercice du sens de la vue, celui-ci sera élaboré par l'hypnotisme, avec la plus grande perfection ; et même chez les sujets où existent des aberrations visuelles, celles-ci seront redressées comme sont et seront guéries un si grand nombre de maladies par l'hypnotisme curatif. C'est alors que la peinture, la sculpture, l'architecture seront exécutées par de grands artistes se surpassant à l'envi les uns les autres.
Le sens vocal et le sens de l'ouïe, complémentaires l'un de l'autre pour créer l'art musical, ces sens bénéficieront également de la suggestion hypnotique pour engendrer les virtuoses et les brillants compositeurs.
Dans tous les arts, où les professeurs enseignent les méthodes qui s'y rapportent, on pourrait constater que ceux dont les élèves marquent une plus grande supériorité, sont précisément les professeurs les plus puissamment doués des facultés hypnotiques. C'est pourquoi le professorat sera donné par la suite de préférence aux esprits les plus volitifs, en même temps que les plus instruits.
L'hypnotisme affectif, ou moral, rendra des services plus grands que l'hypnotisme sensoriel, car c'est à lui qu'on devra un levier puissant pour aider au redressement du coeur humain.
Mais les facultés affectives ou morales comprennent la volonté, l'amour universel et la conscience. C'est pourquoi il y aura à faire l'éducation volitive de l'âme, non seulement pour communiquer de grandes intensités à la volonté, mais encore pour guider celle-ci dans les actes dont elle est l'instigatrice.
De même, l'hypnotisme agissant sur l'amour pour le purifier, pour le grandir et l'ennoblir, deviendra de ce chef un des plus grands facteurs de l'harmonie sociale.
Enfin la suggestion, venant seconder la conscience dans son oeuvre de direction morale, fera partout éclore la vérité en chassant le mensonge, comme elle sera le propulseur de toute justice, comme elle exigera l'accomplissement de tout devoir. Et c'est ainsi que, par la suite, les méfaits disparaîtront peu à peu sous l'ascendant des volontés supérieures qui les auront détruits dans leur germe, préparant ainsi aux générations futures des temps de calme, de paix et de bonheur.
L'hypnotisme intellectif, agissant sur les facultés intelligentes, donnera ici encore des résultats non moins admirables. Ces facultés qui comprennent, d'une manière générale l'entendement, l’idéalité et la réflexion, peuvent recevoir une culture multiplicative de leur essor. Elles feront naître les esprits pratiques supérieurs se développant dans les élaborations de l’entendement. Les historiens, les littérateurs, les poètes grandiront par la culture de l'idée. Puis, les grands administrateurs des nations, les grands savants, les grands philosophes surgiront de l'éducation suggestive de la réflexion.
Mais il est vrai que ces grandes éclosions de facultés transcendantes ne seront réalisables qu'autant qu'elles s'appliqueront à des esprits déjà doués par eux-mêmes en naissant d'une grande supériorité. Cependant, toutes les intelligences, sans atteindre à de mêmes hauteurs, participeront aux bienfaits de cette éducation éminemment progressive, qui élèvera graduellement le niveau de l'esprit humain.
Si l'hypnotisme offre des dangers quand il est appliqué sans mesure, ou bien avec des intentions malveillantes et abusives, ce n'est point un motif pour en proscrire l'emploi. Nous condamnerions-nous à nous priver de l'usage du feu, parce qu'il peut occasionner l'incendie ? Il en est de même de toutes les choses les plus utiles qui ont également leurs revers ; mais c'est à nous de diriger avec sagesse les précieux éléments que nous donne la nature, pour les faire servir à nos progrès successifs.
La découverte de l'hypnotisme, qui est celle de la force morale rendue en quelque sorte mécanique, est une des plus grandes que nous ayons faites. Avec cette force, l'humanité redressera un jour les déviations morales comme déjà elle commence à redresser les déviations corporelles qui sont les maladies ; et c'est seulement alors que, guéris de nos infirmités corporelles et morales, il nous sera donné d'atteindre à un état supérieur de la vie sociale.
Le magnétisme
3 Magnétisme extatique
2 Magnétisme communicatif
1 Magnétisme curatif
Le sommeil magnétique se distingue essentiellement du sommeil hypnotique (ainsi que nous l'avons fait remarquer déjà), en ce sens que celui-ci demeure constamment sous l'influence d'une volonté impérative, tandis que celui-là, au contraire, peut être indépendant d'une telle volonté et permettre au sujet magnétisé d'agir avec toute sa liberté d'action.
C'est-à-dire que le magnétiseur, tout en conservant la plus stricte neutralité, mettra en communication le sujet avec d'autres personnes, celles-ci n'exerçant sur lui qu'une action interrogative, le laissant entièrement maître de ses réponses.
Cependant, tant que dure le sommeil magnétique, il y a entre le magnétiseur et le magnétisé une alliance intime déterminée par celle de leurs radiations psychiques externes se mettant en contact d'une manière réciproque.
Cette alliance est nécessaire pour faire naître l'état magnétique qui consiste dans la séparation temporaire et relative de l'âme et du deuxième corps, d'avec le corps humain proprement dit[12] et pour cela le sujet s'aide des fluides du magnétiseur, afin d'opérer cette disjonction corporelle.
Pour concevoir de quelle manière cette disjonction est possible, il faut voir comment le corps humain, au moment de sa naissance, a été uni à l'âme et au deuxième corps qui, lui-même, est accompagné d'un troisième non moins utile, mais dont nous n'avons point à nous occuper ici. L'organisme animique, par ses radiations particulières, se trouve intimement lié à ces trois corps, comme eux-mêmes le sont entre eux, par des liens fluidiques analogues fortement resserrés par des noeuds qui les attachent solidement les uns aux autres.
Quand doit survenir la mort corporelle, il est certain qu'une loi inverse survient pour délier les liens qui rattachent le corps humain aux autres organismes et comme celui-ci perd ses contacts fluidiques avec l'âme qui le régit, il cesse aussitôt de vivre, et, à ce moment, c'est le deuxième corps qui prend la prépondérance et remplace complètement celui qui vient de s'éteindre.
Or, le sujet magnétisé se trouve en un état intermédiaire entre la vie humaine, qui est la vie présente, et la vie ultra-terrestre ; c'est-à-dire que les liens qui relient chez lui le corps humain à l'âme et au deuxième corps, se détendent en une certaine mesure. Et pour favoriser l'isolement momentané de ces deux corps, il y a contraction de la substance matérielle moléculaire dans le second d'entre eux, qui est le corps angélique, de telle sorte qu'ils sont comme étrangers l'un à l'autre.
La détente des liens fluidiques du cerveau de l'âme d'avec ceux du cerveau corporel humain, ne permettant plus aux organes de la pensée de celui-ci d'agir, il se produit le sommeil profond[13] marquant l'annihilation complète de cette pensée, en même temps que la disjonction corporelle se continue dans les divers membres du corps qui ressentent une altération dans leurs forces agissantes. Mais aussitôt, le deuxième corps fait sentir toute sa puissance d'activité, donnant l'image de celle qu'il exercera après la mort. Dès lors, le sujet magnétisé subsiste de la vie ultra-terrestre, comme s'il avait été dépouillé de son corps humain ; et, en même temps, il reçoit du magnétiseur de ses propres fluides angéliques qui l'enrichissent d'autant en lui donnant un supplément d'activité.
La lucidité sera d'autant plus grande chez le sujet que la neutralisation du corps humain aura été plus complète, c'est-à-dire que l'état aura été plus voisin de celui de la désincarnation. Mais tous les sujets magnétisés ne sont pas également doués de cette propriété de substitution vitale, et c'est ce qui détermine entre eux les différences de lucidité.
Cette annihilation du corps humain est nécessairement soumise à de certaines limites au-delà desquelles la mort corporelle surviendrait infailliblement. Et cela se conçoit, car si ce corps était détaché de l'âme par une détente trop grande des liens fluidiques qui les retiennent enlacés l'un à l'autre, il pourrait arriver que ces liens, devenus trop faibles, finissent par se délier tout à fait et, alors, la séparation animique et corporelle deviendrait inévitable.
Ce phénomène, d'ailleurs, a été décrit par des sujets magnétisés chez lesquels l'action de la vie angélique devenue trop prépondérante, absorbait une trop grande quantité, de fluides psychiques au détriment du premier corps, ce qui leur faisait prévoir la fin prochaine qui pourrait les atteindre si le relâchement des liens fluidiques augmentait sous l'influence de l'action magnétique.
D'après ces considérations, si on fait l'étude attentive des capacités dont est doué le sujet magnétisé lucide, on connaîtra celles qui appartiennent à l'être humain angélique qui a subi la désincarnation. Jouissant des propriétés admirables qui lui permettent de rayonner à grandes distances, jusque dans les contrées les plus lointaines, pour voir, entendre, apprécier ce qui s'y passe, le magnétisé nous apprend qu'après la mort corporelle nous sommes doués de ces mêmes facultés. Il n'y a plus pour lui de barrières matérielles, sa vue fluidique peut percer les plus épaisses murailles et pénétrer dans les retraites les plus profondes, comme il pourra lire dans la pensée de chacun de nous.
Le magnétisme se manifeste sous trois aspects principaux, déterminatifs du magnétisme curatif, du magnétisme communicatif et du magnétisme extatique, dont nous allons donner la description et les manières d'être.
1 – Le magnétisme curatif
Le magnétisme curatif peut s'exercer sans provoquer le sommeil de la personne à laquelle il s'applique. La volonté qui n'est point ici une volonté suggestive, s'adresse non seulement à l'âme, mais au corps lui-même, à la région qui est à l'état de souffrance, ou bien à l'organisme tout entier, si celui-ci se trouve atteint d'une manière générale.
Au moyen du regard du magnétiseur, ou mieux encore, à l'aide de passes exercées par ses deux mains à une petite distance de la région malade, ou même par l'application de celles-ci sur la partie douloureuse, le fluide radiateur qui se dégage vient se mêler à celui du malade, qui, également, rayonne extérieurement à lui.
Le magnétisme ainsi doué transmet ses propriétés bienfaisantes de la manière dont nous l'avons indiqué précédemment, par l'hypnotiseur qui agit magnétiquement. C'est-à-dire que l'action magnétique a pour objet de produire l'épuration des fluides vitaux et psychiques du malade qui se trouvent contaminés dans leurs atomes véhiculaires constituants. Pour, cela, ces atomes sont chassés par la volonté intuitive du magnétiseur, et ils sont remplacés par d'autres, de bonne valeur, puisés dans le milieu atmosphérique. C'est de cette manière que peut être guérie une maladie, surtout quand elle est une maladie simplement fluidique.
Si, en outre, les organes corporels se trouvent atteints dans leurs tissus, l'opération curative est plus complexe. À l'épuration des fluides, toujours nécessaire[14], s'ajoute l'épuration de la matière organique contaminée à son tour par l'action destructive des microbes animaux, végétaux et minéraux.
La puissance magnétique qui s'exerce sur les microbes animaux détermine leur sommeil léthargique, car ces microbes appartiennent tous aux espèces reviviscentes ; ils sont mis ainsi hors d'état de nuire et bientôt la guérison est la conséquence de leur inertie qui est l'équivalent de leur disparition. Les microbes végétaux et les microbes minéraux subissent également les effets du magnétisme qui réduit les premiers à un sommeil si profond qu'il est sans réveil, et détruit les derniers comme foudroyés dans les groupements corpusculaires déterminatifs de leur espèce. Mais pour obtenir de tels effets rétablissant la santé, il faut que les fluides qui agissent sur ces microbes soient doués de très grandes énergies.
Si des espèces malfaisantes et anormales apportent le trouble et la désorganisation dans l'organisme corporel, il est des espèces bienfaisantes également microscopiques et que l'on peut nommer les espèces normales, qui accomplissent[15], des fonctions d'une grande importance dans la restauration continue des organes. Ce sont ces espèces pareillement animales, végétales et minérales qui, recevant les influences du magnétisme, activent les forces générales chez les malades, et complètent sous cette impulsion le retour définitif à la santé, lorsque ce retour est possible.
Le magnétisme peut produire des effets curatifs pour rétablir les forces épuisées à la suite de grandes fatigues corporelles, ou de grandes fatigues animiques, c'est-à-dire morales ou intellectuelles. Dans ces circonstances, l'affaissement de l'organisme décèle une perte de vitalité qui est due à l'engourdissement plus ou moins grand des animalcules normaux dont nous venons de parler, engourdissement qui, lui-même, est une conséquence de cette déperdition de forces c'est pourquoi une action magnétique étrangère réveillant ces agents vitaux, rend au corps des travailleurs plus actifs, en même temps que ses fluides sont régénérés.
Enfin, beaucoup d'affections morbides ou aiguës sont susceptibles d'être traitées par le magnétisme, lequel peut triompher d'un grand nombre d'entre elles, suivant les capacités guérissantes dont est doué le magnétiseur qui s'est donné pour tâche de les combattre.
2 – Le magnétisme communicatif
3 Magnétisme consultatif
2 Magnétisme investigateur de près et à distance
1 Magnétisme communicatif-curatif
Sous cette forme, le magnétisme exprime les communications de la pensée entre le magnétiseur et son sujet, ou bien avec tout autre individu mis en rapport avec celui-ci. Il suffit même d'un objet imprégné des fluides d'une personne absente, pour que la communication puisse avoir lieu dans une certaine mesure, c'est-à-dire pour que cette personne devienne sensible aux sens fluidiques du magnétisé. Mais comme celui-ci est doué de la propriété de se transporter à toute distance, au moyen de ses radiations fluidiques, il envoie alors un de ses rayons animiques jusqu'au lieu où réside la personne avec laquelle il veut entrer en relation, et alors ses sens la lui révèlent aussi bien que si celle-ci était à ses côtés.
Le magnétisme communicatif peut se montrer sous trois aspects distincts sous celui de magnétisme communicatif-curatif, sous celui de magnétisme investigateur de près et à distance, et sous celui de magnétisme consultatif.
Le magnétisme communicatif-curatif diffère essentiellement du magnétisme curatif proprement dit, car ici les rôles sont renversés d'abord c'était le magnétiseur qui agissait sur le malade recevant ses fluides magnétiques, tandis qu'ici c'est le magnétisé qui détermine le diagnostic de la maladie, en examinant celle-ci comme le fait un médecin, mais avec une puissance de vision intérieure que celui-ci ne peut posséder.
Quand le sujet magnétisé est très lucide, il peut voir l'organisation interne du malade avec la plus grande rectitude, décrire les lésions dont les organes sont atteints, et se rendre compte des fonctions qui seraient anormales. Pour cela, c'est sa radiation fluidique externe qui pénètre dans le corps du malade, et comme chaque rayon (ainsi que nous le démontrons ailleurs), est porteur de toutes les facultés pensantes de l'âme, il est certain que celle-ci voit et apprécie toutes choses avec d'autant plus de clarté que c'est l'être humain-angélique qui, dans le sujet, a pris la place de l'être humain, d'après la démonstration donnée plus haut. Or, sous ce nouvel état, l'âme, exonérée des entraves grossières du corps humain, jouit d'une intelligence et d'une sensibilité plus grandes, qui lui font voir et apprécier les choses avec plus de justesse.
Il peut arriver même, quand la lucidité curative est réellement supérieure, que celle-ci soit suffisamment douée pour apprécier la nature des médicaments capables de combattre avec efficacité les maladies qui ont été décrites d'après la vision fluidique. Mais cette haute faculté, très rare encore à notre époque, n'appartient qu'à un petit nombre de privilégiés.
Le magnétisme investigateur de près et à distance est d'un tout autre ordre ; il est accessible à un grand nombre de sujets, quoiqu'il demande cependant une grande rectitude dans la vision radiante ou dans les divers sens appelés à se manifester.
L'âme qui est douée de cette faculté, sous l'action magnétique, peut découvrir les objets les mieux cachés, car ses radiations pénètrent toutes les profondeurs de la matière, comme elle peut lire dans la pensée des autres. Mais c'est aussi bien à toutes distances que les radiations animiques du magnétisé peuvent s'étendre pour voir les lieux connus ou inconnus, pour assister aux événements au moment où ils s'accomplissent, et cela avec la rapidité de la pensée qui est presque l'instantanéité.
Si la lucidité du sujet est transcendante, il lui est possible de voir par ses radiations, à titre d'humain angélique transitoire, les êtres du monde ultra terrestre, soit auprès de lui, soit à distance, car sous son état magnétique il a acquis les propriétés du règne supérieur au sien, qu'il retrouvera après sa désincarnation. Tout ce qu'il voit n'a rien de fictif, parce que ses sens le lui font apparaître et ressentir comme s'il vivait réellement de la vie humaine angélique, puisque son corps humain se trouvant annihilé, il jouit des facultés inhérentes à son deuxième corps. Mais, au réveil, il ne peut plus avoir aucun souvenir de ce qu'il a vu, ou de ce qu'il aurait entendu pendant son sommeil magnétique, parce que le corps humain ayant été absent, en quelque sorte, la mémoire de ce corps n'a pu être impressionnée d'aucune manière, et par conséquent il lui est impossible de relater des faits qui n'ont pu être gravés en elle.
Le magnétisme consultatif indique de la part du sujet magnétisé une pénétration profonde des êtres et des choses, que lui permet son état humain angélique transitoire. Il peut voir d'abord par lui-même, au moyen de ses radiations s'étendant à distance et pénétrant les pensées humaines, il peut voir les événements actuels en une certaine mesure et en déduire les événements ultérieurs. C'est ainsi que se forment ses pressentiments, comme chacun de nous, à l'état de veille, forme les siens également par l'intermédiaire de radiations analogues, mais avec moins de netteté.
D'autre part, les communications que peut avoir le magnétisé avec les êtres du monde ultra-terrestre, mieux informés que lui sur les événements généraux actuels, ces communications devenant consultatives par la parole, sont susceptibles de lui donner des vues sur la probabilité des choses à venir, qu'il ne pourrait entrevoir lui-même, et, dans ces conditions, les informations pourraient être plus précises.
Cependant, de telles appréciations ne sont possibles que pour un petit nombre, et encore, comme elles peuvent être souvent entachées d'erreurs, il ne faut considérer ces phénomènes qu'à titre d'enseignement général, et non comme des certitudes qui, bien souvent, ne pourraient devenir la réalité.
3 - Le magnétisme extatique
Il y a une forme particulière de magnétisme que l'on peut nommer le magnétisme extatique, pour cette raison que le sujet magnétisé, qui, pendant le sommeil communiqué par le magnétiseur, demeurait les yeux fermés, semble se réveiller tout à coup, ouvrant les yeux mais pour demeurer en un nouvel état de sommeil très différent du premier et le mettant comme en extase.
A ce moment le regard du sujet, sans avoir aucune fixité, semble plonger dans les profondeurs de l'infini, sans voir ce qui se passe autour de lui. Un langage élevé dans la forme et dans les idées émises se produit spontanément sans avoir été provoqué par aucune question, et le voyant décrit ou ce qu'il voit, ou ce qu'il entend des choses qui lui sont communiquées par la voix des êtres ultra terrestres avec lesquels il se trouve en relation, recueillant ainsi les enseignements destinés à être transmis pour le progrès de l'humanité[16].
La médiumnité
3 Médiumnité Suprême
2 Médiumnité Communicative
1 Médiumnité à effets physiques
Il faut considérer la médiumnité comme une forme transcendante de l'hypnotisme et du magnétisme exercés à la fois sur l'homme, par des intelligences étrangères à notre humanité.
De là des phénomènes d'un ordre particulier dont les lois sont nécessairement différentes de celles de la nature qui nous environne, car les êtres qui sont les producteurs de ces phénomènes vivent dans un milieu leur communiquant des propriétés vitales qui nous sont entièrement étrangères. C'est pourquoi beaucoup d'esprits superficiels, dénués de la véritable intelligence d'observation scientifique, repoussent à priori et sans examen l'existence de ces faits merveilleux, parce qu'il leur manque le sens visuel supérieur pour les voir et pour interpréter les origines dont ils émanent.
Le sujet qui est le lien de communication entre les intelligences invisibles et nous-mêmes a été nommé médium, et l'ensemble des phénomènes dont il est l'intermédiaire constitue une science qui peut prendre la dénomination de science médianimique.
La médiumnité peut être utilisée par tous les différents règnes supérieurs au règne humain, dont les lois d'analogie, de série et de progrès continu affirment l'existence ; mais ce sont les êtres sortis de l'humanité après leur désincarnation, à l'état humain angélique, ayant conservé sous cette dénomination les qualités et les défauts qu'ils avaient au moment de la mort corporelle, ce sont ces êtres qui, pour le plus grand nombre, se mettent en relation avec nous. Mais comme les communications médianimiques ont un but élevé, devant se manifester par renseignement des destinées dans la vie ultra terrestre à ses degrés successifs, il est certain que les désincarnés de notre humanité n'étant guère plus instruits que nous-mêmes, sont incapables de nous faire connaître les grands principes de la vie universelle qu'ils ignorent eux-mêmes. C'est pourquoi nous resterions à jamais dans la même ignorance si des intelligences d'ordre supérieur ne venaient nous donner les enseignements nécessaires à nos progrès ultérieurs.
Suivant donc que ces enseignements doivent être importants pour nous initier à la connaissance des principes de l'universalité des choses, les êtres qui sont porteurs de ces vérités s'échelonnent les uns les autres pour les transmettre d'après les missions également graduées qui leur incombent.
Il n'appartient pas à tous les médiums d'être les interprètes des esprits supérieurs, tant s'en faut ; parmi eux, il est des degrés très divers dans les capacités médianimiques, et on pourrait dire qu'il y a autant de genres de médiumnité qu'il y a de genres de phénomènes qui sont appelés à s'accomplir.
Cependant, le même médium est susceptible de posséder différentes médiumnités, parmi lesquelles il en est toujours une de prépondérante.
Mais qu'aucun d'eux, et surtout ceux qui sont les plus haut classés par leurs facultés médianimiques transcendantes, ne s'enorgueillissent pas trop des dons que leur a faits la nature en leur attribuant l'organisation dont ils sont doués ; car ces facultés, comme toutes celles marquées de supériorité, sont susceptibles de se perdre facilement, et pour les conserver pures et intactes, il faut faire preuve d'une conscience très défiante d'elle-même.
Pour comprendre la science médianimique il faut d'abord se former une idée des êtres qui sont les auteurs des communications entre les deux mondes circonvoisins, entre le monde humain et le monde angélique de l'astre.
La démonstration de l'existence de l'âme humaine pendant la vie terrestre, affirmant sa survivance après la mort du corps, suffit déjà pour faire reconnaître la nécessité d'un autre séjour que le nôtre, là où doivent être reçus tous ceux qui ont terminé leur carrière humaine, séjour qui doit autant différer du nôtre que diffère l'homme d'ici-bas de l'humain angélique.
Mais comme l'âme humaine est trop imparfaite et trop faible encore pour subsister de sa vie propre quand elle a accompli la carrière humaine, il lui faut l'adjonction d'un corps humain-angélique (ou simplement angélique) analogue au corps humain de l'homme d'ici-bas. En l'absence de ce corps, cette âme serait impuissante à exercer les fonctions de la vie, et se trouverait même incapable d'entrer en relation avec la nature et les autres êtres qui l'environnent. Or, la substance de ce deuxième corps ne peut pas plus différer de celle du milieu au sein duquel il subsiste, que notre corps humain ne peut différer de celle de la nature où nous vivons. Et comme la substance de la zone humaine angélique nous demeure invisible en raison de sa grande ténuité, pour la même cause il ne nous est pas permis de saisir par les sens le corps angélique.
Ce corps est nécessairement un corps organisé, comportant les membres nécessaires à la vie de relation, et presque tous les mêmes organes que ceux qui, dans notre corps tangible, nous font vivre de la vie végétative ; car, d'une part, ne faut-il pas que tous les êtres que nous considérons ici, communiquent entre eux par l'intermédiaire des sens ; et, d'autre part, que ce même corps, pour subsister, comporte un mécanisme vital susceptible d'accomplir la vie continue sans laquelle il ne pourrait se perpétuer ?
Le corps angélique est donc indispensable à l'être qui le revêt, et s'il lui faisait défaut, aucun des phénomènes de la science médianimique ne serait réalisable.
De plus, comme tous ces phénomènes ont pour agents d'exécution les fluides vitaux et psychiques qui en sont les facteurs et les forces motrices, il faut que ces fluides qui les accomplissent soient produits en grande partie par ces êtres eux-mêmes, non point par leur être corporel, qui n'a pas la capacité voulue pour ces créations, mais bien par l'être animique que nous avons fait connaître comme le créateur de tous les fluides impondérables soit chez l'homme, soit chez l'animal, soit chez le végétal, soit chez le minéral lui-même. C'est donc avec cette double force motrice du corps angélique et des fluides animiques que s'opèrent les divers phénomènes de la médiumnité.
D'après ce qui a été dit sur l'hypnotisme humain et sur le magnétisme, on verra les liens intimes unissant ces deux sciences à la science médianimique qui, dès ici-bas, nous initie à la connaissance de la seconde vie qui fait suite à la vie humaine terrestre.
La description qui a été faite de l'hypnotisme nous enseigne l'action puissante qui peut être exercée sur le médium d'une manière irrésistible et à laquelle il doit se soumettre, lorsque cette puissance veut agir sur lui ; autrement si elle ne s'imposait ainsi, elle serait le plus souvent illusoire. Et, d'autre part, il faut qu'il y ait également une action magnétique produite sur le médium, afin de détacher plus ou moins son corps humain de son corps angélique, pour lui donner dans une certaine mesure les facultés de la vie angélique, en l'absence desquelles aucune médiumnité n'est réalisable.
La science médianimique, plus connue sous le nom de spiritisme, est à la fois une science expérimentale et une science philosophique. Elle nous initie graduellement à la connaissance des phénomènes qui sont le partage de la vie angélique et dont les lois ne sont pas semblables à celles de notre vie humaine, en raison de la constitution atomique particulière de la matière qui compose les organismes dans le règne de l'ange, en même temps que les fluides vitaux y sont différents des nôtres, en raison de leur plus grande supériorité.
Comme la nature agit toujours par transitions aussi insensibles que possible, elle donne pour séjour à l'être humain angélique le même milieu qu'il occupait auparavant comme être humain, mais en agrandissant l'étendue qui s'ouvre devant lui d'autant plus vaste que ses capacités acquises et ses mérites lui permettent de s'élever davantage au-delà du domaine terrestre. Quoi donc d'étonnant qu'au moment de la mort, après le réveil qui fait suite à l'engourdissement et au trouble inévitables produits par la séparation de l'âme d'avec le corps humain proprement dit, quoi d'étonnant que beaucoup d'âmes ne s'aperçoivent pas qu'elles ont quitté la vie terrestre, car le deuxième corps, le corps angélique, qui se montre sous toutes les apparences du premier corps, a pris la place de celui-ci.
Cette nouvelle forme d'existence s'ouvrant devant l'être n'est pas un court passage pour aller reprendre aussitôt un nouveau corps humain sur le globe terrestre, ou bien en un autre astre que le nôtre. S'il en était ainsi, ceux qui se sont connus et aimés, avides de se rejoindre un jour, se trouveraient au contraire fatalement séparés, même en retournant à notre vie humaine, puisque, ayant changé de corps, ils ne pourraient se reconnaître réciproquement ; et à plus forte raison, si les âmes étaient aussitôt disséminées en d'autres demeures sidérales, elles seraient perdues les unes pour les autres, sans avoir les moyens de se retrouver et de revivre encore de la même vie. Dans ces conditions, ceux qui emportent avec eux dans la tombe l'immense désir du revoir ne seraient point exaucés dans leurs voeux d'amour si légitimes et si touchants, et comme perdus sans retour, au sein de nouvelles familles incessamment renouvelées, aucune attache solide, aucun des bonheurs autrefois conquis, ne pourraient se survivre à eux-mêmes. Voilà pourquoi un autre monde, supérieur à celui-ci, nous réunit, et si nous retournons sur la terre, seuls quelquefois, nous savons du moins avant le départ que nous retrouverons au retour nos chers aimés.
Quoi de plus naturel alors que de revivre alternativement dans ces centres d'existences qui permettent de progresser graduellement de l'un à l'autre, pour s'élever ensuite ensemble en des mondes supérieurs !
La nature ne cesse de se montrer ici, comme partout ailleurs, avec les mêmes caractères de transitions continues, pour faire l'éducation des âmes qui, sans un apprentissage préalable, ne pourraient sortir brusquement des carrières profondément matérielles, pour entrer sans transition aucune dans les carrières transcendantes qui leur seront ouvertes un jour, lorsqu'elles auront été légitimement acquises.
Au contraire, au moyen d'alternances entre les carrières humaines et les carrières humaines-angéliques, l'être humain, par une épuration continue, se dégage peu à peu des habitudes et des besoins corporels terrestres, en même temps que, par son travail et ses études sur lui-même, ennoblissant et purifiant graduellement les attributs de son âme, il devient de plus en plus digne de gravir des échelons plus élevés ; et c'est alors que les carrières terrestres devenant de moins en moins fréquentes, il peut aspirer à des destinées meilleures.
Les deux existences humaine et humaine-angélique, qui sont contiguës l'une à l'autre, se trouvent liées par des liens si étroits qu'elles sont appelées à des communications réciproques. Ces communications connues et pratiquées, du reste, de toute antiquité dans les pays orientaux, et tout récemment dans le Nouveau-Monde et en Europe, ont donné lieu à des documents devenus la base et le point d'appui d'une science nouvelle, dont on peut faire ressortir les lois avec tout autant d'évidence que celles que nous trouvons dans toutes les autres sciences pour en établir les formules.
Jusqu'à nos jours, cette science est demeurée, même à ses lieux d'origine (au fond de l'Asie), dans l'obscurité qui entoure tout ce qui n'a pas été soumis à la recherche des causes primordiales des choses et au contrôle de l'observation rigoureuse des phénomènes ; c'est que l'heure de la propagation générale de cette science n'avait point encore sonné, celle-ci n'étant pas réellement nécessaire en raison du peu de progrès encore acquis à l'humanité. Mais, de nos jours, où toutes les lumières de l'intelligence doivent s'épanouir pour que nous puissions ouvrir à deux battants la porte de la grande ère nouvelle qui se prépare, il est nécessaire que les deux humanités voisines correspondent l'une avec l'autre pour se donner la main.
L'humanité humaine-angélique, dirigée par l’angélité, qui est son complément supérieur, s'affirmant à la nôtre ainsi qu'elle le fait depuis nombre d'années déjà dans toutes les contrées du monde civilisé, vient lui enseigner la certitude d'une existence réelle au-delà du tombeau, lui promettant le retour sur la terre, ou même l'ascension en des demeures supérieures, suivant le mérite de ses divers membres.
Celui donc qui sera convaincu de la justice infaillible qui préside au classement de tous les êtres dans les carrières qu'ils ont à parcourir, cessant de marcher dans l'inconnu, connaîtra dans une certaine mesure, de son vivant, la destinée qui l'attend après la mort corporelle.
Vivant ici-bas pour progresser en modifiant tout ce qui est défectueux en lui, il se verra enfant animique humain, recevant la correction nécessaire de ses propres fautes, qui lui est infligée, par les lois de la nature, afin qu'il se redresse, comme lui-même il cherche à redresser ses propres enfants. Même en ce monde, cette correction est souvent implacable, soit qu'elle punisse les abus du corps par la maladie et ses rudes souffrances, soit qu'elle inflige à l'âme le fouet redoutable des lois sociales humaines quand elle tombe dans les bas-fonds du vice et du crime.
Mais combien dans la deuxième vie ces lois sont plus dures encore, non point par les châtiments corporels, dont l'action ne saurait être la même que celle qui se fait sentir sur nos corps matériels, mais par les châtiments infligés à l'âme elle-même, qui voit en pleine lumière le mal qu'elle a commis et les conséquences funestes qui en découlent, se traduisant soit par les souffrances des regrets et des remords dans le présent, soit par le désespoir éperdu qui lui voile la connaissance de l'avenir.
Quand tout homme aura été élevé dès l'enfance de manière à comprendre les premiers éléments de la destinée humaine, qu'il pourra étudier plus amplement d'âge en âge, ne sera-t-il pas appelé par une force invincible à redresser successivement les tendances les plus mauvaises et les plus menaçantes qui sont en lui, pour devenir forcément meilleur ?
En ce temps-là, on ne verra plus d'hommes de mauvaise foi, plus de vicieux, plus d'assassins ; l'épuration sociale se fera pour ainsi dire d'elle-même sous l'influence souveraine de l'idée nouvelle qui aura envahi, triomphante, toutes les consciences éclairées par le flambeau de l'intelligence et l'évidence des faits accomplis.
Comment, en effet, nier des vérités que chacun pourra vérifier soi-même quand les communications inter mondaines auront pénétré dans toutes les familles, où le souvenir des chers absents fera naître le culte des évocations qui les ramènera au milieu de ceux qu'ils aiment ?
Et tandis que le mal s'effacera peu à peu sous l'influence des salutaires conseils donnés par ceux qui deviendront les directeurs de la famille, et lui enseigneront les voies du bien, du juste et du vrai, les consciences se montrant meilleures et plus pures, ouvriront sur la terre l'ère de félicité qui naîtra de l'accord harmonieux des âmes et qui se traduira par le bonheur pour tous.
1 – Classification des médiumnités
La médiumnité se partage en trois ordres principaux donnant lieu à la médiumnité à effets physiques, à la médiumnité communicative et à la médiumnité suprême, que nous allons successivement passer en revue pour expliquer ensuite de quelle manière elles se réalisent.
2 - Médiumnité à effets physiques
3 Effets intelligents
2 Transports corpusculaires
1 Lévitations
La médiumnité à effets physiques est la plus rudimentaire, parce qu'elle se rapporte spécialement à ce qui est susceptible d'être contrôlé par les sens, d'être vérifié d'une manière exacte et rigoureuse pour donner la certitude matérielle des faits. Elle se divise en trois sections celle de la lévitation, celle des transports corpusculaires, celle des effets intelligents.
3 - Lévitation
3 Lévitation humaine
2 Effets de mouvement[17]
1 Effets de force
On entend généralement par lévitation un ordre de phénomènes se manifestant par le déplacement d'objets de toute nature, ou même du médium en personne, sans qu'aucune cause visible semble prendre part à ces prodiges. De là, les effets de force, les effets de mouvement et la lévitation humaine.
4 -Tableau sériaire de la médiumnité
Médiumnité suprême
Médiumnité intellective | Par l’écriture intuitive - Art poétique ; Soporifique Composition musicale ; (Mécanique Polyglottisme) Oratoire Par la typtologie et l'écriture directe | |
Médiumnité communicative | Médiumnité affective | Incorporations Conversations spirituelles Médiumnité guérissante |
Médiumnité sensorielle | Visuelle (apparitions) Auditive (voix entendues) Tactile (attouchements) | |
Effets particulièrement intelligents | Moulage, dessin, photographie Exécution musicale Coups frappés, chocs intelligents, effets terrifiants | |
Médiumnité à effets physiques | Transports corpusculaires | Matérialisation Apports Dissolution, reconstruction, créations corpusculaires |
Lévitations | Lévitation humaine Effets de mouvement (Objets transportés - Traction, balancement, locomotion rapide - Projectiles lancés) Effets de force |
Combien de personnes ont été témoin des effets de force produits par la médiumnité de la manière la plus incontestable ! On a vu des meubles très lourds, des tables très massives se soulever sur deux pieds et redescendre très délicatement sur le sol, tandis que les mains du médium et des assistants ne faisaient que toucher légèrement la surface de cette table. Quelquefois celle-ci s'enlève seule jusqu'au plafond de la salle et revient ensuite à sa situation première, aucune main humaine n'ayant pris part à cet enlèvement ou à cette lévitation.
Les effets de mouvement ne sont pas moins remarquables, car ils s'exercent de même sans aucun concours humain, et se manifestent sous trois aspects
1° sous celui de projectiles lancés avec plus ou moins de force, et déconcertant ceux qui recherchent vainement les mains susceptibles de les avoir jetés dans l'espace ;
2° sous celui de traction, telle que celle d'un meuble qui se déplace spontanément et que l'on voit se balancer sur lui-même et exercer ensuite une locomotion rapide, ainsi que pourrait le faire un être animé ;
3° sous celui d'objets s'enlevant d'eux-mêmes et voltigeant dans l'appartement comme le feraient des êtres ailés.
Le troisième phénomène de lévitation est celui de la lévitation humaine accomplie par le médium qui peut s'enlever sans aucun aide jusqu'au plafond de l'appartement, se mouvoir à cette hauteur dans toutes les directions et redescendre lentement sur le sol.
5 -Transports corpusculaires
3 Matérialisations
2 Apports
1 Dissolution, reconstruction, créations corpusculaires
Les ordres de faits qui prennent le nom de transports corpusculaires sont entièrement différents de ceux qui précèdent. Ici, ce n'est pas la force motrice qui est mise en jeu, c'est une puissance agissant sur les agrégations atomiques de la matière, soit pour la désagréger, soit pour la reconstituer ensuite pour produire des phénomènes qui semblent inexplicables quand on ignore les causes desquelles ils émanent. Ces transports corpusculaires donnent lieu à trois ordres de faits différents qui embrassent :
1° la dissolution, la reconstruction et la création corpusculaires ;
2° les apports ;
3° les matérialisations.
Un être angélique, un Esprit, peut à volonté dissoudre un objet matériel, quel qu'il soit, fût-il formé du métal le plus dur, et le faire disparaître à nos regards, sans cependant que les corpuscules[18] constituants de cette matière soient anéantis, toute matière étant à jamais indestructible mais ces éléments se trouvent réduits à l'état d'isolement et ne sont plus dans leur ensemble qu'une invisible vapeur.
Lorsque l'objet matériel qui nous occupe a été ainsi désagrégé dans toutes ses parties constituantes, l'être angélique a le pouvoir de le reconstituer et de lui rendre sa forme primitive par le simple rapprochement des éléments corpusculaires de cette matière, cette reconstruction pouvant s'opérer avec la plus grande fidélité.
Ce même être pourra également créer des objets de toutes pièces ; telle serait par exemple la formation instantanée d'une étoffe semblable à l'une de celles qui se tissent dans nos fabriques. Pour cela, il suffit que des corpuscules à l'état d'isolement soient puisés dans le fluide minéral corpusculaire qui nous environne, et que ces corpuscules soient agrégés ensuite comme ils doivent l'être pour donner à l'objet créé l'aspect qui le caractérise et toutes les propriétés de résistance, de coloration et autres que nous reconnaissons dans nos propres tissus.
Le phénomène connu sous la dénomination d'apports, consiste à faire pénétrer un objet matériel dans un lieu entièrement clos, dans une chambre, par exemple, dont il doit traverser les épaisses murailles. Ce phénomène merveilleux est accompli cependant avec la plus grande facilité par l'esprit angélique qui, d'abord, opère la dissolution de l'objet, afin de pouvoir lui faire traverser l'obstacle matériel, lui rendant ensuite sa forme primitive.
La matérialisation, qui permet à un esprit de se faire voir à tous les regards humains sous l'aspect qu'il avait pendant sa vie en ce monde, est de tous les phénomènes de cet ordre celui qui donne les preuves les plus convaincantes et les plus irréfutables de l'existence ultra terrestre. Pour se constituer un corps visible, cet esprit doit réunir des corpuscules puisés dans l'organisme corporel du médium et les combiner ensuite pour se former cette enveloppe résistante.
Cependant, comme ce phénomène demande une très grande dépense de forces de la part du médium, qui abandonne momentanément une certaine quantité de sa matière corporelle, l'esprit matérialisé ne jouit lui-même que d'une vitalité relative en cet état et ne s'y maintient que difficilement. Toutefois, il peut agir suffisamment pour convaincre les spectateurs de la réalité de sa présence manifestée par sa parole et par une apparence visible jusqu'au moment où on voit ce corps d'emprunt se rapetisser, se désagréger, se dissoudre dans ses membres, pour ne laisser définitivement que la tête qui ensuite disparaît elle-même sous une forme nuageuse.
6 - Effets particulièrement intelligents
3 Moulages, dessins, photographies
2 Exécution musicale
1 Coups frappés, chocs intelligents, effets terrifiants
Sous cette dénomination d'effets particulièrement intelligents, on peut comprendre des phénomènes exercés par les esprits pour attester leur action intelligente soit par des faits simplement matériels, soit par l'exécution musicale, soit par la production d'oeuvres artistiques.
Parmi les faits matériels accomplis par les esprits, on a constaté les coups frappés, les chocs intelligents et les effets terrifiants.
Les coups frappés avec discernement, et souvent exécutés à la demande des spectateurs, ont beaucoup attiré l'attention des observateurs qui ont fait ces expériences avec les garanties nécessaires à l'examen sérieux de ces phénomènes. Parfois, ce sont des chocs intelligents qui se font entendre, cadencés et rythmés avec la plus grande précision. Mais parmi ces faits, ceux qui excitent le plus l'attention, ce sont les effets terrifiants qui se manifestent dans des habitations par des bruits incohérents, par le brisement d'objets jetés violemment à terre, habitations que les occupants sont souvent obligés d'abandonner, l'existence y étant devenue tout à fait insupportable. Cependant, il n'y a là que l'exercice de phénomènes de médiumnité entrant dans la catégorie de ceux qui précèdent, mais accomplis par des humains angéliques d'une grande infériorité morale, qui se plaisent à porter le trouble en des milieux où parfois ils agissent pour satisfaire à des rancunes personnelles et à des vengeances qu'ils poursuivent comme s'ils vivaient encore de la vie humaine.
L’exécution musicale, d'autre part, donne la preuve d'effets intelligents, mais d'un ordre plus élevé. Un esprit qui fut un artiste et qui l'est encore, fait entendre son talent sur un accordéon, sur un piano, tout en demeurant entièrement invisible, et souvent ce talent se montre des plus remarquables.
L'art plastique donne également de ses produits. Des moulages de pieds ou de mains obtenus dans la paraffine, et opérés dans des conditions inimitables pour nous, ont également donné des produits présentant l'empreinte irrécusable de membres ne pouvant appartenir qu'à des êtres étrangers à notre règne, en raison de la manière dont ces moulages ont été obtenus.
Des dessins d'une fort belle exécution sont produits par des médiums, non dessinateurs, dont la main est conduite d'une façon toute différente de notre manière de faire et avec une dextérité qui surpasse celle de nos plus habiles artistes.
Enfin, la photographie médianimique donne également ses preuves d'existence lorsqu'elle reproduit fidèlement les images de ceux qui ont vécu ici-bas, images qui sont attestées pour réelles par les personnes qui ont connu ceux qu'elles représentent. Ces personnes reconnaissent souvent en ces photographies les portraits de leurs parents aimés.
7 - Médiumnité communicative
3 Médiumnité intellective
2 Médiumnité affective
1 Médiumnité sensorielle
Sous cette dénomination de médiumnité communicative, l'esprit, au lieu d'agir sur la matière ou sur des objets inertes, s'adresse au contraire à l'être animé, à l'homme lui-même, avec lequel il entre en relation immédiate. Ces relations communicatives sont d'autant plus réelles qu'elles s'appliquent soit aux sens, soit à l’effectivité, soit à l'intelligence de l'âme.
8 - Médiumnité sensorielle
3 Visuelle (apparitions)
2 Auditive (voix entendues)
1 Tactile (attouchements)
Cette médiumnité est celle qui agit directement sur les sens du médium ou des autres personnes, soit sur le sens du toucher, soit sur le sens de l'ouïe, soit sur le sens de la vue.
Lorsque les humains angéliques veulent se mettre en contact avec nous par le toucher, ils font sentir leur présence par des attouchements sur le visage ou sur différentes parties du corps, ou même par un serrement de main qui laisse son impression de chaleur ou de froid.
Le sens de l'ouïe peut être impressionné par la voix, des esprits. Ceux-ci parlent et peuvent faire entendre leur parole reconnaissable pour ceux qui les ont connus de leur vivant. L'histoire nous cite les voix qu'entendait fréquemment Jeanne d'Arc, voix angéliques qui la conseillaient et qui la conduisaient dans sa mission libératrice de la France.
Une troisième forme de la médiumnité sensorielle, la plus importante peut-être, c'est la médiumnité visuelle, spéciale au médium et rarement effective pour d'autres personnes. Elle permet de voir les esprits, qui apparaissent tels qu'ils vivent dans leurs propres mondes, mais d'une manière plus ou moins distincte, plus ou moins fugitive, suivant la capacité médianimique.
9 - Médiumnité affective
Cette forme de médiumnité exprime la tendance que les esprits ont à se manifester par affection pour ceux avec lesquels ils désirent entrer en communication.
Elle se montre sous trois aspects différents sous celui de médiumnité guérissante, de conversation spirituelle et d'incorporation.
La médiumnité guérissante est produite par un esprit doué de facultés médicales intelligentes susceptibles de produire des effets curatifs qui soient en rapport avec la maladie à combattre. Pour agir, cet esprit communique au médium ses propres fluides préparés et combinés suivant ses appréciations, et comme l'être angélique qui est ici agissant, est supérieur à l'homme magnétisé, on peut dire que la médiumnité guérissante est généralement supérieure au magnétisme curatif pur et simple.
Cependant, on pourrait ajouter que l'homme magnétisé est souvent aidé par un esprit qui le renforce et même le conseille et c'est en cela que la curation magnétique et la médiumnité guérissante se confondent souvent l’une avec l'autre.
Cette médiumnité passionne les âmes généreuses pour l'humanité souffrante et les portes à s'adonner par amour à la guérison de leurs semblables. Combien de personnes possèdent cette médiumnité sans se douter de la richesse de leur trésor ! Par la suite, chacun voudra se rendre compte par lui-même de quoi il est capable dans cette voie qui est un chemin ouvert pour développer le coeur. Et quand, les uns et les autres, nous voudrons nous alléger de nos souffrances corporelles, nous nous aimerons davantage, ayant cultivé le dévouement qui est une des plus sublimes formes de l'amour.
Une deuxième forme de la médiumnité affective, c'est la conversation spirituelle, ce sont les entretiens que le médium pratique avec les esprits qui se font entendre à lui et auxquels il répond, recevant d'eux d'utiles conseils et souvent les douces paroles allant au coeur lorsque ce sont des êtres aimés qui sont les auteurs de ces communications.
L’incorporation fluidique est une forme également affective de la médiumnité ; elle est un diminutif de la médiumnité à matérialisation, mais elle s'exprime d'une manière plus intime. Elle consiste dans l'occupation de l'organisme corporel du médium par la radiation fluidique de l'esprit, qui, alors, le pénètre et se substitue en une certaine mesure à sa personnalité, qui est tombée à l'état de sommeil.
Dans ces circonstances, l'esprit se sert des organes du médium, avec lesquels il agit en son lieu et place, l'ayant hypnotisé d'une manière particulière. C'est alors qu'il parle en donnant à la voix qui se fait entendre le timbre qui lui est propre, et qu'il se fait reconnaître facilement par ceux qui l'ont connu, leur rappelant par ses paroles les événements ou les actes de sa propre vie, en même temps qu'il leur enseigne les voies morales susceptibles de les conduire en des destinées meilleures.
Ces incorporations ne sont probantes, il est vrai, pour la fidèle reproduction de la voix, qu'autant que le médium a capacité pour cela, mais indépendamment de cette lacune qui peut se produire, la physionomie corporelle, celle du visage, les gestes, les intonations vocales elles-mêmes, suffisent pour donner à ces remarquables phénomènes tous les caractères de la vérité.
10 - Médiumnité intellective
3 Par l'écriture (directe – intuitive – mécanique) (Art poétique – Composition musicale – Polyglottisme)
2 Oratoire
1 Par la typtologie
Ainsi que sa dénomination l'indique, la médiumnité intellective est celle qui ouvre les grandes communications entre l'humanité et l'humanité angélique et même avec les esprits d'ordres plus élevés. C'est par cette médiumnité que nous pouvons recevoir les preuves intellectuelles des rapports qui existent entre les vivants de cette terre et ceux qui nous ont précédés dans la tombe, nous enseignant que la vie réelle, la vie souverainement agissante, est moins ici que dans l'autre monde qui touche au nôtre.
Pour établir ces communications de la pensée, la médiumnité revêt plusieurs formes graduellement ascendantes, qui sont la médiumnité par la typtologie, la médiumnité oratoire et la médiumnité par l'écriture.
Tout ce qui commence se sert généralement des procédés les plus simples.
Les communications primitives ne purent se faire autrement qu'au moyen de signes conventionnels pour exprimer une sorte de télégraphie entre les humains angéliques et les hommes, du moment où ceux-ci furent amenés à comprendre qu'il existait des êtres invisibles avec lesquels ils pouvaient entrer en relation réciproque. C'est alors que des questions et des réponses par l'affirmative, et par la négative, demandèrent l'intervention de signaux pour les produire, et ces signaux furent créés au moyen du premier meuble venu se trouvant dans l'habitation, et parmi ces meubles, ce fut la table qui fut le plus commode. C'est alors que les tables devinrent parlantes au moyen d'un alphabet par coups frappés et ce fut parmi nous le premier moyen de communication employé pour correspondre avec l'humanité angélique. Le nom de typtologie fut donné à ce procédé de communication, et la médiumnité qui est déterminante de ces phénomènes fut la médiumnité typtologique. Et comme cette médiumnité ne demande que les facultés médianimiques les plus rudimentaires pour se manifester, elle fut bientôt à la portée du plus grand nombre.
La médiumnité oratoire est d'un ordre beaucoup plus élevé que la précédente elle se manifeste, pourrait-on dire, par le souffle de la parole de l'esprit dans la pensée du médium qui le reçoit. Celui-ci entend intuitivement cette parole qu'il répète d'une manière spontanée, mais non pas inconsciemment, car ce qu'il entend en son for intérieur ne fait que corroborer sa propre pensée, c'est-à-dire lui imprimer plus de force, plus de vigueur, et aider à son propre développement en lui donnant la forme oratoire élégante et persuasive.
Combien de nos grands orateurs ont été ou sont secondés par la médiumnité oratoire, lorsqu'ils ont à défendre de nobles causes ! Enflammés par le fluide de l'esprit qui les seconde, leur éloquence est spontanée sous la dictée orale interne qui la fait éclore. Mais quand l'orateur connaîtra la nature du secours qui lui est apporté, il y aidera par une fusion d'intimité reconnaissante avec l'ami invisible qui vient l'imprégner de ses fluides intelligents et si généreusement donnés.
On pourrait faire cette remarque que des hommes maniant la parole avec un grand talent quand ils étaient convaincus de la mission qui leur avait été donnée, perdirent cette haute et noble faculté quand ils eurent le malheur de renier ce qu'ils avaient proclamé jadis avec ardeur. C'est qu'alors l'esprit qui secondait cet orateur dans ses magnifiques facultés, s'étant retiré de lui pour l'abandonner à lui-même, celui-ci, privé désormais de son guide et de son point d'appui, est tombé de son piédestal pour s'anéantir dans l'oubli. Il en est du grand orateur comme du grand écrivain, comme du grand penseur ; chacun n'est jamais complet par soi-même, et ne devient réellement supérieur que quand il est digne de recevoir le concours de plus grand que lui, quoiqu'il possède assurément déjà de hautes facultés personnelles, mais impuissantes si elles ne reçoivent le concours d'en haut qui les illumine de sa vive lumière.
La médiumnité oratoire, si élevée soit-elle, n'est pas un moyen de grande vulgarisation pour établir la médiumnité communicative enseignante ; en cela la médiumnité par l'écriture l'emporte de beaucoup sur elle, car plus facilement que par tout autre moyen, on peut répandre les idées par la plume, et par l'imprimerie ensuite, qui les emporte dans toutes les régions du globe.
Cette médiumnité se partage en trois modes donnant l'écriture mécanique, l'écriture intuitive et l'écriture directe.
Quand l'esprit veut se manifester au médium écrivain d'une manière impérative, il le contraint à écrire tous les mots les uns après les autres en imprimant à sa main une pression coercitive qui rend cette main obéissante comme une machine aveugle, et telle est l'écriture mécanique. Le médium peut en tracer les caractères sans qu'il en ait aucunement conscience, car pendant que la main opère il peut se mêler à une conversation étrangère ou se livrer à d'autres travaux de la pensée. Cependant, la lecture de ce qu'il a écrit ainsi mécaniquement démontre qu'une pensée intelligente a été l'auteur et l'instigateur du phénomène tel qu'il s'est produit. Mais ce genre de médiumnité, qui ne rencontre qu'un nombre assez restreint d'exécutants, ne peut être communément employé, d'autant plus qu'il manque généralement de rapidité pour s'accomplir.
La médiumnité la plus usuelle est la médiumnité dite intuitive, parce qu'elle s'exerce par l'esprit, qui transmet sa communication en pénétrant la pensée du médium, sous la forme d'un langage muet qui se rapproche de celui de la médiumnité oratoire, et qui se fait comprendre avec une très grande clarté.
Ce qui sollicite la confiance que l'on peut accorder à ce genre de médiumnité, c'est la rapidité souvent vertigineuse avec laquelle elle s'opère et la netteté de la dictée dont toutes les pages sont exemptes de rature, tandis que le style conserve son allure régulière, du moins lorsque le médium et l'esprit qui donne la communication, sont l'un et l'autre au-dessus du vulgaire. Mais si le médium et l'esprit en communication ne sont que médiocres, il est certain que leurs produits se ressentiront de cette médiocrité.
Les preuves que l'on doit surtout rechercher dans cette manière de procéder, ce sont les preuves morales qui peuvent souvent avoir tout autant de valeur que les preuves directement tangibles, ou matérielles. Parmi ces preuves, on citera la déclaration de faits inconnus du médium, ou ceux qui s'accomplissent instantanément à distance, on bien les prédictions à court délai qui se réalisent, et même la lecture dans la pensée des personnes présente.
Dans un autre ordre d'idées, si on veut s'élever plus haut encore, on pourra voir parfois des questions scientifiques traitées avec la plus grande compétence sans que le médium les connaisse et les ait jamais étudiées lui-même.
Ces preuves d'une si haute portée suffisent pour faire apprécier les moyens qui les produisent sans cependant que la logique, que la raison puissent se dispenser d'intervenir pour vérifier et contrôler la vérité.
Les médiums intuitifs n'ont pas tous les mêmes aptitudes, et aucun d'eux n'est réellement complet, c'est-à-dire doué de toutes les capacités pour exercer toutes les médiumnités intuitives. Ainsi, les médiums qui donnent les preuves matérielles de leurs opérations en constatant les faits qui se vérifient matériellement, manquent généralement des facultés médianimiques transcendantes nécessaires pour transmettre les hautes questions de science ou de philosophie ; comme d'une manière inverse, les médiums spécialement doués pour ces hautes questions ne sont pas organisés pour donner les preuves se rapportant aux phénomènes tangibles et susceptibles de vérifications immédiates.
Les trois médiumnités par l'écriture peuvent chacune produire soit le polyglottisme, soit la composition musicale, soit l’art poétique.
La médiumnité donne le polyglottisme quand le médium, qu'il connaisse ou non plusieurs langues, écrit les communications données en ces langues.
Des compositions musicales remarquables sont parfois écrites par des médiums ignorant la musique.
Enfin, des poésies sont dictées avec une rapidité et une rectitude que ne pourrait atteindre aucun littérateur dans le même laps de temps.
11 - Médiumnité suprême
Ce qui distingue la médiumnité suprême de toutes les autres médiumnités, c'est la nature éminemment supérieure des esprits qui la réalisent et qui, tous, appartiennent aux règnes graduellement les plus hauts classés, s'élevant vers la divinité.
Les êtres archangéliques, ou esprits supérieurs qui sont auprès de l'homme les intermédiaires des règnes déitaires, voisins de la divinité, sont généralement les promoteurs de cette médiumnité suprême qui ne se manifeste jamais que dans les circonstances solennelles pour l'humanité. Le médium avec lequel ils sont en communication demeure à l'état de veille comme les médiums écrivains, étant médium écrivain lui-même. Mais les communications qui lui sont transmises sont des communications libres de pensée, et non imposées comme dans les médiumnités précédentes. Cependant, il ressent en son esprit une direction supérieure qui le guide et qui lui montre sa voie intellectuelle, lui faisant contrôler lui-même les preuves des vérités qu'il recherche pour les mettre au jour.
Quand les enseignements supérieurs demandent un concours plus puissant que celui de l'être archangélique, doué cependant d'une intelligence et d'un savoir éminemment transcendants, c'est un esprit provenant du règne déitaire humain qui vient ajouter ses vives lumières à celles de l'archange. D'un séjour plus élevé encore, descend parfois l'ange déitaire, le chef souverain de l'astre, pour donner ses grands enseignements de haute moralité et de suprême amour. Puis enfin, l'Esprit de vérité lui-même, archange déitaire, en des circonstances plus solennelles encore, donne aussi sa note sublime, fécondant de son rayonnement le médium, afin de l'éclairer, lui montrant le but qu'il doit poursuivre dans la grande oeuvre de la régénération humaine.
Les hommes de génie, les grands esprits qui ont été envoyés des mondes angéliques, des mondes archangéliques, ou de plus haut encore, aux diverses phases de l'humanité pour éclairer sa route, étaient doués à des degrés divers de la médiumnité suprême qui est la grande intuition des vérités supérieures.
Ces hautes intelligences possèdent en elles ces vérités, mais le corps humain voilant la vue intime de leur âme, celle-ci a perdu momentanément le souvenir de ce qu'elle avait acquis. Mais aussi elle a conservé les facultés intelligentes capables de reconstruire un nouvel édifice tout semblable, du moment où les matériaux lui en seront donnés. Or, c'est, ce que lui donne la médiumnité suprême qui fait renaître ces matériaux dans sa pensée, afin qu'elle se les assimile. Toutefois pour que ceux-ci deviennent visibles de rechef aux regards de l'âme, il faut qu'ils lui soient présentés par des intelligences supérieures réveillant les facultés pensantes endormies, en même temps que se peignent les images qui font renaître les souvenirs effacés en les reconstituant dans leur réalité tangible. Ainsi, la médiumnité suprême n'est que la réminiscence des connaissances acquises, mais qui doivent cependant progresser et croître, sous l'impulsion des grands esprits qui viennent fertiliser l'âme appelée à les révéler à l'humanité, car le progrès ne peut s'arrêter jamais.
Causes déterminantes des médiumnités et des phénomènes qu’elles engendrent
Il existe toujours entre le médium et l'esprit avec lequel ce médium se trouve en communication ; un lien intime qui les met en relation réciproque. Ce lien est formé par la radiation externe de chacun d'eux, émanant de leur âme, c'est-à-dire de leur masse cérébrale animique, pour se répandre à la manière des radiations solaires.
Pour pouvoir exercer une action dominatrice sur le médium, l'esprit enveloppe sa radiation de celle de ce dernier, radiation qui forme comme autant de gaines aux divers rayons constitutifs de la sienne. Ces deux radiations ainsi disposées ne se mêlent point et conservent leur individualité particulière ; et cependant le rayonnement de l'esprit qui occupe la situation interne dans le double rayon que nous venons de décrire, devient le moteur du rayonnement du médium qu'il peut faire mouvoir à son gré.
La radiation de chacun des deux êtres ainsi unis se compose de fluides vitaux et de fluides psychiques ; les fluides vitaux (qui enveloppent les fluides psychiques), sont plus spécialement les agents des médiumnités matérielles, tandis que les fluides psychiques sont plus spécialement les agents des médiumnités pensantes.
Quand un esprit veut produire un phénomène à effet physique, par exemple, ce sont les fluides vitaux qu'il met en jeu d'une manière prépondérante par l'intermédiaire de ses fluides psychiques. Mais il choisira assurément les fluides vitaux avec lesquels il devra agir suivant les phénomènes à accomplir. Ainsi, pour soulever de fortes masses de matière, comme il faut un grand déploiement de forces, il est nécessaire de faire intervenir les fluides qui les produisent. C'est pourquoi il sera fait appel au fluide calorique, qui est l’équivalent de la force mécanique, et qui, d'après ce principe, devient cette force elle-même sous l'action qui en opère la transformation. De même, le fluide sonique, le fluide fulminique, le fluide électrique, tous ces fluides si puissants sont appelés à fournir leur contingent d'intensités d'après la nature des services qu'ils sont appelés à rendre.
Si c'est le mouvement qui doit être produit dans l'exercice des phénomènes, les fluides vitaux moteurs seront appelés de préférence, tels le fluide sexuel, le fluide aimanté, mais se combinant à des fluides générateurs de la force, pour donner la force motrice.
Enfin, si des mouvements doivent être exécutés avec une très grande vitesse, ce seront les fluides vitaux promoteurs de cette vitesse, et spécialement le fluide électrique, qui tout en conservant leur prépondérance, s'associeront à des fluides de mouvement et à des fluides de force.
En un mot, que ce soit la vitesse, que ce soit le mouvement, que ce soit la force qui prédomine dans l'un ou l'autre de ces phénomènes, partout il y a alliance des fluides entre eux, de façon à ce qu'il y ait partout, dans une certaine mesure, force, mouvement et vitesse. Et comme l'esprit angélique possède les connaissances voulues pour manier, pourrait-on dire, et diriger habilement ces divers fluides, on conçoit avec quelle facilité il exerce tous ces phénomènes qui, au premier abord, nous semblent incompréhensibles et qui, cependant, trouvent leur explication.
En l'absence du médium, l'humain angélique se trouve impuissant pour agir sur notre matière terrestre si différente de la sienne en raison de sa ténuité si considérable par rapport à la nôtre ; et, d'autre part, ses fluides vitaux, n'ayant pas les intensités grossières des nôtres, se refusent à déplacer nos éléments matériels. C'est pourquoi il faut à cet esprit les leviers qui lui manquent pour soulever notre matière ; mais quand il est en possession de ces leviers, il a la puissance voulue pour les manier à son gré. Pour cela, il lui suffit de commander à nos fluides vitaux par l'intermédiaire des siens, et ce sont alors les nôtres qui servent pour agir sur notre propre matière, laquelle obéit servilement aux impulsions motrices qu'elle reçoit.
Il peut arriver qu'un objet très lourd, tel qu'un meuble massif, demande une très grande quantité de force pour être déplacé, et que la radiation vitale du médium se trouve insuffisante pour produire un tel effet. Cette quantité trop faible de fluides ne sera pas un obstacle pour l'accomplissement du phénomène car l'esprit utilisera au besoin les radiations vitales des personnes présentes. Et supposons encore que celles-ci soient en trop petit nombre, le milieu atmosphérique n'est-il pas traversé de toutes parts par des radiations vitales humaines et même par des radiations animales, végétales et minérales qui peuvent être également employées ? Avec de telles ressources, toujours en réserve, il est facile de concevoir que les phénomènes qui demandent la plus grande dépense de forces s'accomplissent constamment avec la même rectitude.
D'autant plus que si un seul esprit se trouvait insuffisant pour l'exercice du phénomène, d'autres s'adjoindraient aussitôt à lui, apportant leur concours au travail qui s'opère.
Aussi bien que les fluides vitaux, les fluides psychiques de l'esprit, et tout spécialement le fluide psychique de la volonté, agissent sur ces mêmes fluides chez le médium quand il s'agit d'exercer une action particulière soit sur les sens ou facultés sensorielles, soit sur les facultés affectives, soit sur les facultés intellectives. Les rapports entre les fluides psychiques doivent être les mêmes de part et d'autre que les rapports avec les fluides vitaux, autrement les communications ne pourraient avoir lieu, car c'est d'abord la pensée qui est agissante et qui commande à l'exercice de tout phénomène quel qu'il soit.
1 - Causes des phénomènes de médiumnité à effets physiques
Les phénomènes de cet ordre, qui sont les plus matériels, si l'on peut s'exprimer ainsi, puisqu'ils agissent plus spécialement sur la matière, sont exercés d'une manière prépondérante par les fluides vitaux dont les énergies servent à les produire, ceux-ci étant choisis suivant la nature des effets qui doivent se manifester. Cependant, d'après cette loi que tout est en tout, les fluides psychiques, dans une certaine mesure, apportent nécessairement leur concours dans ces effets.
La volonté qui les engendre, et qui est celle des esprits, ou êtres humains angéliques[19], cette volonté est suggestive, elle commande au médium et le soumet en lui enlevant sa liberté d'action. C'est pourquoi ces phénomènes peuvent être considérés comme étant entièrement inconscients pour le médium.
2 – Causes des effets de lévitation
D'après ces données générales, il devient facile d'expliquer chacun des phénomènes se rapportant aux diverses médiumnités génératives des effets physiques.
S'il s'agit des effets de force devant déplacer un objet plus ou moins lourd, comme une table par exemple, ce sont les fluides vitaux producteurs de la force, tels que le fluide calorique (équivalent de la force elle-même), le fluide sonique, le fluide fulminique et le fluide électrique, qui seront les principaux agents exécutifs de ce phénomène. Or, ce sont là précisément les mêmes fluides vitaux dont se servirait le médium ou toute autre personne pour soulever cette table au moyen de son courant fluidique nerveux qui renferme également les fluides calorique, sonique, fulminique et électrique et fait fonctionner les membres dont il se sert.
On conçoit alors que la même force, déployée par la médiumnité, soit suffisante pour accomplir le même fait, mais exécuté de la manière suivante
Ici, c'est l'esprit qui dirige le phénomène de lévitation qui doit s'accomplir ; cette direction, il l'opère avec l'intelligence que l'on constate en ces expériences. Pour cela, il suffit que le médium abandonne une partie de sa radiation fluidique externe à cet esprit qui l'applique à la table, là où il veut exercer sur celle-ci une pression de bas en haut ou une impulsion suivant la direction horizontale. Il est à remarquer que cette table qui, elle-même, est formée de matière, ou d'atomes minéraux, répand extérieurement à elle une radiation fluidique vitale qui lui est particulière. Dès lors, les fluides vitaux du médium venant se rattacher à ces fluides, ceux-ci ne forment plus qu'un seul ensemble qui peut devenir rigide à volonté ; ce qui explique avec quelle facilité peuvent s'exercer tous les mouvements susceptibles d'être produits. Les effets de mouvement proprement dits, ainsi que nous l'avons exprimé plus haut, associent les fluides vitaux moteurs à des fluides de forces, donnant ainsi la force motrice à ces mouvements. Mais il doit être fait des choix différents de ces fluides, s'il s'agit du lancement de projectiles, car les fluides générateurs de la force auront un rôle aussi important à remplir que les fluides de mouvement.
Ces projectiles, saisis par le rayonnement qui se les approprie, sont projetés comme avec une fronde et peuvent atteindre avec précision le but vers lequel on les dirige. Si c'est une traction qui s'opère, celle d'une chaise par exemple la force et le mouvement, c'est-à-dire le fluide calorique, ou autre, et le fluide sexuel, seront mis en jeu l'un et l'autre. S'il y a balancement de la chaise, l'action du fluide sexuel moteur remportera sur celle du fluide calorique de la force mais si cette chaise exécute une locomotion rapide, à ce moment interviendra le fluide électrique pour déterminer cette vélocité.
La lévitation humaine demande moins, de force brutale, que celle nécessaire pour changer de place une masse inerte. Les fluides vitaux, assurément, ont un travail de résistance à opérer, mais la volonté humaine angélique agissant sûr celle du médium, suffit en grande partie pour accomplir ce phénomène, du moment où les fluides vitaux de force, de mouvement et de vitesse ont produit l'état d'équilibre du corps soulevé dans le milieu atmosphérique, comme cet équilibre s'établit pour l'oiseau qui a ouvert ses ailes. C’est alors que l'action volitive de l'esprit suffit pour exercer cette lévitation humaine dans toutes ses évolutions. Mais il est vrai que pour qu'elle s'accomplisse, il faut au médium les capacités spéciales à la production de ces effets.
3- Causes des effets de transports corpusculaires
Ces phénomènes, qui embrassent la dissolution corpusculaire, les apports et les créations et reconstructions corpusculaires, se réalisent comme les précédents au moyen des radiations de l'esprit se mariant à celles du médium, pour qu'il puisse y avoir effet produit sur la matière où l'action s'opère.
Quand un objet apparent semble se fondre sous les regards pour disparaître ensuite entièrement, il y a dissolution corpusculaire de cet objet, opérée par l'esprit, au moyen du fluide fulminique radiateur du médium, lequel a pour propriété, sous l'action volitive qui le conduit, d'écarter les agrégations corpusculaires, de les dissoudre de manière à isoler les corpuscules les uns des autres, ce qui les ramènerait à l'état de fluide minéral, si cette dissolution était complète. Pour l'être angélique, accoutumé journellement à se servir de ses radiations qu'il applique à des travaux analogues, ce phénomène s'accomplit avec la plus grande facilité.
S'il s'agit pour lui de construire un objet de toutes pièces, il le fera en puisant dans le fluide minéral qui nous environne des corpuscules à l'état libre qu'il réunira, qu'il agrégera, donnant à ceux-ci les groupements qu'ils doivent affecter pour composer les espèces particulières de matière dont il a besoin pour cette création. Cette manière de procéder, beaucoup plus économique que la nôtre, n'emploiera que la quantité nécessaire de corpuscules pour former l'objet dans son entier, sans laisser aucun détritus et, en même temps, cette formation s'accomplira avec une très grande rapidité. Mais cette opération ne pourrait s'effectuer sans le concours des fluides radiateurs du médium ayant seuls le pouvoir d'agir sur les corpuscules, qui sont des éléments rudimentaires de matière humaine, tandis que l'esprit dont le domaine d'existence est un domaine formé de matière angélique, n'a de pouvoir, avec ses fluides radiateurs propres, que sur cette matière angélique composée par des agrégations moléculaires, ou de molécules, si différentes de nos corpuscules.
Les reconstructions, ou imitations d'objets établis également de toutes pièces, se reproduisent de la même manière.
Les apports, qui sont des phénomènes si remarquables, et qui consistent, ainsi que nous l'avons dit plus haut, à faire pénétrer les objets matériels à travers des obstacles également matériels, tel un bouquet de fleurs traversant du dehors les murs d'un appartement entièrement clos et dont toutes les issues auraient été fermées, les apports s'expliquent très facilement, d'après les désagrégations et les reconstructions corpusculaires que nous venons de décrire.
En effet, pour faire passer à travers les murs d'un appartement le bouquet qui nous occupe, il faut d'abord le désagréger entièrement dans tous ses corpuscules constituants, de manière à le réduire à l'état de fluide minéral corpusculaire. Sous cette forme, chacun de ces corpuscules traverse avec la plus grande facilité les pores de la matière murale, car ces pores sont très écartés les uns des autres, quoiqu'ils échappent à notre vue, et les corpuscules isolés les franchissent sans obstacle.
Ainsi la matière solide des fleurs composant le bouquet, leur matière aqueuse, auront subi la même réduction en leurs corpuscules primitifs avant que devienne possible leur passage à travers la muraille compacte ; mais tous ces corpuscules n'auront été que détendus et écartés les uns des autres sans avoir été disséminés, retenus au contraire par les rayonnements fluidiques qui les rattachent en toute leur matière. Lors donc que cette pénétration à travers la muraille a eu lieu, il suffit à l'esprit de resserrer ces corpuscules pour leur faire reprendre la place qu'ils occupaient primitivement ; et c'est ainsi que la matière solide et la matière liquide ayant été reconstituées dans leurs diverses espèces, toutes les fleurs du bouquet apparaissent de nouveau avec toute leur fraîcheur.
Les phénomènes de matérialisation, qui permettent à un esprit de se former un corps d'emprunt visible à tous les regards, s'expliquent de la même manière. Il s'agit ici d'une création corporelle, mais comme celle-ci demande une matière douée de grande vitalité, comme est la matière du corps humain, ce ne sont pas les corpuscules du fluide matériel corpusculaire de l'atmosphère, trop peu élaborés, qui pourraient y suffire. C'est pourquoi l'esprit emprunte ces corpuscules au corps du médium lui-même.
Pour cela, il opère une désagrégation partielle de corpuscules dans les diverses parties de ce corps vivant, mais avec la plus grande circonspection, afin de ne porter aucune atteinte aux divers organes. On a constaté par la balance, avant et après l'expérience faite, que la personne du médium avait subi une grande diminution dans son poids pour donner au nouveau corps à former la matière qui lui est nécessaire. Celui-ci, il est vrai, ne comporte qu'une petite quantité d'éléments matériels s'appliquant sur le corps angélique de l'esprit pour lui donner à la fois son apparence et sa solidité. Le fluide vital qui agit plus spécialement dans cette opération, c'est le fluide électrique, qui exerce la transposition corpusculaire d'un corps à l'autre, comme cet ordre de phénomène lui appartient en d'autres circonstances, ainsi que nous le voyons dans la galvanoplastie.
Quand la dissolution de ce corps factice s'accomplit, le courant électrique qui demeure en permanence restitue au corps du médium les corpuscules qu'il a prêtés. Sous l'action intelligente de l'esprit, ceux-ci reprennent chacun leur situation première, et cela d'autant plus facilement qu'ils n'ont cessé d'être reliés par leur rayonnement fluidique particulier à la masse corporelle d'où ils étaient sortis, n'ayant subi qu'un grand écartement qui les a éloignés les uns des autres mais qui permet leur resserrement lorsque l'action radiante de l'esprit détermine leur rangement primitif.
4- Causes des effets particulièrement intelligents
Ces phénomènes s'expliquent de même par l'application des fluides du médium, dirigés d'après les calculs intelligents de l'esprit pour produire les effets qui demandent la réflexion, l'habileté et, souvent, un talent qui est celui de l'artiste.
S'il s'agit des coups frappés ou des chocs intelligents que l'on reconnaît pour être entièrement intentionnels, ils demandent simplement pour s'accomplir l'exercice d'un fluide vital générateur de force, mais d'une force douce modérée dans ses intensités, et conduite avec pondération. Au contraire, pour les effets terrifiants qui se manifestent dans les lieux hantés par les humains angéliques inférieurs, c'est la force brutale qui est mise en jeu, et lorsqu'elle est particulièrement destructive, c'est le fluide fulminique qui est employé. Mais la présence d'un médium plus ou moins rapproché est toujours nécessaire à ces manifestations, quoique celui-ci puisse être entièrement inconscient du concours qu'il prête au phénomène. Ce sont, en effet, les fluides radiateurs de ce médium qui, comme partout ailleurs, enveloppant les radiations particulières de l'esprit, lui servent de leviers avec lesquels il exécute les déplacements violents des objets, ou les brise quand il a provoqué leur chute.
Parmi les phénomènes particulièrement intelligents, nous avons cité l'exécution musicale qui, également, s'opère par l'intermédiaire des fluides du médium, choisis spécialement pour obtenir des effets qui peuvent différer suivant la nature de l'instrument à faire mouvoir ; car pour donner des coups frappés sur les touches d'un piano, il faut moins de forces combinées que pour faire mouvoir un accordéon. Mais à la dépense de ces forces s'ajoute ici le travail également fluidique psychique de l'artiste humain angélique, travail qui s'accomplit dans le domaine animique de sa pensée, de la même manière que dans l'âme humaine.
Lorsque c'est l'art plastique qui est mis en jeu, tel l'art du moulage dont nous avons parlé plus haut, c'est encore le fluide radiateur de l'esprit qui agit pour revêtir le membre (pied ou main) qu'il veut modeler, d'une petite couche de matière corpusculaire humaine. Autrement, ce membre formé de matière moléculaire angélique, ne présenterait aucune résistance quand il serait plongé dans la paraffine à l'état de fusion, et, dès lors, se confondant avec cette matière de laquelle il serait pénétré, son empreinte que l'on recherche ne pourrait être formée. Mais du moment où cette empreinte se forme dans la paraffine, demeurant parfaitement dessinée après le refroidissement, c'est qu'une matière résistante, une matière humaine, a été revêtue par le membre dont il s'agit. Ici donc encore, cette opération a eu lieu à la suite d'une matérialisation partielle opérée aux dépens du corps du médium.
La production de dessins, qui est une production plus artistique que la précédente, s'exécute simplement sous l'impulsion de l'esprit qui dirige la main du médium tenant le crayon cette impulsion est conduite par la radiation externe de l'esprit qui opère par rayonnement tactile avec autant de précision qu'avec ses propres mains. Il lui suffit alors d'enrouler ce rayon autour des doigts du médium qu'il fait agir ainsi avec la plus grande facilité.
On peut expliquer de même de quelle manière s'accomplissent les épreuves photographiques. Celles-ci demandent, aussi bien que le moulage, une matérialisation partielle pour se réaliser. Il faut que l’esprit qui veut reproduire son image se rende visible à la plaque sensible qui est recouverte de matière corpusculaire, laquelle elle-même doit recevoir une image également corpusculaire, condition sans laquelle celle-ci ne peut être reproduite ; c'est pourquoi, comme précédemment, l'esprit doit se matérialiser en partie. Rappelons ici que les fluides vitaux humains, parmi lesquels figure le fluide lumineux, ou la lumière, n'ont que peu d'action sur la matière angélique ; ainsi le corps angélique de l'esprit, qui est un corps de matière également angélique, ne peut donner son image sous notre lumière ; c'est pourquoi cette image, pour devenir visible, demande à être matérialisée avec une matière semblable à la nôtre. Cette matière, l'esprit la puise dans la matière corporelle du médium photographe, et ainsi s'opère une matérialisation partielle qui fatigue et accable le médium, si ces opérations sont souvent répétées.
Il est vrai que la matérialisation n'a pas besoin d'être complète la plaque photographique étant beaucoup plus sensible que notre regard humain, se contente d'une apparence nuageuse qu'elle rend visible, tandis que l'oeil le plus pénétrant ne pourrait saisir cette apparence au moment où elle se produit.
5 – Causes des phénomènes de médiumnité communicative
Cet ordre de phénomènes se distingue de l'ordre précédent, parce que les fluides employés sont spécialement les fluides psychiques, ceux-ci prédominant sur les fluides vitaux qui, cependant, agissent également ici, quoique d'une manière plus secondaire.
Ce qui explique cette grande prépondérance des fluides psychiques, c'est qu'ils composent des phénomènes de médiumnité sensorielle, de médiumnité affective et de médiumnité intellective, ces trois médiumnités absorbant entre elles tous les fluides psychiques, mais soutenus dans leur action par les fluides vitaux qui d'ailleurs en sont toujours inséparables, même dans le fonctionnement des actes pensants.
Les phénomènes de médiumnité communicative se distinguent essentiellement des phénomènes à effets physiques, pour cette raison que les premiers sont soumis au magnétisme de l'esprit, tandis que les seconds, ainsi qu'on l'a vu plus haut, sont placés sous la dépendance de son hypnotisme, ou de sa volonté suggestive.
Au moyen du magnétisme exercé sur le médium, celui-ci ressent les effets de cette loi qui isole dans une certaine mesure son corps humain de son corps angélique[20], séparation pouvant même être simplement partielle et s'adresser seulement à certains organes appelés à s'exercer. C'est alors que ces organes, recouvrant les propriétés de l’angélité, agissent chez le médium comme si celui-ci était désincarné. Dès lors, il peut être impressionné par les sens et en ressentir les sensations comme les ressent le sujet magnétisé. Et, à plus forte raison, ressent-il les effets affectifs et intellectifs avec une sensibilité plus ou moins grande, qui est proportionnelle à la valeur médianimique dont il est doué.
6 – Causes des phénomènes de médiumnité sensorielle
Non seulement le médium, mais toutes les personnes présentes à l'exercice des phénomènes de médiumnité sensorielle, reçoivent de l'esprit qui se manifeste une magnétisation à un certain degré, pour leur donner les aptitudes nécessaires à la perception des phénomènes car s'il n'y avait en ce moment-là aucune séparation, au moins partielle, opérée entre le corps humain et le corps angélique des assistants, ces phénomènes échapperaient entièrement à leurs sens. Et, de plus, si parmi les spectateurs il en est qui ne perçoivent aucune impression, c'est qu'ils ont été rebelles à l'action magnétique, étant trop matériels pour pouvoir désassocier momentanément leurs deux corps circonvoisins. D'après ces considérations, il est facile d'expliquer les phénomènes de médiumnité sensorielle, relevant tous de la même loi. Le médium, ou toute personne magnétisée, se trouvant amené dans une certaine mesure à l'état de vie angélique, pourra percevoir, soit les odeurs que voudra faire sentir l'esprit à l'organe olfactif des assistants, soit les attouchements faits sur le visage ou sur un membre du corps. De même, la voix de l'esprit pourra se faire entendre comme il pourra donner la vision réelle de sa personne[21], telle qu'elle vit dans le milieu angélique. Ces diverses impressions sensorielles se communiquent du corps angélique du médium[22], à son corps humain ; mais pour cela, il faut que cette communication se transmette au moyen des fluides psychiques des sens angéliques mis en activité, aux fluides psychiques des sens humains. C'est-à-dire, pour que la perception sensorielle ait lieu, il faut que celui qui la ressent la reçoive d'abord en son corps angélique particulier pour la transmettre ensuite à son corps humain. Ici donc, il y a interposition des fluides psychiques des deux règnes pour les effets de médiumnité communicative, comme il y a interposition de matière[23], dans les phénomènes de la médiumnité à effets physiques.
Il faut donc également ici qu'il y ait un rapport établi entre l'esprit et le médium, par l'intermédiaire de leurs fluides angéliques, car si le médium n'est pas relié directement aux fluides angéliques de cet esprit, qui mettent en vibration ses fluides angéliques propre, il ne ressentira aucune impression et la communication ne pourra avoir lieu.
7 – Causes des phénomènes de médiumnité affective
L'action magnétique exercée par l'esprit sur le médium pour produire la médiumnité affective, doit être affective elle-même comme on l'a vue sensorielle pour agir sur les sens.
S'il s'agit de la médiumnité guérissante, l'être angélique envoie, à titre de magnétiseur, ses effluves fluidiques au médium, afin que celui-ci les ajoute à ses effluves fluidiques propres, et il les renforce ainsi de toute la puissance supérieure dont il est doué. Mais cette action magnétique n'est pas seulement une action intelligente, elle est en même temps une action d'amour humanitaire, et l'amour, auteur du mouvement vital, est multiplicatif à un très haut degré des forces magnétiques du médium. C'est pourquoi le médium guérisseur qui, lui aussi, possède cet amour, et exerce avec désintéressement la haute faculté dont il est doué, reçoit avec une telle abondance les fluides supplémentaires et complémentaires des siens qu'il n'éprouve aucune fatigue à exercer cette action magnétique.
Si le sentiment affectif fait défaut au médium, il ne reçoit pas en quantité suffisante les effluves fécondants, et son action demeure en partie stérile.
L'âme possède en soi des ressources considérables et d'autant plus efficaces qu'il y a accord et harmonie dans ses attributions ; c'est pourquoi celle qui est, animée par un grand amour et par une grande bonté, communique de cette harmonie au corps désorganisé par la maladie, et tend à rétablir l'accord là où règne le désordre, cause de la souffrance. Et c'est encore en vertu de cette puissance du bien sur le mal, que les microbes dévastateurs, surpris par les fluides magnétiques supérieurs contraires à leur nature réfractaire, ne pouvant vivre à ce contact, s'endorment inertes dans la léthargie profonde qui les annihile ; et c'est alors que s'opère la guérison du malade.
Les conversations spirituelles engagées entre l'esprit et le médium se comprennent de même au moyen de l'action magnétique qui permet la communication, mais celle-ci n'est possible qu'autant qu'elle est affective, car s'il y avait répulsion réciproque, elle ne pourrait avoir lieu.
L'incorporation est un phénomène qui a été décrit précédemment comme éminemment affectif, car, le plus souvent, il a pour objet de réunir ceux qui se sont aimés, pour les mettre en communication et les faire revivre encore de la même vie en de courts instants.
L'esprit qui s'empare du médium et qui se substitue à lui, agit hypnotiquement en provoquant en lui le sommeil pendant lequel il fait abandon volontaire de sa personnalité. Mais si le médium demeure entièrement passif, laissant agir l'esprit en son lieu et place, il lui donne cependant le concours affectif nécessaire à cette incorporation. Il l'installe en quelque sorte en son propre domaine de vie, se livrant à lui tout entier. Ce phénomène se produit au moyen de la radiation externe de l'esprit qui pénètre le corps du médium. Cette radiation se soude à l'intérieur aux courants nerveux de ce corps, de manière à ce qu'il y ait substitution de volonté et de pensée. Dès lors, l'esprit peut agir comme s'il se trouvait réincarné transitoirement.
8 – Causes des phénomènes de médiumnité intellective
L'intelligence magnétique angélique est ici mise en jeu, on le comprend le médium reçoit les effets de son magnétisme, qui établit les relations entre ses facultés intellectives également angéliques, et ensuite entre ses facultés intellectives humaines ; car, ainsi que précédemment, se trouvant partiellement isolé de son corps humain, il peut communiquer intellectuellement avec l'esprit comme s'il était désincarné lui-même. Dans ces conditions, suivant ses capacités médianimiques particulières, il sera susceptible de produire les phénomènes intellectifs. Mais d'après une loi générale, il faut que l'intelligence du médium possède en soi des capacités susceptibles de correspondre à la valeur des faits intellectifs qu'il est appelé à reproduire.
S'il s'agit de la médiumnité dite typtologique, qui est la médiumnité intellective la plus simple, s'exerçant par l'intermédiaire de tables conversant au moyen d'un alphabet conventionnel, il faut voir ici deux causes différentes dans l'accomplissement du même phénomène l'une de ces causes est essentiellement intelligente, puisqu'il s'établit une conversation ou une dictée demandant le travail de l'esprit ; l'autre cause est simplement matérielle ou à effet physique, quand il s'agit pour faire parler la table, de lui imprimer la force motrice qui la fait se lever et retomber ensuite sur ses pieds. Mais ici c'est le phénomène intelligent qui, seul, doit retenir notre attention.
Dans l'accomplissement de ce phénomène, il doit y avoir sympathie intellectuelle entre l'esprit qui se communique et le médium ; celui-ci, pour transmettre un langage qui devient élevé, qui devient utile, ou même plaisant et spirituel, doit comporter en soi, du moins en une certaine mesure, des facultés capables de le produire.
L'esprit puise alors dans les fluides intellectifs du médium et même dans ceux des personnes présentes de quoi concréter sa pensée qui, autrement, demeurerait à l'état abstrait et ne pourrait se réaliser. Car les fluides intellectifs de l'esprit ont besoin pour se manifester chez le médium, d'impressionner d'abord ses fluides intellectifs humains reproducteurs de la pensée de cet esprit, lesquels en sont les véhicules nécessaires. C’est seulement alors que le médium, à son insu, agit sous l'impulsion qui le fait mouvoir. Et, en effet, le langage qui est donné est bien celui qui provient des fluides psychiques du médium, mais conduits par la volonté des fluides psychiques angéliques qui sont les générateurs des mots et des phrases dictés par la table.
Quand tous les assistants peuvent donner des fluides psychiques intellectifs sympathiques, le phénomène s'accomplit d'une manière normale ; mais si, parmi eux, il en est d'hostiles, les fluides humains du médium se trouveront mêlés à des influences contraires. C'est alors que la pensée angélique pourra être plus ou moins défigurée par des vibrations fluidiques anormales s'opposant à ce que le médium reçoive la transmission. Et l'on conçoit que ces influences se montrant prépondérantes, le phénomène ne puisse s'exercer et cesse même de se produire.
Lorsque la communication, au lieu d'être donnée par la table, l'est par l'écriture directe, le phénomène est sensiblement le même dans son exécution. Si, par exemple, on place un crayon, à l'état libre, entre deux ardoises enchâssées chacune dans un cadre, et solidement liées l'une à l'autre, le crayon qui se meut pour produire l’écriture directe est conduit par un double rayon fluidique provenant de l'esprit et du médium, et dont l'action est la même que celle qui a été décrite antérieurement pour la production de tous les effets physiques.
La médiumnité oratoire est une médiumnité intellective des plus simples dans son exécution. Elle consiste à communiquer à l'orateur magnétisé la pensée et même les mots qu'il pourra prononcer, en les lui infiltrant dans l'esprit, tout en lui laissant sa liberté d'action. Cette communication se produit sous l'impulsion des fluides intellectifs de l'être angélique, avec le concours de son fluide vocal, de telle sorte que le médium orateur entend, mais intérieurement et d'une manière à peine sensible, les paroles qu'il prononce, au fur et à mesure de leur écoulement.
La médiumnité par l'écriture est celle qui rend les plus grands services pour la propagation des communications avec le monde angélique. Elle se manifeste par trois procédés différents par l'écriture mécanique, par l'écriture soporifique et par l'écriture intuitive, ainsi que nous l'avons dit précédemment. Il nous reste à faire connaître de quelle manière elles se produisent sons l'action de l'esprit.
Toutes ces communications écrites demandent en une certaine mesure l'intervention fluidique intelligente du médium, c'est-à-dire le concours de ses fluides intellectifs, dont l'esprit a besoin pour communiquer les siens, ainsi que nous l'avons exposé plus haut. Dès lors, l'écriture mécanique elle-même ne peut être donnée qu'autant que le médium reçoit, par son corps angélique, dans ses fluides intellectifs humains, toutes les vibrations des fluides intellectifs de l'esprit.
Mais afin que cette écriture demeure inconsciente pour celui qui la produit, l'esprit, par l'effet de sa volonté, ralentit dans une certaine mesure les vibrations pensantes des organes du cerveau corporel du médium et quoique chez celui-ci les organes intellectifs de l'âme fonctionnent d'une manière normale, comme la pensée corporelle se trouve en partie suspendue dans son cours, il y a détente dans l'action pensante cependant la main trace mécaniquement les caractères de l'écriture sous l'impulsion de la volonté de l'esprit.
Lorsque l'écriture n'est pas entièrement mécanique, c'est que les vibrations des organes intellectifs du cerveau corporel n'ont pas été suffisamment ralenties ; alors une certaine perception du phénomène est ressentie par le médium.
L'écriture soporifique est celle qui se produit pendant que le médium est à l'état de sommeil. Elle tient de l'écriture mécanique, mais dans un ordre plus élevé, car il y a incorporation partielle des fluides de l'esprit dans le médium, ou substitution de pensée. Cependant, ici, la pensée n'a pas besoin d'être suspendue dans le cerveau corporel, puisque le sommeil s'oppose à la vue consciente de la pensée vigilante. De même, il y a transmission des fluides intellectifs angéliques aux fluides intellectifs humains, et c'est également la volonté de l’esprit qui fait conduire le crayon mécaniquement par le cerveau agissant sur la main au moyen des nerfs, ses moteurs naturels.
L'écriture intuitive se comprend d'après la loi générale précédemment indiquée tous les fluides intellectifs angéliques viennent aboutir aux fluides intellectifs du médium sans aucune entrave. Et ici, tout au contraire, il y a dans le système nerveux, dans toutes les fibres, une surexcitation résultant de l'entraînement communiqué par l'esprit quand il agit avec impétuosité, lorsque l'écriture est très rapide. Le médium se laissant emporter par cette longue et quelquefois par sa propre émotion, n'est pas toujours maître de la fidèle reproduction de la pensée, dont il ne s'écarte que rarement du reste.
Mais il faut le voir comme précédemment tout imprégné des fluides psychiques de l'esprit agissant sur ses fluides angéliques et de là sur ses fluides humains. Il ressent les fluides affectifs qui souvent l'impressionnent ; et les fluides intellectifs lui donnent la dictée de la pensée qu'il entend intuitivement, comme le médium orateur, en même temps que sa main est conduite par les fluides vitaux lui donnant sa force et son activité.
Dans le cerveau animique et dans le cerveau corporel du médium, toute la pensée de l'esprit se trouve représentée et devient en quelque sorte la sienne ; cependant, comme la propre pensée du médium n'en est pas moins fonctionnante, car elle demeure libre, il peut arriver qu'il y ait mélange dans ces pensées ; mais quand le médium sait s'absorber en lui-même, ces causes d'erreurs ne surviennent que rarement et peuvent être contrôlées et rectifiées lorsque des doutes s'élèvent dans l'esprit.
Le polyglottisme, ou transmission de la pensée en une ou plusieurs langues, est mécanique pour le médium qui écrit mécaniquement, et s'opère de la même manière que pour la langue usuelle. Cette transmission s'accomplit fidèlement, quand même le médium ignore entièrement la langue étrangère de laquelle il est l'organe de transmission. Mais quand le médium intuitif opère cette transmission, il faut qu'il connaisse la langue qui lui est parlée, puisqu'il n'agit pas mécaniquement. A plus forte raison, l'esprit lui-même se manifestant par l'écriture directe, sans l'aide d'une main étrangère, doit-il posséder la connaissance de la langue dont il se sert. Ces trois modes de transmission s'expliquent eux-mêmes quand on connaît les causes déterminantes des communications qui nous sont faites en notre langue, soit par l'écriture mécanique, soit par l'écriture intuitive, soit par l'écriture directe.
La composition musicale s'opère de la même manière que précédemment pour chacun de ces trois genres d'écriture. Le médium qui écrit mécaniquement, notera sans connaître la musique, la composition musicale la plus savante, tandis que le médium intuitif aidera à l'accomplissement de cette oeuvre qui au contraire, appartient tout entière à l'esprit quand il la donne par l'écriture directe.
Il en est de même pour l'art poétique. Que de pièces de vers admirables ont été données par l'intermédiaire des esprits, celles-ci, dictées au courant de la plume, exprimant la sûreté de vue de celui qui les inspire ! Mais le phénomène n'a rien ici de particulier, il se confond avec celui qui donne la communication en prose.
9 – Causes des phénomènes de la médiumnité suprême
Les causes déterminantes de cette médiumnité sont dues à l'inspiration directe donnée au médium par des esprits d'ordre supérieur avec lesquels il est en relation. Il y a transmission de fluides sensoriels pour réveiller le sentiment artistique et élever l'âme vers le beau idéal ; il y a transmission des fluides affectifs pour faire puissamment vibrer la volonté, l'amour et la conscience ; il y a transmission de fluides intellectifs pour donner à la pensée les instruments d'instigation qui la convient à rechercher les hautes conceptions du vrai.
Ces fluides psychiques exercent sur le médium l'action magnétique qui tend, pendant les moments d'inspiration, à le dégager partiellement de son corps humain, bien qu'il demeure à l'état de veille ; mais cette disjonction insensible ne s'opère que dans les organes cérébraux corporels. C'est ce qui donne à l'âme une partie de son activité vitale angélique lui conférant la lucidité dont elle a besoin pour saisir le langage qui lui est transmis.
Les effluves fécondants qui viennent impressionner les radiations externes du médium, lui donnent l'inspiration qui est le souvenir de ses idées, de ses connaissances acquises dans le cours de ses carrières antérieures. Ce souvenir est inscrit sur les pages de son répertoire animique redevenant vivace au contact des fluides supérieurs qui le réveillent ; mais il demeure plus ou moins confus, il est vrai, se trouvant combattu par les organes du cerveau corporel qui tend à l'annihiler voilà pourquoi il faut de grands secours d'en haut pour rétablir ce qui s'efface de ces images sous cette action du corps. Il est nécessaire alors qu'un langage supplée par la parole à ce que la vue de l'esprit ne peut entièrement rétablir.
Ce langage est perçu par le médium inspiré quand il est doué d'une grande lucidité, parfois avec autant de rapidité que par le médium orateur. S'il est poète, il écrira une longue suite de vers au courant de la plume. Dans les recherches scientifiques, la pensée du médium sera plus ou moins active et contrôlée par la raison qui redresse et rectifie les notions incomplètes, elle est éclairée par les lumières supérieures qui la font pénétrer dans les profondeurs des inconnus.
Appendice
Pour se former une idée précise de certains phénomènes de médiumnité, tel par exemple, celui de la présence spontanée des esprits dans un lieu entièrement clos, il est nécessaire de connaître les rapports de formation primordiale qui existent entre la matière corpusculaire désignée sous le nom de substance matérielle humaine, et la matière moléculaire nommée substance matérielle angélique.
On comprendra facilement la différence de constitution première entre ces deux matières, en jetant les regards sur la figure ci-jointe, où on verra les corpuscules de la matière humaine désignés par la lettre C, et les molécules de la matière angélique, désignées par la lettre M. Une troisième forme de matière, la matière sphérulaire, ou archangélique, intervient sur cette figure, quoique cette matière n'ait point eu son emploi dans les descriptions qui viennent d'être faites ; mais la connaissance des sphérules qui la composent (désignées par la lettre S), est nécessaire pour expliquer la constitution intime des molécules et des corpuscules.
Les atomes sont les éléments générateurs de ces trois types de matière. Les groupements primitifs qu'ils composent sont toujours des groupements sphérulaires, c'est-à-dire qu'ils constituent en premier lieu la sphérule, ainsi nommée parce qu'elle a approximativement la forme d'une sphère.
Les sphérules qui sont destinées à se grouper entre elles, se comportent comme le font les atomes à leur égard, et, par leur union, elles donnent naissance à la molécule. De même, enfin, les molécules appelées également à former des groupements particuliers, donnent lieu au corpuscule, qui de tous ces groupements est le plus volumineux, puisque à lui seul il absorbe molécules, sphérules et atomes.
Mais la matière corpusculaire qui est la plus grossière, parce qu'elle est la moins élaborée dans ses éléments de formation, comporte des sphérules moins épurées et plus volumineuses que celles qui composent les molécules de la matière moléculaire proprement dite ; pareillement, ces molécules supérieures en valeur aux molécules corpusculaires, sont de moindre volume. Enfin, les sphérules de la matière sphérulaire sont plus épurées et moins volumineuses que les sphérules qui entrent dans la formation des deux autres matières ; comme la même loi s'applique aux atomes appelés à prendre part à ces diverses formations, il y a décroissance de volume dans les atomes, dans les sphérules, dans les molécules et dans les corpuscules, au fur et à mesure que la matière devient plus qualitative, pour cette raison qu'elle doit se dématérialiser ou, si l'on veut, se spiritualiser de plus en plus.
S. sphérules – Groupement d’atomes – Matière sphérulaire
M. molécules – Groupement de sphérules – Matière moléculaire
C. corpuscules – Groupement de molécules et de sphérules – Matière corpusculaire
Sur cette figure, les sphérules, les molécules, les corpuscules affectent des formes presque régulières pour être bien comprises mais il n'en est point ainsi en réalité, parce que les atomes qui composent les sphérules exercent les uns à l'égard des autres des révolutions analogues à celles des astres, ainsi qu'on l'a constaté déjà. De même, les sphérules accomplissent les unes autour des autres des révolutions semblables au sein des molécules qu'elles constituent ; comme enfin une circulation analogue est exercée par les molécules qui sont les composantes d'un corpuscule.
Les petites dimensions de la figure où sont tracés les éléments de ces trois types de matière, n'ont pas permis de leur donner un écartement suffisant pour bien faire comprendre l'exercice de leurs mouvements circulatoires. Cependant, comme ces écartements, si grands fussent-ils en apparence, seraient toujours proportionnels au diamètre des éléments dont ils marquent les distances séparatives, et que les sphérules, les molécules et les corpuscules dont il s'agit expriment d'insondables petitesses, on comprend que ces écartements qui nous semblent si grands se réduisent à d'inexprimables exiguïtés.
Toutefois, comme sur cette figure les proportions entre les sphérules, les molécules et les corpuscules des trois matières sphérulaire, moléculaire et corpusculaire, peuvent être considérées comme réelles, il est facile de se figurer la matière sphérulaire traversant sans aucun obstacle les deux autres matières, comme le peut faire également la matière moléculaire à l'égard de la matière corpusculaire, en passant à travers les corpuscules sans aucun contact.
C'est-à-dire que, analogues à du sable fin traversant un tamis à larges mailles, et à du gravier passant à travers un crible, la matière sphérulaire franchira sans aucun contact la matière moléculaire, et celle-ci la matière corpusculaire.
D'après ces considérations, comme les humains angéliques revêtent un corps formé de matière moléculaire, ou angélique, on comprendra qu'un tel corps ne puisse être un obstacle à leur apparition instantanée, là où ils veulent se rendre, et que les plus épaisses murailles, fussent-elles construites avec les matériaux les plus compacts, ne peuvent jamais être une entrave qui puisse s'opposer à la présence de ces êtres, et à plus forte raison de ceux qui manifestent une valeur supérieure à la leur. Pareillement, les objets le plus divers peuvent traverser la matière la plus compacte, en raison du grand écartement subi transitoirement par leurs corpuscules. C'est ce qui explique le phénomène des apports.
Nota. — La matière nommée ici matière moléculaire (angélique) est celle dont la découverte a été faite par Williams Crookes, l'illustre savant anglais, qui lui donna le nom de matière radiante. Or, pour mettre à nu cette matière, il chassa d'un vase clos l'atmosphère ambiante qui, pour nous est la matière corpusculaire (humaine) ; et celle-ci disparue, il resta une autre substance matérielle, qui est précisément la matière moléculaire que nous venons de nommer, et dans laquelle il constata des lois entièrement nouvelles.
Supposons également que, transportés dans le monde de notre deuxième humanité (humaine angélique), la même opération fût répétée avec des appareils analogues, chassant l'atmosphère de matière moléculaire (angélique), on obtiendrait la matière sphérulaire (archangélique), apparaissant avec les lois qui lui sont propres et qui diffèrent de celles de chacune des autres matières.
Notice sur l’omnithéisme
Jusqu'à nos jours, les connaissances humaines sont demeurées éparses et sans liens apparents qui les unissent les unes aux autres, parce qu'elles n'ont pas été vues dans leur ensemble comme dérivant d'un plan unique donnant à cet ensemble de connaissances la formule d'une seule science, la science universelle, que l'on peut concevoir formée par un organisme aussi complet que celui qui est constitutif de l'être humain.
C'est cet organisme scientifique universel que représente l'omnithéisme qui, en effet, est une science unique dont les nombreuses sciences partielles qu'elle comporte, figurent les organes. Mais ces sciences si diverses ne sont pas jetées pêle-mêle par la nature au caprice du hasard ; bien au contraire, un ordre admirable savamment préconçu, un ordre sériaire les classe méthodiquement d'après les formules les plus précises, comme sont classés en chacune d'elles, de la même manière, tous les divers éléments qui les composent.
D'après ce procédé, toutes les sciences deviennent des sciences exactes donnant ainsi à leur grand ensemble la même rectitude. Et, dès lors l'Omnithéisme, qui exprime ce total scientifique, procède de cette rigoureuse régularité dans l'ordre sériaire qui le compose de la base au faîte.
Mais l'ordre sériaire, si précis soit-il, ne suffirait pas pour déterminer la conviction dans les esprits, si la discussion des termes mis en présence ne donnait la démonstration de leur raison d'être. Dés lors, les sciences métaphysiques, aussi bien que toutes les autres sciences, soumises au classement sériaire qui les construit dans leur organisation particulière, et contrôlées ensuite dans les éléments qui sont précisément les termes de cette série, ces sciences deviennent désormais tout aussi rigoureuses que les sciences mathématiques, quand la raison a démontré que la négation des théorèmes soumis à la discussion, conduirait infailliblement à l'absurde.
Mais pour que les sciences métaphysiques portent en elles tous les caractères de la vérité, il faut qu'elles reposent sur des bases irréfutables et que non seulement elles soient d'accord avec les sciences mathématiques, mais encore avec les sciences expérimentales qui sont leur point d'appui primordial.
C'est alors que cessant d'être absolue, aussi bien dans le spiritualisme que dans le matérialisme, la science, la véritable science proclame l'union indissoluble de l'esprit et de la substance, ni l'un ni l'autre ne pouvant subsister sans leur concours réciproque. Ce qui jusque-là était l'incompréhensible se révèle sous des aspects entièrement nouveaux, et cela sous des formes devenues réellement tangibles, qui donnent en quelque sorte un corps à la pensée, afin qu'elle devienne saisissable aux regards de l'esprit.
L'âme humaine, qui n'était qu'une abstraction, dont on ne pouvait définir la forme, apparaît maintenant comme un être organisé, laissant voir en elle les sources inépuisables où elle recueille les éléments fluidiques de la pensée, en même temps que se conçoivent les origines dont elle émane et qui lui assurent le privilège de l'indestructibilité.
Non seulement l'âme humaine est démontrée dans la nouvelle science, mais il en est de même de la divinité qui, elle aussi, cessant d'être une vaine abstraction, se montre dans la splendeur de sa substance infiniment transcendante et parfaite.
C'est une des formes de cette substance qui est l'élément indispensable à l'exercice des lois fluidiques que l'être divin seul a le pouvoir de faire éclore de concert avec ses créations successives ; et ces lois seraient sans action sur les êtres (qui tous sont essentiellement substantiels), si elles n'étaient substantielles elles-mêmes.
Dieu donc est inséparable du principe de substance qui le met en communication constante avec l'universalité des formes d'existences. Rendu sensible alors aux regards de la pensée, il cesse d'être l'insondable mystère et il devient compréhensible pour celui chez lequel les vieux préjugés n'ont pas entièrement obscurci la vue de l'esprit.
Le premier volume de l’Omnithéisme, ayant pour titre, le Fractionnement de l'Infini, expose d'une manière sommaire les principes fondamentaux sur lesquels repose la divinité, principes complétés dans le sixième et dernier volume de cette oeuvre. Mais la notion première de l'Être Divin suffit pour expliquer les origines de toutes les formes animiques, et successivement celles de toutes les formes de vie.
Dans ce volume, le fractionnement de l'infini, comme son titre l'indique, fait comprendre que l'espace sans limites est occupé par des êtres de toutes grandeurs graduellement croissantes ou graduellement décroissantes, ainsi que le sont les atomes de la substance qui compose les organismes que ces êtres revêtent. On comprend alors le magnifique et savant enchaînement des êtres de la nature tout entière, que l'on voit vivre les uns dans les autres (malgré les espaces qui les séparent) et les uns par les autres sous l'égide de la loi de solidarité qui les relie entre eux, comme elle les relie à la divinité, leur principe de vie.
Le Fractionnement de l'Infini est le livre des origines universelles se rapportant à tous les êtres, dont il donne la synthèse, et à toutes les causes d'existence. Il démontre l'incréation du Grand Tout dans son infinie antériorité, comme il fait comprendre son renouvellement incessant par la création continue le rajeunissant d'une manière successive en son éternité inextinguible. Mais si le Grand Tout est à jamais impérissable, il en est de même de tous les éléments, de tous les êtres qui sont en lui et dont la disparition amènerait de proche en proche sa destruction finale.
C'est pourquoi aucun être ne meurt, à proprement parler, parce que chacun, l'atome minéral lui-même, est en possession d'une âme incorruptible dans sa substance, le corps seul étant appelé à se dissoudre. Mais si l'atome est indestructible dans la matière qu'il compose, ainsi que le fait est constaté par la science, ne serait-il pas illogique d'affirmer que le végétal, que l'animal, que l'homme sont inférieurs à cet atome dans la destinée qui leur incombe, puisque celui-ci leur survit ? et dès lors, sous cet aspect il marquerait sur eux une incontestable supériorité. Qu'importe donc que le corps périsse et se dissolve (pour se régénérer ensuite), si l'âme de l'être, demeurant invulnérable, change seulement de vêtement corporel, comme ici-bas nous nous dépouillons d'un habit quand il est hors de service !
Ce grand principe de l'éternité de vie pour tous les êtres se renouvelant en des carrières successives sans périr jamais dans leur âme substantiellement organisée, ce grand principe donne la clé des plus profonds mystères de la nature. Tout s'éclaire sous le rayonnement de cette vive lumière, et une science nouvelle proclamant des vérités encore inconnues, fera naître dans les esprits d'autres conceptions que celles qui conduisent au néant de toutes choses. C'est alors qu'une morale plus large et plus féconde basant ses enseignements, sur la science des destinées, deviendra une science exacte elle-même, faisant connaître au coupable les conséquences inévitables de ses fautes, éclairant ainsi la route à suivre par la conscience, afin de régénérer les générations et de faire éclore par la suite toute une humanité nouvelle. Tel est en quelques mots le but du Fractionnement de l'Infini, qui donne les premiers éléments de cette régénération.
Le deuxième volume de l'Omnithéisme, qui vient de paraître, intitulé les Harmonies Universelles, établit la synthèse de la nature, dans la substance, dans la vie, dans la loi qui la déterminent de concert avec les êtres qui sont en elle, et qui s'assimilent ces trois grands principes pour se former et subsister. Ce volume qui d'abord traite des lois universelles, fait comprendre les rapports scientifiques exacts qui se manifestent dans les différents termes de la science universelle représentée par l'Omnithéisme, donnant ainsi les preuves des vérités sur lesquelles cette science s'appuie.
La vie dévoile ici tous ses mystères on la voit apparaître dans ses origines, dans ses formations organiques, dans ses fonctionnements, dans ses évolutions.
La substance, qui est le principe primordial des éléments de la nature, se manifeste sous l'aspect de sciences multiples. Les atomes minéraux qui engendrent la matière, et dont l'histoire est si peu connue encore, sont ici l'objet d'une étude approfondie, faisant voir d'après la loi d'analogie leur constitution organique toute rudimentaire, et à défaut de laquelle ces atomes seraient impuissants à accomplir les phénomènes qui les concernent.
Les sciences physiques qui toutes ont pour éléments d'existence Ies fluides dits impondérables ou fluides vitaux, prennent ici de nouveaux aspects elles établissent les origines encore inconnues de ces fluides, elles décrivent leur constitution intime, l'ordre sériaire de leur classement, et expliquent comment s'accomplissent les phénomènes qui résultent de l'exercice de leurs fonctions.
Les fluides psychiques, fluides générateurs de la pensée, sont décrits d'une manière parallèle aux fluides vitaux (éléments des sciences physiques) dans leurs origines et dans leur constitution si différente de celle de ces derniers. Ce sont les fluides psychiques qui déterminent toutes les diverses facultés de l'être pensant ; et de plus, ils sont les éléments des sciences subjectives et voyantes qui font l'objet de cet opuscule.
En résumé, les sciences traitées dans ces deux premiers volumes de l’Omnithéisme reposent sur des bases entièrement nouvelles, et font pressentir une transformation nécessaire dans nos sciences actuelles dont les origines sont encore inexpliquées.
Un premier abrégé intitulé « Lieu et l'Etre Universel », donne un résumé succinct de l'Omnithéisme. Il décrit l'organisme et le fonctionnement de l'âme humaine d'après les figures anatomiques du cerveau corporel humain, les deux cerveaux de l'âme et du corps résultant d'un plan commun primordial. Les tableaux sériaires renfermés dans ce volume sont la reproduction de ceux qui sont publiés dans le grand ouvrage.
Un second abrégé ayant pour titre « Enseignement populaire de l'existence Universelle », est également un résumé de l'Omnithéisme, mais sous une forme dialoguée, légèrement humoristique. Il fait ressortir les contrastes engendrés d'une part par la négation du matérialisme, et d'autre part par les démonstrations du spiritualisme scientifique.
Bientôt va paraître le troisième volume de l'Omnithéisme, décrivant l'âme humaine dans tous les nombreux éléments de sa curieuse organisation, et faisant connaître, non seulement la série des facultés de la pensée, mais encore la filiation rigoureuse de tous les termes qui les composent, engendrés les uns par les autres.
Quelques esprits reprochent à l'Omnithéisme de faire intervenir dans la création des êtres supérieurs à l'homme. Cette pensée n'est pas due â une fantaisie de l'auteur. Elle repose sur la connaissance des lois universelles qui ne pourraient s'exercer avec le concours de l'homme seul.
Dire que l'homme, organisé tel que nous le voyons ici-bas, est le seul être intelligent que nous puissions admettre, c'est prouver qu'on a rétréci son esprit et qu'on ne sait pas comprendre les admirables causes qui, dans tout l'infini, sèment, en les échelonnant, les existences variées et progressives. Notre théorie n'a rien de commun avec le mysticisme créateur d'êtres privilégiés, tels que les anges, dont nous adoptons la dénomination sans les classer à part, comme le font les mystiques. Il n'y a rien de privilégié, dans aucun coin de l'univers, et nous voyons partout l'égalité et l'émulation faire jaillir le progrès des êtres qui, partis du même point, aboutiront tous, après des étapes diverses, au sommet du perfectionnement et du bonheur.
TABLE DES MATIÈRES
L'être humain dans son âme et dans sa corporéité. 4
Preuves d’existence du deuxième corps adjoint au corps humain. 6
Principes généraux sur l’origine des fluides actifs. 7
Sciences psychiques subjectives et voyantes. 11
1 - Hypnotisme organique et curatif. 14
2 - L'hypnotisme communicatif. 18
2 – Le magnétisme communicatif. 24
3 - Le magnétisme extatique. 26
1 – Classification des médiumnités. 30
2 - Médiumnité à effets physiques. 31
4 -Tableau sériaire de la médiumnité. 31
5 -Transports corpusculaires. 32
6 - Effets particulièrement intelligents. 33
7 - Médiumnité communicative. 34
8 - Médiumnité sensorielle. 35
10 - Médiumnité intellective. 36
Causes déterminantes des médiumnités et des phénomènes qu’elles engendrent 40
1 - Causes des phénomènes de médiumnité à effets physiques. 41
2 – Causes des effets de lévitation. 41
3- Causes des effets de transports corpusculaires. 42
4- Causes des effets particulièrement intelligents. 44
5 – Causes des phénomènes de médiumnité communicative. 45
6 – Causes des phénomènes de médiumnité sensorielle. 46
7 – Causes des phénomènes de médiumnité affective. 46
8 – Causes des phénomènes de médiumnité intellective. 47
9 – Causes des phénomènes de la médiumnité suprême. 50
[1] À l'égal de tout autre mécanisme quelconque.
[2] Aidée par les deux corps intermédiaires.
[3] Ces fluides actifs se distinguent essentiellement des fluides élémentaires passifs décrits antérieurement.
[4] Aujourd'hui, la science conteste l'existence des fluides impondérables, en tant que fluides dans la production des phénomènes qui se rapportent aux sciences physiques.
[5] Ce qui existe pour le fluide calorique se représente pour d'autres fluides également équivalents sous le double état où ils se manifestent.
[6] Qui est le produit d'atomes minéraux collectifs dont chacun est d'une insondable petitesse.
[7] Où ces facultés sont peu développées encore.
[8] Et dont chacun est un être nettement défini, ainsi que nous l'avons démontré.
[9] Qui sous leur forme de germe représentent une espèce végétale.
[10] Ainsi qu'on le voit plus loin dans la curation magnétique.
[11] Choisi d'ailleurs d'après la vocation native.
[12] Rappelons ici ce qui a été dit précédemment, que ce deuxième corps décèle d'une manière incontestable sa présence chez l'homme dont un membre a été amputé, et qui, en certaines circonstances, ressent des douleurs parfois très vives, qu'il reconnaît localisées dans le membre absent. Si c'est la jambe qui a subi cette amputation, il souffrira parfois au pied, jusque dans les orteils. Or, le membre que l'on croit disparu existe réellement ; mais il appartient à un autre corps dont la matière, d'une très grande ténuité (qui le rend invisible et intangible), pénètre le corps humain tout entier, concourant à l'exercice de ses fonctions vitales. C'est ce corps qui a été nommé le corps angélique. Toutefois, ce deuxième corps ne peut se confondre avec l'âme, parce que celle-ci occupe seulement la tête corporelle, bien qu'elle rayonne dans tout l'organisme par le réseau nerveux, pour lui donner sa sensibilité et son action motrice.
[13] Que l'on nomme le sommeil magnétique.
[14] Car il n'y a aucune maladie qui ne soit accompagnée par une contamination fluidique.
[15] Ainsi qu'on le constatera bientôt.
[16] Les personnes qui ont connu Louis Michel, de Figanières, dans le Var, auteur de « la Clé de la vie », ont pu voir en lui le sujet magnétique remarquable qui était doué des facultés de magnétisme extatique que nous décrivons ici. A l'état de veille, on ne voyait en lui qu'une réelle médiocrité, tandis qu'à l'état extatique il parlait le plus souvent avec une grande éloquence, et donnait des enseignements de haute philosophie incompatibles avec la culture en quelque sorte négative de son esprit.
[17] Objets transportés - Traction, balancement, locomotion rapide - Projectiles lancés.
[18] Le mot corpuscule est employé au lieu de molécule, d'après la définition qui a été donnée à ce mot pour déterminer les agrégations de la matière humaine.
[19] Plus spécialement attirés pour l'exercice de ces phénomènes.
[20] Ainsi que nous l'avons indiqué précédemment.
[21] Non matérialisée.
[22] Ou du spectateur magnétisé à l'état de veille.
[23] La matière angélique agissant sur la matière humaine.